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Je dois plus écouter le devoir que l'amour.
Je connois mon erreur. Ce n'est pas sans retour

Que, dans les cœurs bien nés, l'amour éteint la

gloire;

Bientôt un noble effort ramène la victoire.

Morand. Childeric, acte 2.

Vous funeste devoir, vous importune gloire,
Quel est votre pouvoir sur les foibles mortels?
Pourquoi les fatiguer par tant d'assauts cruels,
Si vous les trahissez, ou n'avez pas la force
D'étouffer de l'amour la plus légère amorce?
Ibid. actes

Examiner des loix qu'un juste droit impose,
Avant que d'obéir en rechercher la cause,
De sa soumission c'est perdre tout le fruit;
On doit fermer les yeux quand le devoir conduit.
Id. Menzikof.

Qui d'un beau devoir cherche à suivre la loi, Qui n'en veut qu'à la gloire, est digne d'être roi. Id. Téglis, acte 1.

Le devoir n'a point droit à la reconnoissance.
Greffet. Edouard, acte 3

Quoique le devoir soit vainqueur à son tour,

Il est trop dangereux de combattre l'amour.

Linant. Alzaïde, acte 2

Méditer sur la mort, c'est le devoir du sage.

La Place. Califte, acte s.

Eft-ce le temps d'aimer,

Quand le devoir appelle & doit seul animer?

Id. Venise sauvée, afte 34

C'est le devoir des hommes généreux,

De retracer souvent ce qu'on a fait pour eux.

Manger. Amestris, acte 2.

Le devoir d'un sujet a ses bornes prescrites, Seigneur; il ne doit point en passer les limites.

Du devoir il est beau de ne jamais fortir,
Mais plus beau d'y rentrer avec le repentir.

Ibid.

Marmontel. Aristomène, afte s.

3

DIEU & LE SEIGNEUR.

PRENS garde qu'un dieu,

Sans être vu d'aucun, peut aller en tout lieu.

Auvray. Madonte,, afte 1.

Pensez-vous que celui qui voit clair aux abysmes,
Soit aveugle en l'horreur compagne de vos crimes?
Tromperez-vous celui dont les yeux font ouverts
Sur les plus noirs cachots de ce vaste univers;
Qui regarde du ciel les gênes qu'il prépare
Pour vous punir, un jour, d'un acte fi barbare;
Qui gouverne & retient le cours des élémens,
Et la terre en repos dedans ses fondemens;
Celui qui sçait & voit la cause des tempétes,
Dont souvent sa justice a menacé vos têtes?
Cet auteur souverain, tout présent en tous lieux,
Ce véritable dieu d'entre tous les faux dieux,
Qui permet lesma lheurs dont vos mains criminel-
les

Tiennent le mouvement qui les a rendu telles;
S'il voit ce qui n'est pas, lui pensez-vous cacher
Ce que tout l'univers semble vous reprocher?
On ne le peut tromper; sa présence est si vraie,
Qu'il est même en ce corps & remplit cette plaie.

Ibid. acte 3.

Dieu! que vos jugemens ont d'étranges ressorts,
Inconnus aux esprits dans la prison des corps!

Qui pourroit aller contre l'arrêt d'un dieu Qui se fait adorer & connoître en tout lieu ?

Ibid. acte s.

Monarque souverain du ciel & de la terre,
Qui dispenses les biens, ou lances le tonnerre,
Selon que notre crime ou notre piété
Anime ta colère, ou presse ta bonté,
Supplée à mon défaut, seconde mon courage;
- Répands à pleines mains, sur ta vivante image,
Cette gloire éclatante & ces riches trésors
Qui font tout le bonheur & de l'ame & du corps.
Baro. S. Eustache, acte 1.

Quoi qu'il puisse ordonner, sa volonté soit faite:
Le bonheur le plus grand que mon ame souhaite
Est de se conformer, sans réserve & fans choix,
Au decret souverain de ses divines loix.

Ibid. acte 2.

Qu'importe que ces bois, fouillés par ta présence,
Couvrent ton attentat de l'ombre & du filence,
Si les yeux pénétrans de ce dieu que je sers
Percent l'obscurité des plus sombres déserts?
Par tout il est présent; il voit que tu l'offenses,
Il voit ce que tu fais, il sçait ce que tu penses;
Et cette folitude, où tu sembles caché,
Lui montre à découvert l'horreur de ton péché.
Ibid. acte 40

Le dieu qui conduit les affaires humaines
Rend, selon qu'il lui plaît, nos entreprises vaines;
Et, selon qu'il lui plaît, il verse dessus nous
Ce qui nous est amer ou ce qui nous est doux:

Du Ryer. Cléomédon, afte s.

O juge des cœurs! que notre vigilance Contre tes volontés est de foible défense! Tu détruis nos desseins; & ni pièges ni rets Ne peuvent renverser l'ordre de tes arrêts.

Rotrou. Cléagenor, acte s. Il n'appartient qu'à vous de défaire un grand roi. La Pineliere. Hippolyte, actes.

Quand dieu fait les états, il inspire lui-même
Le vieil & premier droit, sur qui le diadême
Etablit son pouvoir avecques fermeté,

Et le règle aux humeurs du peuple surmonté;
Si bien qu'elle est plutôt, cette loi souveraine,
Un decret tout divin qu'une pensée humaine;

Et la vouloir enfraindre, est une impiété.

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Benferade. Pucelle, acte 3.

Ce dieu dont vous parlez, de temps en temps sé

vère,

Ne s'arme pas toujours de toute sa colère;
Mais, quand à sa fureur il livre l'univers,
Elle a pour chaque temps des déluges divers.

Corneille P. Attila, acte s.

Lorsque par les tyrans il punit les mortels,
Il réserve sa foudre à ces grands criminels,
Qu'il donne pour supplice à toute la nature,
Jusqu'à ce que leur rage ait comblé la mesure.

Ibid.

Le dieu que j'ai juré connoît tout, entend tout. Il remplit l'univers de l'un à l'autre bout;

Sa grandeur est sans borne, ainsi que sans exemple: Il n'est pas moins ici qu'au milieu de son temple,

Et

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