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2. Les adverbes de temps sont: a) quand, aujourd'hui, à présent, maintenant, actuellement, à cette heure; -- jadis, autrefois, naguère, l'autre jour, hier, avant-hier nouvellement, récemment, anciennement, dernièrement; - demain, apres-demain, tout à l'heure, dans peu, sous peu, sur-le-champ (à distinguer de sur le champ), à l'instant, d'abord, tôt, tantôt̃, bientôt, aussitôt, incontinent, tout de suite, prochainement : à l'avenir, auparavant ensuite, puis et depuis, alors, pour lors, dès lors, enfin, déjà, soudain, subitement, tout à coup, tard, de bonne heure; b) longtemps, toujours, continuellement, incessamment, encore, désormais, dorénavant, jamais; rarement, parfois, quelquefois, ordinairement, d'ordinaire, à l'ordinaire, communément, fréquemment, souvent, de nouveau, derechef, journellement, annuellement, etc.

C. Manière.

§ 248

1. Les adverbes de manière expriment:

a) La qualité de l'action ou la manière proprement dite: Il écrit bien. La jeune fille parle modestement. Cette fleur sent bon.

b) L'ordre et le rang: Il faut premièrement songer à fuire son devoir. Ils sont partis ensemble.

c) La quantité ou l'intensité de l'action: L'été a été fort ser. La rose est très belle. La terre est plus grande que la lune: Que vous êtes naïf! Parlez tout bas. L'enfant parle beaucoup; il réfléchit peu.

2. Ces adverbes sont:

a) Adverbes de manière: comment, si, ainsi, de même, tout de même, bien, mai, de force, plutôt, surtout, à peine, à contre-coeur, à tort, à reculons, à l'aventure. tout d'un coup, etc.; de plus la plupart des adverbes en ment, comme tellement, pareillement, poliment, heureusement, et les adjectifs qui s'emploient adverbialement sans changer de forme, sentir bon, etc.

b) Adverbes d'ordre: ensemble, de suite, alternativement, tour à tour, à la ronde, de front, confusément, pêle-mêle, etc., et les adverbes d'ordre formés des noms de nombre ordinaux au moyen de ment: premièrement, secondement etc.

c) Adverbes d'intensité: combien, que, comme, si, aussi, tant, autant, plus, davantage, moins, très, presque, à peu près, environ, à demi, tout, quelque, tout a fait, entièrement, etc., et les noms de nombre indéfinis beaucoup, peu, trop, assez, guère, ainsi que l'adjectif fort, employes comme adverbes (§ 135).

Les adverbes d'intensité s'appellent aussi adverbes de quantité; mais la quantité, comme le nombre, s'applique aux substantifs, et l'intensité aux verbes et aux adjectifs: l'intensité est le degré de force de l'action ou de la qualité : Il m'a fort diverti. La rose est très belle. La terre est plus grande que la lune. La manière et l'intensité diffèrent entre elles comme la qualité et la quantité; aussi les deux rapports ne s'expriment-ils pas de la mème façon, et la proposition simple les distingue en général par des adverbes différents: Il travaille bien. Il travaille beaucoup. Cependant la langue confond quelquefois les deux rapports; ainsi bien, qui marque en général la manière, peut aussi exprimer l'intensité dans le sens de beaucoup: Il a bien pleuré.

3. Plus, davantage. Davantage a le sens de plus; mais, dans l'usage actuel, il s'emploie toujours absolument, il ne se construit pas avec l'adjectif et ne remplace jamais le superlatif le plus; on ne peut donc pas dire: J'en ai davantage que lui, il est davantage habile, cette distinction est celle qui le flatte davantage, il faut dire : J'en ai plus que lui. Il est plus habile. Cette distinction est celle qui le futte le plus.

4. Au moins, du moins; au reste, du reste. Ces locutions adverbiales, entre lesquelles l'Académie n'établit aucune différence, servent à revenir à une assertion, à un fait, au reste et du reste pour y ajouter quelque chose, au moins et du moins afin de modifier ou de corriger le jugement énoncé. Au reste je vous dirai que... Il est capricieur, du reste il est honnéte homme. Si vous ne voulez pas être pour lui, au moins ne soyez pas contre. S'il n'est pas fort riche, du moins il a de quoi vivre (Ac.).

5. Alentour, autour. Alentour étant un adverbe s'emploie sans régime, tandis que autour, préposition, demande toujours un complément: Il se promenoit dans le bocage, et les oiseaur voltigeaient alentour. Les oiseaux voltigeaient autour de lui. On ne dirait plus aujourd'hui avec La Fontaine : Il tourne alentour du troupeau, mais autour du troupeau.

6. Aussi, non plus. Ces deux adverbes sont synonymes dans le sens de pareillement, de même; mais aussi s'emploie dans le sens positif, et non plus dans le sens négatif. C'est pour cette raison qu'on dit, et moi aussi, ni moi non plus.

D. Mode.

§ 249

Des adverbes de manière il faut distinguer les adverbes de mode, qui ont pour fonction de déterminer d'une manière précise, non pas, comme les autres adverbes, le prédicat, c'est-à-dire l'action énoncée, mais le mode de l'énonciation, c'est-à-dire le rapport du prédicat au sujet : Je le verrai certainement. Une hirondelle ne fait pas le printemps (§ 135).

Ces adverbes sont: oui, certes, certainement, vraiment, sûrement, assurément, réellement, etc.; -non (ne avec pas ou point), nullement, aucunement; peut-être, vraisemblablement, probablement, etc.; absolument, forcément, etc.

Chapitre XXIII.

LES FORMES DE LA PROPOSITION SIMPLE

Article I.Affirmation et négation.

§ 250

1. Toute proposition est positive ou négative, selon la nature de l'affirmation:

a) L'affirmation est positive, lorsqu'elle exprime une réalité vraie ou supposée. C'est l'affirmation proprement dite, qui s'exprime par la forme ordinaire du verbe, que l'on appelle, pour cette raison, forme affirmative. Dans la réponse, on peut affirmer par un seul mot. l'adverbe oui, mais le plus souvent on répète la proposition en lui donnant la forme affirmative: Astu faim? Oui, j'ai faim.

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Outre oui, nous avons un second mot affirmatif, qui est si, du latin sic (pour ita). Mais ce mot, qui est l'affirmation propre dans les autres langues romanes, ne s'emploie plus en français que dans certaines locutions, comme: Si fait. Je dis que si.

¿) L'affirmation est négative quand elle nie la réalité d'une action. On l'appelle, d'un seul mot, la négation. La négation se marque par un adverbe particulier, l'adverbe non. Ce mot s'emploie seul et d'une manière absolue dans la réponse: Pars-tu demain? Non. Now en s'adoncissant a donné la forme conjointe ne ou n' devant une voyelle (v. fr. nen), qui ne se présente qu'unie au verbe: Je ne bougerai d'ici. Je n'ose partir. Dans le principe, ne suffisait pour exprimer la négation complète; mais aujourd'hui, sauf dans quelques cas déterminés, cette particule doit être renforcée par certains mots qui forment avec ne ce qu'on appelle la négation pleine. Le sens négatif appartient seulement à ne, qui se place toujours avant le verbe ou le pronom conjoint qui précède le verbe, tandis que les compléments de la négation prennent, après le verbe, la place de l'accusatif ou complément direct.

La négation a donc deux formes, l'une absolue non, et l'autre conjointe ne.

Il y a en outre la conjonction négative ni (du latin nec) dont l'emploi appartient à la proposition composée.

2. La négation peut porter sur la proposition entière : Je ne le verrai pas, ou seulement sur l'un de ses membres: Je ne le verrai pas avec plaisir. Il ne boit pas de vin entre ses repas. Je n'aime pas les écoliers paresseux.

3. Oui et non s'emploient en dehors de l'interrogation pour mieux marquer l'affirmation ou la négation: Oui, oui, je le ferai. Non, je n'en ferai rien (Ac.). Oui, je la défendrai contre toute l'armée (Rac.). Non, je ne reçois point vos funestes adieux (Id.). On les renforce quelquefois au moyen d'autres adverbes; oui certes, oui vraiment, oui certainement; non certes, non vraiment, certainement non, etc.

Qui, si et non peuvent remplacer une proposition entière et se construisent alors avec la conjonction que comme la proposition substantive: Je crois que oui. Vous me dites que non, et je dis que si. Je gage que non. Vous ne ferez donc pas cela? Oh! que si (Ac.). Les uns disent que oui, les autres disent que non (Mol.).

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La négation absolue non subsiste eu français, mais elle a perdu la faculté de servir de négation au verbe et elle ne s'emploie plus aujourd'hui que dans les cas suivants :

a Comme négation d'un adjectif qui équivaut dans ce cas à une proposition adjective négative: Les hauts faits qu'on ignore sont bien peu différents des faits non avenus (J.-J. R.). Non s emploie de cette manière comme préfixe pour former des substantifs et des adjectifs composés (§ 154).

b) Comme négation d'un verbe ellipsé, et dans ce cas non est quelquefois suivi de pas (mais non de point) ou plus, jamais. C'est ce qui a lieu.

1o Quand non sert de réponse négative à une question : Le voulez-vous? Non. Prendrai-je cela? Non pas, s'il vous plaît (Ac.).

2o Quand non se trouve dans une proposition elliptique qui est jointe immédiatement à une autre proposition coordonnée : Les envieux mourront, mais non jamais l'envie (Mol.). Et que m'importe à moi que Rome souffre ou non ? (Corn.). Enfin les uns sont contents, les autres non, c'est le monde (Sév.). Mais Rome veut un maître et non une maîtresse (Rac.). On peut être plus fin qu'un autre, mais non pas plus fin que tous les autres (La Roch.).

Je crains votre silence et non pas vos injures (Rac.) Vous ne le voulez pas, ni mor non plus.

Non s'emploie devant sans. loin, pour en changer le sens restrictif. Il vécut non sáns gloire et meurt en homme libre (Saurin).

Non se met en tête de la phrase pour renforcer la négation, et alors il peut se redoubler ou se joindre aux adverbes certes, certainement, vraiment : Non, je n'en sais rien. Non certes, non vraiment, je ne le ferai pas.

Non peut être suivi. de que et signifie alors ce n'est pas que: Non que je veuille à Rome empêcher quelque crime (Corn.).

Dans l'ancienne langue non se joignait au verbe; le plus souvent il se construisait avec faire remplaçant un verbe précédent; cette construction se rencontre encore dans la langue moderne: Non ferai (Mol.). Non ferai-je (Regnard). A non fait s opposait si fait, qui est encore en usage. Joint plus, non peat encore accompagner le verbe: П ne dort non plus que son père (Rac.}.

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1. Les mots qui complètent la negation ne sont de deux espèces: les uns, comme pas et point, ont perdu leur valeur origi nelle et sont devenus de simples explétifs, tandis que les autres, tels que personne, rien, guère, jamais, sont restés significatifs et expriment une idée générale et indéterminée de personne, de chose, de quantité ou de temps, qui sert en même temps, comme pas ou point, à renforcer la négation.

2. Les compléments ordinaires de la négation sont les substantifs pas et point employés sans article. Dans l'origine ces mots étaient significatifs et désignaient la plus petite partie d'un tout: Je ne marche pas (= je ne marche un pas). Je ne vois point (= je ne vois un point). Mais pas et point sont aujourd'hui des mots complètement explétifs, parce qu'ils ont perdu leur signification originelle et qu'ils n ajoutent rien à la négation: Je n'écris pas. Elle ne dort point.

La différence qu'il y a entre pas et point par rapport à l'espace n'est pas moins sensible dans la force négative de ces deux explétifs.

a) Dans la proposition expositive, point nie plus fortement que pas. On dira également: Il n'a pas d'esprit il n'a point d'esprit; et on pourra dire: Il n'a pas d'esprit ce qu'il en faudrait pour sortir d'un tel embarras : mais quand on dit: Il n'a point d'esprit, on ne peut rien ajouter. Ainsi ne...point forme une

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