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du Louvre, no 359), œuvres qui lui assurent un des premiers rangs parmi les peintres français.

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Le Val-de-Grâce, par François Mansard, Lemercier, P. Lemuet et G. Ledue. (1645-1665.)

L'hôtel ou plutôt le palais que le cardinal Mazarin se fit construire occupait, à Paris, l'emplacement compris entre les rues Neuve-des-Petits

Champs, Richelieu, Vivienne, et celle qui depuis a reçu le nom de Colbert. On peut encore juger de ce qu'il était à l'extérieur par la vaste et ma

jestueuse cour, mais lourde et monotone, sur laquelle s'ouvre, rue de Richelieu, la porte principalé de l'édifice. C'est là que fut transportée en 1721, et que se trouve encore la bibliothèque immense et fameuse qu'on a successivement appelée Nationale, Royale ou Impériale, mais qui mériterait, comme étant l'une des plus inestimables richesses du pays, d'échapper aux appellations éphémères. Le nom qui lui convient le plus justement est celui de Grande Bibliothèque de Paris, si l'on songe qu'elle est la plus grande non-seulement de Paris, mais du monde entier, ou devrait étre Bibliothèque du roi, si l'on voulait bien se souvenir qu'elle fut formée par les rois de France prédécesseurs de Louis XIV, qu'elle appartenait en propre à ce prince, et que c'est par la libéralité de son successeur que le public a été gratifié de l'usage des trésors qu'elle renferme. L'hôtel Mazarin doit à l'honneur qu'on lui fit d'y déposer ce trésor intellectuel la restauration générale dont il est l'objet en ce moment même, et sa conservation intacte en quelques-unes de ses parties. L'une des longues salles du rez-de-chaussée, dans laquelle est placé le cabinet des estampes, est décorée, avec sobriété, d'ornements sculptés qui sont du temps du cardinal, et au-dessus d'elle régue une galerie somptueuse (salle des manuscrits) dont la voûte est garnie de grandes scènes peintes par deux Italiens, Romanelli et Grimaldi, que Mazarin avait fait venir en France et qui furent les derniers artistes étrangers qu'on y appela.

Le collège des Quatre-Nations fut établi par les dispositions testamentaires du cardinal, et réalisé par Louis XIV. D'après les intentions du testateur, on devait élever dans cette maison, pourvue d'une riche dotation et d'une bibliothèque magnifique, soixante jeunes gentilshommes des pays de Pignerol, d'Alsace, de Flandre et de Roussillon, « pour mémoire de ce que, sous son ministère, la France avait mis la main sur ces quatre territoires ». Ce collège, qu'on appela aussi le collège Mazarin, fut construit sur le bord de la Seine, vis-à-vis le Louvre, en 1662, d'après les plans de l'architecte Levan; le petit dôme qui en occupe la partie centrale était la coupole de la chapelle, où Mazarin avait ordonné qu'on mit son tombeau. La révolution supprima le collège, et depuis 4806 ses batiments sont devenus ceux de l'Institut de France.

Louis Levau, que nous venons de nommer, fut le premier architecte que fit travailler Louis XIV. Il eut la direction .des bâtiments royaux depuis l'année 4653 jusqu'à 4670, époque de sa mort. Sa réputation avait commencé par la construction (en 1653) de ce château de Vaux pour l'embellissement duquel le surintendant Fouquet s'était livré à des prodigalités scandaleuses (p. 240). Il construisit ensuite pour un autre surintendant celui des Raincys; à Paris, l'hôtel Lambert, les hôtels de Pons, de Colbert, de Lionne ou de Pontchartrain, un fragment de l'église Saint-Sulpice el quelques parties des Tuileries. Ce fut lui qui ter

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mina, dans ce dernier palais, les deux pavillons de Flore et de Marsan, et qui ajouta au pavillon central un attique avec le lourd dome quadrangulaire dont nous le voyons encore surmonté. H refit aussi, par les ordres de Mazarin, une partie du château de Vincennes.

Les arts, pendant la seconde moitié du dixseptième siècle, portent le mème cachet de noblesse un peu emphatique et de correction un peu pesante que le goût de Louis XIV imprima uniformément à toute chose autour de lui. La décoration de la galerie d'Apollon, au Louvre, est le premier grand ouvrage qu'il ait ordonné. Cette galerie ayant été détruite, en 4661, par un incendie, il la fit reconstruire aussitôt et confia le soin d'en diriger la peinture à l'artiste déjà célébre qui avait fait celles du magnifique château de Vaux, Charles Lebrun. Ce grand travail, le plafond surtout, qui représente l'histoire poétique du dieu' Apollon, est une ouvre splendide pour laquelle Lebrun se fit aider des sculpteurs Gaspard et Balthazar Marsy, Girardon, Regnauldin, avec les peintres d'ornements Gontier, Gervaise, Monnoyer, Baptiste et les frères Lemoine. Mais le roi, délaissant bientôt le Louvre, où il ne pouvait que continuer la pensée de ses prédécesseurs, pour Versailles, où sa personnalité devait briller sans rivale, enleva Lebrun à la galerie d'Apollon avant qu'elle ne fût terminée, et cette belle salle inachevée resta près de deux siècles dans l'abandon; elle menaçait ruine, lorsqu'en 1848 la république française en ordonna la restauration, ainsi que l'achèvement du palais et sa jonction définitive aux Tuileries.

Cependant Louis XIV a laissé encore son empreinte dans une autre partie du Louvre : c'est dans l'imposante colonnade qui forme l'extrémité orientale du palais. Jacques Lemercier était mort sans avoir eu le temps d'élever plus haut que le rez-de-chaussée les bâtiments de la cour du Louvre agrandie suivant ses plans; ceux du côté de la rue Saint-Honoré sortaient à peine de terre. Levau lui succéda, et ent à présenter le projet des deux façades tournées l'une à l'est, vers Saint-Germain l'Auxerrois, l'autre au midi, sur la Seine. Colbert ne trouva pas que ses idées répondissent à la magnificence qui convenait au roi, et fit appel aux principaux architectes de France pour avoir de nouveaux dessins. Ce fut précisément un homme qui n'était pas architecte, mais un simple amateur, médecin de profession, Claude Perrault (Paris, 1613-1688), dont le plan rencontra le suffrage général dans cette espèce de concours. Cependant on voulut consulter aussi les Italiens, et le chevalier Bernini, architecte du saint-siége, le plus admiré des artistes d'alors, envoya ses dessins, dont la grandeur parut suffisante. Il proposait, entre autres choses, d'étendre le Louvre jusqu'à la hauteur du pont Neuf, et de créer en cet endroit une vaste place, au milieu de laquelle se fût élevé un rocher de cent pieds de haut, garni de nymphes ou de fleuves laissant échapper des tor

rents d'eau de leurs urnes, et surmonté d'une statue colossale du roi. Louis XIV, enchanté, écrivit de sa main au pape Alexandre VII pour obtenir que le Bernin vint lui-même embellir la résidence séculaire des rois les plus zélés de la chrétienté. L'artiste fut reçu avec des honneurs extraordinaires; les magistrats des villes françaises qu'il avait à traverser eurent l'ordre de le complimenter à son entrée dans leurs murs, hommage qui n'était accordé qu'aux princes du sang; le roi le combla de faveurs et de présents (1665). Mais une fois à Paris, le Bernin perdit beaucoup de son prestige. Ses plans, mis au net pour l'exécution, parurent de beaucoup inférieurs à ses premiers croquis; il avait atteint déjà l'àge de soixante-huit ans. Gàté par de longs succès, il tranchait de tout avec hauteur, même devant le roi; les artistes français, de leur côté, ne ménageaient pas cet étranger et faisaient soigneusement ressortir toutes ses fautes. Il jeta néanmoins les fondations de la façade principale qu'il devait construire, et l'on frappa en son honneur une nrédaille

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où cette façade, d'un goût fort médiocre en effet, était représentée; mais au bout de quelques mois il prétexta des raisons de santé pour demander un congé qui lui fut accordé avec plaisir, et il quitta la France.

Louis XIV en revint alors au plan de Claude Perrault, qui lui avait toujours plu, et l'on exécuta rapidement, dans l'intervalle des années 1665 à 1672, la colonnade du Louvre telle qu'elle se voit aujourd'hui. Perrault avait pris modèle sur l'antiquité pour imaginer les lignes droites les plus étendues, les ouvertures les plus hautes, les colonnes les plus longues et les plus riches qu'on eût jamais employées, et il combina ces divers éléments avec une majestueuse harmonie, mais non sans commettre bien des erreurs, dont la prin

cipale fut d'obliger, par la grande élévation de sa façade, à mutiler la belle cour du Louvre, en exhaussant d'un étage trois de ses côtés. Toutefois il satisfit le roi, il excita l'enthousiasme des contemporains, et sa colonnade exerça une grande influence sur l'architecture moderne. C'est elle à qui surtout les artistes songèrent depuis lors chaque fois qu'ils eurent à élever des monuments pompeux, témoin les bâtiments de la place Louis XV, la Monnaie, la place Vendôme, la Madeleine, et la Bourse de Paris. C'est cependant une fausse idée de croire que l'architecture ne puisse être grandiose qu'avec des colonnes gigantesques. En même temps que la colonnade du Louvre, Claude Perrault construisit, dans l'axe du Luxembourg, l'Observatoire de Paris, édifice fort mesquin, plus mal ordonné encore à l'intérieur; un arc de triomphe provisoire à la barrière du Trône; divers ornements pour le parc de Versailles; la chapelle du château de Sceaux; enfin, il a laissé une traduction de Vitruve et quelques traités de médecine.

En 1670 fut commencé l'hôtel des Invalides. Le projet de recueillir aux frais de l'État les vieux soldats mutilés par la guerre avait été souvent essayé depuis le seizième siècle; Louis XIV eut le bonheur de le réaliser. Dès le mois de mars 1660, sous le ministère de Mazarin, un arrêt du conseil assigna des fonds pour la dotation de l'établissement et la construction de l'édifice où il devait être placé. Cet édifice fut commencé en 1670, et assez avancé en 1674 pour pouvoir donner asile à un certain nombre de pensionnaires; mais sa construction ne fut complète qu'au bout de trente ans. Libéral Bruant en fut le premier architecte et celui auquel est dû le style simple et digne des bâtiments qui forment ce vaste hôtel. Il n'eut pas le temps d'achever son œuvre. Ce fut Jules Hardouin-Mansard, neveu de François Mansard, qui la termina, et auquel seul appartient le dôme magnifique dont l'église est couronnée. Cette église est un lieu sacré; on suspend à sa voûte les drapeaux enlevés à l'ennemi sur le champ de bataille; dans ses caveaux repose la dépouille mortelle de Turenne, de Vauban et d'un grand nombre de maréchaux de France; quant au dôme, dont la flèche dorée domine tout Paris, il est orné à l'intérieur de sculptures de Coustou aîné et Coysevox, de grandes peintures de Charles Lafosse, et mesure 300 mètres de circonférence à sa base. Dans quatre salles du rez-de-chaussée servant de réfectoires le roi fit peindre ses batailles.

Mais Versailles fut le lieu privilégié choisi par Louis XIV pour étaler ses goûts de profusion et d'art fastueux. L'endroit n'était pas heureusement choisi, car Versailles était un village placé sur une éminence aride à l'entrée des bois, privé d'horizon et privé d'eau. Louis XIII y avait fait construire, comme rendez-vous de chasse, un de ces châteaux de brique et de pierre dont nous avons parlé, élégant et commode, mais de petites dimensions.

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ce petit château dans ses constructions nouvelles en le conservant intact, reculant ainsi la date de son œuvre et imposant à ses successeurs ce respect conservateur dont il donnait l'exemple. Il ne faut donc pas entièrement souscrire aux plaintes de Saint-Simon, qui s'écrie: « Versailles, le plus triste, le plus ingrat de tous les lieux, sans vue, sans bois, sans eau, sans terre parce que tout y est sable mouvant ou marécage, sans air par conséquent ou qui ne peut être bon. Il se plut à tyranniser la nature, à la dompter à force d'art et de trésors. Il y batit tout l'un après l'autre, sans dessin général le beau et le vilain furent cousus ensemble; le vaste et l'étranglé. Son appartement et celui de la reine y ont les dernières incommolités... Les jardins, dont la magnificence étonne, mais dont le plus léger usage rebute, sont d'aussi mauvais goût... La violence qui y a été faite partout à la nature repousse et dégoûte malgré soi. L'abondance des eaux forcées et ramassées de toutes parts les rend vertes, épaisses, bourbeuses... leurs effets sont incomparables; mais de ce tout il résulte qu'on admire et qu'on fuit. Du côté de la cour, l'étranglé suffoque et ces vastes ailes s'enfuient sans tenir à rien; du côté des jardins, on jouit de la beauté du tout ensemble, mais on croit voir un palais qui a été brûlé où le dernier étage et les toits manquent encore. La chapelle, qui

l'écrase, parce que Mansard voulut entrainer le roi à élever le tout d'un étage, a de partout la triste représentation d'un triste catafalque... On ne finiroit point sur les défauts monstrueux d'un palais si immense et si immensément cher. »

La violence faite à la nature, la disproportion entre la hauteur des bâtiments et leur immense longueur, l'élévation exagérée de la chapelle, la pénurie des eaux, la dépense excessive, tous ces reproches sont fondés, et n'empêchent pas le palais et le parc de Versailles d'ètre une œuvre de magnificence incomparable. Les travaux commencèrent en 1661; les édifices étaient assez avancés en 4672 pour que le roi put s'y transporter alors avec une partie de sa cour; mais ils ne furent achevés qu'en 1684. La chapelle fut construite de 1699 à 1710. Hardouin-Mansard, l'architecte qui dessina sous les yeux du roi et conduisit ce grand ouvrage: Charles Lebrun, qui en dirigea la décoration intérieure; les peintres Philippe de Champagne, Jean Jouvenet, Charles Lafosse, Audran, Van der Meulen et vingt autres qui y travaillèrent sous ses ordres; les sculpteurs Pierre Puget, Girardon, Coustou et Coysevox; les frères Keller, habiles fondeurs; le dessinateur de jardins André le Nôtre; les dessinateurs d'ornements et de meubles Errard, Lepautre et Boulle, employerent tous une partie de leur vie et gagnèrent la célébrité en apportant chacun le tribut de son art à

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cette demeure somptueuse. Charles Lebrun surtout, le plus grand peintre de la fin du siècle, y

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