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et M. l'abbé de Fontenailles, sont allés, dans ce dessein, habiter l'hospice pendant huit jours. M. l'abbé de Fontenailles prêchoit soir et matin. M. l'abbé Soyer, et M. l'aumônier des Religieuses du Temple entendoient les confessions. Leurs soins n'ont pas été infructueux. Tous ceux à qui leurs infirmités l'ont permis se rendoient assidument aux instructions. Près de deux cents se sont confessés. Les malades qui ne pouvoient pas venir à la chapelle ont été visités. Ce secours, quoique passager, a été utile à des hommes qui n'ont malheureusement pas toutes les ressources qu'on peut désirer en fait d'instructions; car la disette de prêtres se fait sentir jusque dans la capitale, et ne permet pas de proportionner les secours de la religion aux besoins.

Les exercices de la semaine-sainte auront lieu, suivant l'usage, à Saint-Roch. Le lundi, le mardi et le mercredi, il sera dit, dans la chapelle du Calvaire, une messe basse, où l'on chantera le psaume Domine ne in furore tuo, et le Parce; le sermon après la inesse. Le vendredi, à midi, se fera l'exercice des trois heures de l'agonie de notre Seigneur; c'est M. l'abbé de Beauregard, nommé à l'évêché de Montauban, qui fera les méditations.

L'assemblée pour l'œuvre de Mme. de Carcado aura lien, à Saint-Sulpice, le lundi-saint, suivant l'usage. On n'a pas besoin de recommander aux ames charitables une institution dont l'expérience constate de jour en jour les bons effets depuis plusieurs années.

Le manque d'évêque dans les provinces force partout les ordinands à des voyages dispendieux et incommodes. Les séminaristes de Toulouse ont été obligés d'aller à Carcassonne, où ils ont été ordonnés par M. l'évêque, la veille du dimanche de la Passion. Il y a des diocèses où on n'a pu avoir d'ordinands ce Carême, à cause des distances et des difficultés du voyage.

ARRAS. Le 21 février, le régiment du génie d'Arras,

en garnison dans cette ville, a donné un spectacle édifiant. M. l'abbé le Flamand, aumônier du régiment, instruisoit et préparoit depuis trois mois divers militaires et enfans de troupes pour la première communion. Elle s'est faite, le samedi, dans la chapelle de la citadelle. Il y avoit dix-huit communians, parmi lesquels étoient des hommes de 25 et 30 ans, et deux caporaux. Le régiment avoit pris les armes. Le commandant de la citadelle, le colonel, l'état-major et les officiers du génie étoient présens. M. l'aumônier prononça une exhortation avant et après la communion, et plusieurs soldats récitèrent, à haute voix, les actes, et réitérèrent les promesses du baptême. Le soir, il y eut salut, suivi de la prière. Le lendemain, dimanche, les nouveaux communians furent conduits, avec les enfans de M. le lieutenant de Ror, au palais de M. l'évêque, qui leur douna le sacrement de Confirmation.

LE MANS. L'affaire d'un prêtre, M. Mériel-Bucy, a fait dans ce pays un éclat que n'ont pas peu contribué à augmenter les écrits dont, à cette occasion, il a inondé le public. Il a d'abord cherché à attirer l'attention par la singularité de son titre, et a publié des Etrennes extraordinaires, curieuses, véridiques, nécessaires à tous ceux qui croient en Jésus-Christ et à son Eglise; ou Mémoire justificatif de ce qu'on appelle, en France, la petite église. Rien ne ressemble moins à des étrennes, que la brochure de M. Mériel-Bucy, et rien n'est moins curieux, moins véridique, moins nécessaire. Je me trompe; il y a quelque chose de curieux dans les Etrennes de M. Mériel-Bucy; c'est que sa petite église est la grande, et que c'est nous qui formons la petite église ce qui est tout juste, comme s'il eût voulu prouver que la ville du Mans, sa patrie, est la capitale de France, et que Paris n'est qu'une ville de province. Premier argument; voici le second: Ce n'est pas nous qui nous séparons du Pape, c'est le Pape qui s'est séparé de nous. Ce qui est précisément le raisonnement 12 mars, à Mst., duc d'Angoulême, et lui ont offert leurs hommages et leurs félicitations pour l'anniversaire de son entrée dans leur ville, en 1814.

Les conférences diplomatiques, chez lord Wellington, continuent tous les jours, tantôt avec le duc de Richelieu, tantôt avec les ambassadeurs de différentes puissances.

- On assure que M. le duc de Wellington partira, le 26, de Paris, et qu'après un court voyage à Londres, sa Grâce se rendra au congrès des puissances dont il est question plus que jamais, et qui prononcera sur les questions restées indécises au congrès de Vienne.

-M. l'abbé Grosier est nommé bibliothécaire de MONSIEUR, à l'Arsenal, à la place de M. Treneuil. M. l'abbé Grosier oc cupoit déjà la place de sous-bibliothécaire. Il est connu par une Histoire de la Chine, et par la part qu'il prit autrefois à la rédaction du Journal Littéraire.

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M. le comte de Boisgelin, colonel de la 10o. légion, versé la somme de 20,924 fr. entre les mains du trésorier du bureau de charité de cet arrondissement. C'est le fruit d'une quête faite pour les pauvres par la garde nationale elle

même.

- Le 11. cahier de la Correspondance administrative, de M. Fiévée, vient d'être saisi.

La Seine continue de grossir par l'effet des dernières tempêtes, et des pluies qu'elles ont occasionnées. Les campagnes au-dessus de Paris sont inondées; plusieurs rues du faubourg Saint-Antoine commencent à l'être, et les habitans du quai de la Grève ont été obligés de déménager leurs boutiques. A Marseille, au contraire, on se plaint de la sécheresse, qui dure, dit-on, depuis deux ans.

- M. Pascal, lieutenant des Cent-Suisses, vient de mourir, à l'âge de 83 ans l'avoit fait toutes les campagnes de la guerre de sept ans, et servit Louis XV et Louis XVI avec une fidélité constante. Il vivoit depuis long-temps dans une profonde retraite, et couronnoit la pratique des vertus guerrières par l'exercice des pratiques de la religion.

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Le lendemain de la nuit où il fut tiré un coup de pistolet sur la voiture de lord Wellington, on apprit qu'un nommé Quin avoit quitté Paris, après avoir fait couper ses moustaches. Il a été arrêté dans les environs de Lyon, et amené à Paris.

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- Conformément à la loi du 25 mars 1817, le gouvernement a désigné cinquante-trois cantons de forêts pour former le revenu net de 4 millions aflecté à la dotation des établissemens ecclésiastiques. Leur superficie est de deux cent mille arpens, et le prix moyen des coupes est de 5 millions, sur quoi il faudra déduire les contributions et autres frais.

- Dallencourt, concierge de la prison de Douai, de laquelle le sieur Maubreuil s'est évadé, a été condamné, par la cour royale de la même ville, à deux ans de prison.

-Il a été publié, en Espagne, une circulaire de la junte suprême de représailles, qui porte que S. M. C. veut l'accomplissement des conditions stipulées dans ses traités avec la France relativement aux restitutions des propriétés. Les biens appartenant à des sujets françois leur seront rendus immédiatement. On excepte cependant de cette mesure les biens nationaux acquis pendant l'usurpation, parce que tous les actes de cette époque ont été annullés comme contraires aux lois du royaume, au droit sacré de la propriété, et aux droits légitimes du souverain.

- Une cédule du roi d'Espagne, du 1. mars, permet à la plupart des exilés de rentrer dans le royaume. Il n'y a d'exceptés que ceux qui sont compris dans les cinq classes de l'ordre du 30 mai 1814, et qui ont pris une part plus directe an gouvernement de l'intrus. Sa Majesté promet aux autres sécurité entière et oubli du passé, et on leur rendra leurs biens. Ils ont six mois pour profiter de cette faveur. Les biens sont

même rendus à ceux dont l'exil est maintenu, et seront remis entre les mains de leurs parens ou héritiers, à la charge de verser au trésor la moitié du revenu.

-L'escadre russe, composée de cinq vaisseaux de ligne de 74, et de trois frégates de 44, est arrivée, le 21 février, dans la rade de Cadix. Elle doit prendre des équipages espagnols, et transporter des troupes en Amérique. Un article officiel de la gazette de Madrid annonce que cette escadre est achetée de la Russie, et n'a été payée que la juste valeur des bâtimens. S. M. a pu effectuer ce paiement sans être obligée de recourir à son peuple.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 12 mars, la chambre s'est occupée, dans ses bureaux, de l'examen d'une résolution de la chambre des députés sur

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la prorogation du sursis accordé aux émigrés. M. le duc de Doudeauville a fait un rapport chambre a renvoyé la résolution précédente à l'examen d'une sur vingt-cinq pétitions. La commission composée de MM. les comtes Emery, Abrial et

Desèze.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

La chambre a renouvelé ses bureaux. Les présidens sont, pour chacun des neuf bureaux: MM. de Magneval, Anglès, Lizot, de Floirac, de Bonald, de Cardonnel, de Salis, de la Roche-Thullonetd' Aldéguier. Les secrétaires sont : MM d'Ambrujeac, de Villèle, Mestadier, Paul de Châteaudouble, Ruinard de Brimont, Planelli de Lavalette, Breton, de Bellescize et d'Augier.

On a renouvelé la commission des pétitions, et nommé une commission pour l'examen du projet de loi sur l'achevement du pont de Bordeaux.

Le 12 mars, M. Bouin et M. Mousnier-Buisson ont fait chacun un rapport au nom de la commission des pétitions. Ces pétitions n'ont point offert d'intérêt général; c'étoient pour la plupart ou des demandes d'argent ou des plaintes sur de prétendus abus. La chambre a passé que tous ces points. M. Molé, ministre de la marine, monte à l'ordre du jour sur presà la tribune pour développer les motifs d'un projet de loi sur la traite des nègres. Ce projet porte que toute part quelconque qui seroit prise par des sujets et des navires françois, en quelque lieu, sous quelque condition et prétexte que ce soit, et par des individus étrangers dans les pays soumis à la domination françoise, au trafic connu sous le nom de la traite des noirs, sera punie par la confiscation du navire et de la cargaison, et par l'interdiction du capitaine s'il est françois. Ces affaires seront jugées par les tribunaux qui connoissent des contraventions en matière de douanes. M. Morgan du Belloy fait un rapport au nom de la commission des douanes. Il montre les avantages du tarif de 1816 pour les droits sur les marchandises, et propose néanmoins quelques changemens sollicités par les intérêts du commerce. Il a discuté surtont une exception sollicitée en faveur de l'Alsace, et a voté le rejet de l'article 34 du projet, d'après les réclamations des chambres de commerce de nos ports. L'ouverture de la dis cussion est fixée à mardi.

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