NOTES. (1) Un vent des plus violens. (2) LA FONTAINE. Arrivé en cet endroit de mon ouvrage, j'ai vingt fois été tenté de jeter la plume en me disant que j'allais faire une sottise de vouloir analyser La Fontaine. Cependant, me rappellant qu'il n'est question que d'une Notice Biographique, je vais tâcher de donner une idée de cet homme célèbre, unique dans les annales de la littérature. Jean de La Fontaine, né à Château-Thierry, en Champagne, le 8 Juillet 1621, et mort à Paris le 13 Mars 1695, âgé de 74 ans, est un auteur dont il est indispensable de connaître le caractère pour se former une idée de ses ouvrages. Né avec une candeur qui allait jusqu'à la simplicité dans sa conduite et jusqu'à la naïveté dans ses discours, s'ennuyait-il dans une de ces maisons où le maître du logis présente un homme d'esprit aux convives, comme un des mets de sa table, et, sur ce qu'il se retirait long-temps avant l'heure de l'Académie, lui représentait-on qu'il avait fort peu de chemin à faire : je prendrai le plus long, répondait le bon homme. Informée de la situation critique où il se trouvait, une dame l'invitait-elle à venir loger chez elle: j'y allais, Madame, répondait La Fontaine. Se trouvait-il, à la représentation d'une de ses propres pièces, ennuyé dès la première scène, et pris d'un bâillement qui l'entraîne dans un café voisin où il s'endort, à peine un de ses amis le voyant là, lui demande-t-il, après l'avoir réveillé, par quel hasard il ne se trouve pas à son opéra : Oh j'y ai été! répond notre fabuliste; j'ai vu le premier acte. Mais il m'a si fort ennuyé qu'il ne m'a pas été possible d'en voir d'avantage. En vérité j'admire la patience des parisiens. Oh! le bon homme! le vraiment bon homme! après s'être ennuyé à sa pièce, s'en aller dormir! Conduit dans une société où on lui présente un jeune homme dont il goûte la conversation, lui apprenait-on que ce même jeune homme était son fils : j'en suis bien aise répondait La Fontaine. Avec un pareil caractère, si un secret instinct le pousse à choisir pour unique objet de ses pensées toute l'espèce animale dont il va devenir le législateur, l'ami, le compagnon, l'interprête et le juge, comment peut-on s'étonner que toute sa sphère, tout son monde, tout son univers, pour ainsi dire, soit : Jeannot Lapin ayant broutte, trollé, fait tous ses tours; toute sa charmante république enfin; car il est absolument étranger à toutes les autres idées qui circulent autour de lui, ou s'il daigne quelquefois s'apercevoir qu'il existe d'autres êtres dans la nature, c'est pour en retrouver la similitude dans ses chers animaux. Ainsi un Renard est tour-à-tour un Patrocle un Ajax ou un Annibal; un Chat un Alexandre, une Poule une Hélène; et deux Coqs, Ménélas el Paris. , Amour, tu perdis Troie! n'est qu'une réflexion préliminaire sur un combat de deux amans crêtus qui va avoir lieu sur un fumier. Et il passera de la sphère des bagatelles aux régions les plus élevées du sublime, sans s'éloigner de son sujet, et sans se douter lui-même qu'il vous a parlé d'autre chose que d'un Chat ou d'un Rat, ou de quelque objet semblable. L'Arbre tient bon, le Roseau plie, Celui de qui la téte au Ciel était voisine, Cependant, dans ses Fables au moins, La Fontaine a un autre but que de conter, car on y retrouve presque partout tout une morale? Oh! oui: celle de son cœur; dont les désordres sociaux de sa petite république lui rappellaient les idées, et qui s'exhalait ensuite sous toutes les couleurs en réflexions applicables aux parties corrélatives de la société humaine. Manger l'herbe d'autrai quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable Et c'est cette grâce, cette naïveté, cette bonne foi qu'il met dans son débit, cette aptitude étonnante à se rendre présent à la scène qu'il décrit et à nous y transporter avec lui, et encore plus cet instinct si naturel qui le porte à nous montrer toute sa bonne ame sur ce qu'il en pense et à nous conduire par là à quelque résultat moral, qui rendent La Fontaine le premier des modèles dans l'art de narrer, le père de l'Apologue, un vrai Fablier, en un mot; un homme d'une espèce rare, que la nature était bien aise de faire voir, et dont ensuite elle rompit le moule. ou Nous avons de lui: des Fables, dont, parmi environ trois cents, deux cents quatre-vingt au moins sont des chefsd'œuvre qui présentent tous ou un tableau achevé une scène avec toutes ses illusions; des Contes, quelquefois libres, à la vérité, mais jamais licencieux, et qui d'ailleurs ont le mérite de réunir le naturel et la naïveté, qualités qui faisaient que Boileau préférait les contes de La Fontaine à ceux de l'Arioste; La Mort d'Adonis, poëme dans lequel, au milieu des images les plus séduisantes de la volupté, on trouve ce vers si souvent cité : Et la grâce plus belle encor que la beauté. et quelques autres ouvrages moins connus; entre autres la belle Élégie aux Nymphes de Vaux, dans laquelle on est bien aise de voir que c'est le bon homme qui osa, dans un moment des plus critiques, implorer pour l'intendant Fouquet, la clémence d'un maître irrité. (3) LA FONTAINE. Contes. Tome II. 12 (3) Sans obstacle. (4) et (5) Il était quand je l'eus...., vu le prix dont il est...., On voit ici que dans le beau rêve que fait Perrette, le porc non seulement elle l'a déjà eu, mais il est déjà devenu gras. C'est ce naturel, cette facilité à se mettre à la place de ses acteurs, qui rendent La Fontaine inimitable. (6) Personnage colère, ambitieux et crédule, dont parle Rabelais. (7) Roi d'Épire, que Plutarque nous dépeint comme un ambitieux un peu visionnaire. (8) LA FONTAINE Fables. (9) LA FONTAINE, Contes. Certains animaux malfaisans pourront trouver ce conte un peu leste. Mais, par bonheur, il est encore des personnes qui ont assez de sévérité pour la chose, pour ne pas craindre d'avoir de l'indulgence pour le mot. (10) Cri pour arrêter un criminel. (11) Savant dans les lois. (12) LA FONTAINE. Fables. (13) Personnage niais, dont parle Rabelais. (14) Faiseurs de miracles. (15) PIRON. Œuvres. Alexis Piron, né à Dijon en 1689, et mort à Paris en 1773, est l'auteur d'une excellente comédie intitulée : la Métromanie, qui est incontestablement une des meilleures pièces de notre théâtre après les chefs-d'œuvre de Molière. Cependant, à l'exception de cette même Métromanie, de quelques Contes pleins de verve et de gaieté quoique inférieurs à ceux de La Fontaine, d'une bonne Ode, et de quelques Épigrammes dont deux ou trois méritent d'être placées à côté des meilleures de Rousseau; Piron n'a guères que la réputation du premier diseur de bons mots que nous ayons jamais eu; mais aussi sous ce rapport il a une telle supériorité, que Fontenelle lui-même, tout spirituel qu'il est, ne saurait lui être comparé, (16) LA FONTAINE. Fables. (17) Madame de SÉVIGNÉ. Lettres. (18) Petite rivière qui passe à Vaux. (19) LA FONTAINE. Œuvres diverses. (20) Madame de SÉVIGNÉ. Lettres. (21) DELILLE. dans l'Homme des Champs. (22) Madame de SÉVIGNÉ. Lettres. (23) Londres. (24) Château de la couronne dont les promenades sont contigues à celles de Hyde-Park, et grand bourg très-peuplé, à une demi-lieue de Londres. (25) Ils ne reviendront plus ces temps où sur le cri de ralliement: Dieu! l'État!.... le Monarque! nos plus habiles écrivains et nos meilleurs poëtes étaientobligés d'aller expier dans l'exil, le crime d'avoir donné de l'ombrage à la médiocrité. La révolution a obligé les Rois à être Rois; tout le monde y a gagné, et les coups de plume ne s'adressent plus qu'aux x. y. z. et aux anti-gallo-manistes. (26) VOLTAIRE. Correspondance. (27) VOLTAIRE. Comédie de l'Indiscret. (28) Voyez, page 110, le petit morceau intitulé SONGE, (29) Quelque critique anti-philosophe ne laissera pas échapper l'occasion de faire remarquer que l'attachement qui existait entre Voltaire et Frédéric II, a bien changé par la suite; et, au lieu de faire ici l'application d'un mot célèbre: << Que quand il y a une dispute entre un fort et un faible, >> il y a dix contre un à parier que c'est le fort qui a tort», mon éplucheur ne manquera pas de se ranger du côté de Frédéric, sans réfléchir que s'il n'y a point de raison au monde qui puisse autoriser à manquer de fidélité à son souverain, il n'y en a point non plus qui obligede souffrir les dédains d'un prince étranger à qui on a sacrifié parens, |