de pénibles et savants circuits au sens commun. Mais la philosophie s'inquiète peu de ces fausses délicatesses et ne tient aucun compte de ces maladives susceptibilités. Elle se préoccupe uniquement de ce qui est vrai; la vérité, de soi bienfaisante, étant inséparable de l'utilité. Voici donc les affirmations utiles, parce qu'elles seront vraies, qui résulteront, selon moi, de l'immense et délicate étude que j'ose aborder: La spiritualité de l'âme établie ; La certitude de la connaissance mise à l'abri des atteintes du scepticisme, et la cause de nos erreurs assignée; L'idéal distingué de tout ce qui l'altère ; La démonstration de l'existence d'un Dieu personnel, libre et intelligent, qui a créé des êtres libres et intelligents et qui veille sur leur destinée; la religion, par conséquent, éclairée et dégagée des superstitions; l'ardeur des convictions tempérée par la tolérance; L'explication des idées de liberté, d'égalité, de propriété, de droit et de devoir, de justice et de charité, de désintéressement et de dévouement; la loi de l'individu, de l'État, de la société, dérivée de la justice et non pas de la volonté personnelle; l'établissement de toutes les notions sur lesquelles repose la Société Française sortie de la Révolution; Une politique libérale et conservatrice, qui exclue l'empire de la force et le règne de la multitude; les utopies sociales réfutées; La théorie du progrès, ramenée à ses termes véritables et purgée de tous les excès de l'idolâtrie humanitaire; La place de l'homme marquée au sein de l'uni vers; Les grands dogmatismes légitimés et conciliés, et tous ces résultats obtenus par la seule méthode digne de la science et digne de notre siècle, par la méthode qui consiste à étudier l'homme à la lumière de la conscience, pour s'élever de l'homme à la connaissance du monde et de Dieu (1); » méthode supérieure qui, partant du Connais-toi toimême, trouve la loi de ses applications et sa mesure dans cette autre maxime Delphique et Socratique Rien de trop (2). (1) M. Barthélemy Saint-Hilaire, Le Bouddha et sa Religion, in-8°. Paris, 1860. Introduction, p. xxIII. (2) Diogène Laërce, Vie de Thalès. |