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maux. Que de points de vue intéressants seraient ici à considérer !

Cette classification, fondée sur un principe essentiellement physiologique, nous fournit donc un ordre rationnel d'étude, en même temps qu'elle nous fait bien saisir la nature des organes à étudier.

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V

LES PROGRÈS DE LA PHYSIOGÉNIE

A PROPOS DE RECHERCHES RELATIVES

AU DÉVELOPPEMENT DE LA FONCTION MOTRICE
CHEZ L'EMBRYON 1

I

L'idée directrice de l'important travail que Filippo Bottazzi vient de publier sous le titre de : Sullo sviluppo della funzione motoria negli organi a cellule muscolari, est que, pour distinguer dans la fonction de l'organe musculaire ce qui appartient à l'élément musculaire lui-même de ce qui revient à l'élément nerveux, il faut étudier le fonctionnement d'organes embryonnaires ayant atteint un degré de structure tel que celle-ci ne se modifiera plus essentiellement par la suite.

Les recherches expérimentales, menées d'une 1. Archives de physiologie normale et pathologique, 5a série, IX, p. 714, 1er juillet 1897.

2. Florence, 1897, grand in-8o de 150 pages avec 97 figures dans le texte et 5 planches de tracés hors texte.

façon très précise, grâce à des dispositifs ingénieux, ont été faites, d'une part, sur des fragments d'œsophage de Grenouille et de Crapaud, comparativement à des fragments œsophagiens d'embryon de Poulet, dans la seconde moitié de son développement, et, d'autre part, sur le cœur de l'embryon de Poulet dans la seconde moitié de son développement. En premier lieu, les principaux résultats obtenus sont relatifs à la distinction d'un si grand intérêt, déjà établie par Fano, entre les oscillations toniques et les contractions rythmiques des cellules musculaires; à l'emploi des sels de potassium comme moyen de différencier ces deux fonctions, ces sels ayant le pouvoir d'abolir la fonction rythmique; à l'influence de la température sur les cellules musculaires ; à la détermination des formes des courbes de contraction; à la vitesse de transmission de l'onde d'excitation. Ces faits et d'autres encore montrent une analogie profonde entre les propriétés fonctionnelles élémentaires des fibres musculaires cardiaques et les mêmes propriétés des cellules musculaires lisses.

Les résultats qui concernent la fonction du cœur embryonnaire ne sont pas moins dignes d'attention; Bottazzi a retrouvé sur ces cœurs les groupes découverts par Luciani en 1874 sur le cœur de la Grenouille; l'analyse des nombreux cardiogrammes qu'il a obtenus dans des conditions variées lui permet de présenter des considérations intéressantes au sujet de la théorie d'Engelmann et de W. His sur la conduction des excitations dans le cœur; l'influence des excitations mécaniques et thermiques et des poisons a été soigneusement déterminée; de cette dernière série d'expériences très nombreuses résulte particulièrement ce fait remarquable que les poisons dits nerveux n'ont pas d'effet sur le cœur embryonnaire; l'action des excitations électriques n'a pas été moins bien étudiée; Bottazzi a vu, entre autres choses, que cet organe peut entrer en tétanos, et qu'il présente le phénomène du repos compensateur et de l'exagération de la systole post-compensatrice. La portée de ces faits n'a pas besoin d'être signalée.

Assurément, plusieurs physiologistes avaient déjà utilisé comme objet d'étude le cœur de l'embryon et obtenu d'importants résultats; on connaît les expériences de Wernicke, de Preyer, de Mathias Duval et Laborde, celles surtout de G. Fano. Mais ces observations restaient en quelque sorte fragmentaires. Le travail étendu et systématique de Bottazzi ne vaut pas seulement par l'intérêt propre des phénomènes que l'auteur a découverts et soigneusement décrits, mais aussi par le sens général des recherches. Cette direction n'est-elle pas visible, par exemple, dans les efforts patients et précis tentés pour différencier la fonction de la partie sarcoplasmatique des éléments musculaires de celle de la substance anisotrope?

II

Il semble que dans de telles entreprises expérimentales commence à se dévoiler le but suprême de la physiologie, qui est la connaissance de la formation et du développement des propriétés fonctionnelles. L'analyse des différents modes d'action des éléments anatomiques, tout importante qu'elle est, étant d'ailleurs indispensable, ne constitue en effet qu'une première étape de la science physiologique. L'explication des processus réactionnels de la matière vivante, sous ses formes multiples, s'appuie nécessairement sur l'étude du mécanisme de ces réactions; mais cette étude, si complète qu'on la suppose, n'est qu'un point de départ pour cette recherche explicative; celle-ci tend à la détermination des causes des modes suivant lesquels réagit l'être vivant; c'est dire que, pour être, dans la mesure du possible, complète et définitive, elle doit arriver à rendre compte de la formation des fonctions qualifiées de vitales. Car il n'en va pas autrement pour la physiologie et pour l'anatomie; la meilleure manière de comprendre un arrangement fonctionnel, comme une disposition morphologique, c'est d'en pénétrer la genèse et d'en suivre l'évolution. « S'il est vrai, disais-je dernière

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