Images de page
PDF
ePub
[blocks in formation]

l'idée de corps ont aujourd'hui dans l'intelligence de tous les hommes, et montré que ces caractères déposent d'une profonde différence entre ces deux idées, il faut rechercher quelle est leur origine, quelle est l'origine de l'idée d'espace relativement à l'idée de corps. Tout a été simple et clair jusqu'ici, j'espère; car nous ne sommes pas sortis de l'intelligence humaine telle qu'elle est aujourd'hui. Poursuivons, et tâchons de ne pas laisser s'éteindre les lumières que nous devons à une observation impartiale dans les ténèbres d'aucune hypothèse.

Il y a deux sortes d'origine; il y a dans les connaissances humaines deux ordres de rapports qu'il importe de bien distinguer.

Deux idées étant données, on peut chercher si l'une ne suppose pas l'autre; si l'une étant admise, ne pas admettre l'autre n'est pas encourir le reproche de paralogisme. C'est là l'ordre logique des idées entre elles.

Si l'on envisage sous ce point de vue la ques

le ces

rence

quelle

l'idée

out a

nons

aine

tta

ères

par

Lèse.

; les

rap

her

ad

rir

lo.

les

En effet, prenez tel corps que vous vou vous ne pouvez en admettre l'idée qu'à la dition que vous admettiez en même temps d'espace; sans quoi vous admettriez un qui ne serait nulle part, qui n'aurait poi lieu, et un tel corps est inconcevable. P un agrégat de corps, ou prenez un seul c puisque tout corps est aussi un agrégat d ties, ces parties sont plus ou moins distantes elles, et en même temps elles coexistent à l'autre; ce sont là les conditions de corps, même le moindre. Mais ne voyez pas quelle est la condition de l'idée de la c tence et de la distance? Évidemment l'idé pace. Car comment pourrait-il y avoir de tance entre des corps ou entre les parties corps sans espace, et quelle coexistence es sible sans un continu quelconque? Il en même de la contiguité. Détruisez par la ] la continuité de l'espace, nulle distance n'

solidité; mais la solidité n'implique pas en Loi que cette solidité soit étendue (1.). L'étendue 'est qu'à la condition d'un continu, c'est-à-dire le l'espace. L'étendue du corps suppose donc Héja l'espace; l'espace n'est pas le corps ou la -ésistance, mais ce qui résiste ne résiste que ur un point quelconque réel; or, tout point éel quelconque est étendu, est dans l'espace; Honc, ôtez l'idée d'espace et d'étendue et nul corps réel n'est supposable. Donc, comme conlusion dernière, dans l'ordre logique des connaisances humaines, ce n'est pas l'idée de corps qui est la condition logique de l'admission de l'idée l'espace; c'est, au contraire, l'idée d'espace, l'ilée d'un continu, l'idée d'étendue, qui est la ondition logique de l'admission de la moindre dée de corps.

Cela, Messieurs, est hors de doute, et quand

(1) Sur ce point important voyez l'Essai de D. Stewart sur Idéalisme de Berkeley, Essais Philosophiques, trad. de M. Huret, ag. 147.

i

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Voilà pourquoi elle a pu dire avec son der et son plus illustre interprète, que loin qu dée de corps soit le fondement (Kant aura ajouter le fondement logique) de l'idée d'esp c'est l'idée d'espace qui est le fondemen condition logique) de l'idée de corps. L de corps nous est donnée par le touche par la vue, c'est-à-dire par l'expérience et périence des sens. Au contraire, l'idée d'es nous est donnée, à l'occasion de l'idée de co par la pensée, l'entendement, l'esprit, la ra enfin par une puissance autre que la sensa De là cette formule kantienne : l'idée pur rationnelle de l'espace vient si peu de l'e rience, qu'elle est la condition de toute e rience; et cette formule hardie est d'une rig incontestable prise d'un certain côté, du cô l'ordre logique des connaissances humaines Mais ce n'est pas là, Messieurs, l'ordre un de la connaissance; et le rapport logique

d'origine des idées. Or, l'idée d'espace qui est bien, nous l'avons vu tout à l'heure, la condition logique de toute expérience sensible, est-elle aussi la condition chronologique de toute expérience, et de l'idée de corps? Je n'en crois rien. Non, Messieurs, à prendre les idées dans l'ordre où elles se produisent dans l'intelligence, à ne rechercher que leur histoire et leur apparition successive, il n'est point vrai que l'idée d'espace soit l'antécédent de l'idée de corps. En effet, il est si peu vrai que l'idée d'espace suppose chronologiquement l'idée de corps, que si vous n'aviez pas l'idée de corps, vous m'auriez jamais l'idée d'espace. Otez toute sensation, ôtez la vue et le toucher, vous n'avez plus aucune idée de corps; et par conséquent aucune idée d'espace. L'espace est le lieu des corps; qui n'a pas l'idée d'un corps, n'aura jamais l'idée de l'espace qui le renferme. Rationnellement, logiquement, si vous n'avez point l'idée d'espace, yous ne pouvez avoir l'idée d'un corps;

« PrécédentContinuer »