>> cevront plus leurs honteuses ima >ges brillantes & parées; tu ne te >>> trouveras plus pêle-mêle, malgré >> toi, dans la pompe des fêtes d'un > fiécle tout profane; l'air que tu >> respireras ne sera plus infecté par >> d'abominables facrifices,ni tes >> oreilles blessées par d'impudiques > acclamations. >>> Peut-être l'Orateur eût-il bien fait de s'en tenir là; mais séduit par la beauté & la fécondité du passage de Tertullien, il a cédé à la tentation de le développer, de le commenter d'une manière ingénieuse & brillanter & il a pris comme une espèce de refrain de sa paraphrafe, ces mots qui reviennent au commencement de chaque tirade: la mort le féparera da monde', mais qu'est-ce que te monde à ses yeux Ces énumérations réuffiffent for tout au débit, lorsqu'elles font prononcées avec volubilité l'auditeur entraîné par un torrent de mots, n'a pas le loisir de s'appercevoir du vuide des idées; mais Je lecteur qui veut une nourriture plus fubstantielle, est souvent fatigué de ces éternelles répétitions. Cepen dant la première tirade est vraiment éloquente.. 20 >> La mort le séparera du monde mais qu'est-ce que le monde à fes >> yeux? Le théâtre du péché qu'il >>regrette; un sanctuaire qu'il a eu le malheur de profaner lui-même >> autrefois par fon impiété; un cal vaire où il a renouvellé d'odieux >>> attentats; une terre où il a semé lắ >> discorde, l'iniquité, les scandales, >> Là, l'amour du plaifir triompha de mon innocence; ici l'intérêt me: >> fit trahir la justice; plus loin là mé >>> disance souilla ma Bouche, ailleurs. >> la colère & le reffentiment empois >>> fonnèrent mon cœur: tout ce que >> j'apperçois me reproche des infi • délités. Ah! périssent à jamais pour > moi le soleil que j'ai fait luire à mes >>> crimes', les ombres dont j'ai enves >> loppé mes forfaits, la terre en qui >> j'ai mis ma confiance, les hommes >>>à qui j'ai mieux aimé plaire qu'a >>> Dieu, toutes ces créatures enfin dans lesquelles je ne l'ai pas tous. jours aimé, par lesquelles je ne l'aj >> pas toujours servi, avec lesquelles >>> je l'ai trop souvent offensé! qu'elles >> soient à jamais anéanties par rap. >> port à moi, & qu'elles fuient aufli >> loin de mes regards, qu'elles font >> pour la plupart déjà loin de mon > cœur!» : Peut-être trouvera-t-on un peu de déclamation & plus d'esprit que de naturel, dans ces imprécations du Chrétien pénitent contre son corps. «Untemps viendra donc, s'écrie-t-il, >> que je ferai pleinement vengé d'un >> traître. Hélas! tandis que je suis uni >> à cet associé perfide & toujours >>> malgré moi trop chéri, en vain >> m'efforcé - je de l'affoiblir par les >> veilles, de l'abattre par les jeûnes, >> de le déchirer par de sanglantes >> austérités; je m'apperçois que l'arti>> ficieux rebelle corrompt souvent >> ma droiture, qu'il entretient une >>> fecrette intelligence avec ma foi>> blesse, qu'il a mis dans ses intérêts >> le plus grand protecteur qu'il >> puisse avoir auprès de moi, l'amour >> de moi-même ; &, d'ailleurs >>> quand j'aurois le courage de lui faire éprouver toutes les rigueurs qu'ont >>> employées contre leur chair les >>> plus célebres pénitents, je sens >>> qu'il ne feroit qu'à demi puni, » & que, confervant toujours dans >> lui-même les principes de la vie >>> il seroit moins un objet d'horreur >> que de pitié pour la plupart des >>> spectateurs. Mort, impitoyable mort, >>> c'est toi qui assouvira toute l'étendue >> de ma vengeance, par la décom>> position totale, par l'entière deftruc>>> tion de la victime. Ah! que d'au tres, dans les délires du plus extra>>> vagant amour-propre, regrettent >>> que leur corps n'ait pas été con>> damné à périr comme une fleur, >> qui ne révolte point les yeux par >> ses couleurs ternies, & qui plaît > même quelquefois encore par un >> reste d'esprits délicieux qu'elle >> exhale; ou que, prenant conseil >> d'une vanité pouffée jusqu'au-delà a des bornes de la vie, ils ordonnent >> en mourant que des sucs précieux >> défendent pendant quelques années >> leurs dépouilles froides & insensibles > des approches de la corruption >> pour moi, je consens de bon cœut >>> que les vers s'emparent sans obstacle » de leur proie. Non : que rien ne frustre les droits que le péché >> leur a donnés sur moi, & qu'intro>>> duite librement dans ma chair & >> dans mesos, la pourriture règne >>> par-tout où le crime a triomphé : Ingrediatur putredo in offibus meis, » & fubter me fcateat. A Depuis environ un demi fiécle, une carrière nouvelle s'est ouverte devant les Orateurs évangéliques. Les anciens Prédicateurs n'avoient que des pécheurs à convertir; les notres ont des incrédules à combattre; une secte d'écrivains audacieux a déclaré la guerre à la Religion dễ l'Etat; une foule de livres factiléges, fait circuler l'impiété dans toutes les classes de la société. M. l'Abbé de Marolles fait voir dans un de ses Sermons, combien la lecture de cette forte de livres est dangereuse & criminellé : ce Discours est très-sage, très-solide & très chrétien; il étoit facile de le rendre plus académique & plus brik lant, en y mêlant les portraits faty |