LETTRE VIII. Nouvelles Inftructions Bibliographiques, hiftoriques & critiques de Médecine; Chirurgie Pharmacie pour l'année 1786, ou recueil raifonné de tout ce qu'il importe d'apprendre pour être au courant des connoiffances & à l'abri des erreurs, relatives à l'art de guérir: dédié à S. A. S. Mgr. le Duc d'Orléans, premier Prince du Sang: années 1785, 1786 & 1787, trois vo umes in - 16. A Paris, chez Mequignon l'aîné, Litraire, rue des Cordeliers, près des Ecoles de Chirurgie, avec privilège Epigraphe, tirée de Bacon de Verulamin. In prefat. novi organi fcient. avec cette Non ullam aut vim aut infidias hominum judiciis facimus, aut paramus; verum eos ad res ipfas & serum foedera addu cimus, ut ipfi videant quid habeant, quid arguant, quid addant arque in J commune conferant. E me reproche, Monfieur, de ne vous avoir pas rendu compte plutôt d'une efpèce d'Almanach, un peu plus utile pourtant que tous ceux que les mois de Janvier fait éclorre, Mais que vous dirai-je ? dans ce fiécle léger & frivole, les ouvrages qui ne font qu'agréables, font ceux qu'on Remarque les premiers. Ils occupent toujours la place la plus diftinguée, ils font toujours en vue; au lieu que les ouvrages utiles font cachés dans la foule, & c'est un grand bonheur, fi on peut les démêler. Voilà ce qui fait, Monfieur, que je vous ai parlé d'abord de l'Almanach des Mufes, de l'Almanach des Graces, de l'Almanach d'Apollon, &c. &c. & que je ne vous ai rien dit des Nouvelles de Médecine, qui paroiffent pour la troifiéme fois : à coup fûr, cependant, cet Almanach eft le plus utile de tous. Il rend compte des maladies les plus communes durant chaque mois, & en donne les préfervatifs. Il annonce les ouvrages de Médecine & de Chirurgie tant François qu'étrangers publiés dans l'année. Il contient l'extrait des écrits des Médecins morts chaque année, & la notice des nouvelles découvertes; fur tout il est le fléau du Charlatanifme & des innovations féduifantes. Il ne fait nulle grace aux empyriques, févérité à laquelle on ne peut qu'applaudir. En récompenfe, les jeunes élèves y font encouragés; on recapitule les prix propofés par les Sociétés fçavantes, & on proclame les vainqueurs. On accueille même les ouvrages qui, fans avoir été couronnés, ne méritoient pas de refter dans l'oubli, & on en cite les morceaux utiles. Enfin, ce qui rend cet Almanach complet, c'eft un Calendrier commode pour les Médecins, & utile aux malades, la lifte des Cours publics & particuliers établis à Paris, l'état des Médecins de cette Capitale avec leurs qualités & leurs demeures, & unetable des Auteurs, des maladies & des remèdes. Ces Nouvelles, encore près de leur commencement, puifqu'elles n'ont eu lieu que depuis 1785, ne peuvent que fe perfectionner de plus en plus; fi l'on en juge par les progrès qu'elles ont déjà faits, Les volumes de 1786' & 1787, font beaucoup plus confidérables & plus étendus que le premier: hélas! faut-il s'en réjouir? & ne feroit il pas à fouhaiter au contraire, que la lifte des maladies ne fît que dimi nuer? Sans doute; mais puifque les infirmités humaines femblent augmenter chaque jour, il eft confolant du moins de voir la Médecine redou bler de zèle & de lumières. Je fuis, &c. LETTRE IX. Abrégé des Caufes célèbres; M. و Gayoi de Pitaval, Avocat au Parlement de Paris a recueilli les Caufes les plus célèbres & les plus intéreffantes qui avoient été jugées dans les différens différens Parlemens du Royaume, depuis 250 années juf qu'au temps où il écrivoit. Il rapporte d'abord fort au long toute l'hiftoire de chacune de ces Caufes. Il cite dans toute leur étendue, les plaidoyers des Avocats pour & contre, ainfi que ceux de MM. les Avocats généraux qui ont parlé dans ces grandes affaires : il expofe enfuite l'arrêt qui a été rendu; ce qui forme un Receuil de vingt-deux volumes. M. Befdel a élagué les fuperfuités dont la compilation de Pitaval eft furchargée. Il préfente d'abord un extrait de chaque Cause; il rapporte enfuite les moyens dont les Avocats ont fait ufage de part & d'autre; enfin, il produit l'arrêt tiré littéralement des originaux. Par ce moyen, les 22 volumes de Pitaval fe trouvent réduits à trois petits in-22, Le mérite de cet Abrégé eft prouvé par la multitude des éditions, c'est la cinquième que M. Befdel offre aujourd'hui au pu blic. Les faits contenus dans cet ou vrage, font curieux & intéreffans; ils réuniffent aux charmes du roman, la folidité de l'hiftoire, & la lecture en eft auffi inftructive qu'amufante. MM. les Procureurs généraux des Parlemens de Bordeaux, Rennes, Douay, Mets, Nancy & des Confeils fouverains d'Artois & d'Alface, ont rendu un témoignage très-honorable à cet Abrégé, dans des lettres circu |