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LITTÉRAIRE.

ANNÉE M. DCC. LXXXVII,

Parcere perfonis, dicete de vitiis. MART¿
TOME SEPTIEME

A PARIS.

Chez MERIGOT, le jeune, Libraire,
Quai des Auguftins, au coin de la
rue Pavée.

M. DCC. LXXXVIL

Δ

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L'ANNÉE

LITTÉRAIRE

LETTRE I.

Suite des Obfervations fur les Peintures & Sculptures expofées au Salon du Louvre,

A PR

PRÈS vous avoir rendu compte. Monfieur, de tous les Tableaux d'Hiftoire expofés cette année, au Salon du Louvre, je vais continuer mes Obfervations für les autres genres de Peinture; mais, pour ne pas vous ennuyer par une sèche & faftidieule nomenclature, je ne m'arrêterai qu'aux Ouvrages qui me paroî tront les plus dignes de fixer vos regards.

Avant de parler des Portraits, il
N°. 39. 25 Septembre 1787 Aij

eft à propos de remarquer que jamais ce genre n'a été porté en France, à un plus haut dégré de perfection; & je dois ajouter, à la gloire d'un fexe enchanteur, auquel on ne rend peutêtre pas aflez de juftice dans les Sciences, dans les Lettres & dans les Arts, que c'eft à deux femmes que l'on doit cette révolution. ›

Emules l'une de l'autre dans un Art qui a immortalifé les Titien, les Vandick, les Rigault, les Largilliére, MMes, Lebrun & Guiard reçoivent de feurs contemporains, comme elles obtiendront de leur poftérité, les mêmes éloges qui font dus aux Artiftes célèbres que je viens de nommer, & furpafferont long-temps encore ceux qui courent la même carrière.

Le Portrait de la Reine, peint par Mme. Lebrun, en eft une preuve. La Reine eft représentée tenant fur fes genoux, Mgr. le Duc de Normandie, accompagnée de Mgr. le Dauphin & de Madame, Fille du Roi. Une touche moëlleufe & fuave dans les chairs; un gon de couleur auffi vigoureux que vrai

dans les draperies; une difpofition à la fois noble, pittorefque, intéresfante voilà ce qu'on remarque dans ce fuperbe Tableau.

Les perfonnes qui ne fçavent pas à quelle époque il a été commencé trouveront peut-être un peu d'équivoque dans la figure de Mgr. le Dauphin, qui paroît découvrir un berceau vuide; mais cette compofition avoit encore un intérêt de plus avant la mort de Madame, dernière Fille du Roi: cette jeune Princeffe étoit repréfentée endormie dans le berceau, & Mgr. le Dauphin, le doigt fur la bouche, fembloit craindre qu'on ne troublất fon fommeil. Si cet épifode n'eft point neuf, le choix n'en eft pas moins heureux; mais le motif qui l'avoir fait naître, n'exiftant plus, l'Artifte a cru devoir fupprimer l'enfant dans le berceau, & changer l'action du bras gauche dans la figure de Mgr. le Dauphin.

Si l'on admire des beautés dans ce Tableau, on y remarque auffi quelques défauts; on trouve que la

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