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D'autres cousonnes, 1, c, p, b, d et x, peuvent se trouver dans je même cas; mais cela n'a lieu que dans les mots de formation moderne et seulement devant certaines consonnes: culture, lecteur, captif, objet, adverbe, extrême.

Au milieu des mots, lorsque l'une des deux consonnes consécutives est nulle, c'est toujours la première; sont exceptes les mots asthme et isthme, où th ne sonne pas. Au XVIe siècle, on conservait ces lettres muettes dans l'écriture, mais seulement quand elles terminaient la syllabe: subjet, estable, poulmon, etc. Dans le français moderne, on a suivi en général le principe d'omettre dans le corps des mots toutes les lettres nulles: sujet, étable, poumon; il n'y a d'exceptions que pour le p dans: cheptel, baptiser, baptême, compter, dompter, exempter (dans exemption, le p se fait entendre), prompte, septième, sculpter, et pour le s dans les noms propres : Aisne, Beslay, Duguesclin, Duchesne, Duquesne, L'Hospital, de Maistre, le Nostre, Nismes, Pasquier, Rosny, Vosges, excepté Montesquieu. La consonne s est encore nulle dans: mesdames, lesquels, desquels, Descartes, Despréaux, Destouches, etc., parce qu'elle appartient aux mots mes, les, des, où elle ne se prononce pas.

4. Dans les consonnes doubles, il n'y a que la seconde qui se fasse entendre, la première est nulle; ainsi affaire se prononce comme à faire. Il faut excepter les muettes e et g devant e, i: accès, suggérer, parce qu'alors le premier c ou g conserve le son guttural qui lui est propre, tandis que le second e prend le son de s et le second g le son de j (').

Les consonnes doubles se présentent soit au commencement soit au milieu des mots.

a) An commencement des mots, la consonne double est une consonne forte qui provient toujours de la consonne finale d'un préfixe qui s'est assimilée à la consonne initiale du mot simple, par exemple appauvrir, de ad et paurre.

b) Les consonnes qui se doublent à la médiale sont les liquides 1, n, m, et les linguales s, t. Dans la règle, le doublement des consonnes ne devrait avoir lieu que dans l'avant-dernière syllabe accentuée, c'est-à-dire, suivie d'une syllabe muette; Landis que toutes les syllabes atones sont brèves, la pénultième tonique est le plus souvent longue quand elle est suivie d'une consonne simple, comme dans frêle, idiome, zone, rose, date, et elle devient brève quand elle est suivie d'une consonue redoublée, comme dans dette, pomme, couronne, rosse, datte

1) On a vu plus haut (§ 43) ce qu'il faut penser des autres exceptions à cette règle generale posee par l'Academie: « Quand une consonne est redoublée au milieu d'un mot, on n'en prononce ordinairement qu'une seule. » 1.'Académie dit doubler ou redoubier la consonne, mais le doublement et non le redoublement des consonnes.

(§ 19). Mais les exceptions à cette règle abondent, et la pénultième accentuée peut être brève quoique suivie d'une consonne simple, par ex. parole, et d'autre part le doublement de la consonne a souvent lieu sans nécessité après une voyelle atone, puisque cette voyelle est toujours brève, de telle sorte que la consonne qui suit ne sert à rien et est une lettre complètement parasite, par ex. honneur, rayonner, baronnie, cantonnier, monnaie, tonner, sommet, etc. En revanche, après un e muet qui doit recevoir l'accent tonique, le doublement de la consonne est nécessaire et produit le même effet qu'un accent grave sur le e, comme dans qu'il vienne, il jette, il appelle, c'est-à-dire viene, jète, appèle (§ 45).

Lorsqu'une consonne finale qui se prononce est suivie d'un mot qui commence par la même lettre, la prononciation des deux consonnes est toujours de rigueur; et l'inobservation de cette règle pourrait donner lieu à des équivoques. Ainsi on ne prononce pas: il le dit comme il dit.

5. Si deux consonnes qui se suivent dans le corps d'un mot sont d'intensité différente, c'est-à-dire, l'une faible et l'autre forte, il y a assimilation incomplète et la faible s'accommode à la forte (§ 21): obtenir (prononcez optenir), abstenir (apstenir), observer (opserver), presbytère (prezbytère); quelquefois c'est la première qui s'assimile la seconde anecdote (anectote).

Après les liquides n et 7, la sifflante s a le son faible dans : Alsace, balsamine et dans la syllabe trans suivie d'une voyelle : transaction, transit, etc.

6. A la fin des mots, les consonnes consécutives se traitent d'une manière particulière soit pour l'orthographe, soit pour la prononciation (v. § 56).

III. CONSONNES FINALES
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1. Quand le mot est terminé par une seule consonne, cette consonne ne peut être qu'une liquide: mer, sel, bâton, faim, ou une muette ou spirante forte, savoir: c, t, p, f, s, qui se prononcent ou ne se prononcent pas, selon les cas: sac, habit, cep, veuf, avis.

En principe, le mot ne peut finir par une douce; c'est pourquoi lev latin final devient f: bov-em bœuf, et le i consonne i voyelle: maj-us mai. Dans pied, joug, le d et le y devraient être remplacés par i et c; il n'y a d'ailleurs que fort peu de mots terminés par g, il n'y en a point par b et un petit nombre par d: chaud, nœud, etc.

Le français moderne ne laisse en général subsister la consoune finale muette que quand elle reparaîl dans un dérivé. C'est d'après cette règle que l'on écrit

salut, lait, à cause des dérivés salutaire, laitière, tandis que l'on écrit, sans t, vertu et tous les mots terminés phonétiquement par é = at latin, comme bonté de bonitatem, parce que le t latin ne se trouve point dans les dérivés; dans les adjectifs et participes passés, la finale est supprimée si elle n'existe pas au féminin, encore qu'elle reparaisse dans les autres dérivés : nu, nue, malgré nudité

2. Si le mot est terminé par deux consonnes, la première doit être r, n ou m, et la seconde une muette forte ou s: port, sans; c'est la raison pour laquelle il ne peut pas y avoir de doubles lettres finales, ainsi ferrer et fer, elle et il, année et an (§ 38).

Le d et quelquefois le g et le b se présentent d'une maniere irrégulière dans un certain nombre de mots: rond, grand, plomb, bourg, étang. Les autres formes irrégulières sont surtout modernes, comme rapt, laps (v. no 5).

Un mot ne peut jamais finir par trois consonnes muettes : ainsi le ĉ a disparu dans tu mens, au lieu de tu ments, à cause de la terminaison s, qui ne pouvait étre supprimée; tu prends est irrégulier, il faudrait tu prens; dans temps, le p doit rester à cause de tempérer, temporiser, mais le s est de trop.

3. Le principe général de l'orthographe française, en ce qui concerne les consonnes finales, est le suivant:

Si un mot doit se terminer, pour l'oreille, par une consonne, on fait suivre cette consonne d'un e muet qui la rend sonore étuve ('). Cette règle s'applique à toutes les consonnes, excepté f, qui s'écrit presque toujours f, et r et 7, qui se rendent des deux manières. Le tableau suivant indique la manière ordinaire et normale d'écrire à la fin des mots le son des consonnes ou articulations de notre langue.

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(1) En pareil cas le e muet n'est pas etymologique, mais paragogique et n'a d'autre fonction que de faire entendre la consonne précédente qui, privée de ce e comme voyelle d'appui, serait complètement nulle dans la prononciation (§ 23).

Ce tableau donne lieu aux remarques suivantes :

a) Les consonnes joug, ch, vet gn ne se présentent jamais à la fin des mots sans un e muet. Almanach n'est pas une exception, puisque dans ce mot ch est nul.

b) Les consonnes finales b et g, p et c ne se trouvent que dans quelques mots et ne se prononcent pas en général, à l'exception du c, qui est le plus souvent sonore.

c) Les consonnes d, t et s (z, x) sont très fréquentes à la fin des mots où elles ne sonnent pas en général. Il en est de même du n final; quant au m, il est très rare (§ 49).

d) La consonne r, qui est la plus fréquente à la fin des mots, ne sonne pas dans les infinitifs en er et dans le suffixe ier, tandis que partout ailleurs elle se prononce. Le final est très fréquent, le f l'est moins, mais l'une et l'autre consonne se prononcent en général.

4. En ce qui concerne la prononciation actuelle des consonnes finales, il faut distinguer deux cas, selon que la finale est simple ou combinée.

A. Si le mot est terminé par une consonne, cette consonne ne peut être dans la règle qu'une liquide ou bien une spirante ou muette forte :

a) La liquide pure r ne se prononçait point dans le vieux français, pas plus que du temps de Racine, où l'on faisait rimer fier (adj.) avec foyer. L'usage actuel fait sonner le r final dans beaucoup de mots : pair, fer, hiver, vapeur, cuiller ou cuillère, or, pur; mais r est muet dans tous les polysyllabes terminés par le suffixe ier ou er : poirier, boucher, ou par la flexion verbale er: aimer.

b) La finale l, précédée de toute autre voyelle que i, est toujours sonore seul, vol, mortel, excepté dans les deux mots suivants, où elle ne se prononce pas soul et cul (dans recul la finale / est sonore). Précédée d'un i sonore, la finale l, qui n'est pas très fréquente, se prononce avec le son pur: fil, sauf dans quelques mots, comme babil, ou elle est mouillée (§ 52); elle n'est nulle que dans les mots : baril, chenil, coutil, fournil, fusil, gentil, s., gentil, adj., gril, nombril, outil, persil, sourcil. Précédee d'un i servile qui suit une voyelle sonore autre que i, la finale / se prononce avec et a le son mouille, comme dans travail.

c) Les finales n et m ne se pronoucent pas en général, mais ellés rendent nasale la voyelle qui précède (§ 49).

d) Les linguales tet s ou z (r), sont nulles en général: mât, pât, fait, fret, net, habit, prurit, mot, soit, but; hélas, bras, cyprès, devis.

jadis, os, sus, voix, roux, sauf dans dot, lis, pat, as, vis et tournecis. S final est nul dans les noms propres français: Chartres, Ducis, Genlis, Nantes, Paris, excepté Agnès, Arras. Le z final est nul dans riz, où il est étymologique (du latin oryza); dans tous les mots où il est mis à la place d'un s originaire apres e sonore : nez, rez; et dans les terminaisons verbales ez et iez: chantez, chantiez, ainsi que dans le mot assez, où z remplace ts (1). Z ou tz est aussi nul dans les noms propres : le Forez, de Retz.

e) La gutturale c, est ordinairement sonore : buc, frac, bec, pic, froc, bouc, duc, sauf dans: cotignac, estomac, tabac, arsenic (quelques-uns cependant font entendre le c), cric (machine), accroc, broc, croc, escroc.

f) La labiale p est rarement finale et toujours nulle: drap, cep, sirop, loup.

g) La labiale f est toujours sonore : bref, nef, if, vif, soif, tuf, sauf dans clef, qui s'écrit aussi clé. Le f a disparu des mots bailli, apprenti, qu'on écrivait autrefois avec un f final nul; baillif, apprentif.

Comme on l'a vu plus haut, le mot ne peut finir par une consonne douce; ainsi les consonnes y, v, g, b, ne sont jamais finales dans les mots populaires, sauf g dans joug, où il est muet; la linguale d fait exception et se présente à la place de la forte dans un assez grand nombre de mots où elle est toujours muette: nid, chaud, pied, plaid, sauf dans sud.

B. Si le mot est terminé par deux consonnes, la première ne peut être qu'une des liquides r, n, m, et la seconde une forte. Dans le vieux français, les deux consonnes étaient nulles, et l'on prononçait mort, vers, sans faire sonner r ni la consonne suivante (t, s). Aujourd'hui la prononciation se règle comme suit:

a) La première consonne est r, toujours sonore; la seconde peut être :

1° Une des linguales t et s, qui sont toujours nulles port, vers, cours; ours, mœurs; dans gars, volontiers, Angers, et quel ques autres noms propres, rest nul comme s. La faible d se présente aussi après r, mais ne se prononce pas: bord, sourd; cependant le d de nord se lie dans nord-est et nord-ouest.

2o La gutturale e, qui soune en général arc, parc, porcépic, turc; elle n'est nulle que dans mare (poids), pore, clerc,

(¿C'est pourquoi dans l'ancien francais on écrivait non paseniuns, pons, mais enfanz,

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