St. L.....t; ils se voyoient quelquefois. G.... avoit fait auprès de Mde. d'H....... quelques tentatives qui n'avoient pas réuffi. G.... très-piqué cessa tout-à-coup de la voir. Qu'on juge du fang - froid avec lequel, modeste comme on fait qu'il l'eft, il lui supposoit des préféren. ces pour un homme plus âgé que lui, & dont lui G...., depuis qu'il fréquentoit les grands, ne parloit plus que comme de son protégé, Mes foupçons fur Mde. D'.....y fe changèrent en certitude, quand j'appris ce qui s'étoit paffé chez moi. Quand j'étois à la C........e, Thérèse y venoit Youvent, foit pour m'apporter mes lettres, foit pour me rendre des soins nécessai. res à ma mauvaise santé. Mde. D'.....y lui avoit demandé, fi nous ne nous écrivions pas Mde. d'H....... & moi. Sur fon aveu, Mde. D'..... y la pressa de lui remettre les lettres de Mde. d'H......., L'assurant qu'elle les recachetteroit si bien qu'il my paroîtroit pas. Thèrèse sans montrer combien cette proposition la scandalisoit, & même sans m'avertir, se concenta de nieux cacher les lettres qu'elle m'apportoit: précaution très - heureuse, car Mde. D'.....y la faifoit guetter à fon arrivée, & l'attendant au passage, pouffa plusieurs fois l'audace jusqu'à chercher dans sa bavette. Elle fit plus: s'étant un' jour invitée à venir avec M. de M....... y diner à l'Hermitage pour la première fois depuis que j'y demeurois, elle prit le temps que je me promenois avec M.......y pour entrer dans mon cabinet avec la mère & la fille, & les preffer de lui montrer les lettres de Mde. d'H......... Si la mère eut su où elles étoient, les lettres étoient livrées; mais heureusement la fille seule le savoit, & nia que j'en eusse conservé aucune. Menfonge affurément plein d'honnêteté, de fidélité, de générosité, tandis que la vérité n'eut été qu'une perfidie. Mde. D..... y voyant qu'elle ne pouvoit la séduire s'efforça de l'irriter par la jalousie, en lui reprochant sa facilité & fon avenglement. Comment pouvez-vous, lui dit-elle, ne pas voir qu'ils ont entr'eux un commerce criminel? Si, malgré tout ce qui frappe vos yeux, vous avez besoin d'autres preuves, prêtez-vous donc à de qu'il faut faire pour les avoir: vous dites qu'il déchire les lettres de Mde. d'H......., auffitôt qu'il les a lues. Hé bien, recueillez avec foin les pièces & donnez-les moi; je me charge de les rassembler. Telles étoient les leçons que mon amie donnoit à ma compagne. ma Thérèse eut la discrétion de me taire affez long - temps toutes ces tentatives; amais voyant mes perplexités, elle se crut obligée à me tout dire, afin que, fachant à qui j'avois à faire, je prisse mes mefu res pour me garantir des trahisons qu'on me préparoit. Mon indignation, fureur ne peut se décrire. Au lieu de diffimuler avec Mde. D'.....y à son exemple, & de me fervir de contre-ruses, je me livrai fans mesure à l'impétuofité de mon naturel, & avec mon étourderie ordinaire, j'éclatai tout ouvertement. On peut juger de mon imprudence par les lettres fuivantes, qui montrent suffisamment la manière de procéder de l'un & de l'autre en cette occafion. Billet de Mde. D'.....y. "Pourquoi donc ne vous vois-je pas, mon cher ami? Je suis inquiète de : دو , vous. Vous m'aviez tant promis de ne faire qu'aller & venir de l'Hermitage „ici. Sur cela, je vous ai laiffé libre; , & point du tout, vous laiffez paffer huit jours. Si on ne m'avoit pas dit „ que vous étiez en bonne santé, je دو vous croirois malade. Je vous attendois ,, avant-hier ou hier, & je ne vous vois „ point arriver. Mon Dieu, qu'avez-vous donc? Vous n'avez point d'affaires : دو vous n'avez pas non plus de chagrins; رو car je me flatte que vous feriez venu دو sur le champ me les confier. Vous êtes دو دو donc malade! tirez - moi d'inquiétude ,, bien vite, je vous en prie. Adieu mon دو cher ami: que cet adieu me donne un ,, bonjour de vous. „ دو Réponse. Je ne puis rien vous dire encore. „J'attends d'être mieux inftruit, & je le ferai tôt ou tard. En attendant, foyez ,, sûre que l'innocence accusée, trouvera tun défenseur affez ardent pour donner ,, quelque repentir aux calomniateurs quels qu'ils foient. دو دو Second Billet de la même. „ Savez-vous que votre lettre m'effraie? دو دو دو دو دو دو qu'est - ce qu'elle veut donc dire ? Je l'ai relue plus de vingt-cinq fois. En vérité, je n'y comprends rien. J'y vois feulement que vous êtes inquiet & tourmenté, & que vous attendez que vous ne le foyez plus pour m'en parler. Mon cher ami, est-ce là ce dont nous étions convenus? qu'est - donc devenue cette amitié, cette confiance, & comment l'ai-je perdue? Est-ce contre moi ou pour moi que vous êtes „ fâché? Quoiqu'il en foit, venez dès ce ,, foir, je vous en conjure; fouvenez» vous que vous m'avez promis, il n'y دو دو دو a pas huit jours, de ne rien garder sur le cœur, & de me parler sur le champ. Mon cher ami, je vis dans cette confiance.... Tenez, je viens encore de lire votre lettre; je je n'y conçois pas da„vantage, mais elle me fait trembler.Il me ,, semble que vous êtes cruellement agité. „Je voudrois vous calmer, mais comme „j'ignore le sujet de vos inquiétudes, je , ne fais que vous dire, finon que me voilà tout auffi malheureuse que vous, » jusqu'à ce que je vous aie vu. Si vous ,, n'êtes pas ici ce foir à fix heures, je |