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NoNo 64. - осTOBRE.. 4

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N° 66. - DÉCEMBRE.

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DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE.

Numéro 61. Juillet 1835.

Critique Littéraire.

PENSÉES DE BLAISE PASCAL,

RÉTABLIES SUIVANT LE PLAN DE L'AUTEUR,

PUBLIÉES PAR L'AUTEUR DES ANNALES DU MOYEN-AGE '.

Histoire des manuscrits et des éditions des Pensées de Pascal.

Découverte

de ses manuscrits. - Edition de Port-Royal. - Supplément de Desmolets. - Autres manuscrits de Pascal. Edition de Condorcet, et notes de Voltaire. - Classification des Pensées de Pascal. - Edition de l'abbé Bossut et de quelques autres. - Edition de 1835, par M. Frantin. - Prééminence de cette édition. - Observations au nouvel éditeur.

Connaissez-vous Baruch? demandait Lafontaine. Je demande, moi : Connaissez-vous Pascal? -- Étrange question! dites-vous. - Pas si étrange, car l'œuvre culminante de Blaise, ce qui nous est resté de lui sous le nom de Pensées, avait trouvé jusqu'ici bon nombre d'imprimeurs. je le sais, mais d'éditeurs, en vérité pas un seul. Le mot paraît dur, mais il n'est que vrai: vous allez voir. Avant le Pascal de 1835, dont l'histoire vaut la peine d'être contée, trois tentatives principales avaient été faites: le pêle-mêle de PortRoyal, augmenté du pêle-mêle de Desmolets; l'anti-Pascal de Condorcet, comme disait Voltaire, et le classement à contre-sens de l'abbé

Gaume frères, 5, rue du Pot-de-Fer. 1 vol. Prix, 5 fr.

Bossut Trois tentatives manquées, trois gâchis, sur ma parole ! Voulez-vous savoir en quoi? je ne demande pas mieux que de vous l'apprendre. Chemin faisant, nous causerons des manuscrits de Pascal, dont vous ne savez pas grand chose peut-être, ami lecteur. Après quoi, nous apprécierons bien mieux, vous et moi, ce que vaut l'œuvre d'entendement et de conscience dont vous venez de lire le titre.

I. - ÉDITION DE PORT-ROYAL,

Après la mort de Pascal, on trouva dans son cabinet, enfilés en plusieurs liasses, mais sans ordre quelconque et sans suite aucune, quantité de chiffons de dimensions diverses, tous précieux puisque ce haut génie y avait laissé empreints des éclairs de sa pensée, mais tous à peu près illisibles. Ses amis de Port-Royal y jetèrent les yeux, et familiers qu'ils étaient avec les traits les plus informes de son écriture, ils déchiffrèrent quelques-uns de ces fragmens, et y reconnurent avec admiration autant de pierres d'attente du monument que Pascal voulait élever à la vérité du dogme chrétien. Confidens intimes de ce grand dessein, ils furent si frappés de ce qu'il se révélait de vigueur et de puissance dans ce que la mort en avait épargné, qu'ils s'empressèrent de recueillir ces notes éparses, ces indications hâtives, haletantes, écourtées, écrites en de rares et brefs intervalles pour fixer des souvenirs sans cesse troublés par d'atroces douleurs.

« La première chose que l'on fit (c'est Port-Royal qui parle), fut de faire copier ces petits morceaux de papier tels qu'ils étaient, et dans la même confusion qu'on les avait trouvés. Mais, lorsqu'on les vit en cet état, et qu'on eut plus de facilité de les lire et de les examiner que dans les originaux, ils parurent d abord si informes, si peu suivis, et la plupart si peu expliqués, qu'on fut fort longtems sans penser du tout à les faire imprimer....... Enfin on fut obligé de céder à l'impatience et au grand désir que tout le monde témoignait..., et ainsi on se résolut de les donner au public. »

Ainsi l'edition de Port-Royal. qui aurait dû être une œuvre de piété amicale et d'enthousiasme chrétien, ne fut qu'un acte de tardive condescendance, j'ai presque dit de résignation. En ces tems de sérieux respect pour le public, on ne savait comment lui offrir des

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