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maîtresse, amis, et jusqu'à l'air natal. Mais aussi de quoi Frédéric II allait-il s'aviser de dire à Voltaire qu'il regardait les savans comme une orange, dont on exprime le jus, et dont on jete l'écorce. Si le premier était le Frédéric II de la politique, l'autre était le Frédéric II de la littérature; et, chacun dans leur genre, l'un est aussi rare que l'autre. Un grand monarque de nos jours n'a pas cru qu'il fût indigne du chef du premier empire du monde d'aller visiter chez lui, et de découvrir son auguste tête devant le premier des peintres ; et tels étaient aussi les sentimens d'Alexandre envers Aristote et Apelle; et il n'y a que des flatteurs et des X. qui puissent trouver mauvais des hommages qu'ils ne doivent jamais mériter. Les vrais grands ne dérogent jamais. Aussi devons nous à la gloire de Frédéric II de dire que ce grand Roi eut par la suite le courage de vaincre son amour-propre, et la magnanimité de composer lui-même l'éloge de l'homme illustre dont il avait été le disciple et l'ami.

(30) VOLTAIRE. Contes, Satires, et Poésies mêlées.

(31) VOLTAIRE. Epftres, Stances, et Odes

(32) VOLTAIRE. Contes, Satires, et Poésies mêlées.

(33) BEAUMARCHAIS. Mariage de Figaro.

(34) VOLTAIRE. Épîtres, Stances et Odes.

(35) Dans une épître à François Ier., Marot raconte de la manière suivante, comment il a été volé par son domestique.

(36) MAROT. Euvres.

Clément Marot, né à Cahors en 1495, mourut à Turin en 1544. Nous lui devons cette espèce de style qui en permettant de retrancher les articles et les pronoms, donne à la phrase ce touringénu qu'on a depuis appellé Marotisme. Pour peu qu'on soit fait à certaines inversions qui ne sont pas admises dans le style sérieux, et à quelques constructions qui ont vieilli on lit avec le plus grand plaisir les poésies dont voici un échantillon.

de Marot,

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Puisque de vous je n'ai autre visage,
Je m'en vais rendre hermite en un désert

Pour prier Dieu, si un autre vous serl,

Qu'ainsi que moi, en votre honneur soit sage.
Adieu amour adieu gentil corsage.

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Adieu ce teint, adieu ces friands yeux.
Je n'ai pas eu de vous grand avantage,

Un moins aimant aura peut-être mieux.

Cette tournure sentimentale et ces grâces ingénues, qui donnent tant de charme au style, ont mérité à Marot P'honneur d'être le premier modèle de ce genre naïf que La Fontaine a ensuite porté à une perfection inimitable.

Nous avons de Marot : des Épîtres qui prouvent qu'il connaissait parfaitement le ton du genre épistolaire ; des Épigrammes qui, même de nos jours, sont encore réputées des vrais modèles; des Élégies, des Ballades, et des Sonnets.

(37) VOLTAIRE. Épîtres, Stances et Odes.

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(38) VOLTAIRE. Poëmes, et Discours en vers.

(39) SAINT-LAMBERT. Poëme des Saisons.

(40) J. B. ROUSSEAU. Œuvres.

(41) BOUFFLERS. Euvres diverses..

Le chevalier de Boufflers a obtenu dans notre littérature une place des plus distinguées par ce genre d'écrits aimables qui ont rendu si célèbres les noms des Chaulieu, des La Fare, des Voltaire, des Bernard, des Parny, et d'un grand nombre d'autres auteurs qui, sur les traces de ces charmans Epicuriens, ont chanté tour-à-tour les plaisirs de la table, de l'oisiveté et de la volupté, dans une infinité de pièces fugitives et de chansons, où le badinage le plus fin, la légèreté et la gaieté développent si bien le caractère jovial de la nation française.

Le charmant Conte d'Aline est gravé dans la mémoire de tous les hommes de goût, et les Lettres, et les Poésies diverses du chevalier de Boufflers rappellent, à chaque instant, cette plaisanterie spirituelle, cette élégance, et ce bon ton de la société dont beaucoup de nos jeunes gens feraient fort bien d'étudier les modèles.

(42) CHAULIEU. Œuvres.

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(43) L'auteur parle de Sixte V.

(44) VOLTAIRE. Henriade

(45) BOILEAU. Lutrin.

(46) VOLTAIRE. Henriade.

(47) CORNEILLE. dans l'Opéra de Psyché qu'il fit en commun avec Molière.

(48) QUINAULT. Opéra de Persée.

Malgré tout ce que peut dire Laharpe, et même malgré l'autorité de Voltaire, je ne saurais m'empêcher de trouver Quinault au-dessous de la réputation qu'on a essayé de lui faire de nos jours; et quoiqu'on ne puisse raisonnablement refuser au père de la tragédie lyrique, des beautés de détails, et une pureté de style qui approche quelquefois de celle de nos grands classiques, les opéras de Quinault me paraissent assez fades. Et là-dessus, je crois que l'autorité de Boileau, de Racine, de Rousseau et de La Bruyère, vaut bien celle des deux écrivains célèbres que j'ai cités.

Au reste, parmi les opéras de Quinault, Armide, Atys, Persée, Proserpine, Isis et Alceste sont incontestablement les meilleurs. Quant à ses autres productions elles ne méritent guères qu'on en fasse mention.

(49) VOLTAIRE. Contes, Satires, et Poésies mêlées.

(50) VOLTAIRE. Contes, Satires et Poésies mêlées.

(51) J. B. BOUSSEAU. Œuvres.

(52) PARNY. Œuvres diverses.

(53) PIRON. Œuvres complètes.

(54) VOLTAIRE. Œuvres.

(55) Le Cardinal de BERNIS.

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Le Cardinal de Bernis qu'un esprit plein de délicatesse, le meilleur ton de la société, et l'intimitié de Madame de Pompadour élevèrent d'un simple canonicat, au cardinalat et au ministère est moins connu par ses productions lit

téraires assez médiocres, que par cette malheureuse alliance avec l'Autriche, qui détruisit en un instant le chef-d'oeuvre de la politique de Richelieu, et dont le premier fruit fut le mariage de Louis XVI, alors Dauphin, avec la fille de Marie-Thérèse; et le résultat définitif, la révolution française qui a donné à la France des gouvernans d'une toute autre espèce. D'ailleurs, le favori de la favorite, quoique certainement très-aimable dans l'entretien familier, ne saurait être cité pour modèle que dans la bagatelle. Ses ouvrages sont, à la vérité tellement remplis de fleurs que Voltaire l'appellait Babet la Bouquetière, mais son style est si recherché, que souvent il en devient précieux.

(56) VOLTAIRE. Contes, Satires, et Poésies mêlées.

(57) Ce Quatrain est de M. SAINT-AULAIRE, alors âgé de 98 ans, et que Madame la Duchesse du Maine appellait son Apollon.

(58) BERNARD. Euvres.

Il n'est guères de personnes qui ne connaissent le Gentil Bernard. Cet aimable rival d'Ovide dont bien des gens de goût préfèrent l'Art d'Aimer à celui du poëte romain, nous a laissé en outre quelques pièces fugitives et entre autres la charmante Epître à Claudine, dans laquelle on trouve toute la finesse et toute l'élégance de ce genre d'écrits dont Chaulieu fut le premier modèle. Après avoir parsemé son Art d'Aimer des tableaux les plus charmans de la volupté, Bernard nous donne dans son opéra de Castor et Poilux, qui vaut bien ceux de Quinault, un vrai modèle de poésio tendre, où l'intérêt est aussi vif que les sentimens y sont délicats et naturels.

(59) LAHARPE. Almanch des Muses.

Jean-François de Laharpe, né à Paris le 20 Novembre 1739, et mort dans la même ville le 12 Février 1803, est auteur d'un excellent Cours de Littérature qui lui a mérité la réputation d'être un des littérateurs les plus distingués du 18. siècle. Cependant, malgré les qualités recommandables de cet ouvrage, le meilleur qui existe jusqu'à présent dans ce genre, je crois qu'on a porté la louange jusqu'à l'em

phase lorsqu'on a donné à Laharpe le nom de Quintilien Français. Outre que son Lycée est bien plus destiné à la censure qu'à l'enseignement, il s'en faut de beaucoup que l'auteur de Warwick, de Coriolan, et de Philoctète, occupe parmi les tragiques, le rang que Quintilien occupe parmi les maîtres dans l'art oratoire ; et, s'il est vrai que la bonne critique ne saurait être comparée aux bons préceptes, l'écrivain Français est, par le genre seul, au-dessous de l'écrivain Romain. D'ailleurs, quoique fort peu d'auteurs sachent aussi bien que Laharpe faire valoir les beautés ou indiquer les défauts d'un ouvrage de simple littérature, je doute qu'il réussisse aussi bien à établir de bons principes de goût dans les ouvrages d'un genre plus relevé ; et je ne m'accoutumerai jamais à regarder comme l'égal de Quintilien, l'auteur qui indique quelque part le Petit Caréme de Massillon comme le meilleur ouvrage de Politique à l'usage des Rois. Notre critique en voulait probablement à Montesquieu. Il faut en convenir, toutes les fois qu'un ouvrage sent la Philosophie ou le Philosophe, Laharpe perd la tramontane, Dans tout le reste, quoiqu'on puisse quelquefois lui reprocher un peu de partialité et même quelques contradictions, il redevient le digne élève de Voltaire, et c'est le plus grand éloge qu'on puisse faire d'un homme de goût. Au reste, son Cours de Littérature, trop volumineux pour les gens du monde, plein de lacunes très-remarquables, et assez défectueux en fait de littérature étrangère, n'en doit pas moins être le premier livre classique de tout ceux qui se destinent à la carrière des lettres.

Nous avons du savant rival de Blair différentes pièces de théâtre, et entre autres, Philoctète, Mélanie et Warwick,

qu'on peut encore lire avec plaisir après celles de nos grands classiques; plusieurs Discours couronnés par l'Académie, et dont quelques-uns en effet méritaient une couronne; des Épîtres; des Traductions; et quelques autres ouvrages qu'on ne saurait mettre au rang des modèles.

(60) ANONYME.

(61) FLORIAN. Roman d'Estellé.

Jean-Pierre-Claris de Florian, capitaine de dragons, et membre de l'Académie française, est auteur de quelques

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