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en exprimant les idées, peuvent tour à tour les altérer ou les rendre exactement, ce sont néanmoins les idées qui exigent, avant tout, notre application.

De même que le langage, la foi dans l'autorité se légitime par l'étude de l'âme. Il suffit, en effet, de se consulter soi-même pour y découvrir le double besoin de croire et de vérifier. « Oportet discentem credere, edoctum jam judicio suo uti, » écrivait Bacon. Et ce n'est point par induction de notre propre véracité que nous croyons à la parole de nos semblables. Non, il y a en nous un principe inné de crédulité, qui correspond à un principe inné de véracité. Ce n'est pas non plus uniquement pour avoir été trompés, et en vertu d'une sugges

séduit; l'unité de l'esprit humain, concevant et sentant partout de la même manière, reste dans l'ombre. En un sens, l'unité de l'humanité est une proposition sacrée et scientifiquement incontestable; on peut dire qu'il n'y a qu'une langue, qu'une littérature, qu'un système de traditions mythiques, pu sque ce sont les mêmes procédés qui partout ont présidé à la formation des langues, les mèmes sentiments qui partout ont fait vivre les littératures, les mèmes idées qui se sont partout traduites par des mythes divers. Mais faire cette unité toute psychologique, synonyme d'une unité matérielle de race (qui peut être vraie, qui peut être fausse, n'importe), c'est rapetisser une grande vérité aux proportions d'un petit fait. » M. Renan, De Origine du langage: 1862, in-8°.

tion tout expérimentale, qu'ultérieurement nous exigeons des preuves. C'est parce qu'il est dans notre nature de prétendre convertir notre croyance en intelligence. « « Fides quærens intellec

tum. »

Enfin, les méthodes d'enseignement supposent sans conteste l'observation psychologique. Car enseigner, n'est-ce point, à la suite de réflexions sur ses propres actes, faire parcourir à d'autres la route qu'on a déjà soi-même parcourue? Ou, si des modifications deviennent nécessaires, ne résultentelles pas directement de la connaissance qu'on a des âmes auxquelles on s'adresse et des mille influences qui les peuvent dominer, l'àge, le sexe, les circonstances?

a dû ses

S'il fallait insister davantage sur le rôle que joue la psychologie dans la logique, je rappellerais que c'est à un retour vers la psychologie que la logique progrès depuis Aristote. Ainsi rien, évidemment, n'a été changé à l'Organon. Mais n'y a-t-on pas ajouté une théorie plus profonde de l'erreur, une théoric presque entièrement neuve de l'induction, une théorie plus exacte du jugement, une théorie plus savante du langage, des principes de classification plus élevés et plus sûrs? Le calcul des probabilités n'est-il pas une promotion en quelque

sorte, toute récente de la logique (1)? La cause de ces progrès dans le passé est aussi, pour la logique, la condition de progrès nouveaux dans l'avenir. Que ne peut-on pas se promettre, pour l'avancement de l'esprit humain, d'une analyse de plus en plus étendue ou profonde de l'esprit humain!

Plus que tout le reste, je veux remarquer que c'est la psychologie qui donne à la logique, c'està-dire à la science du vrai, sa mesure, son sens, et lui assigne son terme suprême qui est Dicu.

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Qui voit Pythagore, s'écrie Bossuet, qui voit Pythagore, ravi d'avoir trouvé les carrés des côtés d'un certain triangle, avec le carré de sa base, sacrifier une hécatombe en actions de grâces; qui voit Archimède, attentif à quelque nouvelle découverte, en oublier le boire et le manger; qui voit Platon célébrer la félicité de ceux qui contemplent le beau et le bon, premièrement dans les arts, se

(4) Voyez Laplace. Essai philosophique sur les probabilités. Paris, 1825, in-8°; M. Ch. Gouraud, Histoire du calcul des probabilités, depuis son origine jusqu'à nos jours. Paris, 1848. Avec une Thèse sur la légitimité des principes et des applications de cette analyse. Il aurait été à souhaiter que l'auteur eût démontré, comme il l'affirme avec vérité, « que le calcul des probabilités est une science dont les définitions sont encore à écrire, les principes à expliquer, les applications à restreindre, et toute l'organisation à fonder, la partie in thématique seul méritant d'en être entièrement conservée. »

condement dans la nature, et enfin dans leur source et dans leur principe qui est Dieu; qui voit Aristote louer ces heureux moments où l'âme n'est possédéc que de l'intelligence de la vérité, et juger une telle vie seule digne d'être éternelle et d'être la vie de Dieu; mais qui voit les saints, tellement ravis de ce divin exercice de connaître, d'aimer et de louer Dieu, qu'ils ne le quittent jamais, et qu'ils éteignent, pour le continuer durant tout le cours de leur vie, tous les désirs sensuels; qui voit, dis-je, toutes ces choses, reconnaît dans les opérations intellectuelles un principe et un exercice de vie éternellement heureuse (1). »

Et encore: «O quelle félicité! de n'être jamais déçu, jamais surpris, jamais détourné, jamais ébloui par les apparences, jamais prévenu ni préoccupé (2)! »

La logique nous conduit donc à l'être, à la vérité, à Dieu.

En effet, que signifient ces idées qui sont en nous et qui n'ont pas en nous leur principe? Ne sont-elles pas en Dieu, ou plutôt ne sont-elles pas Dieu lui-même ?

(1) OEuvres complètes, t. XXII, p. 253; De la Connaissance de Dieu, etc., chap. v, XIV.

(2) Cf. Id., ibid., chap. IV, VII, X.

LA NATURE HUMAINE.

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Que signifie cette raison impersonnelle au sein de la raison personnelle; cette raison maîtresse qui corrige notre raison fautive? « Où est, s'écrie Fénelon, où est cette raison parfaite, qui est si près de moi, et si différente de moi? où est-elle ? Il faut quelque chose de réel; car le néant ne peut être parfait, ni perfectionner les natures imparfaites. Où est-elle, cette raison suprême? N'est-elle pas le Dieu que je cherche (1)? »

Là, effectivement, est le centre immobile, autour duquel les opinions ne font que tournoyer.

A) De l'Existence de Dieu, première partie, ch. xt.

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