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de Rhodes, étoit un des disciples les plus distingués d'Aristote, qui lui a adressé un de ses ouvrages sur la morale, à moins que cet ouvrage ne soit d'Eudème lui-même, comme plusieurs savants l'ont cru.

(12) Après la mort de Théophraste, ils passèrent à Nélée, son disciple, par les successeurs duquel ils furent par la suite enfouis dans un lieu humide, de crainte que les rois de Pergame ne les enlevassent pour leur bibliothèque. On les déterra quelque temps après pour les vendre à Apellicon de Téos; et, après la prise d'Athènes par Sylla, ils furent transportés à Rome par ce dictateur. Ils avoient été fort endommagés dans le souterrain où ils avoient été cachés, et il paroît que les copies qu'on en a tirées n'ont pas été faites avec beaucoup de soin. Cependant je puis assurer ceux qui voudront travailler sur cet auteur que les manuscrits qui nous ont transmis ses ouvrages sont plus importants à consulter que ne l'ont cru jusqu'à présent les éditeurs.

(13) Un autre que le poète tragique. (La Bruyère.)

(14) On avoit accusé notre philosophe d'athéisme, et nous voyons dans Cicéron (De Nat. Deor., lib. I, cap. x111) que les épicuriens lui reprochoient l'inconséquence d'attribuer une puissance divine tantôt à un esprit, tantôt au ciel, d'autres fois aux astres et aux signes célestes. La célèbre courtisane épicurienne Léontium a combattu ses idées dans un ouvrage écrit, au rapport de Cicéron, avec beaucoup d'élégance.

Stobée nous a conservé un passage de Théophraste où il dit qu'on ne mérite point le nom d'homme vertueux sans avoir de la piété, et que cette piété consiste, non dans des sacrifices magnifiques, mais dans l'hommage qu'une âme pure rend à la Divinité.

Du Rondel, qui a fait imprimer, en 1686, sur le chapitre de Théophraste qui traite de la Superstition, un petit livre en forme de lettre adressée à un ami qu'il ne nomme point, mais

dans lequel il est aisé de reconnoître le célèbre Bayle, attribue à Théophraste un fragment assez curieux où l'on cherche à prouver que la croyance universelle de la Divinité ne peut être que l'effet d'une idée innée dans tous les hommes. Il dit que ce morceau a été tiré de certaines lettres de Philelphe par un parent du comte de Pagan; mais je l'ai vainement cherché dans ces intéressantes lettres d'un des littérateurs les plus distingués du quinzième siècle ; et il ne peut être que supposé, ou du moins altéré, parce qu'il y est question du stoïcien Cléanthe, postérieur à Théophraste. Le seul trait de ce morceau qu'on puisse attribuer avec fondement à notre philosophe est celui que Simplicius, dans ses Commentaires sur Épictète, page 357 de l'édition de mon père, lui attribue aussi. C'est la mention du supplice des acrothoïtes, engloutis dans le sein de la terre parce qu'ils ne croyoient point aux dieux.

Au reste, les accusations d'athéisme avoient toujours des dangers pour leurs auteurs, si elles n'étoient point prouvées. (Voyez le Voyage du jeune Anarcharsis, chap. xx1.)

(15) Dans l'ouvrage intitulé, Qu'on ne sauroit pas méme vivre agréablement selon la doctrine d'Epicure, chap. x11, et dans son Traité contre l'épicurien Colotès, chap. xxix, ce trait et le caractère de l'oligarchie tracé par Théophraste, prouvent que c'étoit plutôt par raison et par circonstance, que par caractère ou par intérêt, que ce philosophe fut attaché au parti aristocratique d'Athènes. (Voyez à ce sujet la Préface de M. Coray, pages 23 et suiv.)

(16) Un autre que le fameux sculpteur. (La Bruyère.)

(17) Il paroît qu'il devoit l'amitié de ces personnages illustres à son maître Aristote, précepteur d'Alexandre. Il adressa à Cassandre son Traité de la Royauté, dont on ne trouve plus que le titre dans la liste de ses ouvrages perdus. Ce général, fils d'Antipater, disputoit à Polysperchon la tutelle des enfants d'Alexandre, et les tuteurs finirent par faire la paix après avoir

assassiné chacun celui des deux enfants du roi qu'il avoit en son pouvoir. Pendant leurs dissensions, Polysperchon, qui protégeoit le parti démocratique d'Athènes, y conduisit une armée, et renversa le gouvernement aristocratique qu'y avoit établi Antipater; mais par la suite Cassandre vint descendre au Pirée, rétablit, à quelques modifications près, l'aristocratie introduite par son père, et mit à la tête des affaires Démétrius de Phalère, disciple et ami de Théophraste. (Voyez Diodore de Sicile, liv. XVIII; et Coray, pages 208 et suiv.)

(18) Theophrastus moriens accusasse naturam dicitur quòd cervis et cornicibus vitam diuturnam, quorum id nihil interest, hominibus, quorum maximè interfuisset, tam exiguam vitam dedisset; quorum si ætas potuisset esse longinquior, futurum fuisse ut, omnibus perfectis artibus, omni doctrinâ vita hominum erudiretur. (Tusc., lib. III, cap. xxvш.)

(19) Epist. ad Nepotianum. Sapiens vir Græciæ Theophrastus, cùm expletis centum et septem annis se mori cerneret, dixisse fertur se dolere quòd tum egrederetur e vitá quando sapere cœpisset.

(20) On trouvera quelques autres maximes du même genre à la suite de la traduction des Caractères de Théophraste par M. Lévesque, et dans l'intéressante préface de M. Coray.

(21) Au rapport de Porphyrius dans la Vie de Plotin, chap. xxiv, les écrits de Théophraste furent mis en ordre par Andronicus de Rhodes. Diogène Laërce nous donne un catalogue de tous ses ouvrages, dont la plupart sont relatifs, ainsi que ceux qui nous restent, à différentes parties de l'histoire naturelle et de la physique générale. Parmi ceux de morale et de politique, les titres suivants m'ont paru offrir le plus d'intérêt : « De la différence des vertus; sur les hom>> mes; sur le bonheur; sur la volupté; de l'amitié; de l'am>>bition; sur la fausse volupté; de la vertu; de l'opinion; du

>> ridicule; de l'éloge; sur la flatterie; des sages; du mensonge >> et de la vérité; des mœurs politiques ou des usages des >> états; de la piété; de l'à-propos; de la meilleure forme du >> gouvernement; des législateurs; de la politique adaptée aux >> circonstances; des passions; sur l'âme; de l'éducation des >> enfants; histoire des opinions sur la Divinité, etc. » On trouvera, dans le vol. x du Trésor grec de Gronovius, un Traité intéressant de Meursius sur ces ouvrages perdus.

Cicéron dit (De Finibus, lib. V, cap. iv) qu'Aristote avoit peint les mœurs, les usages et les institutions des peuples, tant grecs que barbares, et que Théophraste avoit de plus rassemblé leurs lois; que l'un et l'autre ont traité des qualités que doivent avoir les gouvernants, mais que le dernier avoit en outre développé la marche des affaires dans une république, et enseigné comment il falloit se conduire dans les différentes circonstances qui peuvent se présenter. Le même auteur nous apprend aussi que Théophraste avoit, ainsi que. son maître, une doctrine extérieure et une doctrine intérieure.

(22) On désignoit autrefois par ces mots les financiers ou traitants.

(23) J'ai ajouté les mots pour parler, d'après l'édition de 1688; et on a fait en général dans cet ouvrage plusieurs corrections importantes sur les éditions imprimées du vivant de La Bruyère, qu'il étoit d'autant plus important de consulter, que la plupart des fautes de celles qui ont paru peu de temps après sa mort ont toujours été répétées depuis, et que plusieurs autres s'y sont jointes. Les notes mêmes de Coste et de M. B. de B. prouvent que ces éditeurs ne se sont servis que d'éditions du dix-huitième siècle; car les deux bonnes leçons du chapitre 11, qu'ils déclarent n'avoir mises dans le texte que par conjecture, existent dans les éditions du dixseptième, dont nous avons fait usage.

(24) Tincam multa ridiculè dicentem Granius obruebat,

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nescio quo sapore vernaculo : ut ego jam non mirer illud Theophrasto accidisse quod dicitur, cùm percontaretur ex aniculâ quâdam quanti aliquid venderet; et respondisset illa atque addidisset, Hospes, non pote minoris; tulisse eum molestè se non effugere hospitis speciem, cùm ætatem ageret Athenis optimèque loqueretur. Omninò, sicut opinor, in nostris est quidam urbanorum sicut illic Atticorum sonus. (Brutus, cap. XLVI.)

La Bruyère a peut-être en général un peu flatté le portrait d'Athènes; et, quant à ce dernier trait, il en a fait une paraphrase assez étrange. Ce ne peut être que par quelque reste de son accent éolien, très-différent de celui du dialecte d'Athènes, que Théophraste fut reconnu pour étranger par une marchande d'herbes; sonus urbanorum, dit Cicéron. Posidippe, rival de Ménandre, reproche aux Athéniens comme une grande incivilité, leur affectation de considérer l'accent et le langage d'Athènes comme le seul qu'il soit permis d'avoir et de parler, et de reprendre ou de tourner en ridicule les étrangers qui y manquoient. L'atticisme, dit-il à cette occasion, dans un fragment cité par Dicéarque, ami de Théophraste, dont j'ai parlé plus haut,'est le langage d'une des villes de la Grèce; l'hellénisme, celui des autres. La première cause des particu. larités du dialecte d'Athènes se trouve dans l'histoire primitive de cette ville. D'après Hérodote et d'autres autorités, les hordes errantes appelées Hellènes, qui ont envahi presque toute la Grèce et lui ont donné leur nom, se sont fondues à Athènes dans les Aborigènes Pélasges, civilisés par la colonie égyptienne de Cécrops.

(25) L'on entend cette manière coupée dont Salomon a écrit ses Proverbes, et nullement les choses, qui sont divines et hors de toute comparaison. (La Bruyère.)

(26) Pascal.

(27) Le duc de La Rochefoucauld. ·

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