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ESQUISSE

DES

PROGRÈS DE LA PHYSIQUE

DUS AUX SAVANTS DE LA BOURGOGNE

PAR

JULIEN BRUNHES

ESQUISSE

DES

PROGRÈS DE LA PHYSIQUE

DUS AUX SAVANTS DE LA BOURGOGNE (1)

I

MESSIEURS,

Au moment où le projet de loi sur les Universités est venu mettre en question l'avenir de l'enseignement supérieur à Dijon, les corps élus de la ville et du département, les conseils universitaires ont invoqué les titres qu'avait la capitale de la Bourgogne à garder, à compléter, suivant les besoins du temps, l'enseignement dont est dotée depuis si longtemps votre belle province. Les sociétés savantes, les corporations, les syndicats professionnels, la cité tout entière s'est émue de ce danger. Vous avez éprouvé les premiers cette émotion, vous rappelant l'œuvre de vos prédécesseurs. Ils avaient au siècle dernier consacré au développement de l'enseignement supérieur à Dijon des

(1) Lecture faite à l'Académie dans la séance du 22 avril 1891.

ressources considérables que de généreux donateurs leur avaient apportées en retour des services rendus et de l'honneur fait au pays. Vous seriez prêts à continuer cette noble tâche, si vous aviez encore les riches dotations d'autrefois et vous aideriez efficacement à résoudre le problème qui va se poser ici. Mais il est une part que les révolutions n'ont pu vous enlever dans l'héritage de vos confrères du XVIII siècle. Vous avez su garder leur goût délicat, leur esprit de recherche, leur passion pour votre chère Bourgogne. Vous restez attachés à ce patrimoine intellectuel, vous êtes les gardiens fidèles de vos glorieuses traditions.

S'il y a intérêt à les rappeler, ce n'est point à vous, qui les suivez avec honneur. Mais si les chefsd'œuvre des orateurs, des poètes, des écrivains, des artistes de votre province sont appréciés de tous, les travaux de vos savants sont moins connus; ils ont perdu souvent leurs marques d'origine en enrichissant le fonds commun qu'exploitent les générations nouvelles. On pourrait montrer que leurs œuvres ont contribué dans une large mesure au développement de toutes les branches de la science; mais une pareille tâche serait audessus de mes forces et je me bornerai à faire l'exposé des principales recherches dues aux savants de la Bourgogne qui se rapportent aux connaissances que je suis chargé d'enseigner. Il me serait difficile d'en faire une énumération complète; pour cela je ne connais pas assez vos annales. Sans les avoir étudiées on peut cependant indiquer la place importante que tiennent

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