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Et, sans avoir besoin d'entendre ta parole,
Je lis au front des cieux mon glorieux symbole,
L'étendue à mes yeux révèle ta grandeur,
La terre ta bonté, les astres ta splendeur;
C'est toi que je découvre au fond de la nature,
C'est toi que je bénis dans toute créature.
Pour m'approcher de toi j'ai fui dans ces déserts;
Là, quand l'aube, agitant son voile dans les airs,
Entr'ouvre l'horizon qu'un jour naissant colore,
Et sème sur les monts les perles de l'aurore;
Pour moi, c'est ton regard qui du divin séjour
S'entr'ouvre sur le monde et lui répand le jour.
Quand l'astre, à son midi, suspendant sa carrière,
M'inonde de chaleur, de vie et de lumière,
Dans ses puissants rayons, qui raniment mes sens,
Seigneur, c'est ta vertu, ton souffle que je sens;
Et quand la nuit, guidant son cortège d'étoiles,
Sur le monde endormi jette ses sombres voiles,
Seul, au sein du désert et de l'obscurité,
Méditant de la nuit la douce majesté,
Enveloppé de calme, et d'ombre et de silence,
Mon âme de plus près adore ta présence,
D'un jour intérieur je me sens éclairer,
Et j'entends une voix qui me dit d'espérer.

Oui, j'espère, Seigneur, en ta magnificence;
Partout, à pleines mains, prodiguant l'existence,
Tu n'auras pas borné le nombre de mes jours
A ces jours d'ici-bas si troublés et si courts;

Je te vois en tous lieux conserver et produire:
Celui qui peut créer dédaigne de détruire.
Témoin de ta puissance et sûr de ta bonté,
J'attends le jour sans fin de l'immortalité.
Hate pour moi, Seigneur, ce moment que j'implore,
Ou si dans tes secrets tu le retiens encore,
Entends du haut du ciel le cri de mes besoins :
L'atôme et l'univers sont l'objet de tes soins.

Des dons de ta bonté soutiens mon indigence;
Nourris mon corps de pain, mon âme d'espérance,
Réchauffe d'un regard de tes yeux tout-puissants
Mon esprit éclipsé par l'ombre de mes sens;
Et, comme le soleil aspire la rosée

Dans ton sein à jamais absorbe ma pensée. >>>

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en scène; il

Dans ce morceau, l'auteur est souvent faudra done l'y maintenir et lui conserver le caractère qu'il a pris, qui est celui de persifleur. Il commence cette pièce en faisant un éloge pompeux du roi de Prusse, et la finit en le blamant de mettre l'Europe en feu pour un peu de gloire. Le ton qui dominera dans tout l'ouvrage sera donc celui du persiflage.

L'homme | 1. h. est | 1. b. dans ses écarts | 1. h. un étrange problême:

Avant de dire ce vers, on est comme plongé dans une profonde réflexion. Cette pensée s'échappe avec peine; I es sons seront sourds.

Qui de nous | 1. b. en tout temps | est fidèle à soi-même ?

C'est une demande que l'auteur est censé s'adresser. L'interrogation sera done moins forte que dans un autre cas. Le ton caustique commence à se faire sentir, et doit préparer le trait satirique qui suit :

Le commun caractère | 1. h. est | pl. h. de n'en point avoir;

On dira ce vers, en ajoutant : « Eh bien! je vous dirai que les hommes n'ont point de caractère. »

Le matin | 1. b. incrédule | 1. h. on est | 1. b. dévot le soir.
Tel | 1. h. s'élève | et l. b. s'abaisse | au gré de l'atmosphère,
Le liquide métal | 1. h. enfermé dans son verre.

Les comparaisons demandent généralement un ton un peu plus bas et moins d'articulation. Le narrateur fait ici une grande pause, comme pour réfléchir sur tout ce qu'il a dit, et plus convaincu que jamais de la vérité qu'il vient d'avancer, il conclut qu'au fait

L'homme 1. h. est bien variable; et ces malheureux rois, 1. b. Dont on dit tant de mal | ont du bon | h. quelquefois.

Le son doit faire entendre dans ce passage qu'il s'eu

:

faut beaucoup qu'il plaigne les rois de ce qu'on les accuse; qu'au contraire il va les accuser lui-même, mais pas ouvertement. C'est ce qu'indiquent les mots ont du bon.

Je l'avourai | 1. h. sans peine | et ferai plus encore,

J'en citerai | pour preuve | 1. h. un trait | pl. h. qui les honore.

Ces deux vers demandent à être dits avec beaucoup de finesse.

Il est | 1. h. de ce héros, | pl. h. de Frédéric second,

Qui, l. b. tout roi qu'il était, | 1. h. fut un penseur | b. profond.

Le second vers sera rendu avec un son qui exprime bien la malice; on appuiera fortement sur le mot profond.

pl. h. Redouté de l'Autriche, h. envié dans Versailles, pl. h. Cultivant les beaux-arts, ❘ au sortir des batailles, h. D'un royaume nouveau | pl. h. la gloire | h. et le soutien, b. h. Grand roi, | pl. h. bon philosophe, | 1. b. et fort mauvais

chrétien.

Ici le narrateur fait le portrait de son héros. C'est un monarque guerrier, législateur, ami des arts et des lettres. Les sons seront brillants et doux; brillants pour le guerrier, doux pour l'ami des arts et le philosophe. Ils exprimeront aussi la satisfaction qu'il éprouve à parler des qualités d'un grand homme, et, malgré tout cela, conserveront quelque chose du caractère caustique de l'auteur, qui perce presque malgré lui.

Il voulait se construire un solitaire asile
Où | 1. b. loin d'une étiquette arrogante et futile

Il pût, | 1. b. non végéter, | 1. h. boire | h. et courir les cerfs,
Mais des faibles humains 1. b. méditer les travers;

1

Et mêlant la sagesse | à la plaisanterie,

Souper 1, h. avec Dargens, | h. Voltaire | pl. h. et La Mettrie, Ce tableau de la vie champêtre et des plaisirs de l'étude sera fait par des sons simples, mais toujours un peu caustiques.

Sur le côteau riant | 1. b. par le prince choisi,
S'élevait | 1. h. le moulin | du meunier | h. Sans-Souci.

On fait ici la peinture du lieu où se trouve placé le moulin qui sera l'objet de la contestation; il faut en bien détacher toutes les parties.

Le vendeur de farine | 1. b. avait pour habitude

D'y vivre | au jour le jour | 1. b. exempt d'inquiétude;
Et de quelque côté | que vint souffler le vent,

Il y tournait son aîle | 1. h. et s'endormait | h. content.
b. h. Très-Lien achalandé, | grâce à son caractère,

Le moulin | prit le nom | de son propriétaire,

Le portrait du meunier Sans-souci doit être fait par des sons qui peignent bien un homme d'un caractère jovial et franc, et surtout qui expriment son sans-gène; pour cela ils auront beaucoup de laisser-aller..

Et des hameaux voisins | h. les filles, | pl. h. les garçons,
Venaient à Sans-Souci | h. pour danser aux chansons.
b. h. Sans-Souci...

Des sons beaux et gais exprimeront les plaisirs que la jeunesse éprouvait à venir danser au moulin du meunier Sans-Souci.

Ce doux nom, 1. b. d'un favorable augure,

Devait plaire | I. h. aux amis des dogmes d'Epicure.
Frédéric | le trouva | conforme à ses projets,
1. h. Et du nom d'un moulin | h. honora son palais.

L'auteur trouve tout naturel qu'un roi philosophe prenne le nom d'un moulin pour son palais. Le ton sera simple.

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