DE RICHARD CROMWELL ET DU RÉTABLISSEMENT DES STUART LIVRE III Désorganisation du parti républicain.-Attitude de Monk en Écosse.-Travail des royalistes autour de lui.-Ses deux chapelains. Il est sur le point de se décider au moment de l'insurrection de Booth. -Pourquoi il ajourne. — Son découragement momentané.-Quand le Parlement est chassé par Lambert, Monk se prononce pour le pouvoir civil. — Son activité et sa dissimulation.-Effet de sa déclaration à Londres.-Tentatives de rapprochement. -Monk les fait échouer. Les royalistes négocient à la fois avec Monk, Lambert et Fleetwood.-Le parti parlementaire s'unit à Monk. - Trouble du parti de l'armée à Londres.-Proposition de Whitelocke à Fleetwood.L'armée rappelle elle-même le Long Parlement. Monk entre en Angleterre. Sa marche de Coldstream à Londres. Deux envoyés du Parlement auprès de lui.-Son entrée à Londres. Quand la violence et l'hésitation, la discórde et la lassitude éclatent en même temps au sein des partis, leur ruine est assurée et prochaine. La République était arrivée à ce point fatal. Odieuse au pays, elle n'avait pour appui que le Parlement mutilé et l'armée, et ces deux pouvoirs se déclaraient une guerre à mort. Et au moment même où ils s'engageaient dans cette guerre, ils se troublaient, ils tâtonnaient, divisés l'un et l'autre en coteries flottantes de l'un à l'autre, à la fois entêtées T. 11. 4 et incertaines, acharnées à se nuire, et pourtant, par un secret sentiment d'une égale faiblesse ou d'un même péril, ne cessant jamais de se ménager. Dans l'armée, autour de Lambert, encore jaloux de la grandeur de Cromwell mort, se ralliait le parti purement militaire, officiers, sous-officiers et soldats, accoutumés à être les maîtres, et prêts à tout faire pour maintenir leur domination, unique sûreté du régime qu'ils persistaient à appeler la République. Fleetwood, général de nom, redoutait Lambert, tantôt comme un rival ambitieux, tantôt comme un allié compromettant, et cherchait partout, même chez leurs ennemis communs, des appuis contre lui. Dans tous les corps et dans tous les rangs de l'armée, le Parlement expulsé conservait des adhérents fidèles, républicains sincères qui regardaient le pouvoir élu du peuple comme le représentant de la bonne vieille cause, déploraient les emportements de leurs compagnons d'armes, et restaient en rapports secrets avec les chefs parlementaires, surtout avec Haslerig, le plus remuant d'entre eux, dans l'espoir d'un rapprochement. D'autres officiers plus clairvoyants, comme le colonel Morley qui s'était montré si fidèle au Parlement jusqu'à la dernière heure, commençaient à désespérer de sa fortune, aussi bien que de celle de l'armée ; et décidés, sans les trahir, à ne pas se perdre avec eux, ils se dégageaient de jour en jour et sans bruit de leur vieille hostilité contre le roi. Le Parlement, dans sa défaite, n'était pas moins troublé ni moins désuni que l'armée dans sa victoire. Pendant que Haslerig et Scott réclamaient obs |