division en quatre systèmes élémentaires. Il ne reste plus qu'une condition à remplir, savoir, la supposition de la constance de l'esprit humain, supposition aussi nécessaire ici que celle de la constance de la nature dans l'ordre physique. Mais à quel titre le physicien supposerait-il plutôt la nature physique constante à elle-même, que le moraliste, l'esprit humain constant à lui-même? C'est sur la supposition de la constance de la nature humaine à ellemême qu'est fondée toute la vie humaine. Vous supposez que l'humanité fera demain ce qu'elle a fait aujourd'hui, les circonstances étant analogues, comme vous supposez que la nature ne se lassera point de reproduire ce qu'elle a produit déja. L'induction a donc la même valeur dans un cas que dans l'autre; quand donc après avoir rencontré dans toutes les grandes époques de l'histoire de la philosophie depuis l'Orient jusqu'à 1750, le même phénomène avec le même caractère, j'arrive en pré

nomènes philosophiques qu'il a produi qu'ici, avec les mêmes caractères, et que losophie du dix - huitième siècle se rés encore en sensualisme, en idéalisme, en ticisme et en mysticisme. L'induction hist porte incontestablement jusque là; reste voir ce que disent les faits.

Messieurs, la philosophie du dix-huitième forme une grande expérience. Jamais, à a époque de l'histoire, il n'a paru en moins de un plus grand nombre de systèmes; jama d'écoles ne se sont disputé avec plus d'a l'empire de la philosophie. L'expérience e riche, et en même temps elle est parfait claire; car il suffit de connaître les langues d rope pour se mettre en possession de tous l tèmes dont se composela philosophie europ au dix-huitième siècle. Or, une étude atten assidue de tous les systèmes philosophiqu dix-huitième siècle en Europe donne p ment le même résultat que celui que sug en Orient, il n'y a eu que quatre systèmes fondamentaux, et les quatres systèmes que j'ai déja fait passer sous vos yeux. Partout, il est vrai, règne le préjugé contraire. Le dix-huitième siècle est un si grand siècle, si glorieux pour l'esprit humain, qu'il est fort naturel que toutes les écoles se le disputent. Ici c'est presque un dogne que le sensualisme compose toute la philosophie du dix-huitième siècle, et résume la civilisation. Là on regarde le sensualisme comme une sorte d'anomalie, comme un phénomène insignifiant dont tout l'emploi, dans le tableau de la philosophie moderne, est de faire ombre au phénomène fondamental, l'idéalisme. D'un autre côté, il ne manque pas de gens qui honorent le dixdix-huitième siècle par un tout autre endroit, comme ayant répandu et établi enfin dans le nonde le mépris de tous les systèmes et des chimères de la métaphysique, c'est-à-dire le scepticisme. Écoutez aussi le disciple de Swelenborg: il vous dira que le dix-huitième siècle st l'avènement définitif de la philosophie dija

ai,

cle

rit

es

me

ie

n.

te

nt

о

é,

X

t,

le

es

le

e

Le

i

la société européenne. D'où viennent, Messie ces préjugés en sens contraire? d'une raison simple; c'est qu'au lieu de s'élèver au poin vue européen, chacun s'arrête ordinairemen point de vue particulier de son pays. Or un p quel qu'il soit, en Europe, n'est qu'un fragr de l'Europe, et n'y représente qu'un côté de prit humain et des choses; il est donc tou turel que dans chaque pays de l'Europe dor un système particulier, et par conséquent tous ceux qui sont dans l'horizon de ce tème ne voient pas au delà et fassent I rope à l'image de leur patrie. Mais précisér parce que dans chaque pays de l'Europe a miné un système particulier, comme il y a d'un pays en Europe, j'en conclus que par même nul système particulier n'a domin Europe, et que la philosophie européenn dix-huitième siècle est le triomphe d'une s chose, une chose bien autrement grande que

je dis que si la philosophie générale de l'Eu rope, qu'il faut toujours avoir devant les yeux renferme en elle tous les divers systèmes qu dominent dans les divers pays de l'Europe, cha cun de ces pays, qui n'est qu'une particularit relativement à l'unité européenne, pris en lui même, est aussi une unité; et que cette unit particulière, pour peu qu'elle soit riche et fé conde, et que l'esprit philosophique y prenn un développement de quelque étendue, pré sente encore, sous la domination de tel ou te système particulier, tous les autres systèmes obscurcis, il est vrai, mais non pas détruits pa la présence de l'élément vainqueur; de telle sorte que la philosophie des différens pay: de l'Europe est aussi une philosophie com plète, qui a ses quatre élémens distincts parm lesquels il en est un qui prédomine.

Ainsi, Messieurs, c'est un fait incontestable qu'en France, ce qui a dominé depuis 1750 usqu'à nos jours, c'est la culture des sciences