et a, verbe; là, çà et où, adverbes, et la, article, ça, pronom, et ou conjonction. Là, çà et jà conservent l'accent grave dans delà, voilà, holà, deçà, déjà, et le perdent dans cela, jadis, jamais. 3. L'accent circonflere indique : a) la suppression d'une lettre avec allongement de la voyelle, comme dans apòtre (du lat. apostolus), ou sans allongement de la voyelle, comme dans hòpital (du lat. hospitale); b) l'allongement de la voyelle sans suppression de lettre, comme dans pôle. On doit remarquer: 1o que l'accent circonflexe se place sur toutes les voyelles simples, ainsi que sur les voyelles combinées ai, ou, oi et ui, tandis qu'on ne le trouve pas sur ei (excepté reître), eu (excepté jeûne) et au, ainsi que sur les diphtongues impropres, sauf oe; 2° que l'accent circonflexe ne se présente que devant les consonnes fortes t, p, c, ch, et les liquides l, n, m, et jamais devant une consonne redoublée; si on le trouve devant s dans châsse, c'est qu'il sert à distinguer ce mot de son homonyme chasse; quelques-uns écrivent de même les formes verbales je croîs, je crûs, de croître, pour les distinguer des formes correspondantes de croire, je crois, je crus. Voici les différents cas où l'accent circonflexe est employé en français: a) On le place sur les voyelles suivies autrefois d'un s étymologique qui ne commençait pas une nouvelle syllabe, comme dans nous chantâmes, qu'il finit, etc., qu'on écrivait chantasmes, finist, avec un s qui s'est prononcé jusqu'an XIIIe siècle. Voici les mots les plus usités dans lesquels l'accent circonflexe remplace un s étymologique, latin ou germanique : albâtre et tous les mots formés par le suffixe atre (du lat. aster), âne, appåt, apre, bât, bâtard, bâtir, baton, biamer, châtaigne, château, chatier, chatrer, dégât, fûcher, gâcher, gâteau, hate, hatier, have (anglo-saxon hasra), lâche, lâcher, mâcher, mâle, mât, mâtin, pâle, pâmer, pâque, pât, pâte, pútis, pâture, plâtre, râcler, râper, râteau, renâcler, tâche, later: acquet, ancêtre, arrêt, arête, baptême, béte, carême, chumpêtre, chêne, crêpe, crête, drêche, dépêcher, empêcher, endêver, être, évêque, fêler, fenêtre, fête, forêt, fréne, genêt, grêle (subs.), guêpr, guétre, hêtre, honnête, intérêt, mêler, même, pêche (fruit), pêcher (v.); pêne, prêt, prêter, prêtre, protêt, quête, rêche, revêche, rève, tempête, tét, tête, répre, vêtir; abîme, diner, épître, ci-git, gîte, ile; · apótre, aumône, il clôt, clôture, côte, dépôt, entrepôt, fantôme, hôte, hôtel, hôpital, impôt, nôtre, ôtage, ôter, prévôt, rôtir, suppôt, fût, vôtre; brûler, bûche:-aîné (ains-né, né avant), connaître, faîte, fraîche, Laiche, maître, maraîcher, naître, paître, paraître: boîte, cloître. croître:- août, coûter, croûte. goût, goûter, moul; neau); huitre, puîné (puis né). --- poêle (four Le cas le plus général dans les mots cités est que l'accent circonflexe indique l'allongement de la voyelle par suite de la suppression du s étymologique, comme dans âne, bête, gîte, côte, flûte, cloître, huitre mais, comme la voyelle accentuée seule peut être longue (§ 19), il arrive assez souvent que l'accent circonflexe est place sur une breve, par exemple dans râteau, entêté, dîner hôpital, brüler, cloîtrer, puiné. Dans les dérives de formation moderne, le s étymologique eparait, comine c'est le cas pour les mots suivants; ane (du lat. asinus, as'nus), asine; apre, aspérité; arrêt, arrestation; bêle, bestial; évêque, épiseopal; fenêtre, défénestration; fête, festin, forêt, forestier; intérêt, intéresser; prêtre, presbytère; rétir, investir, travestir; île, insulaire; épitre, épistolaire; apôtre, apostolique; côte, accoster; goût, déguster. Mais dans tous les mots de formation organique, le s ne reparaît pas et l'accent circontlexe persiste apre, apreté; fâcher, fâcheux; bete, bêtise, abêtir, embêter; grêle, grêlon; prêtre, prêtresse, prêtrise; tête, têtu, entêté; vêtir, vêture, dévêtir, revêtir; île, ilot; côté, côté, côtoyer: bûche, bûcher, bûcheron; mare, maîtresse, maîtriser; yout, gouter, dégoûter; coteau et crépu ont perdu l'accent circonfiexe. Quelquefois les étymologique a été remplacé par l'accent aigu ou grave, comme dans bétail (bestiale), détruire (destruere), fëtu (festucus), métier (ministerium), nèfle (mespilum), etc.; ou a disparu sans laisser de trace, comme dans chacun (quisque unus), touche (luscus), je naquis (vieux français nasquis), notre (noster), votre (voster), pacage (paséage), plutôt (pins tôi), soupirer (suspirare). b) L'accent circonflexe indique la contraction de deux voyelles dans les mots suivants; âge (aage), bûiller (baailler), câble (caable et chaable), soûl (saoul), vêler (veeler), piqûre (piquure), múr (meur), sûr (seur), crû (creu), dû (deu); ou la suppression de e muet après la voyelle u dans les mots: assidûment, continûntent, congriment, dénûment, nûment, résolûment. c). L'accent circonflexe s'emploie encore dans les mots suivants : âere, bâche, bâcler, bafre, bâillon, cálin, châle, châlit, châsse, crine, fâme, grâce, hábler, hôle, mâche, mâchefer, mâchicoulis, pale, pâtir, rabâcher, råble, théâtre; - barême, blême, chrême, extrême, suprême, bêche, pimbêche, bêler, benêt, grêle (adj.), pêle-mêle (meler avec une pelle), prêcher, rêne, trêve; -belitre; - drôle, geole, môle, pôle, rôle, tôle (v. f. taule), dôme, symptôme, cône, prône, trône, alcove, maltôte (bas lat. mala tolta), côcher, chômer, côlon, frôler, rôder, trôler ; — flûte; flute; traîner, traître; rettre; -benott; jeûne; vorite; poêle (ustensile de cuisine), poêle (drap mortuaire). Les dérivés conservent l'accent circonflexe: disgrace, infame, pålir, lêcher, Uêmir, enjôler, contrôle, proner, traí tresse, voûter; mais on peut citer les exceptions suivantes: acri monie, gracier, gracieux, infamie, diffamer, baptiser, extrémité suprématie, conique, polaire, déjeuner. L'accent circonflexe ne représente pas ici un s etymologiqne, mais quelquefois il remplace un 8 qui, au moyen àge ou à la Renaissance, a été intercale devant une consonne comme signed allongenicnt de la voyelle, c'est le cas pour les mots suivants : håle, pále, prêcher, réne, blusphême, blême, rôle, trône flúte traître, trainer, poêle, qu'on écrivait autretois avec un s paragogique : hasle (du flamand hael), pasle (du lat. pallidus), prescher (prædicare), resne (retina subst. de retinere, it. redina), blasphesme (blasphemare), blesme (scand blåmi), rosle (rotulus), trosne (thronus), fluste (formé du lat. flatuere), traistre traditor), traisner (de train), paesle (patella). Dans les autres mots, l'accent circonflexe n'indique que l'allongement de la voyelle si toutefois cetle voyelle est tonique, car, si elle ne l'est pas, elle reste breve, malgré l'accent circonflexe, par ex. câtin, béler, fróler etc. IV. L'HIATUS. 1. On appelle hiatus la rencontre de deux sons-voyelles dans deux syllabes consécutives, soit dans le même mot, par ex. ua, soit dans deux mots qui sé suivent immédiatement, par ex. tu as. Il n'y a pas d'hiatus lorsque les voyelles qui se suivent appartiennent à une seule syllabe et n'expriment qu'un son simple, comme ai dans aide, ou deux sons distincts, mais prononcés en une seule émission de voix (diphtongues), comme io dans fiole (§ 46). 2. Dans l'intérieur des mots, l'hiatus n'est toléré que lorsque la première voyelle, qui n'a jamais l'accent tonique, est l'une des voix constantes 1, u, ou, ce qui se présente surtout dans la liaison des flexions ou des suffixes au radical, par ex. ni-er, sci-ure, tu-a, ru-elle, eblon-, escou-ade. L'hiatus est encore toleré avec le e atone, comme dans cré-er, pé-age, gé-ant, né-ant, sé-ant, cé-ans, obéir, etc.; mais dans la combinaison de voyelles e-au, le e ne se prononçant plus, l'hiatus est détruit, par ex. heaume, épeautre, peau, chapeau, etc., excepté dans flé-au, pré-au, où le e est devenu sonore par le changement en é. Pour éviter l'hiatus, la langue française a employé différents moyens que nous avons étudiés (§ 28). Parmi ces moyens, il en est un dont la langue moderne fait un usage continuel, c'est l'intercalation de y, qui a lieu à chaque instant et presque involontairement; c'est ainsi que, dans pli-er, ni-er, l'hiatus est détruit par l'intercalation d'un y qui n'est point dans l'écriture mais qui se fait entendre dans la prononciation: pli-yer. ni-yer 3. Dans la dérivation, si un mot primitif est terminé par une voyelle ét que le suffixe commence également par une voyelle, il en résulte un hiatus que l'on évite le plus souvent en intercalant l'une des consonnes t, s, 1, v : bijoutier, oison, arbrisseau, fourmilière, enjoliver. Après un e muet, on intercale aussi r moucheron; mais le plus souvent on supprime le e: poule, poul-et; toutefois, après g, e subsiste comme lettre servile: orgeat de orge; après c, on le remplace par la cédille : façade de face. La finale eau des substantifs et de quelques adjectifs retourne à la forme primitive el ou il, par ex. martelet de marteau (autrefois martel), batelier de bateau (batel), oisillon de oiseau. De même le u de fou, mou, retourne au 1 étymologique : folle, folie; molle, mollesse. La voyelle i devient y consonne devant une voyelle sonore : roie, voyage; balai, balayer. Réciproquement, y se change en i quand il n'est pas suivi d'une voyelle sonore essayer, j'essaie, l'essai. 4. Si un mot terminé par une voyelle est suivi d'un autre mot commençant également par une voyelle, il se produit un hiatus que la langue traite différemment, selon que le premier son est un e muet ou une voyelle sonore. a) Dans le premier cas, c'est-à-dire lorsque le premier mot est terminé par un e muet, cette voyelle s'élide, et la consonne qui précède se lie à la voyelle initiale du mot suivant ; mais la voyelle élidée dans la prononciation ne l'est pas dans l'écriture, sauf dans quelques monosyllabes où le e est remplacé par un signe particulier appelé apostrophe: l'ami le ami, j'aime je aime; ailleurs, l'élision existe sans qu'elle soit marquée dans l'écriture: quelque autre, entre eux (= quelqu'autre, entr'eux). b) Quand la voyelle finale du premier mot n'est pas une muet. l'hiatus est toléré, du moins en prose: vrai ami; mais on l'évite dans certains mots de diverses manières : l'âme pour la âme, son âme pour sa âme, a-t-il, ras-y, nouvel ami. 5. Le e muet est remplacé par une apostrophe : (a) Dans les monosyllabes le, je, me, te, se, ce, que, ne, de: l'ami, j'honore, il m'aime, je t'avertis, il s'amuse, c'est juste, qu'il parte, il n'écrit pas, il est saisi d'effroi. b) Dans quelques polysyllabes composés de que, savoir: jusque, devant toute voyelle: jusqu'en Suisse; — quoique, lorsque, puisque, parce que, tandis que, quand ils sont suivis d'un des mots il, elle, on, un: quoiqu'il, lorsqu'on, puisqu'il, parce qu'unc faute; -quelque, presque, ainsi que entre, dans les mots compo sés :quelqu'un, presqu'île, entr'acte. Hors ces cas, le e des mots quoique, lorsque, etc., ne s'élide pas : quoique étranger, lorsque André, quelque autre, un habit presque usé, entre eux, entre autres, etc. La voyelle finale des monosyllabes la et si s'élide comme le e muet, mais le i de si ne s'élide que devant il: l'àme, je l'ai vue, s'il pleut. Il n'y a elision ni dans la prononciation ni dans l'écriture: 1° Devant les mots onze, onzième, ouate, oui: le onze, le onzième du mois, au onzième siècle, les élèves de onze à douze ans, il n'en faut que onze, acheter de la ouate, le oui et le non; on dira de même dans sa (et non pas son) onzième année, il a dit ce (et non pas cet) oui à regret. : 2o Devant un, lorsqu'il s'agit du chiffre : le un et le deux, le un est efface; de même : ce un est mal fait. 3o Devant les noms des voyelles : le a, le ou. 4o Devant les mots étrangers: yacht, yatagan, yole, yucca dans lesquels y est une véritable consonne; un coup də yatagan, lə yucca est une plante exotique; de même: sa yole fut submergée; mais dans yeux, le y, quoiqu'il soit consonne, n'empêche pas l'élision: un mal d'yeux. 1. Les liquides R, L, N, M, quand elles se prononcent, ont toujours le même son. R vient du latín r : sœur de soror, quelquefois de l ou de n: litre de titulus. diacre de diaconus. L provient de l latin : lettre de littera, et quelquefois d'un r ou d'un n: autel de altare, licorne de unicornis. — N vient de n latin; ruine de ruina, et quelquefois d'un m ou d'un : singe de simius, niveau de libella. M provient de m latin: mer de mare, ou den: charme de carpinus. (8 23). 2. Les deux liquides I et n peuvent se mouiller, c'est-à-dire être suivies immédiatement du son y. Lel ou n mouillé ne peut être que médial ou final. a) L mouillé se rend à la médiale par ill: ja-ill-ir, ou 17 après i pi-ll-er, papi-ll-e, cui-11-er, basti-11-e, et à la finale par il ba-il, conse-il, et simplement après i : acri-1, babi-1, ci-1, feni-1, grési-1, mi-1 (plante), péri-1, qui sont les seuls mots où / soit mouillé dans cette position: encore quelques-uns pro |