Faculté de Droit de Paris, 23 Juillet. Monsieur et honoré Collègue : Je viens de lire avec un véritable intérêt la conférence que vous avez faite à l'occasion de l'inauguration du cours de Droit International Privé à la Faculté de Buenos Aires. Je tiens à vous adresser tout de suite mes félicitations et mes remerciements; et j'ajoute bien volontiers que s'il peut vous être agréable que je rende hommage de votre conférence à l'Institut de France, académie des sciences morales et politiques, je me mets volontiers à votre disposition; il suffira de m'adresser un nouveau exemplaire. Agréez, monsieur et cher collègue je vous prie, l'expression de mes meilleurs sentiments. E. GLASSON. Doyen de la Faculté de Droit de Paris. Londres, 1er Août, 1903. Monsieur: Permettez-moi de vous remercier bien sincèrement pour l'exemplaire de votre conférence inaugurale sur le Droit international privé, faite à la Faculté de Buenos Aires, le 2 Avril de 1902, que vous m'avez fait l'honneur de m'offrir et que j'ai lue avec grand plaisir et avec grand avantage. Le sujet de droit international privé en est un qui m'intéresse grandement et je me réjouis de voir que l'Université de Buenos Aires, capitale de la République Argentine, a dévoué son attention à développer la connaissance d'une branche du droit si importante pour assurer le bien-être et le bonheur de l'homme, comme citoyen du monde, et pour garantir l'exercice de ses droits en dehors de son pays. Bien que l'espoir d'un consensus complet entre les nations civilisées à l'égard des principes d'un droit international privé soit encore loin d'accomplissement, on a déjà fait beaucoup dans cette direction, et l'avenir est plein d'espérances, que plusieurs autres points de différence qui prévalent maintenant seront ainsi éliminés dans un esprit de fraternité humaine. Agréez l'hommage respectueux d'un confrère qui lui aussi est un ardent étudiant de droit international. Je suis Monsieur, votre très obligé serviteur. SIR W. H. RATTINGAN L. L. D. K. C. Membre de la Chambre des Communes d'Angleterre. Paris, le 10 Août, 1903 Monsieur le Professeur: Je viens de recevoir la brochure contenant le texte de la conférence inaugurale du cours de Droit International Privé, que vous avez professé en 1902, avec l'aimable dédicace, dont vous avez bien voulu m'honorer. Je vous remercie sincèrement de cette charmante attention et suis heureux d'avoir l'occasion de vous exprimer ma grande et profonde admiration pour les idées généreuses et fortes que vous émettez, avec une netteté et une originalité d'aperçu tout-à-fait remarquables. On voit bien que vous respirez sous un ciel libre et que que vous êtes décidé à faire table rase des préjugés qui enserrent encore les cerveaux européens, comme dans un étau. A ce propos, je me permets de vous présenter une requête, très honoré maitre. Le Bulletin Pratique de Droit International Privé, qui s'honore grandement de vous compter parmi ses amis, vous serait fort reconnaissant de lui réserver quelques articles de votre plume. Personnellement j'en serai enchanté. Je prends la liberté de vous adresser par le même courrier quelques numéros des deux nouvelles revues d'un caractère international, auquel je collabore également. J'espère qu'elles seront de nature à vous intéresser, sachant l'attention que vous portez au mouvement des esprits. La première porte le titre de Revue Internationale de la Propriété Industrielle, et l'autre en langue allemande Zeitschrift des Internationalen Anwaltverbaudes. Si ces deux publications vous intéressaient je me ferais un plaisir de vous les faire envoyer. Veuillez agréer, monsieur le professeur et honoré maître, l'expression de mes hommages respectueux et dévoués. G. HORN. Avocat à la Cour d'Appel, secrétaire du Bulletin Pratique de Droit International Privé de Puris. Recife (Brésil), le 10 Août 1903. Monsieur le Docteur Zeballos: Recevez mes cordiales salutations; je viens de recevoir le premier numéro du Bulletin de Droit International Privé, dont je vous remercie beaucoup l'envoi, pour la très intéressante branche de la jurisprudence qui acquiert une grande impulsion en l'Argentine, dûe principalement à vos efforts et à votre compétence, et par ce motif je m'empresse de vous offrir mes plus sincères félicitations. Avez-vous reçu un exemplaire de la Revue Académique de la Faculté de Droit de cette ville? Dans le prochain numéro qui paraîtra en Septembre, je publierai une notice sur vos travaux. Votre collègue et admirateur. CLOVIS BEVILACQUA. Profess ur à l'Université de Recife (1) Nous n'avons pas de place pour publier toutes les lettres de félicitations, qu'ont bien voulu nous adresser les nombreux et éminents professeurs, à propos des extraits envoyés aux universités étrangères sur la doctrine argentine de Droit International Privé. Nous citerons toutefois les professeurs et publicistes: MM. Rouard de Card, professeur à l'université de Toulouse; D spagnet et de Boeck, professeurs à celle de Bordeaux; Beauchef, professeur à celle de Nancy; Canonico, vice-président du sénat et premier président de la Cour de Cassation à Rome; Gentet, professeur à l'université de Genève; Holland, à celle d'Oxford; Hindenburg, à celle de Copenhague; Ernest Lehr, jurisconsulte de l'ambassade de France en Suiss, membre correspondant de l'Institut de France; Pouillet, ancien bâtonnier à Paris; Molengraaff, de l'Université d'Utrecht; Portela, ministre plénipotentiaire de la République Argentine en Espagne; Clunet, directeur du Journal de Droit International Privé, de Paris; Gabba, sénateur du royaume d'Ital e; Pillet, professeur de Droit International à la Faculté de Paris; Pedro F. Agote, avocat à Londres, etc., etc. L'éminent codificateur brésilien Bevilacqua, a publié dans son pays une longue et savaute étude sur la nouvelle Ecole argentine de Droit International Privé, que nous reproduirons dans un pro chain numéro, á la suite de réclamations privées. Panamá. (1) I L'Europe a le pire concept politique des nations tropicales sud-américaines. Elle les considère impropres au progrès et à la haute culture politique. Elle les classe dans les groupes de la Chine ou des royaumes indigènes de l'Asie et de l'Afrique. Elle les aurait déjà colonisées, si elle ne respectait la sentinelle américaine, arrogante, provocatrice parfois, et surtout l'héroïsme des populations pour défendre leur indépendance. L'intervention française en Argentine sous Louis Philippe et au Mexique sous l'Empire, les guerres de Cuba, et le dernier conflit anglo-américain au sujet des limites de la Guyane britannique, le témoignent. Nous ne discutons pas la justesse de ce concept européen. Nous nous bornons à signaler un fait réel, qu'aucun homme d'Etat ne méconnaît. Peut être est-il exagéré? Nous avons la conviction qu'il l'est dans quelques cas. L'Europe reçoit ses informations d'un corps diplomatique, dont quelques membres nourrissent la plus mauvaise volonté et un mépris peu caché envers les pays du Nouveau Monde. Une partie du corps diplomatique vit au milieu de ces nations comme en exil, rêvant des conflits qui fournissent de la notoriété à leurs noms et rendent plus facile leur avancement, si désiré en Europe. Et il est nécessaire de rappeler un autre fait non moins véridique et notoire que les républiques, ainsi lésées devant l'opinion publique européenne, ne font rien ou presque rien pour rétablir la vérité, pour rehausser le prestige de leurs situations, pour se défendre contre l'accusation permanente, quand leurs guerres civiles, leurs administrations deshonnêtes et les flots successifs de «caudillos» militaires, et parfois furieux et sanguinaires, sans aptitudes pour le gouvernement régulier et fondateur, ne viennent point la confirmer. (1) Cf. la carte de l'Amérique du Sud p. 3 de la couverture. Pour ces motifs l'Europe et les Etats-Unis ne respectent point ces malheureuses républiques et les traitent d'une manière hautaine, et agressive; et, comme dans le cas récent du Vénézuela, avec violation flagrante des règles du Droit International, proclamées par l'Europe et l'Amérique ellemême. En effet, nous fondons cette observation sur les doctrines incorporées à trois types de codes de Droit International, celui de l'américain Dudley Field, du germain Blunschli et du latin Fiore. Tous les trois condamnent une attitude semblable à celle des puissances au Vénézuela dans leurs chapitres de l'Intervention et des Droits fondamentaux des Etats. Il ne s'agissait pas même d'un cas de demande de satisfaction, ou d'une démonstration navale, comme celle de la France en Turquie; toutefois l'Allemagne, avec l'appui de l'Angleterre et d'autres pays s'est rendue impunément coupable d'une agression injustifiée et d'un bombardement inutile sur la flotille et les ports vénézuéliens. Ces faits ont eu un grand retentissement parmi les cinquante cinq millions d'habitants des Républiques Sud-Américaines, dont le commerce est si soigneusement ménagé par les puissances du Vieux-Monde et par les Etats-Unis. La politique extérieure contemporaine est tout à fait économique et commerciale; mais la violence n'est pas le chemin le plus sûr et le plus court pour prédominer dans ces marchés. Ces leçons de faits stimulent le développement des industries dans les républiques américaines, qui avancent vers leur indépendance économique, éliminant graduellement l'importation des marchandises étrangères. Et si cette évolution est lente, il ne faut pas oublier les efforts développés dans le marché sudaméricain par des pays comme l'Argentine et le Brésil, dont le progrès industriel est si considérable et qui commencent à exporter leurs produits. II Nous étudions cette affaire avec un esprit indépendant de tout intérêt ou de toute crainte nationale, puisque la République Argentine ne se trouve pas dans les conditions défavorables d'autres états sud-américains. La base de la population argentine est européenne ou provient de races supérieures de |