tous les objets manufacturés qui de l'Angleterre viennent dans l'Inde et dont le détail offre à Manchester, à Leids, à Birmangham et à Londres d'immenses et continuels débouchés. CÔTE DE L'INDE. Dans les limites actuelles du territoire indien, nous prenons ses côtes depuis le cap Monze dans a mer d'Oman jusqu'à l'ile Rambek dans le golfe du Bengale. Ces côtes sont généralement découpées. Cependant on remarque à l'ouest les golfes de Kotch et de Cambaye, qui forment la presqu'île de Goudjérate; un peu plus au sud la baie de Bombay, et plus bas celle de Goa, sur la côte de Konkan, autrefois côte des Pi rates. Les côtes de Kanara et de Malabar ne présentent aucune forte échancrure jusqu'à Cochin, où un long bras de mer pénètre dans les terres. Le cap Comorin, à l'extrémité méridionale de la ❘ péninsule indienne, s'avance au sud-ouest du golfe de Mannar, qui sépare du Maduré l'île de Ceylan. Plus au nord, Pile et le continent semblent unis par les barres et récifs qu'on nomme le pont d'Adam ou de Rama. ges et ses lois : l'une plus adonnée aux sciences, P'autre au commerce; l'une plus civilisée et plus tranquille, l'autre moins éclairée et plus remuante. Les livres sanskrits nomment la première Baralkhanda ou état de Bharatta et la seconde Djambou Dwip ou péninsule de l'arbre de Djambou. Mais a l'époque où la puissance, les idées et l'idiome des Arabes, des Tartares prévalaient, la section du nord reçut le nom d'Hindostan et dut s'entendre du territoire qui s'étendait depuis l'Himaus jusqu'à la Nerbuddah; depuis le Sind on Indus jusqu'au Gange et au Broumapoutre. Quant à la presqu'île qui de la Nerbuddah se prolonge jusqu'au cap Comorin, elle se nomma le Denan ou Dekhan, pays ou section du midi. Ces divisions principales se subdivisaient ellesmèmes à l'infini. Rarement un seul maitre pouvait tenir dans l'obéissance une si vaste région : les parties les plus éloignées du siége de sa résidence lui échappaient toujours. Aussi le Dekhan se partagea-t-il en plus de cinquante royaumes ou principautés. L'Hindostan en avait peut-être le double. Quand vint le Grand Mogol, il donna à l'Inde l'or❘ganisation des soubabies; il n'y en eut d'abord que deux grandes, celle du nord et celle du midi; mais par la suite elles se subdivisèrent, et à la fin du siècle Depuis ce pont jusqu'au cap Calymère règne le dé- passé il y en avait vingt-deux, savoir: troit de Palk. De Comorin à Calymère, la côte prend le nom de côte de la Pêcherie, parce qu'on y fait la pêche des perles. Au cap Calymère commence la côte de Coromandel, qui finit à Nizapatam, au sud de la Kichna. Cette côte est entrecoupée par les bouches de nombreuses rivières, notamment par celles du Kavery. La côte des Sirkars part de la Kichna et se termine à Grandjam, au sud du lac Chilka. Viennent ensuite la côte d'Oricah et celle du Bengale, qui sont aussi basses, mais plus marécageuses que les précédentes, et inondées, la première par les bouches du Mahanady ou Méhénédy, la seconde par les innombrables canaux qui versent les eaux du Gange et du Bramapoutre dans le golfe du Bengale et forment l'archipel fertile et malsain de Sounderbonds. Vient ensuite la côte d'Arahan, semée d'îles dont les principales sont Saint-Martin, Balonga, Tcheduba et Rambek ou Rami, qui limite les nouvelles possessions conquises parles Anglais sur les Birmans et termine la ligne maritime. Toutes ces côtes riches et animées se développent sur une étendue de 1,000 à 1,200 lieues. DIVISION DU TERRITOIRE INDIEN. L'Inde, dans les premiers temps de son histoire, se divisait en deux grandes sections, la partie supérieure et la partie inférieure, chacune ayant ses usa 1° Kaboul, 12° Oricah, 2° Lahor, 13o Guzarat 3o Kachmyr, 14° Adjimir, 4° Moultan, 15° Malvah, 5° Tattah, 16o Bérar, Mais les liens qui rattachaient ces derniers états à l'autorité suprême du Grand Mogol furent bientôt rompus, et peu à peu ils reprirent leur indépendance. Passons maintenant à la géographie politique de l'Inde actuelle. La constitution physique de ce vaste pays demandait qu'on la divisat en quatre sections principales, savoir: 1o L'Hindoustan, ou la vallée de l'Indus; 3o La péninsule depuis la Nerbuddah jusqu'au cap Comorin, suivant l'ancienne délimitation du Dekhan; 4° Les îles Ceylan, Laquedives, Malicoï et Maldives. Mais la politique a méconnu cette division naturelle, et voici les grandes divisions maintenant avouées par elle. INDR LIBRE. 1o Royaume de Lahor; 2o royaume de Neypal; 3o principauté à Sindhy; 49 état de Sindiab; 5o les Maldives. L'Inde libre s'étend sur une superficie de 45 millę lieues carrées. Sa population est de 17 millions d'ames. Les revenus de ses divers gouvernemens s'élèvent ensemble à 135 millions de francs et ses armées permanentes à un effectif de 340,000 hommes. INDE ANGLAISE. L'Inde anglaise se divise en possession directe et en états tributaires. Les possessions directes forment trois gouvernemens ou présidence, Calcutta, Madras et Bombay. La présidence de Calcutta est le centre de la domination anglaise et son titulaire a le rang de gouverneur général. Les trois présidences occupent une superficie de 92 mille lieues carrées; leur population s'élèvent à 80 millions d'habitans et leurs revenus à 250 millions de francs. L'armée, qui est entretenue sur le pied de guerre et dont le gouverneur général peut disposer en souverain, se compose de 220,000 hommes, dont les neuf dixièmes sont Hindous (cypaies). Les villes hollandaises sont Négapatam, qui a 16,000 habitans, et Tuticorin, qui en a 12,000. Le territoire qui en dépend est de 110 lieues car Il faut joindre aux possessions directes de l'Angle-rées avec une population de 108,000 ames. terre l'île de Ceylan, qui a 2,500 lieues carrées et 1500 Total général: 136,000 habitans. mille habitans. Quant aux élats tributaires de la compagnie anglaise, ils sont au nombre de quarante et occupent une superficie de 84 mille lieues carrées; leur роpulation totale s'élève à 40 millions d'ames et le tri but payé à la compagnie anglaise à 80,000,000 de fr. De cet exposé rapide, il résulte que la puissance anglaise s'étend sur une superficie de 180 mille lieues carrées, dont la population totale est de 120 millions d'âmes. Les revenus et les tributs s'élèvent à 330 millions de francs, et l'armée est au moins de 300,000 hommes. INDES FRANÇAISE, PORTUGAISE, HOLLANDAISE ET Cette division se réduit à quelques villes éparses avec des territoires très-limités et enclavés dans les possessions anglaises de manière à pe pouvoir laisser aucun ombrage à la compagnie, INDE FRANÇAISE. Les villes françaises sont au nombre de quatre: Chandernagor, Karikal, Mahé. INDE DANOISE. Les villes danoises sont Syrampour et Tranquebar; elles ont chacune 20,000 habitans. Leur territoire est de 120 lieues carrées avec une population de 350,000 âmes. En somme: 390,000 habitans. Résumé de la troisième partie. Les possessions de la France, du Portugal, de la Hollande et du Danemark dans l'Inde se bornent à un territoire de 1,010 lieues carrées avec 10 villes et 1,215,000 habitans. La première, qui est le chef-lieu de nos posses L'ILE CEYLAN. L'ile Ceylan est située à l'extrémité méridionale de la péninsuie indienne entre 5° 54' et 9° 55' de latitude nord et entre 77° 40' et 79° 40' de longitude orientale. Elle domine toute la navigation des côtes du Malabar et de Coromandel; elle a 100 lieues de long sur 40 à 50 de large, et des montagnes couvertes de forêts la partagent en deux du nord au sud. Ces forêts et ces montagnes attirent des orages qui à certaines époques bien connues des marins sont très-violens. Les côtes sont bordées de bas fonds et d'écueils; néanmoins on y trouve de bonnes rades et d'excellens ports. Les montagnes du centre renferment des pierres précieuses et des mines d'or, d'argent, de fer et de plomb, mais ces richesses ont été jusqu'ici mal exploitées. On trouve aussi dans l'ile de l'antimoine, du soufre, du salpètre; on y trouve en outre le tolipot, dont les feuilles servent de papier et d'éventail, le sagoyer, le palmier à sucre, le cocotier, les arbres à gomme, l'arbre à pain, l'oranger, l'ébénier et même le théyer et le camphrier, enfin toutes les plantes de l'Inde et de l'Asie méridionale. De plus, le riz et la canelle y abondent. C'est entre Mannar, petite île tenant à Ceylan, et le Maduré, que se fait la grande pêche des perles. Jadis elle n'avait lieu que tous les trente ans; elle n'eut ensuite lieu que tous les 20 ans; puis les Portugais la firent tous les dix ans; les Hollandais tous les cinq ans, et enfin les Anglais, possesseurs actuels de l'île et de la côte et maîtres du golfe de Mannar, tous les deux ans. Aussi la pèche devient-elle toujours moins abondante. Vers cette époque, les joailliers de l'Inde ne s'en donnent pas moins rendez-vous à Ceylan. Les missionnaires y viennent aussi, non pour la pèche des perles, mais pour celle des âmes; ils se mèlent aux matelots, aux marchands, aux plongeurs, et leurs leçons et leur exemple ne sont jamais stériles au milieu de cette foule ardente et agitée. Les missionnaires ont décrit la pêche en grand détail: elle se fait toujours de la même manière. Le spectacle est curieux, mais non pas sans dégoût. Les huîtres qui restent après l'extraction des perles pourrissent sur la dune et infectent l'air à plusieurs lieues à la ronde. L'île de Ceylan a des éléphans très-grands et trèsdociles, des buffles très-vigoureux, des chevaux trèsagiles; elle possède tous nos animaux domestiques, et dans ses bois elle a du lapin, dans ses champs des lièvres, mais aussi des chacals, des tigres et même des lions. on l'appelle aussi Sulabha (l'île riche), que Ptolemee traduısıt par Saliké, dont on fit Salice. Il n'y a pas de contrée qui ait eu des noms si variés. Ceylan fut appelée par les Grecs Taprobane; au premier siècle de notre ère, on l'appela Semoudon, puis Serendiva, Siclendiva, Serendis, Serendib, Sielediba: chaque auteur chaque orthographe; enfin elle reçut le nom de Selen, puis de Zeilam, dont il n'a pas été difficile de faire Ceylan, nom généralement adopté aujourd'hui. L'île a deux sortes d'habitans, les Veddahs et les Ceylanais. Les Veddahs sont les habitans primitifs : ils vivent dans l'intérieur au milieu des montagnes; les Ceylanais sont venus du continent: ils habitent sur les côtes et occupent plus particulièrement la partie méridionale de l'ile. Les Veddahs sont encore dans l'état sauvage; ils vont presque nus, couchent dans des huttes ou sur les arbres. Leurs mœurs et leur culte sont à la fois sombres, sanguinaires et farouches. Les Ceylanais sont plus civilisés et plus doux ; ils se rapprochent tout à fait des Hindous, et comme eux ils se divisent en castes qui ne se peuvent mêler sous peine de mort. Leurs femmes ont l'élégance et la grâce des Européennes. Ces insulaires sont industrieux: ils font des toiles de coron et du sucre; ils aiment les arts, et jadis ils eurent des monumens magnifiques dont les ruines couvrent encore le sol, surtout dans le nord. Le premier roi de l'ile fut Rama; son empire se partageait en six principautés, savoir : Dumbadam, Kandy, Cotta, Sieta-Reca, Ramnadapour, Jafnapatnam. Les petits souverains de ces états divers se faisaient des guerres continuelles. Leurs divisions facilitèrent en 1517 la conquête de l'île par les Portugais. Mais ces nouveaux maîtres se conduisirent d'une manière si odieuse que tous les Ceylanais, s'unissant contre eux, parvinrent à les chasser de l'ile. Les Hollandais avaient secouru les Ceylanais; ils voulurent se mettre aux lieu et place des Portugais ; mais ils ne réussirent qu'à soulever contre eux les Ceylanais, et chassés à leur tour, ils furent contraints de renoncer à des établissemens qui leur avaient coûté d'immenses sacrifices. Les Français parvinrent un moment sur les côtes au temps du bailli de Suffren, sous les premières années du règne de Louis XVI, mais les Anglais seuls ont réussi à Ceylan à y affermir leur domination. La superficie de l'île entière est de 2,500 lieues carSingala ou Chingala, un des anciens noms de Cey-rées, et sa population est de 1,500,000 habitans. Sur lan, signifie île des lions: il y en a aujourd'hui trèspeu. Le plus ancien nom de l'ile est la Sanskrit-Lanka ; ce nombre, il y a un million de chrétiens, au nombre desquels on compte plus des quatre cinquièmes catho liques. rou. 79 de Lemaire. - Ports du Chili. 95 Lettre du P. Chomé. - Traversée de 119 Lettre du P. Chomé. - Voyage dans 133 142 Lettre sur les nouvelles missions de la province du Paraguay tirée d'un Lettre du P. Chomé au P. Vanthien- État présent de la province de Para- 192 192 197 Lettre du marquis de Castel-Fuerte 197 198 au roi. - Réponse aux accusations 212 (1746). 222 Mémoire historique sur un mission - 242 Lettre du P. Antoine Sepp sur l'état 248 Préface. Lettre du P. Pierre Martin au P. de Lettre du P. Martin au P. Le Gobien. |