Chez les principaux Libraires de la France et de l'Etranger. 1388200 PARIS.-IMPRIMERIE DE RIGNOUX ET CIE, RUE DES FRANCS-BOURGEOIS-S.-MICHEL, N° 8. AVANT-PROPOS. Le mérite des écrits de Jean-Jacques Rousseau a été cent fois agité et remis en problème; presque toujours accueillis avec enthousiasme par le public, ils ont rencontré en même temps des détracteurs obstinés; et l'esprit de parti a sans cesse présidé au jugement qui en a été porté. Un demi-siècle s'est écoulé, et la réputation de Jean-Jacques Rousseau est encore, comme le cadavre de Patrocle, disputée entre deux partis animés l'un contre l'autre. Un tel combat suffiroit pour perpétuer la gloire de ce nom. Des hommes se sont illustrés pour l'avoir défendu; d'autres n'ont eu de célébrité que pour s'être attachés sans relâche à l'attaquer. Dans ce conflit, si longuement prolongé, la renommée de Jean-Jacques Rousseau n'a pas sans doute conservé tout l'éclat dont elle a brillé; ce n'est plus cet enthousiasme national, cette admiration égale à celle qu'inspirent les héros et les bienfaiteurs de l'humanité; ce n'est plus ce triomphe qui lui fut décerné seize ans après qu'il fut descendu dans la tombe: un jugement plus froid et plus mesuré a affoibli ces vives manifestations; mais il y a quelque chose d'absurde et de ridicule dans les efforts de ceux qui travaillent à ternir entièrement la gloire de Jean-Jacques Rousseau. Un assez long espace de temps s'est écoulé pour qu'on puisse regarder le jugement de la postérité comme prononcé. Si parmi les écrivains illustres du dix-huitième siècle il en est un qui ait eu une influence particulière, et qui ne se soit pas asservi à suivre le mouvement commun, c'est sans doute Jean-Jacques qui a obtenu cet honneur. Formé dans le malheur et dans la solitude, nourri de longues méditations et de chagrins secrets, il est, à DIALOGUES. T. I. I |