ww TABLE ANALYTIQUE DES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE. A ACHILLE. Jetez-moi dans les troupes comme un simple soldat; je suis Thersite; mettez-moi à la tête d'une armée dont j'aie à répondre à toute l'Europe, je suis Achille, I, 223. Actions, le motif seul en fait le mérite, I, 54. -Les meilleurs s'altèrent et s'affoiblissent par la manière dont on les fait, 225. Affectation, est souvent une suite de l'oisiveté ou de l'indifférence, I, 313. Affliction, on ne sort guère d'une grande affliction que par foiblesse ou par légèreté, I, 87. -Celle qui vient de la perte des biens est seule durable, 151. Aigreur, ses effets, I, 350. Aimer, l'on n'aime bien qu'une fois : c'est la première, I, 84. -L'on n'est pas plus maître de toujours aimer, qu'on ne l'a été de ne pas aimer, 87. - Cesser d'aimer, preuve sensible que le cœur a ses limites, ibid. -C'est foiblesse que d'aimer; c'est souvent une autre foiblesse que de guérir, ibid. -Si une laide se fait aimer, ce ne peut être qu'éperduement, ibid. -Il faut quelquefois recevoir de ce qu'on aime, 88. -On aime de plus en plus ceux à qui l'on fait du bien, 92. Ambitieux, l'esclave n'a qu'un maître; l'ambitieux en a autant qu'il y a de gens utiles à sa fortune, I, 198. Ame, bassesse de quelques-unes, I, 145. Ame, une grande âme seroit invulnérable si elle ne souffroit par la compassion, I, 287. Amis, ne regarder en eux que la vertu qui nous y attache, I, 45. -Les cultiver dans leur disgrâce et dans leur prospérité, ibid. -C'est assez pour soi d'un fidèle ami, 90. -Des amis et des ennemis, ibid. -Les cultiver par intérêt, c'est solliciter, ibid. -C'est beaucoup tirer de notre ami, si, monté à une grande faveur, il est encore de notre connoissance, 180. Amitié, il y a un goût dans la pure amitié où ne peuvent atteindre ceux qui sont nés médiocres, I, 83. - Peut subsister entre des gens de différents sexes, exempte même de grossièreté, ibid. - Parallèle de l'amour et de l'amitié, 83, 86. -Il n'y a pas si loin de la haine à l'amitié, que de l'antipathie, 86. Amour, parallèle de l'amour et de l'amitié, I, 83, 86. - Qui naît subitement est le plus long à guérir, 84. -Les amours meurent par le dégoût, et l'oubli les enterre, 87. AMYOт, jugement sur ses écrits, I, 24. Anciens, on se nourrit des anciens, et quand on est auteur on les maltraite, I, 12. Antithèse, sa définition, I, 33. Les jeunes gens sont éblouis de son éclat, ibid. Apôtre, quand on ne seroit pendant sa vie que l'apôtre d'un seul homme, ce ne seroit pas être en vain sur la terre, II, 89. Art, il y a dans l'art un point de perfection, comme de bonté et de maturité dans la nature, I, 11. -Perfectionner son art c'est s'égaler à ce qu'il y a de plus noble, 46. Atheisme, n'est point, II, 82. Auteur, il faut plus que de l'esprit pour être auteur, I, 9. — Tout l'esprit d'un auteur consiste à bien définir et à bien peindre, 11. Doit recevoir avec une égale modestic les éloges et la critique, 13. - Cherche vainement à se faire admirer par son ouvrage, 21. - Modèles que doit suivre un auteur né copiste, 37. Avare, dépense plus mort, en un seul jour, qu'il ne faisoit vivant, en dix années, I, 147. Sa manière de vivre, 299. Avarice, est commode aux vieillards, à qui il faut une passion, parce qu'ils sont hommes, I, 298. Avenir, le présent est pour les riches, et l'avenir pour les vertuenx et les habiles, I, 144. Avocat, doit avoir un riche fonds et de grandes ressources, II, 73. B BALZAG, jugement sur ses Lettres, I, 24. Bátir, manie de bâtir, II, 6. : Beauté, l'agrément est arbitraire la beauté est quelque chose de plus réel, I, 59. Bien, s'il y a des biens, le meilleur c'est le repos, la retraite, et un endroit qui soit son domaine, I, 197. -Les solides biens, les grands biens, les seuls biens, ne sont pas comptés, 354. Bonheur, il s'en faut peu qu'il ne tienne lieu de toutes les vertus, 357. Bonté, ses divers caractères, I, 55. BOSSUET, quel besoin a Bénigne (Bossuet) d'être cardinal? I, 46. -Jugement sur cet auteur, II, 71. BOURDALOUE, jugement sur cet auteur, II, 71. Bourgeois de Paris, comparés à leurs ancêtres, I, 169, 171. C Caractère, un caractère bien fade est celui de n'en avoir aucun, I, 97. -Diseurs de bons mots, mauvais caractère, 202. Caractères. Voyez Portraits. Chef-d'œuvre, l'on n'a guère vu un chef-d'œuvre d'esprit qui soit l'ouvrage de plusieurs, I, 11. Choses, les belles choses le sont moins hors de leur place, II, 33. Cid (le), l'un des plus beaux poèmes : la critique du Cid est l'une des meilleures, I, 19. COEFFETEAU, jugement sur ses écrits, I, 24. Cœur, l'on peut avoir la confiance de quelqu'un sans en avoir le cœur, I, 86. -Tout est ouvert à celui qui a le cœur, ibid. - L'on est d'un meilleur commerce par le cœur que par l'esprit, 95. -Quelle mésintelligence entre l'esprit et le cœur! 291. Comédie (la), pourroit être aussi utile qu'elle est nuisible, I, 29. Comédiens, de leur condition, I, 321. - Le comédien couché dans son carrosse jette de la boue au visage de Corneille qui est à pied, ibid. -Fermer les théâtres, ou prononcer moins sévèrement sur l'état des comédiens, II, 33, 34. Conditions, leur disproportion, I, 148, 149. Conduite, la sage conduite roule sur deux pivots, le passé et l'avenir, I, 345. Confiance, l'on peut avoir la confiance de quelqu'un sans en avoir le cœur, I, 86. -Toute confiance est dangereuse si elle n'est entière, 126. Connoisseurs, faux connoisseurs, I, 202. Conseil (le), est quelquefois dans la société nuisible à qui le donne, et inutile à celui à qui il est donné, I, 118. - II y a dans les meilleurs de quoi déplaire, I, 346. Content, qu'il est difficile d'être content de quelqu'un! I, 91. Contrefaire, gens qui contrefont les simples et les naturels, I, 44. Conversation, des choses ridicules qui se disent dans la conversation, I, 119. Coquillages, manie des coquillages, II, 8. CORNEILLE, jugement sur ce poète, I, 29, 30, 338. - Parallèle de Corneille et de Racine, I, 30 et suiv. Cour, l'on est petit à la cour; et, quelque vanité que l'on ait, on s'y trouve tel, I, 173. – Les grands mêmes y sont petits, ibid. -Ne rend pas content; elle empêche qu'on ne le soit ailleurs, ibid. – Il faut qu'un honnête homme ait tâté de la cour, ibid. -Est comme un édifice bâti de marbre; elle est composée d'hommes fort durs, mais fort polis, ibid. — Les cours seroient désertes, et les rois presque seuls, si l'on étoit guéri de la vanité et de l'intérêt, ibid. -L'air de cour est contagieux; il se prend à Versailles, comme l'accent normand se prend à Rouen ou à Falaise, 174. -Aventuriers qui s'y produisent eux-mêmes, ibid. -Gens de cour, hautains, 175. - Certaine espèce de courtisans dont les cours ne sauroient se passer, ibid. -C'est une grande simplicité que d'apporter à la cour la moindre roture, 178. -L'on se couche à la cour, et l'on se lève sur l'intérêt, 179. Cour, l'on n'y attente rien de pis contre le vrai mérite que de le laisser quelquefois sans récompense, I, 180. -Personne à la cour ne veut entamer; on veut appuyer, parce qu'on espère que nul n'entamera, 182. -Louanges qu'on y prodigue à celui qui obtient un nouveau poste, 182, 183. -Deux manières d'y congédier son monde se facher contre eux, ou faire qu'ils se fàchent contre vous, 184. -Pourquoi l'on y dit du bien de quelqu'un, ibid. -Il est aussi dangereux d'y faire les avances, qu'il est embarrassant de ne les point faire, 184. -Il faut une vraie et naïve impudence pour y réussir, — Brigues des cours, ibid. -Avidité des hommes de cour, 186. ibid. -Il faut des fripons à la cour auprès des grands et des ministres, même les mieux intentionnés, 189. - -Pays où les joies sont visibles, mais fausses, et les chagrins ca· chés, mais réels, 196. -La vie de la cour est un jeu sérieux, mélancolique, qui applique, 193. -Moeurs des gens de cour, 199 et suiv. -On s'y trouve dupe de plus sot que soi, 204. -Qui a vu la cour a vu du monde ce qui est le plus beau, 207. —Qui méprise la cour après l'avoir vue méprise le monde, ibid. —Détrompe de la ville, et guérit de la cour, ibid. -Un esprit sain y puise le goût de la solitude et de la retraite, ibid. - A la cour, à la ville, mêmes passions, mêmes foiblesses, 229. -Deux sortes de gens y fleurissent, les libertins et les hypocrites, II, 87. Courtisans, rien qui enlaidisse certains courtisans comme la présence du prince, I, 174. -Peu osent honorer le mérite qui est seul, 181. -Comparé à une montre, 197. -Qui est plus esclave qu'un courtisan assidu, si ce n'est un courtisan plus assidu? 198. -Toute sa félicité consiste à voir le prince et à être vu, 200. Savoir parler aux rois, limites de la prudence et de la souplesse du courtisan, 201. Crime, si la pauvreté est la mère des crimes, le défaut d'esprit en est le père, I, 269. |