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cieux et prenait la fuite. Le froid égoïsme se glissa | par une conséquence nécessaire tant perdu de son

dans tous les cœurs : ni les liens les plus sacrés de a cnair et de l'amitié, ni le spectacle de l'extrémité la pius affreuse ne pouvaient plus rien sur ceux qu'un peu de fortune mettait encore en état de secourir les autres. Tous tremblaient pour eux-mêmes; soit de jour soit de nuit, on ne pouvait marcher qu'en troupes et bien armés; encore ces précautions étaient-elles quelquefois insuffisantes. Ceux qui conservaient encore quelque force empruntaient à gros intérêts un peu d'argent, puis allaient à trente et à quarante lieues pour acheter quelques grains; mais, la nuit, les habitans des villages où ils couchaient, se réunissant, leur enlevaient ces grains et leurs vèlemens même après les avoir assommés de coups. J'ai entendu dire que pour empêcher l'exportation des grains, on avait mutilé cruellement les infortunés acheteurs. En conséquence de tous ces désordres, les prisons de toutes les villes principales furent encombrées de voleurs; on en a compté, dit-on, à Gontour quatorze cents et autant ou plus dans les autres collectoreries. Les pluies tardant encore à tomber et les vents de l'ouest soufflant sans discontinuer, le mal parvint à son comble dans les mois de juillet, août et septembre. A cette époque, les rues de chaque village se remplirent de spectres animés fouillant dans les balayures des maisons pour y trouver de quoi assouvir leur faim ou rongeant les pailles destinés aux bestiaux pour en tirer un peu de suc. Alors on a vu un père couper la main de son fils mort, arracher les entrailles de son cadavre et les mettre sur les charbons pour s'en repaître, et une mère saisir son enfant presque encore à la mamelle et le conduisant à l'écart, mettre en pièces ses membres délicats afin d'assouvir la faim horrible qui la dévorait. Beaucoup d'autres parens vendirent leurs enfans aux mahométans (cruauté inouïe chez les Indiens). Enfin les infortunés habitans de ces provinces, voyant encore la première moisson de cette année 1833 se dessécher, s'abandonnèrent au désespoir à la vue de tant de maux dont ils n'entrevoyaient plus le terme, et quittant ces terres de douleur, ils s'enfuirent vers l'ouest, au delà des montagnes qui divisent la péninsule : là, disséminés dans .es déserts, la mort les a décimés et presque anéantis partout; d'autres se jetèrent dans les grandes villes; mais la plupart descendit vers Madras. Tous les cœurs y furent émus, déchirés à la vue de ces populations entières, expirantes de misère et de faim, qui venaient implorer le secours des habitans de cette capitale de la péninsule occidentale. La compagnie des Indes, proportionnant la grandeur de ses bienfaits, en cette douloureuse circonstance, à celle des maux dont elle était témoin, a fait voir à tout l'univers ce que peut la raison éclairée encore par quelque reflet de la lumière de l'Évangile dans coux même qui, s'étant séparés de son Église, ont

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esprit de charité. Sans s'effrayer des dépenses excessives auxquelles elle allait être entraînée, elle a prodigué pendant près de huit mois, dans toutes les capitales et tous les chefs-lieux de canton, les secours les plus généreux nourriture abondante et vêtemens aux uns, remèdes aux autres, sépulture aux morts, frais de route pour reconduire dans leur patrie, à cent lieues de distance, ceux qui avaient survécu à tant d'épreuves, elle n'a rien négligé. Elle a chargé ses flottes de riz pour les distribuer aux Indiens affamés, taxé tous ses employés pour accroître les ressources destinées à soulager les malheureux, recommandé à tous ses gouverneurs des provinces désolées de se revêtir de l'áme tendre et ingénieuse des mères. Rien de plus admirable en un mot que la bienfaisance magnanime dont elle a fait preuve dans ces jours de malheur.

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» Mais, hélas! tout était insuffisant. Les hommes ont bien pu remplir leurs devoirs envers leurs semblables; mais l'arrêt porté devait s'accomplir: il ne dépendait pas d'eux d'en empêcher l'exécution. La mort continua donc à frapper elle entassa les victimes, et redoublant de jour en jour ses coups, bientôt les rues, les alentours de chaque bourgade furent jonchés de cadavres ou de moribonds. Le nombre en croissant sans mesure, ceux qui survivaient, languissant eux-mêmes, ne conservèrent plus assez de force pour creuser une fosse ou dresser un bûcher pour inhumer ou brûler les corps de leurs parens expirés: on se contenta d'attacher une corde . au cou de ces cadavres et de les traîner à quelques pas au delà du village. Là ils étaient dévorés par les chiens, les renards et les oiseaux de proie; mais ces animaux, tout voraces qu'ils sont, rassasies enfin et dégoûtés de cette horrible abondance, abandonnèrent une foule de ces cadavres. Ainsi l'approche de chaque hameau ne présentait plus que le spectacle d'un champ de bataille couvert de membres épars, de têtes disséminées, de corps mutilés, au milieu d'autres encore intacts qui, se réduisant en pourriture, rendaient l'approche de ces charniers dangereux par l'infection pestilentielle qui s en exhalait. Toutes les routes qui conduisaient à la mer, où les vaisseaux déchargeaient du riz, surtout celles qu conduisaient à Nelloor et à Madras, étaient encombrées de mourans qui, se soutenant les uns les autres, tombaient à quelques pas et expiraient. Dans l'espace de soixante-douze lieues, on ne vit penda. trois mois que des monceaux de cadavres; on ne trouvait pas, disent ceux qui parcoururent cette route, où mettre le pied, tant les chemins en étaient encombrés. Dans un des villages qui se trouvent sur cette route, les registres publics comptèrent trois mille morts étrangers. Madras, dit-on, a été encom bré de centaines de milliers d'infortunés dont elle a vu périr les deux tiers par la dyssenterie, et il en a

été de même dans le Condavir, le Bellana, Conda, le Palnad, etc. Alors plus de pleurs. plus de cris à .a mort des personnes les plus chères (chose extraordinaire dans l'Inde, où la mort la plus désirée est celle qui est accompagnée de grandes démonstrations de douleur vraie ou feinte); la mère, d'un œil sec, inhumait son enfant, dont elle enviait le sort : «Eh! me disait une infortunée jeune veuve, qui » avait été réduite à l'agonie par le choiéra, pour» quoi Dieu m'a-t-il rappelée des portes de la mort? >je ne verrais pas aujourd'hui mon mari, mes en>> fans, ma mère, mon beau-frère périr et me laisser » sans secours ici-bas. » Ses larmes étaient épuisées, elle n'en avait plus pour déplorer des pertes devenues journalières pour elles. Ainsi se sont accomplies ces paroles foudroyantes de Jérémie, chap. XXV, v. 33 : « Et erunt interfecti Domini in die illá à summo terræ usque ad summum ejus : non plagentur, et non colligentur, neque sepelientur; ut sterquilinium super faciem terræ jacebunt '. » Dix, douze, quatorze personnes ont disparu dans une infinité de familles; que dis-je ? des générations entières ont été anéanties ou réduites à quelques veuves en proie à la douleur et à la misère. La partie de l'Inde où je me trouve n'est plus qu'un amas de ruines; chaque bourgade ne se compose plus que de murailles et de masures abandonnées. Quant aux castes inférieures, je puis assurer que, dans l'intérieur du pays, les dix-huit vingtièmes ont péri.

» Enfin, Dieu semblant retirer son bras et mettre son glaive exterminateur dans le fourrean dont il était sorti depuis dix mois, envoya au mois de septembre des pluies abondantes, au moins dans plusieurs provinces. Les restes malheureux des habitans se hâtèrent de confier au sein de la terre leurs dernières espérances; mais, hélas ! privés de nourriture et de force jusqu'à la moisson, trop lente pour leurs besoins, ils cueillirent sans précaution les herbes potagères dont la campagne fut couverte au bout d'un mois. Arrachant les premiers épis encore verts, ils s'en firent une bouillie peu substantielle, ou même se contentant de les froisser dans leurs mains, ils les avalaient. Alors la mort revint sous un autre aspect: la dyssenterie à son tour décima les restes de ceux qui avaient échappé aux fléaux précédens ou qui étaient revenus de leur émigration. Ensuite des fièvres opiniâtres se répandirent dans toutes les provinces : tous alors, sans distinction, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, en furent attaqués. Sur dix, buit au moins furent en proie à cette maladie pendant vingt ou trente jours; personne alors pour les travaux de la campagne. Une faiblesse universelle dé

Ceux que la main du Seigneur aura frappés ce jour-là d'une extrémité de la terre à l'autre ne seront point pleurés ; on ne les relèvera point, on ne les ensevelira point, mais ils resteront étendus sur la surface de la terre comme du fumier. »

cèle maintenant dans ceux qui survivent à quelle épreuve ils ont été mis et à quel prix ils ont conservé leur existence.

>> Telles sont, monseigneur, les douleurs dont j'ai été abreuvé cette année. Dieu en a été le témoin, de lui seul j'en attends la récompense. Ainsi je n'entrerai dans aucun détail sur ce qui me regarde ; ce que je dirai ne sera donc que pour montrer les desseins de la Providence et surtout sa protection paternelle sur ceux qui se confient en lui.

» Dans ces jours de calamité, ma principale et presque unique occupation était de rechercher les petits enfans gentils et mahométans pour les baptiser. Les mères, par l'espérance de quelques grains que je leur distribuais, consentaient volontiers à ce qu'ils reçussent le baptême lorsqu'ils étaient près de mourir. Hélas! parmi des millions de ces jeunes fleurs qui, à peine écloses, ont péri, la Providence ne m'a permis d'en choisir que quelques-unes pour en former une conronne digne d'être offerte au ciel! Deux cent quarante enfans et une quinzaine d'adultes seulement me furent alors accordés. J'avoue que plusieurs enfans ont été amenés à recevoir le baptême par des voies tout à fait extraordinaires qui me prouvent mieux que tout raisonnement une prédestination gratuite quelquefois, Dieu semble m'avoir appelé dans certains endroits uniquement pour baptiser un petit élu. Que faire ? nouvellement arrivé dans ce pays, parlant à peine la langue, accablé des cris de tout un peuple qu'il m'était impossible de secourir au gré de mon cœur, volant çà et là au lit des mourans, inhumant mes pauvres enfans, dont plus de cinq cents ont péri, j'ai manqué bien des occasions d'administrer le saint baptême; j'en demande pardon à Dieu. Cependant l'aimable Providence, le véritable père que nous avons au ciel, ne m'a jamais abandonné : ma santé s'est soutenue inaltérable; moi et ma maison n'avons jamais manqué du nécessaire; nous avons été, il est vrai, réduits au bien strict nécessaire et à la veille de nous coucher à jeun; mais Dieu y pourvoyait enfin en intéressant les autorités mèmes du village, qui forçaient les marchands à nous vendre un peu de grain.

>> Dans les différens voyages que j'ai été obligé de faire dans les déserts au travers des montagnes, sa main m'a préservé de tout danger. Plusieurs fois le bruit qu'une de ces bandes terribles de voleurs dont j'ai parlé plus haut devait tomber sur le village où je couchais faisaient trembler le peu d'habitans qui y restaient je n'ai jamais rien aperçu. Une fois, il est vrai, on est entré dans la maison où je dormais, on y a enlevé une petite caisse où étaient mes papiers et quelque argent destiné à des aumônes, mais on s'est contenté des espèces sans toucher aux vases sacrés qui ont été cependant visités. Le lendemain je retrouvai mes papiers intacts dans la caisse, qui surnageait dans un puits où elle avait été jetée. J'avoue

encore qu'on attaqua une fois et frappa assez grièvement un de mes disciples qui m'apportait d'une ville voisine des lettres d'Europe; mais jamais dans des villages tout peuplés de Gentils, couchant en pleine rue ou sous un arbre, personne ne m'a attaqué ni molesté en rien; je n'avais néanmoins ni armes ni gardes. Plusieurs de mes chrétiens me forcèrent, pendant quelques jours, à faire porter à mes disciples des lances et des sabres qu'ils me donnèrent; mais, peu fait à un pareil attirail, je les renvoyai, ou plutôt, ne mettant ma confiance que dans le Dieu au nom duquel je marchais dans ces déserts, j'ai éprouvé comme bien d'autres la vérité de ces paroles du psalmiste: «< Oculis tuis considerabis, et retributionem peccatorum videbis : verumtamen non accedet ad te malum, et flagellum non appropinquabit tabernaculo tuo; quoniam in me speravit, protegam eum cum ipso sum in tribulatione; eripiam eum, et glorificabo eum '.

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» P. S. 1834. J'ignore quels sont les desseins de la Providence sur les malheureux pays que j'habite. Une disette au moins aussi générale se prépare encore cette année : les pluies, d'abord si abondantes, ont cessé entièrement au bout de six semaines; la semence a germé, elle a crû jusqu'aux épis. Tous étaient remplis de l'espoir que les jours de malheur étaient enfin terminés; mais Dieu, dont les desseins sont impénétrables, a frustré toutes ces espérances: des vers, des chenilles de toutes les espèces ont entièrement fait périr le grain dans les épis. Ainsi les campagnes sont couvertes de paille; mais pas une mesure de froment. L'an dernier il y avait une grande quantité d'animaux, Dieu ne donna pas même du chaume pour les nourrir; cette année qu'ils ont tous péri, il y en a en abondance : l'an dernier, comme cette année, l'homme seul est privé de subsistance. La petite vérole commence ses ravages; Dieu soit béni: «Non recuso laborem; ego autem in flagella paralus sum". >>

» Cependant, pour me consoler, Notre-Seigneur a inspiré dans un seul village à trente personnes le désir de recevoir le baptême je l'ai conféré à quel- | ques-unes le jour de la fète de Noël, et j'ai dessein de le conférer aux autres quand elles seront plus instruites. Quelques villages me font concevoir aussi l'espérance d'y voir le nombre des chrétiens s'aug

men!er.

Pardonnez, monseigneur, la longueur de cette lettre; c'est sous les arbres dans la route de Nellour (Nellore) à Kitchery que je trace les lignes que je

« Vous verrez la punition des méchans, vous la contemplerez de vos yeux : cependant le mal n'approchera point de vous et le fléau restera éloigné de votre asile; parce qu'il a espéré en moi, je le protégerai je serai avec lui dans la tribulation, je l'en délivrerai et je le glorifierai. »

« Pour moi, je ne refuse point le travail, et je suis prêt à lout souffrir. »

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L'Hindou sort peu de son pays; il n'y a guère que celui qui a embrassé un culte différent de celui de ses pères qui franchisse la frontière et aille trafiquer au dehors la loi religieuse et politique s'y oppose formellement, et jadis l'infraction de cette règle était rigoureusement punie de mort.

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On conçoit facilement de quel avantage cette défense fut pour les négocians étrangers: aucune concurrence ne vint les entraver. Les Arabes, les Persans, les Malais se présentèrent d'abord et firent le cabotage; les Portugais vinrent ensuite et s'emparèrent de la navigation extérieure ; puis enfin les Hollandais, les Danois, les Français arrivèrent et eurent leur tour de règne. Sous Louis XIV, nos flottes étaient maîtresses de l'Inde, alors mème que les Anglais et les Hollandais étaient réunis. Mais nous sommes loin de ces temps. L'Angleterre aujourd'hui domine dans ces parages et elle n'y souffre pas de ri

vaux.

La compagnie anglaise qui exploite cette admirable contrée tient le monopole de tous les genres de commerce, et les bénéfices qu'elle en retire sont incalculables:

Commerce de l'indigo dans le Bengale.

Commerce des toiles et mousselines dans l'Oricah, dans le Karnatik et sur la côte de Coromandel. Commerce des perles dans le golfe de Mannar et dans le Maduré.

Commerce de la cannelle à Ceylan.

Commerce de bois dans le Havomior et dans le Malabar.

Commerce du poivre dans le Kanara et dans le Konkan.

Commerce des châles à Surate, à Luknow, à Cal

cutta.

Commerce du coton et des épices à Bombay.
Monopole du riz partout.

La conquête de l'Arakan et des provinces voisines vient de lui livrer le commerce de l'ivoire et des peaux de tigre.

La conquête de Mysore lui a donné le commerce des diamans et des pierres fines.

Et maintenant elle lutte contre les rois de Lahor et de Neypal, et elle prépare une expédition contre le Boutan et le Thibet pour s'emparer du Kachmir et de ses fabriques, et faire main basse sur le commerce des duvets et des laines. A cela joignez enfin es archandises importées, tous les cuirs, tous les drans et

tous les objets manufacturés qui de l'Angleterre vienuent dans l'Inde et dont le détail offre à Manchester, à Leids, à Birmangham et à Londres d'immenses et continuels débouchés.

COTE DE L'INDE.

Dans les limites actuelles du territoire indien, nous prenons ses côtes depuis le cap Monze dans a mer d'Oman jusqu'à l'ile Rambek dans le golfe du Bengale.

Ces côtes sont généralement découpées. Cependant on remarque à l'ouest les golfes de Kotch et de Cambaye, qui forment la presqu'ile de Goudjérate; un peu plus au sud la baie de Bombay, et plus bas celle de Goa, sur la côte de Konkan, autrefois côte des Pi

rates.

Les côtes de Kanara et de Malabar ne présentent aucune forte échancrure jusqu'à Cochin, où un long bras de mer pénètre dans les terres.

Le cap Comorin, à l'extrémité méridionale de la péninsule indienne, s'avance au sud-ouest du golfe de Mannar, qui sépare du Maduré l'ile de Ceylan.

Plus au nord, l'ile et le continent semblent unis par les barres et récifs qu'on nomme le pont d'Adam ou de Rama.

ges et ses lois : l'une plus adonnée aux sciences, l'autre au commerce; l'une plus civilisée et plus tranquille, l'autre moins éclairée et plus remuante. Les livres sanskrits nomment la première Baralkhanda ou état de Bharatta et la seconde Djambou Dwip ou péninsule de l'arbre de Djambou. Mais a l'époque où la puissance, les idées et l'idiome des Arabes, des Tartares prévalaient, la section du nord reçut le nom d'Hindostan et dut s'entendre du territoire qui s'étendait depuis l'Himaus jusqu'à la Nerbuddah; depuis le Sind on Indus jusqu'au Gange et au Broumapoutre. Quant à la presqu'île qui de la Nerbuddah se prolonge jusqu'au cap Comorin, elle se nomma le Denan ou Dekhan, pays ou section du midi.

Ces divisions principales se subdivisaient ellesmèmes à l'infini. Rarement un seul maître pouvait tenir dans l'obéissance une si vaste région : les parties les plus éloignées du siége de sa résidence lui échappaient toujours.

Aussi le Dekhan se partagea-t-il en plus de cinquante royaumes ou principautés. L'Hindostan en avait peut-être le double.

Quand vint le Grand Mogol, il donna à l'Inde l'organisation des soubabies; il n'y en eut d'abord que deux grandes, celle du nord et celle du midi; mais par la suite elles se subdivisèrent, et à la fin du siècle

Depuis ce pont jusqu'au cap Calymère règne le dépassé il y en avait vingt-deux, savoir: troit de Palk.

De Comorin à Calymère, la côte prend le nom de côte de la Pêcherie, parce qu'on y fait la pêche des perles.

Au cap Calymère commence la côte de Coromandel, qui finit à Nizapatam, au sud de la Kichna. Cette côte est entrecoupée par les bouches de nombreuses rivières, notamment par celles du Kavery.

La côte des Sirkars part de la Kichna et se termine à Grandjam, au sud du lac Chilka.

Viennent ensuite la côte d'Oricah et celle du Bengale, qui sont aussi basses, mais plus marécageuses que les précédentes, et inondées, la première par les bouches du Mahanady ou Méhénédy, la seconde par les innombrables canaux qui versent les caux du Gange et du Bramapoutre dans le golfe du Bengale et forment l'archipel fertile et malsain de Sounderbonds.

Vient ensuite la côte d'Arahan, semée d'îles dont les principales sont Saint-Martin, Balonga, Teheduba et Rambek ou Rami, qui limite les nouvelles possessions conquises par les Anglais sur les Birmans et termine la ligne maritime.

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1o Kaboul,

12o Oricah,

2o Lahor,

13° Guzarat

3o Kachmyr,

14° Adjimir,

4o Moultan,

15° Malvah,

5o Tattah,

6o Dehly,

7° Agrah,

80 Allah-abud,

9o Aoud, 100 Bihar, 11o Bengaly,

16o Bérar,

17° Kandeisch,
18o Aureng-abud,

19o Bédor,
20° Haïder-abad,
21° Ahmed-Nagar,
22o Visapour.

Mais les liens qui rattachaient ces derniers états à l'autorité suprême du Grand Mogol furent bientôt rompus, et peu à peu ils reprirent leur indépendance.

Passons maintenant à la géographie politique de l'Inde actuelle. La constitution physique de ce vaste pays demandait qu'on la divisat en quatre sections principales, savoir:

1o L'Hindoustan, ou la vallée de l'Indus;
2o Le Gangistan, ou le bassin du Gange;

3o La péninsule depuis la Nerbuddah jusqu'au cap Comorin, suivant l'ancienne délimitation du Dekhan; 4o Les iles Ceylan, Laquedives, Malicoï et Maldives.

Mais la politique a méconnu cette division naturelle, et voici les grandes divisions maintenant avouées par elle.

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INDE LIBRE.

1° Royaume de Lahor; 20 royaume de Neypal; 3° principauté à Sindhy; 49 état de Sindiab; 5° les Maldives.

L'Inde libre s'étend sur une superficie de 45 millę lieues carrées. Sa population est de 17 millions d'âmes. Les revenus de ses divers gouvernemens s'élèvent ensemble à 135 millions de francs et ses armées permanentes à un effectif de 340,000 hommes.

INDE ANGLAISE.

L'Inde anglaise se divise en possession directe et en états tributaires. Les possessions directes forment irois gouvernemens ou présidence, Calcutta, Madras et Bombay. La présidence de Calcutta est le centre de la domination anglaise et son titulaire a le rang de gouverneur général.

Les trois présidences occupent une superficie de 92 mille lieues carrées; leur population s'élèvent à 80 millions d'habitans et leurs revenus à 250 millions de francs. L'armée, qui est entretenue sur le pied de guerre et dont le gouverneur général peut disposer en souverain, se compose de 220,000 hommes, dont les neuf dixièmes sont Hindous (cypaies).

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Total général : 136,000 habitans.

Il faut joindre aux possessions directes de l'Angle-rées avec une population de 108,000 ȧmes. terre l'ile de Ceylan, qui a 2,500 lieues carrées et 1500 mille habitans.

Quant aux élats tributaires de la compagnie anglaise, ils sont au nombre de quarante el occupent une superficie de 84 mille lieues carrées; leur population totale s'élève à 40 millions d'ames et le tri but payé à la compagnie anglaise à 80,000,000 de fr.

De cet exposé rapide, il résulte que la puissance anglaise s'étend sur une superficie de 180 mille lieues carrées, dont la population totale est de 120 millions d'ames. Les revenus et les tributs s'élèvent à 330 millions de francs, et l'armée est au moins de 300,000 hommes.

INDES FRANÇAISE, PORTUGAISE, HOLLANDAISE ET

DANOISE.

Cette division se réduit à quelques villes éparses avec des territoires très-limités et enclavés dans les possessions anglaises de manière à ne pouvoir laisser aucun ombrage à la compagnie.

INDE FRANCAISE.

Les villes françaises sont au nombre de quatre:

Pondichery,

Chandernagor,

Karikal,

Mahé.

INDE DANOISE.

Les villes danoises sont Syrampour et Tranquebar; elles ont chacune 20,000 habitans. Leur territoire est de 120 lieues carrées avec une population de 350,000 âmes. En somme: 390,000 habitans.

Résumé de la troisième partie.

Les possessions de la France, du Portugal, de la Hollande et du Danemark dans l'Inde se bornent à un territoire de 1,010 lieues carrées avec 10 villes et 1,215,000 habitans.

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La première, qui est le chef-lieu de nos posses

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