tourbillon d'insurrections opiniâtres, de convictions inébranlables, de pensées indépendantes? C'est le côté par lequel son poëme, véritablement épique, reflète son époque; mais ce côté, tout effectif qu'il est et tout splendide, combien moindre paraît-il que l'ensemble immense où Dante nous déploie le moyen âge! Lamennais a raison de dire: « Le poëme entier, sous ses nombreux aspects, politique, historique, philosophique, théologique, offre le tableau complet d'une époque, des doctrines reçues, de la science vraie ou erronée, du mouvement de l'esprit, des passions, des mœurs, de la vie enfin dans tous les ordres, et c'est à juste titre qu'à ce point de vue la Divine Comédie a été appelée un poëme encyclopédique... Dans cette vaste · conception, Dante toutefois ne pouvait dépasser les limites où son siècle était enfermé. Son épopée est tout un monde, mais un monde correspondant au développement de la pensée et de la société en un point du temps, et sur un point de la terre, le monde. du moyen âge. Si le sujet est universel, l'imperfection de la connaissance le ramène en une sphère aussi bornée que l'était, comparée à la science postérieure, celle qu'enveloppaient dans son étroit berceau les langes de l'école. » Cette dernière restriction qu'indique Lamennais, je voudrais non pas l'effacer, mais l'expliquer. La vraie philosophie de l'histoire, concevant que le moyen âge, héritier de la civilisation gréco-romaine, fille elle-même des civilisations asiatiques, enferme en substance et représente tout ce qui le précède, conçoit aussi qu'à ce titre l'épopée de Dante est universelle, du moins jusqu'à l'époque qu'atteint le poëte. C'est pour être en dehors de la série que les épopées des civilisations collatérales, par exemple de l'Inde, malgré d'incontestables beautés, demeurent toujours à un rang inférieur. Rien, même pour le génie, ne peut remplacer cette condition su prème d'appartenir au courant direct de la grande série historique. GENTHAL Siblisters TABLE DU PREMIER VOLUME LA CORRECTION DES VIEUX TEXTES. § 1. Remarques générales sur la langue d'oïl.. § 2. Considérations générales sur l'étymologie. § 5. Peut-on étudier la langue française dans ses rapports avec § 8. Continuation du même sujet. § 9. Analyse de cinq chansons de geste le Couronnement de Louis; le Charroi de Nimes; la Prise d'Orange; le vœu § 12. Récapitulation des principales idées écrites dans les onze articles précédents.. II. DE LA POESIE ÉPIQUE DANS LA SOCIÉTÉ FÉODALE. III. LA POÉSIE HOMÉRIQUE ET L'ANCIENNE POÉSIE FRANÇAISE. Première partie.. § 1. L'ancien français est-il un patois barbare?. 235 256 301 302 302 § 2. De la langue du treizième siècle et des facilités qu'elle offre Premier chant de l'Iliade traduit en langue du treizième siècle 252 |