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AVIS.

Cette nouvelle édition des œuvres du citoyen de Genève renferme toutes les pièces qui ont été publiées jusqu'à présent dans les meilleures éditions. Parmi ces dernières, deux surtout ont obtenu et conservent encore le premier rang dans les bibliothèques; ce sont celles données en 1819 et 1823, par MM. Petitain et Musset-Pathay. Il seroit aujourd'hui difficile, pour ne pas dire impossible, de mieux faire connoître Rousseau et ses ouvrages que ne l'ont fait ces deux éditeurs; aussi nous sommes-nous bornés à reproduire le travail qui leur a plus particulièrement mérité une préférence aussi juste qu'honorable.

Nous avons donc adopté pour la présente édition le texte, l'ordre des matières, les notes, et l'appendice aux Confessions, de M. Petitain. Nous y avons joint les notes les plus intéressantes de M. Musset-Pathay, des lettres que cet éditeur a publiées pour la première fois et parmi lesquelles s'en trouvent deux très-remarquables adressées à madame d'Houdetot.

Nous avons la conviction de donner ainsi une bonne édition de J. J. Rousseau; conviction que nous n'aurions pas, si, nous laissant aller à la dangereuse tentation qu'ont généralement tous les éditeurs de suivre une autre route que leurs prédécesseurs, nous eussions changé l'ordre des matières, augmenté de pièces insignifiantes la correspondance déja trop volumineuse, ou publié d'autres lettres adressées à Rousseau; lettres qu'il avoit lui-même jointes à son manuscrit des Confessions, sous le titre de Pièces justificatives; et que Du Peyrou, son ami et son premier éditeur, n'a pas jugé convenable de donner.

Paris, 15 janvier 1835.

LIB. COM.
LIBERMA

SEPTEMBER 1925

4 vol.

AVERTISSEMENT

DE L'ÉDITION DE 1819.

Dans les trente dernières années du siècle qui vient encore dans une note de sa Lettre à d'Alembert (1). de s'écouler, il s'est fait, tant en France que dans | Cette addition de notes faites ultérieurement par lui

l'étranger, plus de vingt éditions des Œuvres de Rousseau, et parmi elles, les amateurs en distinguoient sept ou huit, dans tous les formats, comme réunissant au mérite d'une assez bonne exécution typographique, celui d'une correction au moins passable, et d'être aussi complètes qu'il se pouvoit à l'epoque de leur publication. En 1801, M. Didot a publié la sienne en vingt volumes in-8°. En 1817, deux éditions, aussi in-8°, ont été faites à Paris; enfin en ce moment même il s'y en imprime encore deux autres, l'une format in-12, l'autre in-18, dont les premiers volumes ont paru, et qui probablement seront terminées dans le cours de l'année actuelle. L'annonce d'une édition encore, après toutes celleslà, doit donc être au moins un sujet d'étonnement, et nous conviendrons en effet qu'elle a besoin d'être justifiée. Pour opérer cette justification, il suffira de faire connoître le plan sur lequel la présente édition a été conçue, et les moyens d'amélioration imaginés pour lui donner, avec un nouveau degré d'utilité, toute la perfection dont une collection de cette espèce peut être susceptible.

I.

Le mérite principal d'une édition, et ce qui constitue le premier devoir de celui qui y donne ses soins, c'est la correction et l'intégrité du texte. Pour mieux faire apprécier le résultat de nos efforts en cette partie, il est nécessaire d'exposer ici quelques faits.

Rappelons d'abord que Rousseau n'a jamais fait lui-même qu'une seule édition de chacun de ses ouvrages: il le dit formellement dans le troisième de ses Dialogues. Seulement il a quelquefois profité de la réimpression qui en étoit faite pour ajouter quel

même, n'a eu lieu que pour cinq ouvrages, qui sont l'Émile, la Nouvelle Héloïse, la Lettre à d'Alembert, le Contrat social et la Lettre sur la Musique françoise. Il sembleroit donc que le travail de l'éditeur de ses OEuvres devroit se réduire sous ce rapport à reproduire dans son intégrité, pour chaque ouvrage, l'édition originale, à laquelle on joindroit les notes surajoutées en les puisant soigneusement à leurs sources. Cela pourtant ne suffiroit pas.

Rousseau n'a publié lui-même aucune édition générale de ses écrits; mais il en avoit au moins préparé les matériaux; et, dans cette vue, il avoit fait à quelques-uns de ses ouvrages des additions assez nombreuses, soit par insertion dans le texte même, soit en forme de notes. Ses manuscrits en ce genre se trouvoient, au moment de sa mort, en grande partie entre les mains de Du Peyrou. Moultou de Genève et le marquis de Girardin étoient, chacun pour la part qui lui en avoit été confiée par le défunt ou par sa veuve, dépositaires du reste. Ces trois personnes se sont réunies, et de leur accord sur tous les points, a résulté l'édition générale faite à Genève en 1782, la première de cette espèce publiée après la mort de Rousseau, et la seule aussi qu'on puisse considérer comme l'ayant été par l'auteur lui-même. C'est celle-là qu'ont dû suivre et qu'ont suivie en effet tous les éditeurs venus après jusqu'en 1801; c'est celle aussi qui, comme première, et faite d'ailleurs sous la direction de trois personnes recommandables, jalouses d'élever à la mémoire de leur ami un monument qu'il n'eût point désavoué, doit mériter la préférence naturellement due en tout genre à l'original sur ses copies.

ques notes, s'étant fait d'ailleurs une loi de ne jamais taigne qui dit aussi : « l'adiouste, mais ie ne corrige pas. (LIv. rien 6ter du texte, comme il le dit formellement

Les six derniers livres des Confessions et la Cor(1) En cela, sans doute, il a voulu suivre l'exemple de Mon

111. ch. 9). »

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