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oleum huile, ostium huis, ostrea huitre, augurium heur, armenius* (propr. fourrure d'Arménie, l'hermine ayant été importée d'Arménie à Rome) hermine, ebulum hieble, ululare huller hurler, upupa huppe, agoletta "(de agolum) houlette.

2o H médial se perd; les cas ou il se présente appartiennent à des mots savants, comme cohorte, véhicule, cohérence, où il ne sert qu'à disjoindre deux syllabes, de même que dans les mots envahir de invadere, trahir de tradere, dont le h n'est pas étymologique.

2. J en latin se prononçait comme j allemand dans Jahr et y français dans yeux. Dans les langues romanes, ce son, qui flotte entre la consonne et la voyelle, ne s'est maintenu que dans quelques mots, et en général il a pris une valeur nouvelle sans que la voyelle suivante ait exercé sur lui aucune influence : lej originaire s'est uni à d pour former dj ou dy, puis dy est devenu le dz palatal = it. gi, d'où par le rejet de l'élément dental, le ž chuintant fr.j: jurare dyurare diurare (it. giurare) zurare (fr. jurer).

= =

1o J initial des mots latins persiste, mais en prenant le sou chuintant dont nous venons de parler: jactare jeter, juculare jaillir, jejunare jeûner, jocus jeu, judicare juger. Dans jacere gésir, juniperus genièvre, junicem génisse, le j a été remplacé dans l'orthographe par g.

2o J médial entre une voyelle atone et une voyelle tonique ne se présente que dans majórem majeur, où il est devenu chiuntant, et dans jejúnus jeün* jeun, où il a été supprimé. Après une tonique et devant une atone, le j se résout en i: rája raie, trója truie; de même pour le j final dans május mai.

3. En italien et en portugais la sifflante S (ou ss) a souvent pris un son qui en est fort rapproché, celui de la chuintante forte (ch fr.), que les Italiens rendent par se devant i, e, et par sci devant a, o, u (scempio de simplus, scialiva de saliva), et les Portugais par x=ch (vexiga de resica), tandis qu'en espagnol ce son, qui s'écrit aussi r, s'aspire comme le j, à la façon du ch allemand (xabon de sapo). Rien de pareil en français, ou sreste toujours sifflante forte ou faible (1).

1° S initial persiste: senior, seigneur, mais s'écrit quelquefoise sicera cidre, sarcophagus cercueil.

2° S médial persiste également. Entre deux voyelles, il conserve parfois le son dur et s'écrit alors ss: vesica vessie; mais

(1) Un fait remarquable, c'est que le dialecte romand de la Gruyère ne connait point la siffiabte s telle qu'elle se prononce ordinairement; dans ce dialecte, les a toujours le son de la chuintante forte ou faible, et les mots son, peson (fr. son, poison), se prononcent chon, pujon

le plus souvent il prend le son faible ou doux qui se rend aussi en français par z: basiare baiser, et devant e final = ɑ latin : causa chose.

3° S final se conserve comme consonne muette ou devient z ou x muet: visus vis* (d'où vis-à-vis, visage, visière), casa chez, duos deux.

Z étant à l'origine un son composé de la dentale avec la sifflante, l'emploi de cette lettre se justifie après t dans ad-sat(i)s assez, et dans la terminaison verbale ez = atis, itis: amatis aimez.

4. Le son composé Z (ds avec s doux) est devenu en français un son simple et se prononce comme s doux; du reste on ne peut citer aucun mot populaire ou z latin se soit conservé, mais z a pris le son de la chuintante faible dans: zelosus jaloux, zizyphum jujube, zingiberi gingembre.

Comme signe orthographique, z s'emploie pour suppléer à s doux : douze, lézard, ou à s muet final: cher, assez, aimez.

5. Il y avait en latin dans la prononciation de F et de PH une nuance peu sensible, quoique réelle; cette différence phonétique a disparu tout à fait en roman, où le ph prend le son def. Le français a maintenu ph dans l'orthographe, sauf dans quelques mots, comme faisan pour phaisan de phasianus, etc.

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F ou PH se conserve presque toujours en français, qu'il soit initial: fabula fable; médial: graphium greffe; ou final: tophus tuf (c'est le seul). Il y a très peu d'exemples du changement de f initial en h, comme en espagnol hablar (d'où le fr. hâbler) de fabulari; on peut citer toutefois le mot hors, autre fois fors (1), de foras. La syncope de f est très rare: scrofella* (forme secondaire de scrofula) écrouelle.

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6. La labiale douce V persiste ou se dissout:

1° V initial persiste: vinum vin. Il se change rarement en f: vicem fois.

2o V médial subsiste généralement : levamen levain, novellus nouveau; mais la syncope de v, comme celle de b, est très fréquente avunculus oncle, caveola* geôle, pavonem paon, pavor paor* peur, pluvia pluie, vivanda* (pour vivenda, aliment, subsistance, ce qui est nécessaire à la vie) viande, autrefois toute espèce de nourriture, auj. chair. Le v médial subsiste toujours lorsque, placé après la tonique, il est suivi d'un e final produit par a latin ou remplaçant toute autre terminaison latine: nova neuve, expavidus épave, fluvius fleuve, etc.

(1) Cette ancienne forme fors: Tout est perdu, fors l'honneur (François [*), s'est conservée dans forcené, v. fr. forsené, propr. qui est hors de sens. Le v. fr. séné=sense V. Diez, Et. Wort., I, 578

3o V ne peut pas plus jouer le rôle de finale que son analoguej; le français le remplace partout par f: captivus chetif, navis nef, novus neuf; dans clavis clef (on écrit aussi clé), f est muet.

Un changement remarquable, c'est celui de v en g guttural, c'est-à-dire en un son qui appartient à un autre organe. Ce g est le plus souvent suivi d'un u muet: vadum gué, vagina gaîne, vastare guaster*gâter, vespa guêpe, veractum p. vervactum gueret (prov. garah), vipera guivre* givre (f.), vulpeculus (dim. de vulpes, renard) goupil*, d'où goupillon, à l'origine queue de renard.

Cette mutation de v en gou gu s'est faite par la confusion avec le w teutonique, qui, en passant dans les langues romanes, est généralement devenu gu par la prosthèse de g (ef. dj ou dy de j), corame dans: werra guerre, warda guarder* garder, wari guérir, wahtan guetter, weigar guère, wisa guise (1).

3. Muettes ou explosives.
§ 35

1. C latin persiste en français sous trois formes sous la forme primitive de c devant o, u, sous celle de devant a, sous celle de devant e, i.

a) Devant o, u, c demeure guttural, mais en prenant souvent le son de la faible g. Il en est de même quand c est final ou qu'il est placé devant une consonne (v. § 38).

1° C initial persiste en général: coagulare cailler, coquus queux, cotem queux, cubare couver, scutella ecuelle, codu pour cauda queue; il devient quelquefois g guttural: conflare gonfler, cupelletum* (de cupella) gobelet, camella gamelle.

2o C médial: l'adoucissement de c en g est la règle gènerale en roman : acutus aigu, cicuta ciguë, ciconia cigogne, draconem dragon, locusta langouste. Cette tendance à adoucir le c a éte poussée. si loin en français, qu'elle a amené parfois sa suppression totale: praeconium prône, securus seür* sûr (esp. seguro, pr. segur).

3° C final tombe le plus souvent: amicus ami, focus feu, jocus jeu, locus lieu, sic si; il subsiste encore sonore ou muet dans apud hoc avec, lacus lac, stomachus estomac.

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b) Le c latin placé devant a ou au a perdu son articulation gutturale pour prendre le son de la chuintante forte en passant successivement par les phases suivantes: kya, tya, ts it. ci,

(1) Le romand, en-pareil cas, a rendu le w germanique par vu sans prosthèse de g vuardar, vuerir, vuelyir, vuerë; guera, guerre, et gyisa, guise, sont des emprunts au rançais.

chétif,

d'où s, c'est-à-dire ch français; dans ce cas, le latin a peut se transformer en toute autre voyelle sans perdre son action sur le c précédent, c'est-à-dire que le passage du e au ch est antérieur à celui de a à e ou d'autres voyelles.

1° C initial castellum château, calvus chauve, candela chandelle, canutus* (de canus) chenu, capillus cheveu, capsa châsse, carnem chrair, cantus chant, cauma* chaume au XVI° siècle, d'où chomer pour chaumer (1), calciata (s.-e. via, prop. voie maçonnée à la chaux) chaussée, caulis chou. Dans quelques mots c devant a s'est d'abord affaibli en g, d'où il passé à la chuintante douce j: capella* javelle, caveola gaviole* javiole* jaiole jeole* geôle (2).

Peu de mots échappent à cette loi, et ces mots sont des débris des vieux dialectes qui, comme le picard, repoussaient le son ch là où l'admettaient ceux qui ont eu le plus d'influence sur la formation de la langue actuelle: camp à côté de champ, de campus; campagne de campania, à côté de champaigne“ Champagne; cáble, de capulum; caisse à côté de châsse, d'où enchâsser, de capsa; cage, de cavea; paque, de pascha. La plupart des autres sont de formation moderne ou ont été empruntés aux autres langues romanes, surtout à l'italien; mais à coté de ces mots, il s'en trouve d'autres formés régulièrement par le changement de c en ch; cadence (it. cadenza) et chéance" chance, de cadentia, formé de cadere; camarade (esp. camarada) et chambre, de camera; canal et chenal, de canalis; canaille et chien, chenil, de canis; cap (it. capo), capitaine, captif et chetifde caput; caprice (it. capriccio) et chèvre, de capra; carrosse (it. carrozzo) et char, de carrus; carte et charte, de charta; cause et chose, de causa;* cabane et chavanne”, qui est resté dans certains dialectes, de caparna* ; cavale (it. cavalla) et cheval, de caballus; etc.

2o C médial persiste dans peu de mots avec le son de la chuintante forte ducatus duché, graeca grièche, mucare moucher; le plus souvent il se vocalise en i ou y braca braie, precare pacar prier, pagare payer, focarium foyer, ou bien il disparaît entièrement amica amie, mendicare mendier, verruca verrue, locare louer, etc. Le son guttural se maintient, mais en passant à la douce, dans cicada cigale.

c) Devant e, i (y), ainsi que devant ae, oe (équivalents de e), le son c = k (3), s'alliant avec la semi-voyelle j ou y, est de

(1) Caumu (dans le latin du moyen âge, forte chaleur, puis moment de la journée où la chaleur est trop forte pour permettre au laboureur de travailler) est devenu en provençal chaume signifiant le temps de repos des troupeaux. Le romand a le même mot couma (=ts), mais qui désigne le lieu où le bétail chome à l'ombre.

(2) Gedle, au moyen âge, avait le double sens de cage et de prison; on disait aussi bien au XIIIe sièce la geote d'un oiseau que la geole (la javiole à Neuchâtel) d'un prisonnier. Au sens de cage d'oiseau, geôle a donné enjeoler, auj. enjøler, propr. mettre en ruge, captiver.

(3) Pendant toute la durée de l'empire d'Occident, le c conserva devant toutes les voyelles le son guttural qui lui est propre decem, fecit sonnaient comme dekem, fekit; mais, devant un i suivi d'une voyelle, cia, cie, ciò. ciu, le c devait avoir pris de bonne heure le son palatal ou sifilant, puisque dans les plus anciennes chartes c se confond souvent avect (nuncius et nuntius); ainsi concio ne se prononçait pas conkio, mais contcho ou contso A dater du VII siècle cette prononciation devient celle du e devant e et i, alors même qu'aucune autre voyelle ne suit. V. Diez, Gr. I, 231.

chorus

venu, pendant la période romane, d'abord kjou ky, puis ty, pour s'arrêter à la palatale dure é, c'est-à-dire tš dans les langues de l'est (italien, romanche et romain), par ex. it. cima (pron. tchima), tandis que dans les langues de l'ouest (espagnol, portugais, provençal et français), il arrive jusqu'à la sifflante ç, c'est-à-dire ts (c'est ce qu'on appelle assibilation); enfin nous voyons en français le g, par une dernière progression, rejeter l'élément dental et se simplifier en un s fort, comme dans cime, qui se prononce sime (1).

1° C initial persiste toujours avec le son sifflant: centum cent, cera cire, cervus cerf, cima cime, cingere ceindre, cilium cil (d'ou dessiller pour déciller), caepa cive, coelum ciel. S est pour c dans cingula sangle (autrefois cengle).

2o C médial placé devant e et i se change en un s, tantôt doux (écrit s ou 2), tantôt fort (écrit c, s ou ss): jacere gésir, licere loisir, racemus raisin, lacertus lézard, facies face, vermicellus vermisseau, junicem génisse, etc.

On trouve quelques exemples de c initial ou médial devenant chuintant devant e et i: circare cercher* chercher, cicer chiche, ferocem farouche, pelucea* peluche.

3o C final est représenté par s ou x muet dans: soricem souris, nucem noix. Dans ducem duc, il s'est conservé avec le son guttural.

Ch se confond avec c dans quelques mots de formation très ancienne : chorda corde, chorus choeur, chortem court cour, brachium bras (it. braccio, esp. brazo).

2. Outre c, le latin avait une autre muette gutturale forte, c'est Q, qui se présentait toujours suivi de u, plutôt consonne que voyelle (aqua = aqva). Qu a eu en général le même sort

que c.

a) Devant a, o, u, qu persiste avec le son guttural, mais u devient muet; c'est pourquoi l'orthographe moderne tend à remplacer qu par c:

1° Qu initial: quatuor quatre, quomodo comme*, quare quar* car, quassare casser, quadragesima carême, quota cote, quadratus carré, quadraria* carrière, quadrifurcum carrefour, quaquila* caille.

Qu médial est descendu à la douce g: aequalis égal, aqua aigue (d'où aiguière).

(1) V. la note 3 à la fin de l'ouvrage. Le z ou tz teutonique (=ts) est aussi devenu s simple en passant dans les langues romanes de l'ouest: fr. grincer, de l'a. h. all gremizon.

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