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tuelle de plusieurs sujets les uns sur les autres: Ces enfants se battent toujours. Cet homme se bat bien. Il se querelle contre son voisin. Quelquefois, pour éviter toute confusion du sens réciproque avec le sens réfléchi, on compose le verbe avec entre ou l'on se sert de l'expression pronominale l'un l'autre : Les méchants s'entre-déchirent. Ils se sont promis fidélité l'un à l'autre. Distinguez: Ils se sont plaints les uns des autres, sens réfléchi, et: Ils se sont plaints les uns les autres, sens réciproque.

Dans ces phrases où l'on emploie les mots l'un l'autre, l'un est toujours sujet et l'autre est toujours régime: ils s'aiment l'un l'autre, c'està-dire ils s'aiment, l'un (aime) l'autre. Ne dites donc pas : ils se nuisent l'un l'autre, mais dites: ils se nuisent l'un à l'autre, l'analyse de la phrase donnant ils se nuisent, l'un (nuit) à l'autre.

Le latin rend l'idée réfléchie, tantôt par le passif ou le déponent, tantôt par l'actif avec le pronom réfléchi se.

245. Les verbes réfléchis sont appelés directs ou indirects, selon que le pronom réfléchi peut être considéré comme le complément direct (objet) ou indirect (terme) du verbe; ainsi se flatter est un verbe réfléchi direct, et se nuire un verbe réfléchi indirect.

3. Verbes personnels et impersonnels.

246. D'après la nature du sujet, les verbes se divisent encore en personnels et impersonnels.

1. Les verbes, tant transitifs qu'intransitifs, expriment une action qui se rapporte à l'une des trois personnes du discours; c'est pourquoi ils sont dits verbes personnels.

2. On appelle verbes impersonnels ceux qui expriment une action que l'on se représente sans un sujet déterminé ; mais, comine en grammaire, tout verbe doit avoir un sujet, les verbes impersonnels sont précédés du pronom il, qui figure dans la proposition comme sujet purement grammatical: Il neige, il tonne. Ces verbes ne s'emploient qu'à la forme active et à la troisième personne du singulier.

Le pronom neutre ou impersonnel il, qui vient du latin illud (cela), doit être distingué du pronom personnel il, de ille (celui-là), qui remplace un sujet déterminé.

a) Il n'y a proprement de verbes impersonnels que ceux qui, comme pleuvoir, neiger, etc., expriment des phénomènes de la nature. Les expressions telles que : Il fait chaud, il fait des éclairs, il se fait nuit, etc., expriment la même idée que les verbes impersonnels.

b) Quelques verbes personnels prennent accidentellement la forme impersonnelle; ils sont toujours suivis d'un véritable sujet, qu'on nomme sujet logique, pour le distingúer du sujet grammatical, qui est exprimé par le pronom il ou ce. Ces verbes impersonnels impropres prennent les trois voix et s'emploient surtout pour mettre en relief le sujet logique Il arrive un malheur. Il en sortait une fumée noire et épaisse (Fén.). Il vaut mieux se taire que parler (Ac.). Il m'importait que vous fussiez présent (Ac.). C'est à vous à parler (Ac.). Il est écrit que rien ne me réussira.

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Certains verbes impersonnels peuvent aussi s'employer comme verbes personnels : Le prédicateur tonne contre les ivrognes. Les honneurs pleuvent souvent sur des gens médiocres. Les coups de fusil y pleuvent. Dieu fait luire son soleil sur les bons et sur les mauvais, et pleut sur le champ du juste comme sur celui du pécheur (Bossuet).

On emploie souvent la forme impersonnelle pour affirmer, non pas une action, comme dans : Il pleut, mais l'existence d'une personne ou d'une chose, comme dans : Il est un Dieu. En pareil cas, l'ètre (Dieu) dont on affirme l'existence est l'attribut, et la proposition n'a plus, à proprement parler, de sujet logique.

、 Il est à remarquer que l'idée d'existence se marque rarement par le verbe être; on se sert volontiers pour cela de locutions moins abstraites, comme il y a, il fait: Il y a des gens bien méchants, il fait très beau temps, il fait du verglas. Dans il y a, l'expression de l'existence est rendue tout à fait concrète par l'idée de lieu que marque l'adverbe y. Quand il Y a se rapporte à un lieu déjà indiqué, on ne dit pas il y y a: Je me suis retranché les diners du roi, il y a trop de généraux et de princes (Volt.). Il faut exprime le contraire de il y a, et ce verbe, qui, comme faillir, vient du latin fallere, a le sens de manquer: Il me faut un livre = un livre me faut, c'est-à-dire me manque; de là vient le sens ordinaire de falloir, car nous regardons comme nous étant nécessaire ce qui nous manque actuellement.

4. Verbes concrets et verbes abstraits.

247. On divise enfin les verbes en concrets et abstraits,

selon qu'ils expriment une idée d'action ou d'état, comme courir, dormir, ou un simple rapport de la proposition, comme être dans : Dieu est bon, et avoir dans : Il a parlé.

Les verbes abstraits ont une signification très générale, qui est précisée par l'adjectif ou le substantif qui suit, quelquefois même par un autre verbe; les deux idées se confondent alors en une seule et les deux mots ne forment plus qu'une expression appelée expression verbale, parce qu'elle équivaut à un verbe: Il devient vieux = il vieillit.

1. Parmi les verbes abstraits, on distingue en premier lieu le verbe être, qui est toujours suivi d'un attribut, comme dans Je suis bon. Tu es un homme, ou d'une expression attributive, comme dans: Il est en joie. Nous sommes en deuil. Etre est le verbe intransitif par excellence.

Le verbe être s'emploie quelquefois absolument, c'est-àdire sans attribut; il a alors la valeur d'un verbe d'action : Dieu est existe. Ce livre est à vous, c'est-à-dire appartient

à vous.

2. Les verbes devenir et rendre sont suivis d'un adjectif, qui en est le complément, et qui s'accorde, comme l'attribut, en genre et en nombre avec le substantif auquel il attribué une qualité.— Devenir est intransitif comme être et exprime une transformation du sujet : La moisson devient mûre elle mûrit. Il devient vieux il vieillit. Rendre est transitif et indique une transformation de l'objet opérée par le sujet Cet événement me rend triste = m'attriste.

Le régime amené par devenir ou rendre est appelé attributif, parce qu'il attribue une qualité au sujet ou à l'objet. L'adjectif, en pareil cas, n'exprime pas l'espèce comme quand il est déterminatif. Comp.: Le commerce rend les nations riches, et L'Angleterre et la France sont des nations riches.

3. Le verbe avoir est un verbe essentiellement transitif, qui exprime une sorte de possession générale et indéterminée. Il se dit aussi des affections de l'âme qu'on ne possède pas réellement, mais que l'on s'imagine posséder en soi, parce qu'on les ressent: avoir de l'amour, avoir de la haine. En pareil cas, le nom qui sert d'objet au verbe avoir est le plus souvent exprimé sans article : J'ai faim, tu as soif. Il en est de même pour plusieurs autres verbes généraux, tels que prendre, faire, rendre, perdre, etc. L'article supprimé est le plus souvent l'article partitif: avoir pitié = avoir de

la pitié, quelquefois l'article défini : perdre connaissance = perdre la connaissance, ou l'article indéfini rendre service rendre un service.

C'est à cette construction qu'il faut rapporter les formes composées de nos verbes j'ai trouvé, nous avions labouré, j'aurai fini, où nous regardons l'action passée exprimée par le participe comme étant, ayant été ou devant être en notre possession.

4. Les verbes faire, laisser, pouvoir, savoir, devoir, falloir (impersonnel) et vouloir s'emploient aussi comme verbes abstraits, quand ils sont suivis d'un infinitif avec lequel ils ne forment qu'une expression verbale: Je peux lire. Je sais lire. Je dois lire. Il me faut lire. Je veux lire. Ces verbes sont aussi appelés auxiliaires de mode; ils expriment soit la possibilité, soit la nécessité réelle, morale ou logique. Faire et laisser marquent tous les deux une possibilité morale, l'un comme un ordre, et l'autre comme une permission : Faites-le partir. Laissez-le partir. Fais-nous faire à souper (A. de Musset).

Le verbe faire est un verbe transitif général qui, dans les interrogations, remplace tous les autres verbes : Que faites-vous? J'écris, je dessine, je lis, etc.

Quand les verbes faire, laisser, falloir, savoir, etc., ne sont pas conjugués avec un infinitif, ils cessent d'être verbes abstraits et rentrent dans la catégorie des verbes ordinaires ou verbes concrets, qui expriment une action déterminée : Elle fait un bonnet, je vous laisse, il me faut un livre, je sais ma leçon.

Il faut dire Je le ferai partir; le est le complément direct de faire Mais l'on dira: Je lui ferai savoir la nouvelle; dans ce cas, faire a pour complément direct savoir, et non pas le pronom qui le précède; ce pronom est le complément indirect (datif) du verbe savoir.

5. Les verbes être, avoir, suivis du participe passé, et aller et venir, suivis de l'infinitif, sont des verbes auxiliaires de temps qui complètent la flexion en formant la conjugaison composée Le rossignol a chanté. Mon ami est parti. Je vais lui écrire. Je viens de lui écrire (v. § 272).

Dans J'ai un livre, je vais à Berlin, je viens de Paris, les verbes avoir, aller et venir sont employés dans leur signification primitive comme mots d'idée : avoir exprime alors la possession, aller et venir le

mouvement.

De la conjugaison ou flexion du verbe.

A. Des formes de conjugaison.

248. Le verbe a, comme tous les mots variables, deux parties distinctes : le radical, qui exprime l'action, et la terminaison, qui marque, outre l'affirmation, la personne et le nombre du sujet, le mode et le temps de l'action.

On appelle conjugaison la flexion propre au verbe ou l'ensemble des formes qui servent à marquer les différents rapports du verbe. Ces formes sont : 1o les formes modales, ou les modes; 2o les formes temporelles, ou les temps; 3o les formes personnelles, ou les personnes; auxquelles il faut ajouter 4o les formes nominales, ou l'infinitif et le participe.

1. Modes du verbe.

249. Le mode est la manière dont la pensée est énoncée. › Il y a trois modes: l'indicatif, le subjonctif et l'impératif, qui correspondent aux idées de réalité, de possibilité et de nécessité.

1. L'indicatif énonce un fait; c'est le mode du jugement par lequel on affirme ou l'on interroge: Je pars. Pars-tu? On distingue la forme interrogative de la forme affirmative en mettant le pronom-sujet après le verbe avec un trait d'union Pars-tu?

2. Le subjonctif ou conjonctif énonce, non un fait, mais une simple idée, présentée comme possible : Il faut que tu partes.

3. L'impératif est le mode pour l'expression immédiate de la volonté, c'est-à-dire pour un commandement par la personne qui parle : Pars.

2. Temps du verbe.

250. Le temps est la forme que prend le verbe pour mar

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