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FRANCIS FARKMAN 17 Jac. 1894

4.2

HISTOIRE DE FRANCE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS ANCIENS JUSQU'A NOS JOURS

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Miniature de la Chronique de Louis XII par frère

Louis XII entre les prélats et les grands seigneurs de son conseil.
Jean d'Auton, historiographe du roi (ms. no 9701, au département des manuscrits de la grande Bibliothèque de Paris.)

1

LA RENAISSANCE.

Depuis le milieu du quinzième siècle, la pensée s'était enhardie peu à peu en France et dans le reste de l'Occident; elle se dépouillait de ses langes; la tutelle rigoureuse où la dureté du moyen âge l'avait si longtemps retenue touchait à sa fin. L'année 4500 marque le point culminant d'une des plus grandes périodes de l'histoire. L'humanité, lasse d'une immobilité trop longue, s'éveille, reprend courage, s'avance, et tout aussitôt voit de nouveaux horizons se dérouler devant elle.

L'invention de l'imprimerie ne fut pas un jet de lumière isolé. D'autres mémorables événements annoncèrent avec le même éclat l'ère des sociétés modernes.

Le 29 mai 1453, l'empire grec avait cessé d'exister: les Turcs étaient entrés dans Constantinople; quarante mille chrétiens avaient été massacrés par les Infidèles, et le dernier des empereurs romains, Constantin Paléologue, était mort glorieusement à leur tète. Un grand nombre de ceux qui avaient survécu à ce désastre se réfugièrent en Italie et dans les autres États occidentaux, où se manifestèrent des velléités de vengeance et de croisade qui demeurèrent sans effet, mais où, du moins, on accueillit avec empressement les derniers héritiers de la Grèce antique. Ces réfugiés apportèrent avec eux leur connaissance de la langue et de la littérature helléniques, leurs traditions du bon goût, leurs manuscrits les plus précieux, et ceux d'entre eux qui étaient véritablement savants répandirent le savoir à pleines mains dans leurs nouvelles patries. C'est ainsi que Constantin et Jean Lascaris, tous deux issus d'une famille princière de Constantinople, professèrent publiquement, P'un à Milan, où il écrivit le premier livre qui fut imprimé en grec (1), à Naples et à Messine; l'autre à Florence, à Rome, et surtout à Paris.

En même temps que les nations de l'Europe осcidentale recueillaient ainsi, comme une semence féconde, les derniers enseignements de l'antiquité, leur activité s'engageait aux extrémités du monde dans des voies inconnues.

Le moyen âge n'a réellement rien su de la grandeur de l'univers. Il ne connaissait pas même le globe terrestre. D'anciens astronomes égyptiens et grecs avaient deviné la rondeur de la terre; mais les chrétiens, par la bouche de leurs plus grands docteurs, saint Basile, saint Augustin, saint Chrysostome, saint Ambroise, avaient rejeté cette donnée, qu'ils qualifiaient d'absurde et de monstrueuse. Pour eux, la Bible entendue à la lettre était la source unique de toute science. Or on y lisait : << Dieu a disposé le ciel en forme de voûte. » (Isaïe.) « Il a baissé le ciel vers la terre, puis il a étendu celle-ci comme de la chaux et l'a soudée comme une pierre carrée.» (Job.) Comment concevoir, après cette déclaration, dictée, disait-on, par Dieu

(1) Une Grammaire grecque, imprimée à Milan en 1476.

lui-même, que la terre pût être sphérique ? C'était une pensée non-seulement absurde, mais coupable aux yeux des docteurs chrétiens. «Quelqu'un estil assez extravagant, dit Lactance, pour se persuader qu'il y ait des hommes ayant la tète en bas et les pieds en haut; que dans leur pays les plantes et les arbres croissent en descendant, que la pluie et la grèle y tombent en montant? J'avoue que je ne sais que dire de ces gens qui demeurent opiniâtres dans leurs erreurs et qui soutiennent des extravagances. Il me serait aisé de prouver par des arguments invincibles qu'il est impossible que le ciel se trouve au-dessous de la terre. >>>

La faible humanité se croyait sûre aussi d'occuper le seul monde habité, d'ètre le centre unique autour duquel se mouvait le reste de la création, et d'absorber à elle seule l'amour et les regards du Créateur. Elle se figurait le monde comme un appareil de douze demi-sphères transparentes, à la voûte desquelles étaient attachées diverses classes d'étincelles ambulantes, et qui recouvraient de leurs dômes superposés la terre, contenant ellemème dans ses profondeurs les cavités du purgatoire et de l'enfer. Tel était le système démontré scientifiquement par le grand docteur du treizième siècle, saint Thomas d'Aquin (1227-1274); et quand, trois siècles plus tard, Copernic et Galilée voulurent prouver que la terre n'était qu'un satellite du soleil, l'Église s'éleva contre des nouveautés qui lui paraissaient attaquer ses croyances dans leurs fondements.

C'est à l'ardeur commerciale que revient le mérite d'avoir la première fait entrevoir la vérité. Pendant le moyen âge comme aux temps antiques, le commerce maritime était à peine sorti du bassin de la Méditerranée; mais à mesure que se consolida leur puissance, les royaumes de l'Europe occidentale portèrent plus loin leurs entreprises et leurs regards scrutateurs sur l'Océan. Les Portugais, placés à la pointe, s'élancèrent d'abord. Leurs marins s'étaient emparés de l'île de Madère en 1419; en 1433, ils remontèrent jusqu'aux Açores, et atteignirent jusques aux côtes de la Guinée. Ils se firent, en 1440, adjuger à l'avance par le pape, agissant «comme successeur du Christ, auquel appartient le monde entier», toutes les terres nouvelles qu'ils pourraient découvrir sur la côte d'Afrique, et avec elles tous les païens qui les habitaient, afin de les sauver, c'est-à-dire de les convertir de gré ou de force au christianisme. Quoi qu'il en soit de cette doctrine inhumaine, qui fut la première excuse de la traite des nègres, les Portugais s'avancèrent peu à peu sur les plages de la Guinée; en 4472 ils abordèrent aux îles du Prince, en 1484 au Congo, et s'approchèrent peu à peu de la pointe extrême de l'Afrique, qu'ils reconnurent en 4486, et qu'ils saluaient de loin du nom de cap de Bonne-Espérance. Ils avaient compris qu'en doublant ce promontoire redoutable, appelé aussi le cap des Tempêtes, ils s'ouvraient le chemin des Indes. Vasco de Gama le franchit en 1497, et jeta l'ancre, au mois de mai 1498, dans l'un des grands ports de l'Inde, à Calicut.

Cependant un simple marin, doué d'un esprit profondément scientifique et d'un cœur enthousiaste, avait déjà surpassé Vasco de Gama dans la voie des grandes découvertes. Il avait conjecturé qu'au lieu de chercher la route des Indes à l'est, comme les Portugais, on devait les rencontrer plus aisément et plus promptement en naviguant droit à l'ouest. Cet homme, « qui mérita par ses admirables élans vers l'unité du genre humain en Dieu d'ètre choisi pour relier les deux moitiés du globe >>> (H. Martin, vII, 294), était Christophe Colomb, né sur le territoire de la république de Gènes, vers l'an 1440. Pendant vingt ans il mûrit sa pensée, il

verain, et celui-ci le récompensa du succès de son expédition, qui avait été fructueuse, en lui concédant le gouvernement de ces îles à titre de souveraineté féodale. Jean de Braquemont, devenu ainsi « prince des Canaries», se lassa cependant bientôt d'une dignité que n'avaient nullement reconnue les indigènes par qui les Canaries étaient habitées, et se démit de sa principauté en faveur d'un autre gentilhomme normand, son parent, Jean de Béthencourt. Celui-ci obtint la royauté africaine des sept îles Fortunées en échange de quelques bonnes terres qu'il possédait en basse Normandie. Il partit du port de la Rochelle, le 1er mai 4402, à la tête d'une sorte de

étudia les anciens qui parlaient de la forme sphé- ❘ petite cour féodale, de quelques vaillants chevaliers

rique de la terre, il consulta les savants de son temps, il eut soin de recueillir jusqu'en Islande les anciennes traditions scandinaves sur la découverte du Groenland au dixième siècle, et lorsqu'il fut fort de toutes les données qui assuraient à son hypothèse un certain degré de certitude, il l'offrit à ceux qui étaient assez puissants pour lui fournir les moyens de la vérifier. Personne ne le comprit: Gènes sa patrie, Venise encore la reine des mers à cette époque, le Portugal, repoussèrent son projet. On le traitait de fou. Il écrivit vainement aux gouvernements de France et d'Angleterre. Enfin le roi et la reine d'Espagne, Ferdinand le Catholique et Isabelle, après huit années d'hésitations et de délais, lui accordèrent trois navires, avec lesquels il s'embarqua à Palos, en Andalousie, le 3 août 1492. Au bout de soixante-cinq jours de navigation, Colomb rencontra, non pas, comme il le crut, Tarchipel du Japon, mais une moitié de la terre jusque-là ignorée de l'autre. Il aborda à l'île de Guanahani (San-Salvador), l'une des îles Lucayes, à l'entrée du golfe du Mexique, puis découvrit les grandes Antilles, et revint en Espagne au mois de mars 4493.

Deux ans après, un navigateur vénitien au service du roi d'Angleterre, Jean Cabot, pensant avec raison qu'on arriverait plus rapidement encore par la route du nord-ouest, sortit du port de Bristol et dirigea une expédition qui reconnut le continent septentrional du nouveau monde, et s'arrêta sur la côte du Labrador.

Si l'on en croyait les Dieppois et les Rouennais, leurs aventureux marins auraient précédé d'un siècle la première arrivée des Portugais à la côte de Guinée, et touché la terre du Brésil un peu avant la grande découverte de Colomb. Mais, leurs prétentions ne reposent que sur des traditions. Ce qui est plus certain, c'est qu'un Dieppois nommé Robert de Braquemont, étant amiral de Castille, fut chargé en cette qualité de reconnaître l'extrémité des côtes du Maroc. On était en 4392. Dans le cours de cette expédition, l'amiral aborda aux îles Canaries. Ce n'était pas une découverte, car elles étaient bien connues des navigateurs espagnols et portugais; les anciens eux-mêmes les avaient visitées et leur avaient donné le nom d'îles Fortunées; mais l'amiral de Castille en prit possession au nom de son sou

de ses amis, et d'une armée de deux cent cinquante hommes. Il fallait, en effet, commencer par soumettre les sauvages. En arrivant à Lanzarote, la première des Canaries qui se présente au nord, Béthencourt n'avait plus en fait de soldats que cinquantetrois hommes. Cependant il occupa cette première île, s'y maintint, éleva quelques fortifications où sa garnison put se mettre à l'abri, et repartit seul pour aller quèter des secours en Europe. Les conseillers de Charles VI ne voulurent ou plutôt ne purent rien lui accorder; Henriquez III, roi de Castille, lui fournit un navire et quatre-vingts hommes; le pape Innocent VII, qu'il alla trouver à Rome, voulut bien créer, à sa demande, un évêché des Canaries. A son retour, il fit la conquête de la deuxième île de ses États, Fuerteventura, après quoi sa puissance resta stationnaire durant une douzaine d'années. En 4417, il revint en Normandie avec une suite de soixante-cinq personnes, montée sur deux petits bâtiments qui débarquèrent à Harfleur. Les Normands accueillirent leur compatriote comme un triomphateur et un grand roi. Tous ses amis et ses vassaux d'autrefois voulaient repartir avec lui pour aller dans son île. Il en emmena cent soixante, dont vingt-trois avec femmes et enfants, et, de retour à Lanzarote, il se trouva assez fort pour s'emparer de deux autres îles, l'île de Fer et Gomera. Enfin il revint en France en 1425, et y mourut. Son neveu Matthieu de Béthencourt lui succéda; mais il fut dépossédé, moitié de gré, moitié de force, par les Espagnols, à qui la proximité de ces Normands commençait à déplaire.

Un capitaine dieppois nommé Cousin passe pour avoir touché quelque terre australe vers 1488; un autre, Vincent Pinson, qui avait accompagné Co. lomb dans son premier voyage, entra dans le fleuve des Amazones en 1499; un troisième, Binot Paulmier, de Gonneville, doubla le cap de Bonne-Espérance en 4503, six ans après Vasco de Gama; les frères Jean et Raoul Parmentier, de la même ville, familiarisaient leurs compatriotes avec la navigation de la mer des Indes dès le commencement du seizième siècle. Les marins de Honfleur faisaient le voyage de Terre-Neuve en 1498, deux ans après la découverte de cette contrée; ceux de Rouen les y suivirent; ceux de Saint-Malo, sous la conduite de Jean Cartier, pénétrant dans l'Amérique du Nord, fondaient les établissements de la Nouvelle-France et du Canada. Ainsi aux légions de pèlerins et de guerriers qui, pendant plusieurs siècles, s'étaient constamment dirigés vers la Palestine, succédaient des voyageurs qui s'engageaient avec ardeur sur toutes les routes inconnues du globe.

L'esprit nouveau ne montrait pas moins de hardiesse et d'impatiente curiosité dans ses explorations du monde intellectuel. On le vit sonder d'un regard plus libre et d'une volonté plus énergique les traditions et les enseignements du passé. L'organisation de l'Église et les dogmes mêmes du christianisme commençaient à être un objet d'examen et de contestation, non plus pour quelques penseurs isolés, sûrs d'avance d'expier sur les bûchers leur audace, mais pour des masses chrétiennes tout entières. Luther était né en 1483. En même temps, l'étude plus approfondie des doctrines d'Aristote, de Platon et des autres chefs d'école de l'antiquité, préparait des hommes d'une intelligence supérieure à poser les fondements de la philosophie moderne.

Les beaux-arts enfin, qui sont aussi l'expression des sentiments généraux, jetèrent un vif éclat sur cette période de l'histoire. On a quelquefois attribué trop exclusivement leur épanouissement en France à l'initiative de l'Italie. On a vu dans le cours du précédent volume comment, à mesure que notre génie national s'était avancé à travers les siècles, nos artistes, ainsi que nos lettrés, avaient toujours été de plus en plus intelligents, de plus en plus capables de grandes œuvres, sans avoir besoin de demander à l'Italie les premières notions du bon goût. Mais il est juste de reconnaître que le voyage chevaleresque de Charles VIII à Milan, à Florence, à Rome, à Naples, en 4495, puis les expéditions de Louis XII et de François Ier dont le récit va suivre, eurent chez nous une grande influence. Elles électrisèrent les soldats comme les chefs, et la nation elle-même se montra dès lors, non plus par les œuvres de quelques esprits d'élite, mais par l'intelligence publique, une amie passionnée des grands souvenirs et des belles choses. L'aspect de l'Italie, de ses élégantes cités brillant sous un ciel admirable, des chefs-d'œuvre de l'antiquité qu'elle avait conservés quand elle seule les aimait, le contact de sa population d'artistes et de poëtes, saisirent nos pères comme ces parfums étrangers qui enivrent. Ce n'était pas la première fois que les armées françaises voyaient l'Italie, mais pour la première fois elles étaient capables de la comprendre.

Leur admiration ne trouvait pas de termes assez pompeux pour s'exprimer, et avec cette légèreté caractéristique dont l'histoire gauloise fournit tant de preuves, commence aussitôt à poindre un injuste dédain pour les œuvres purement françaises. Le cardinal Briçonnet écrivait de Naples à la reine Anne de Bretagne : « Madame, je vouldroye que vous eussiez veu ceste ville et les belles choses qui y sont, car c'est ung paradis terrestre. Le roy, de

sa grâce m'a voulu tout monstrer à ma venue de Florence et dedans et dehors la ville; et vous asseure que c'est une chose incréable que la beaulté de ces lieux bien apropriez en toutes sortes de plaisances mondaines. Vous y avez esté souhaitée par le roy. A ceste heure icy il n'estime Amboyse, ne lieu qu'il ait par dela. >>> « Avant que le roy entrast en la ville de Capoue, écrit un autre, il a couchié une nuyt à Poge-Royal, qui est une maison de plaisance que le roy Ferrand et ses prédéces-. seurs ont fait faire, qui est telle que le beau parler de Chartier, la subtilité de maistre Jehan de Meun et la main de Fouquet ne sauroient dire, escripre ne paindre. » Charles VIII lui-même écrivait de son côté au duc de Bourbon, son beau-frère (28 mars 4495): «Vous ne pourriez croire les beaulx jardins que j'ay en ceste ville, car, sur ma foy, il semble qu'il n'y faille que Adam et Eve pour en faire ung paradis terrestre, tant ils sont beaulx et plains de toutes bonnes et singulières choses, comme j'espère vous en compter dès que je vous voye. Et avecques ce j'ay trouvé en ce pays des meilleurs paintres, et auxdits vous envoyerés pour faire aussi beaulx planchiers qu'il est possible, et ne sont les planchiers de Bauxe, de Lyon et d'autres lieux de France en rien approchans de beaulté et richesses ceux d'icy. Pourquoy je m'en fourniray et les mèneray avecques moi pour en faire à Amboyse. >>>

LOUIS XII.

Charles VIII n'avait pas laissé d'enfants. Trois fils et une fille que lui avait donnés Anne de Bretagne étaient morts au berceau.

« Estant déceddé Charles VIIIe en la fleur de son aage et de ses prouesses et victoires, luy avoit succeddé au royaume Louys XIIe, duc d'Orléans, en tout heureux présaige et acclamation de tous les subjectz; et lequel à son avénement (1498) se demonstra tant benin et clément qu'il ne mit hors de charge et office et dignité aucun de ceux qu'il y treuva et qui en avoient été honnorez par son prédécesseur, encores que du vivant de son dict prédécesseur ilz luy eussent faict plusieurs outrages; de sorte qu'on ne treuvoit rien changé en l'estat des affaires et du royaume, forz que à un prince très-libéral estoit succeddé un roy très-prudent. » (Humb. Vellay.)

La prudence, la modération, la bonté, tels furent en effet les traits principaux de ce règne. Duc d'Orléans, Louis avait été le chef turbulent des grands vassaux et l'ennemi armé de la monarchie. Roi de France à son tour, il fut le premier représentant du gouvernement incontesté et unitaire qui devait régir la France jusqu'en 1789, et imposer pendant trois siècles aux institutions, aux mœurs, aux tendances du pays, cette discipline; toujours lourde à supporter, particulière à la monarchie absolue. Louis XII tempérait du moins l'iniquité d'un pouvoir sans bornes par la douceur de ses qualités personnelles. Il accueillit généreusement tous ceux qui avaient été ses enne

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