cum), carnet (quaternetum), cahier (quaternum), casser (quassare), chacun (quisque unus), cote (quota), comme (quomodo), coi (quietus), crier (quiritare), encan (inquantum), lac (laqueus), ainsi que dans les adjectifs fabricant, suffocant, vacant, dérivés de fabriquer, suffoquer, vaquer. Remarquez qu'on écrit avec un c: communicable, explicable, praticable, etc., et avec qu: attaquable, critiquable, immanquable, remarquable, etc. Qu ne peut pas être suivi d'un second u; voilà pourquoi, si un suffixe commençant par u doit être ajouté à un radical aussi terminé par u, l'un des deux u s'élide et se remplace par un accent circonflexe sur l'autre; mais ce cas ne se présente que dans les mots piqûre (de piquer), arqûré (de arquer); ce dernier mot s'écrit aussi arcure. C guttural et qu, qui le remplace devant i et e, proviennent toujours de c (cc) devant o, u ou de q latin: comme de quomodo, couver de cubare, cacher de coactare, sec de siccus, quinze de quindecim, fabrique de fabrica.- C sifflant dérive : 1o de ce, ci cent de centum, ciguë de cicuta; 2o de qui, que cinq de quinque, cercelle ou sarcelle de querquedula; 3o de t suivi d'une combinaison de voyelles dont la première est i: grâce de gratia; 4o de s: sauce de salsa. 89. Le son propre du g est celui de la muette gutturale faible gazon, gond, gui, grêle. Mais devant les voyelles e et i, le g prend toujours le son de la chuintante faible ou du j français gêne, gilet. On conserve au g devant e et i le son guttural en le faisant suivre d'un u servile, qui peut être étymologique, comme dans anguille de anguilla, ou purement phonétique, comme dans fatiguer de fatigare. Il est évident que u muet ne peut se trouver que devant les voyelles palatales i et e; les mots aiguayer, aiguade, aiguail, sont seuls exceptés, encore les écrit-on plus ordinairement aigade, aigail, aigayer. Mais, dans les verbes en guer, u nul est conservé, même devant les voyelles a, o : voguâmes, naviguons; u disparaît dans les substantifs formés de ces verbes: navigation (de naviguer), conjugaison (de conjuguer). Le u précédé de g et suivi de i ou e n'est pas toujours une lettre servile; il est certains mots où il se prononce, comme par ex. aiguille, Guise (§ 72). Le g guttural dérive: 1o régulièrement de g latin devant o, u: goutte de gutta; 2o de la forte c (q); gale de callus, égal de æqualis; 3o de v latin : guêpe de vespa, permutation semblable à celle du w germanique en gu ou g, comme dans guerre de werra. Le q chuintant dérive: 1° normalement de ge, gi gémir de gemere; 2o de j: gésir de jacere; 3o de i suivi d'une voyelle rage de rabies; 4o de c ou de g suivi de a : geôle de caveola, géline de gallina; 5o de te, de: sauvage de silvaticus, venger de vindicare. 90. La prononciation du g suivi de n présente deux cas, selon qu'il est initial ou final. 1o Le g initial suivi d'un n conserve le son qui lui est propre, mais ne se présente que dans quelques mots em pruntés à la langue grecque gnome, gnide, gneiss, gnaphose. 2o Le gn médial est en général le signe du son composé que l'on appelle n mouillé : agneau, vignoble, imprégner, imprégnation, incognito, magnétique. C'est à tort que quelques-uns prononcent le g dans imprégnation; si g se prononçait, l'accent sur le e qui le précède serait de trop. Sont exceptés: 1° les mots signet, Regnard, Regnault, Compiègne, Clugny, où le g ne se prononce pas; 2o un certain nombre de mots modernes tirés du grec et du latin, dans lesquels le g a conservé le son qui lui est propre et termine la syllabe: agnat, agnus, agnation, cognat, cognation, cognitif, cognition, diagnostic, géognosie, igné, ignicole, ignition, ignescent, ignivore, inexpugnable, magnat, magnificat, récognition, regnicole, stagnant, stagnation. 91. Le son de la chuintante forte se rend en français par ch. Le ch français ne se présente que devant les voyelles : chant, chose, poche. La chuintante forte, qui se rend toujours par ch, dérive de la muette gutturale c placée devant a chien de canis, cheveu de capillus, cheval de caballus, chartre de carcer, chou de caulis, chose de causa, coucher de collocare, perche de pertica. Ch provient aussi de x: lâche de laxus; de et fléchir de flectere; de ci chiche de cicer; de p suivi d'une voyelle combinée au moyen de i (e): roche de rupea. 92. Du ch français, qui est le signe de la chuintante forte, on doit distinguer le ch guttural ou exotique, qui peut se trouver aussi bien devant une consonne que devant une voyelle et se présente surtout dans les mots grecs: chaos, choeur, chrétien, écho, ochre ou ocre, technologie, etc., dans lesquels ch a le son de c guttural. Plusieurs mots de cette classe étant devenus plus communs que les autres parmi le peuple, se sont essentiellement éloignés de leur prononciation originelle pour prendre celle du ch français archevêque (archiepiscopal a le ch guttural), archiprêtre, architecte, archiduc, chimie, chirurgien, chéruhin, patriarche (patriarchal se prononce patriarcal), Achéron, Joachim, etc. 93. La lettre j marque en français le son de la chuintante faible; mais elle ne se présente en général que devant les voyelles a, o, u, surtout au commencement des mots : jalon, joug, jurer. On voit que le français a deux signes pour la chuintante douce, qui doit se rendre 1o devant a, o, u, par j, quand il est initial, à l'exception des mots geôle, geôlier, Georges, et par ge partout ailleurs, sauf dans quelques mots où il se rénd exceptionnellement par j, comme bijou ; 2o devant i, e, par g, sauf quelques mots où le j se trouve devant un e, comme je, jeter, etc. Voici les seuls mots où le j soit médial avant a, o, u: acajou, benjoin, bijon, bijou, boulejon, Benjamin, donjon, goujat, goujon, joujou, jujube, marjolet, marjolaine, mijaurée, mijoter, majuscule, major, sapajou. Les mots suivants sont composés et le j est initial dans les primitifs : adjoindre, déjoindre, adjurer, conjurer, béjaune (bec jaune), conjuguer (de joug), ajuster, enjaveler, enjamber, enjoler, cajoler, etc. Lej ne se trouve devant e que dans les mots suivants: je, jeter, jet, et ses dérivés objet, sujet, etc.; jeton, jeudi, jeu, jeune, jeunesse, jeûner, dejeuner, Jérémie, jérémiade, Jésus, jésuite, jésuitique, jésuitisme, Jean et quelques autres noms propres, majeur, majesté, majestueux. Dans la plupart de ces mots, j est exigé par la dérivation: jeu (jouer), majeur (majorité). Lej ne se présente jamais devant i. Lej français provient: 1o de j latin: jeune de juvenis; 2° de g devant a jambe de gamba; 3o d'un i initial ou médial suivi d'une voyelle et devenu consonne jour de diurnus, goujon de gobionem. 94. La lettre h ne représente pas toujours le son h, la plus faible des articulations; souvent elle est complétement nulle et n'a été conservée dans l'écriture que par raison d'étymologie, par ex. dans homme. Voilà pourquoi on distingue un h sonore dit aspiré, comme dans hotte, et un h muet, comme dans hôte. Le h aspiré a pour effet de sauver l'hiatus le héros, tandis que le h muet n'empêche pas l'élision l'héroïne. Le h peut être initial, médial ou final : 1. Au commencement des mots, h est surtout aspiré devant les voyelles a, o, u. Il y a environ 340 mots qui commencent par h aspiré, savoir: 170 par ha, 120 par ho et hu, et seulement 50 par he, hi: hache, haricot, honte, hêtre, héros, hibou. H initial est toujours aspiré : 1° dans les interjections: ha, haïe, hẻ, hem, ho, hom; 20 dans les noms qui ne dérivent pas du latin, comme hareng, havre, Hollande, Hongrie. Il faut remarquer, quant à ces deux derniers mots, que l'usage a rendu leur h muet dans les phrases suivantes toile, fromage d'Hollande, eau de la reine d'Hongrie. Les seuls mots de la langue usuelle où h soit muet avant a sont habileté, habilité, habit, habitation, habitude, haleine, hameçon, harmonie. Les dérivés de héros ont leur h muet: héroïsme, héroïque, héroïne. Hest aspiré dans huit, huitième: le huit; mais muet quand ces mots sont précédés de dix dix-huit, dix-huitième. - H est muet principalement dans les mots dérivés du latin, et aspiré dans les mots d'origine germanique ou autre. Les mots français à h initial dérivés de mots latins à h initial n'admettent point d'aspiration: homme (homo), humble (humilis); héros est excepté, ainsi que harpie, hennir, Henri. Dans huis (ostium), huître (ostrea), huile (oleum), la consonne h, n'étant pas étymologique, est nécessairement muette. 2. Dans l'intérieur des mots, ha été intercalé entre deux voyelles, et se fait à peine entendre: trahison, envahir, ahurir, cohorte, préhension, cahier, ou bien il est étymologique et alors il est entièrement nul: exhorter. Si un mot commençant par h muet ou aspiré entre en composition avec un préfixe, la prononciation de h est réglée comme suit : 1o Après une consonne, h est toujours muet: abhorrer, adhérer, déshériter, exhaler, exhausser, exhumer, inhérent, inhumain, rhabiller, surhausser, etc. Après en toutefois, h conserve le son qu'il a dans le mot simple; il est donc aspiré dans enhardir, à cause de hardi, et muet dans enherber, à cause de herbe. 2o Après une voyelle, h est toujours légèrement aspiré, lors même qu'il ne l'est point dans le mot simple: aheurter, cohabiter, prohiber, réhabiliter, souhait. 3. H n'est final que dans quelques mots, la plupart interjections, ah, eh, oh, où il rend longue la voyelle qui précède. Les consonnes composées avec h sont ch et ph, dont il a été parlé, th et rh, qui sonnent comme t et r: théâtre, rhéteur. 95. La lettre y sert en général à rendre le son de la spirante gutturale faible, lorsqu'elle commence la syllabe : ba-yer, tu-yau. Le y français, qu'il ne faut pas confondre avec le y grec (§ 55), est toujours médial; il n'est initial que dans les mots yeux et yèble. Autrefois il se présentait à la place de i à la fin d'une syllabe après une voyelle roy, royne. Dans toutes les langues romanes la spirante latine j a perdu sa prononciation primitive; mais, sauf en italien, l'ancien signe s'est conservé avec son nouveau son, qui, en français, est celui de la chuintante douce jamais. Le j ne pouvait donc plus servir à marquer le i consonne; c'est pourquoi on a choisi la lettre y dont la forme ressemble à celle du j et qui a l'avantage de n'avoir aucun autre emploi. Telle était la destination de y dans l'ancien français; mais aujourd'hui la prononciation de cette lettre varie selon les cas. 1. En général, le y français est toujours suivi d'une voyelle sonore avec laquelle il forme une diphthongue: bayer, maréyeur, yeux, yeuse, yèble (ou hièble), aboyer, aloyau, joyau, bruyère, fuyard. Mais, après la voyelle a, y a la valeur de deux i dont le premier se combine avec a de manière à former le son é, tandis que le second est un i consonne qui commence une nouvelle syllabe; ainsi payer se prononce aujourd'hui pai-ier, tandis qu'autrefois il sonnait ainsi pa-ier (pa-yer). Mais cette prononciation moderne n'a pas atteint les noms propres, comme Bayonne, Bayard, Blaye, Biscaye, Cayenne, La Fayette, Mayence, Mayenne, Payerne, etc; il en est de même de quelques verbes et noms communs, comme bayette, broye, brayer, brayette, drayer, drayoire, mayonnaise, regayer, regayoir, etc. Les mots ayeul, bayonnette, fayence, glayeul, payen, ont gardé leur ancienne prononciation, mais y a été remplacé dans l'orthographe actuelle par un i surmonté d'un tréma: aïeul, païen, etc. 2o Devant un e muet, y précédé d'une des voyelles o, a, u, perd son articulation, et l'orthographe actuelle le remplace ordinairement par i, comme dans joye, suye, j'appuye, je payerai, qui aujourd'hui se prononcent et s'écrivent joie, suie, appuie, paierai; il faut excepter le mot paye et la troisième personne du présent des verbes en ayer, je balaye, j'essaye, où y se fait entendre, bien que l'usage permette d'écrire je balaie, j'essaie. Il en était autrement du vieux français, où y dans cette position avait la prononciation romane je pa-ye, su-ye. Ainsi, dans les mots dont nous venons de parler, les trois lettres y, i et i, quoique se prononçant aujourd'hui différemment, reconnaissent la même origine payer, païen, raie. 3. Dans pays, abbaye, y vaut deux i, dont le second se prononce seul pai-i, abbai-i. 4. Le y est mis pour i dans les mots y (adverbe), dey, yeux, et dans quelques noms propres : Bailly, Foy, Jouy, Lyon, Volney. Baie, braie, haie, plaie, laie, raie sont à peu près les seuls noms où y ait été remplacé par i après a. On écrit j'aie, tu aies, il ait, ils aient, et l'on prononce j'ê, tu ê, etc. Comme dans les mots loi, roi, joie, soie, voie, le o forme diphthongue avec i, l'usage actuel conserve cette prononciation dans les dérivés : loyal, royal, joyeux, soyeux, voyage, où ya la valeur de deux i, ou plus exactement de iy: loi-yal. Quelques grammairiens prétendent que la lettre y vaut toujours |