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ou l'adjectif sert à nommer les qualités mêmes des ètres, comme sage dans: Cet enfant est sage, un enfant sage. La grammaire moderne a fait de l'adjectif une partie distincte du discours, et a donné au mot nom le sens de l'expression ancienne nom substantif.

L'adjectif participe non seulement de la nature du nom, mais encore de eelle du verbe, puisqu'il exprime aussi l'idée d'une actwité, c'est-à-dire d'une qualité qu'on attribue à une personne ou à une chose; inais il s'en distingue essentiellement en 'ce qu'il ne marque point, comme le verbe, l'affirmation ou énonciation (§ 1).

b) L'article est un mot qui marque que le substantif qu'il précède désigne un individu déterminé (article défini le) ou indéterminé (article indéfini un) de l'espèce entière: Le chien de ton frère est intelligent. Un chien m'a mordu.

c) Le nom de nombre exprime soit le nombre, soit la quantité des personnes et des choses d'une manière déterminée (nom de nombre défini) ou indéterminée (nom de nombre indéfini): trois arbres; quelques arbres, beaucoup de vin.

d) Le pronom est un mot qui désigne les étres, non par leur nature, mais par le rôle qu'ils jouent dans le discours.

Le pronom est mis pour le nom ou, du moins, il en remplit la fonction, soit comme substantif, soit comme adjectif; il y a ainsi des pronoms substantifs, comme je, moi, qui, etc., et des pronoms adjectifs, comme mon, cet, quel, etc.

Le pronom, soit substantif, soit adjectif, est absolu ou conjoint, selon qu'il s'emploie seul ou qu'il est joint á un verbe ou à un substantif; ainsi dans : Je pense à toi, je et toi sont des pronoms substantifs, le premier conjoint et le second absolu; de même daus: mon livre et le tien, mon et tien sont des pronoms adjectifs, l'un conjoint et l'autre absolu.

e) Le verbe est le mot par excellence; car il exprime l'idér d'une action et en même temps l'énonciation au moyen de laquelle cette action est attribuée à un sujet (§1): Le lieure.

court.

Le verbe se rapporte toujours à un sujet; mais il peut encore avoir sous sa dépendance un substantif ou un mot de nature substantive, qui est l'objet de l'action: Le soleil éclaire la terre.

L'infinitif et le participe sont des mots dérivés du verbe, mais qui s'en distinguent en ce qu'ils ne marquent plus l'affirmation. L'infinitif est la forme substantive ou le nom du verbe courir. Le participe est la forme adjective ou l'adjectif du verbe courant.

Du verbe on va au substantif par l'infinitif, et à l'adjectif par le participe. Ce sont là des formes intermédiaires qui ont encore conservé quelque chose de

la mobilité du verbe, mais qui remplissent dans la proposition les mêmes fonetions que le substantif et l'adjectif.

f) L'adverbe est un mot invariable qui détermine la signification d'un verbe, d'un adjectif ou même d'un autre adverbe, en y ajoutant une idée de lieu, de temps, de manière, etc.: Dieu est présent partout. Mon frère est parti hier. Il est très bon. Elle parle trop vite.

g) La préposition est un mot invariable qui sert à unir deux mots et à en marquer le rapport: Je viens de Londres. C'est un homme d'esprit.

h) La conjonction est un mot invariable qui sert à lier deux propositions et à en marquer le rapport: Il a des yeux, mais il ne voit pas. Je désire qu'il parte,

Ontre ces huit espèces de mots, il y a encore dans le langage des mots particuliers appelés interjections, par ex. : ah, eh, oh, ho, etc., qui servent à exprimer une émotion subite de l'ame, comme la joie, la douleur. l'étonnement, etc..

2. Le verbe, le substantif et l'adjectif sont les parties essentielles du discours; ce sont des mots d'idée, qui sont significatifs par eux-mêmes, en ce qu'ils donnent la notion ou l'idée, c'est-à-dire l'image réfléchie des êtres et de leur activité. De même que les idees sont la matière ou l'étoffe dont se composent nos pensées, de même les mots d'idée sont la matière dont se forme le discours.

3. Les idées se lient les unes aux autres; ces relations ou rapports constituent la forme de nos pensées et s'expriment dans la proposition:

a) Par la flexion, ou changement dans la terminaison des mots d'idée;

b) Par des mots particuliers que l'on peut appeler mots de rapport (mots grammaticaux) et qui remplissent dans le discours les mêmes fonctions que les flexions.

Ainsi, par exemple, dans cette phrase: Cet enfant chérit ses parents, il n'y a que trois idées, exprimées par les mots enfant, chérir et parent. Le mot chéri marque par sa flexion (t) la relation du prédicat au sujet et les rapports de temps et de mode de l'action; enfin les mots cet et ses déterminent ou individualisent les idées enfant, et parent par l'expression d'un rapport (démonstratif ou possessif) à la personne qui parle. De même dans Le lièvre est craintif, le mot est n'exprime pas une idée, mais un simple rapport, le rapport du prédicat an sujet (rapport prédicatif).

Certains rapports, pour l'expression desquels la langue fran

çaise n'a pas de formes de fiexion ou de mots particuliers, sont marqués par la construction, c'est-à-dire par l'arrangement des mots: César vainquit Pompée. Parlez-vous allemand? Les rapports ne seraient plus les mêmes, si l'on disait: Pompée vainquit César. Vous parlez allemand.

Cette distinction des mots d'idée et des mots de rapport n'est pas nouvelle. Eile répond à la distinction des mots pleins et des mots vides qui dominait l'ancienne grammaire. Ainsi Port-Royal distingue les mots qui signifient les objets des pensées (c'est-à-dire nos mots d'idée) et ceux qui marquent la forme et la manière de nos pensées (c'est-à-dire nos mots de rapport). Mais il range dans la première classe les noms, les articles, les pronoms, les participes, les prépositions et les adverbes, et dans la seconde classe les vérbes, les conjonctions et les interjections. Or, comme le faisait déjà remarquer, dans le dernier siecle, le grammairien Dumarsais, l'article et la préposition appartiennent à la seconde classe (Encyclopédie, vo Article). Les verbes sont tous des mots d'idée, sauf la copule être et les auxiliaires de temps ou de mode. - Les mots de rapport ont auɛsi été appelés mots grammaticaux (G. de Humboldt), mots formels (F. Becker), mots métaphysiques (E. Renan), etc.

4. La flexion s'opère en français au moyen de finales que l'on appelle terminaisons ou désinences.

Les désinences, dit Max Muller, ne sont ni des excroissances produites par une végétation intime du langage ni des signes de convention inventés pour modifier le sens des mots : la grammaire comparée démontre qu'elles ont été originairement des mots indépendants qui se sont altérés avec le temps et se sont agglutinés à la fin des mots auxquels ils étaient juxtaposés. Ainsi les ter minaisons verbales ont été primitivement des pronoms ajoutés à la fin du verbe (1). »

5. On appelle radical la partie du mot qui reste invariable et qui est modifiée par les terminaisons. Ainsi naiss est le radical de naiss-ons, naiss-ais, naiss-e, naiss-ant, etc.

Il faut distinguer le radical de la racine. On appelle de ce dernier nom tout ce qui, dans une langue ou famille de langues, ne peut se reduire à une forme plus simple ou plus primitive. On distingue deux espèces de racines : les racines verbales, attributives ou prédicatives et les racines pronominales on démonstratives. Les racines verbales sont celles qui marquent une action ou une manière d'être de la façon la plus indéterminée, c'est-à-dire en dehors de toute indication de temps, de licu, de personne ou de nombre. Les racines démonstratives sont celles qui indiquent simplement l'existence dans certaines limites plus ou moins définies de temps et d'espace. Dans les langues indo-européennes aucune racine attributive ne peut à elle seule former un mot. Il y a, par exemple, en latin la racine luc, briller. Pour avoir un substantif comme lumière, il fallait ajouter une racine pronominale qui déterminàt le sujet général auquel était attribuée la qualité marquée par la racine. Ainsi, par l'addition de l'élément pronominal s, nous avons le mot latin luc-s, lumière, littéralement brillant-la. Introduisons-y un pronom personnel, et nous avons le verbe luc-e-s, brillant-tu, tu brilles. Ajoutons d'autres dérivés pronominaux et nous obtenons les adjectifs lucidus, luculentus, lucerna, etc. (?). 6. On distingue deux sortes de flexion, savoir:

(1) V. au chapitre du verbe la formation du futur et du conditionnel. (2) Max Muller, Leçons sur la science du langage, 348.

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a) La flexion nominale, ou flexion des substantifs, des adjectifs et des pronoms. Elle marque le nombre, et, dans certains cas, le genre.

b) La flexion verbale, ou conjugaison. Cette flexion marque le mode et le temps du verbe, le nombre et la personne du sujet.

Beaucoup de langues, comme le latin ou l'allemand, expriment par les terminaisons des noms, appelées cas, les rapports qui sont marqués en français par les prépositions on par la place des mots. On appelle déclinaison. dans ces langues, l'ensemble de tous les cas, tant au singulier qu'au pluriel, dans l'ordre établi par l'usage.

Quoique notre langue n'ait pas, à proprement parler, de déclinaisons, du moins dans les substantifs, il peut être utile et quelquefois même nécessaire de se servir des noms des cas pour désigner en français certains rapports grammaticaux. Nous n'hésiterons donc pas à dire quelquefois le nominatif pour le sujet de la proposition, et l'accusatif pour l'objet qui est joint au verbe sans le secours d'une préposition, Nous emploierons encore bien plus souvent les dénominations de datif et de génitif pour distinguer les rapports marqués par les prépositions à et de.

7. Au point de vue de la flexion, on divise les mots en trois classes, savoir :

a) Le verbe, que l'on conjugue;

b) Le nom (substantif, adjectif, article, nom de nombre et pronom), que l'on décline;

c) Les particules ou mots invariables (adverbe, préposition et conjonction), qui n'ont pas de flexion.

Cette division des mots en trois grandes classes, qui remonte à une haute antiquité, a été adoptée par Port-Royal et exprimée de la manièré la plus precise: «Ces huit espèces de mots, dit-il, en parlant de celles que reconnaissaient les grammairiens grecs, peuvent être réduites à trois, le nom, le verbe et les particules indéclinables, car l'article et les pronoms sont des noms, aussi bien que les participes (1). »

8. Les langues possèdent d'autant plus de mots grammaticaux qu'elles sont moins riches, en flexions. Les mots qui, en français, servent à marquer les rapports de la proposition sont les suivants :

a) Les pronoms;

b) Les noms de nombre;

c) Certains verbes, comme le verbe être et les verbes dits auxiliaires;

d) Les adverbes qui ne sont pas formés d'adjectifs, les prépositions et les conjonctions.

L'article, qui manque à beaucoup de langues, est aussi un mot de rapport, mais qui ne remplace aucune flexion perdue. Les mots de rapport ont été formés de racines pronominales ou démons

(1) Nouvelle méthode pour étudier la langue grecque, liv. II, ch 1.

tratives ou bien, comme la préposition chez (du latin casa, maison), ils ont été originairement des mots d'idée.

9. Les formes et les mots grammaticaux constituent, ce qu'on pourrait appeler la trame du discours. L'étude de ces formes et de ces mots est proprement l'objet de la grammaire, tandis que la connaissance des mots d'idée des vocables est plutôt du ressort des dictionnaires et des autres recueils on traités lexicologiques.

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D'autre part, les formes et les mots grammaticaux n'existent dans chaque langue qu'en nombre restreint et limité; il n'en est pas de même des mots d'idée, qui sont le véritable magasin du langage, magasin qui peut sans cesse s'accroître, soit par voie de dérivation, au moyen de suffixes: la poire, le poir-ier, soit par voie de composition: affaiblir ad et faible, licou lie-cou, basse-cour, etc.

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Enfin les mots de rapport, comme les formes grammaticales, n'ont point de sens en dehors de la proposition, tandis que les mots d'idée sont significatifs par eux-mêmes. Si, par ex., on dit fleuve, ce mot éveille aussitôt dans notre esprit l'image d'une chose; le mot cet, au contraire, ne dit rien en dehors de la proposition, parce qu'il exprime un simple rapport et qu'un rapport suppose toujours deux termes.

b. La formation des mots.
§ 4

1. La formation des mots s'opère de deux manières, par la dérivation et par la composition.

2. Au point de vue de la dérivation, les mots se divisent en primitifs et dérivés.

Un mot dérivé est un mot formé d'un autre mot, appelé primitif, au moyen de certaines terminaisons qu'on nomme suffires; ainsi du verbe mentir est dérivé le substantif menteur, qui est formé par le suffixe eur et qui signifie celui qui a l'habitude de mentir.

On distingue deux sortes de dérivation, savoir:

a) La dérivation nominale, ou formation des substantifs et des adjectifs.

b) La dérivation verbale, ou formation des verbes.

Les substantifs et les adjectifs se forment de toute espèce de mots; les verbes se forment de substantifs et d'adjectifs, quelquefois de verbes.

Il faut bien distinguer les suffixes des terminaisons de flexion. Les suffixes modifient la signification même du mot primitif; ainsi l'idée d'aetion marquée

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