CENONE. Par de vaines frayeurs cessez de m'offenser. PHÈDRE. O haine de Vénus! ô fatale colère! Dans quels égarcments l'amour j. sa ma mère! OE NONE. Oublions-les, madame; et qu'à tout l'avenir PHÈDRE. Ariane ma sœur! de quel amour blessée Que faites-vous, madame? et quel mortel ennui Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable Tu vas ouir le comble des horreurs. J'aime... A ce nom fatal je tremble, je frissonne. PHÈDRE. Tu connois ce fils de l'Amazone, Ce prince si long-temps par moi-même opprimé. CE NONE. Hippolyte? Grands dieux! PHÈDRE. C'est toi qui l'as nommé! OE NONE. Juste ciel! tout mon sang dans mes veines se glace! O désespoir! ô crime! ô déplorable race! Voyage infortuné! Rivage malheureux,. Mon mal vient de plus loin. A peine au fils d'Égée Mon repos, mon bonheur semblait être affermi; Quand ma bouche imploroit le nom de la déesse, Mes yeux le retrouvoient dans les traits de son père. Pour bannir l'ennemi dont j'étois idolâtre, Par mon époux lui-même à Trézène amenée; Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée, Et dérober au jour une flamme si noire : Et que tes vains secours cessent de rappeler SCÈNE IV. PHÈDRE, OENONE, PANOPE. PANOPE. Je voudrois vous cacher une triste nouvelle, En vain demande au ciel le retour de Thésée, Ciel! PHÈDRE. ΡΑΝΟΡΕ Pour le choix d'un maître Athènes se partage: Au prince votre fils l'un donne son' suffrage, Et l'on craint, s'il paroit dans ce nouvel orage, CNONE. Panope, c'est assez : la reine, qui t'entend, SCÈNE V. PHEDRE, OENONE. ŒE NONE. MADAME, je cessois de vous presser de vivre, Sur qui, dans son malheur, voulez-vous qu'il s'appuie ?. Vivez; vous n'avez plus de reproche à vous faire s Il va donner un chef à la sédition : |