Abner fait un retour sur lui-même, et ce retour fait tomber son exaltation. Ce vers sera dit sur un soupir. Déplorable héritier de ces rois triomphants, - Les sons exprimeront le regret et la douleur. JOAD, Je ne m'explique point: mais | quand l'astre du jour - Ce passage doit être dit avec le ton de la confidence. Il ne faut que de la simplicité dans ce passage. Première scène d'Athalie. Oui, je viens dans son temple adorer l'Eternel, : Célébrer avec vous la fameuse journée Que les temps sont changés ! La trompette sacrée annonçait le retour, en foule inondait les portiques; Et tous, devant l'autel avec ordre introduits, De leurs champs, dans leurs mains, portant les nouveaux fruits, Au Dieu de l'univers consacraient ces prémices : Les prêtres ne pouvaient suffire aux sacrifices. L'audace d'une femme, arrêtant ce concours, En des jours ténébreux a changé ces beaux jour D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des premiers temps nous retracer quelque ombre Le reste pour son Dieu montre un oubli fatal; Ou même s'empressant aux autels de Baal, Se fait initier à ses honteux mystères, Et blasphême le nom qu'ont invoqué leurs pères. Vous-même, de l'autel vous faisant arracher, JOAD. D'où vous vient aujourd'hui ce noir pressentiment ? ABNER. Pensez-vous être saint et juste impunément ? Dès longtemps elle hait cette fermeté rare Et de toute vertu zélé persécuteur. C'est peu que le front ceint d'une mître étrangère, Pour vous perdre, il n'est point de ressort qu'il n'invente. Je l'observais hier, et je voyais ses yeux Lancer sur le lieu saint des regards furieux, Ne vienne attaquer Dieu jusqu'en son sanctuaire. JOAD. 1 Celui qui met un frein à la fureur des flots, Sait aussi des méchants arrêter les complots. Soumis avec respect à sa volonté sainte, Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre crainte. Cependant je rends grâce au zèle officieux |