» pars demain pour l'Hermitage quelque 5, temps qu'il faffe & dans quelqu'état ;, que je fois; car je ne faurois tenir à „ cette inquiétude. Bonjour, mon cher „bon ami. A tout hafard, je risque de „vous dire, fans savoir fi vous en avez دو besoin ou non, de tâcher de prendre „garde & d'arrêter les progrès que fait „ l'inquiétude dans la folitude. Une mouche devient un monftre, je l'ai fou» vent éprouvé.,, دو دو Réponse. Je ne puis vous aller voir, ni rece» voir votre vifite, tant que durera l'in„ quiétude où je fuis. La confiance dont دو vous parlez, n'est plus, & il ne vous ,, fera pas aifé de la recouvrer. Je ne vois ,, à préfent dans votre empressement que ,, le défir de tirer des aveux d'autrui, „ quelqu'avantage qui convienne à vos „ vues, & mon cœur si prompt à s'épan„ cher dans un cœur qui s'ouvre pour „le recevoir, se ferme à la rufe & à ,, la fineffe. Je reconnois votre adresse „ ordinaire dans la difficulté que vous „ trouvez à comprendre mon billet. Me >> croyez - vous affez dupe pour penfer دو » que vous ne l'ayez pas compris? Non; mais je faurai vaincre vos fubtilités à force de franchise. Je vais m'expliquer » plus clairement, afin que vous m'entendiez encore moins. دو ,, Deux amans bien unis & dignes de s'aimer, me font chers: je m'attends bien que vous ne faurez pas qui je ,, veux dire, à moins que je ne vous ,, les nomme. Je préfume qu'on a tenté de les défunir, & que c'est de moi „ qu'on s'est servi pour donner de la ,, jaloufie à l'un des deux. Le choix n'est pas fort adroit, mais il a paru commode à la méchanceté, & cette méchan , ceté, c'est vous que j'en foupçonne. , J'espère que ceci devient plus clair. „Ainfi donc la femme que j'estime le „ plus, auroit, de mon fu, l'infamie de ,, partager fon cœur & fa personne entre „ deux amans, & moi celle d'être un de » ces deux lâches? Si je savois qu'un seul moment de la vie vous euffiez » pu penser ainsi d'elle ou de moi, je » vous haïrois jusqu'à la mort. Mais c'est ,, de l'avoir dit, & non de l'avoir pensé, » que je vous taxe. Je ne comprends » pas en pareil cas, auquel c'est des trois ,, que vous avez voulu nuire; mais fi , vous aimez le repos, craignez d'avoir „ eu le malheur de réuffir. Je n'ai caché „ ni à vous ni à elle tout le mal que je „ pense de certaines liaisons, mais je veux , qu'elles finissent par un moyen auffi „ honnête que fa caufe, & qu'un amour , illégitime se change en une éternelle „ amitié. Moi qui ne fis jamais de mal دو à personne, fervirois-je innocemment à „ en faire à mes amis? Non, je ne vous „ le pardonnerois jamais, je deviendrois , votre irréconciliable ennemi. Vos fecrets وو seuls feroient respectés; car je ne ferai ,, jamais un homme fans foi. ,, Je n'imagine pas que les perplexités دو où je fuis puissent durer bien long„ temps. Je ne tarderai pas à savoir fi je „ me fuis trompé. Alors j'aurai peut-être „ de grands torts à réparer, & je n'aurai ,, rien fait en ma vie de fi bon cœur. دو Mais favez-vous comment je rachette„ rai mes fautes durant le peu de temps „ qui me reste à passer près de vous? „En faifant ce que nul autre ne fera que moi; en vous disant franchement ce رو qu'on pense de vous dans le monde, ,, & les brèches que vous avez à réparer ,, à votre réputation. Malgré tous les pré,, tendus amis qui vous entourent, quand رو vous m'aurez vu partir, vous pourrez „ dire adieu à la vérité; vous ne trouدر verez plus personne qui vous la dife. ور دو دو Troisième Lettre de la même. Je n'entendois pas votre lettre de ce ,, matin : je vous l'ai dit, parce que cela étoit. J'entends celle de ce foir, n'ayez » pas peur que j'y réponde jamais; je ,, fuis trop pressée de l'oublier, & quoi» que vous me faffiez pitié, je n'ai pu me défendre de l'amertume dont elle me remplit l'ame. Moi! ufer de rufes, ,, de finesses avec vous! moi! accusée de la plus noire des infamies! Adieu , je regrette que vous ayez la.....adien, , je ne fais ce que je dis....adieu: je دو serai bien preffée de vous pardonner. وو Vous viendrez quand vous voudrez; رو vous ferez reçu mieux que ne l'exige,, roient vos foupçons. Difpenfez - vous دو feulement de vous mettre en peine de „ma réputation. Peu m'importe celle „ qu'on me donne. Ma conduite est „bonne, & cela me fuffit. Au furplus, » j'ignorois absolument ce qui est arrivé „ aux deux personnes qui me font auffi chères qu'à vous Cette dernière lettre me tira d'un terrible embarras & me replongea dans un autre qui n'étoit guères moindre. Quoique toutes ces lettres & réponses fuffent allées & venues dans l'espace d'un jour avec une extrême rapidité, cet intervalle avoit fuffi pour en mettre entre mes transports de fureur, & pour me laiffer réfléchir sur l'énormité de mon imprudence. Mde. ďH....... ne m'avoit rien tant recommandé que de rester tranquille, de lui laisser le soin de fe tirer seule de cette affaire, & d'éviter, furtout dans le moment même, toute rup-. ture & tout éclat; & moi, par les infultes les plus ouvertes & les plus atroces, j'allois achever de porter la rage dans le cœur d'une femme qui n'y étoit déjà que trop difpofée. Je ne devois naturellement attendre de sa part qu'une réponse si fière, fi dédaigneuse, si méprisante, que je n'aurois pu, fans la plus indigne làcheté, m'abstenir de quitter fa maifon |