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Grande place faite aux exercices de composition et

d'explication des auteurs que le Moyen Age avait négli-
gés. Le maître (qui au Moyen Age n'était qu'un lecteur)
devient véritablement un professeur. L'Église favorise
le mouvement de la Renaissance. Les statuts de 1598 le
consacrent définitivement. Époque de la division par

classes

..

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L'enseignement du latin au XVIIe siècle.

I. Les études classiques dans la première moitié du XVIIe siècle.
Grammaires latines. Elles sont trop compliquées. Des-
pautère. Tentative de Ramus et de Richer. Despautère,
malgré toutes les attaques, même celles de Molière, se
maintient par la force de l'habitude. Les rhétoriques
sont également trop chargées de règles: Vossius, N. Mer-
cier. Explication des auteurs. Le xvIe siècle, les statuts

de 1598 faisaient une grande part à l'explication des au-
teurs. Au XVIIe on explique beaucoup moins. On ne voit
plus les auteurs dans leur ensemble. Usage des morceaux
choisis. Exercices de composition. Ils ont gagné ce qu'a
perdu l'explication. Exercitiola, narrations, chries, recueils
d'expressions et de lieux communs. Vers latins très culti-
vés......

II. Les études classiques dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
Tout d'abord on veut

Réaction contre cette situation.
simplifier la grammaire. Grammaires du P. de Condren, de
Lancelot, de Bossuet. Peu de règles et beaucoup d'usage.

-

Même réforme pour les ouvrages de rhétorique. On
demande plus de lecture que de théorie. Faire une
grande place à l'explication des auteurs et appliquer immė-
diatement l'élève à la traduction. Voir les chefs-d'œuvre
dans leur ensemble. Exemple des grands humanistes du
XVIe siècle. Pratique de Bossuet. --- En retour, réduire les
exercices de composition. Moins de thèmes. Point de
recueils de mots. Ce que pensent des vers latins Port-Royal,
le P. Lamy, Fleury

III. Éducations particulières au XVIIe siècle.

Plan de Riche-

lieu tracé pour le collège de sa ville natale, en 1640. Étude
approfondie de la langue française. Grande part faite à
l'histoire, aux sciences, aux langues vivantes. Toutes les
sciences enseignées en français. - Bossuet éducateur du
Dauphin. Fénelon éducateur du duc de Bourgogne.
L'abbé Fleury par ses tendances utilitaires, son esprit de
réforme, ses attaques contre le système d'études de son
temps, est le vrai précurseur du XVIIIe siècle.............

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CHAPITRE III

Rollin.

I. Rollin se présente à l'entrée de ce XVIIIe siècle qui devait
agiter avec passion la réforme des études et le problème
de l'éducation. Rollin se montre sagement progressif.
Il consacre toutes les améliorations de l'âge précédent.
Il veut la grammaire latine rédigée en français, des règles
simples, éclairées par l'usage. - Il donne plus d'impor-
tance à la version qu'au thème, à l'explication des auteurs
qu'à la composition. - Thèmes oraux « moyen de se

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Réaction contre le latin au XVIIIe siècle.

On

I. Causes de la réaction contre le latin au XVIIIe siècle.
assiste au XVIIIe siècle à une véritable réaction contre le
latin qui exerçait une espèce de royauté dans l'éducation.
- Les causes de cette réaction sont d'abord l'importance
croissante du français qui s'était illustré par d'immortels
chefs-d'œuvre, tandis que le latin passait définitivement au
rang des langues mortes. - Les langues vivantes, l'histoire
et la géopraphie, les sciences, voulaient aussi entrer dans
les programmes. Or, le latin semblait absorber tout
l'enseignement secondaire. On entend partout dans les
collèges comme un cliquetis de déclinaisons, de conjugai-
sons, de vers, d'amplifications, de harangues, de périodes
cicéroniennes. Consommation effrayante de latin de la
part des élèves et des maîtres. On continuait à se servir
de grammaires rédigées en latin. Plaintes de Malebranche.

CHAPITRE V

Moyens proposés pour apprendre rapidement le latin.

I. Il s'agit d'apprendre rapidement le latin. C'est la préoc-
cupation de Ramus, de Montaigne au xvIe siècle, de Co-
ménius, de Tanneguy Lefebvre, du P. de Condren au XVIIe.
Mille expérimentateurs, « charlatans » agitent la même

question et offrent leurs recettes dès les premières années

du XVIIIe

II. Plus de grammaire. - Le latin appris comme une langue
vivante. - Pour aller plus vite on commence par supprimer
la grammaire. - Enseigner le latin par l'usage, comme une
langue vivante. Certains veulent faire parler latin, tous en
faire beaucoup lire. Grande erreur de faire ainsi du
latin un but, alors qu'il est surtout un moyen de forma-
tion intellectuelle. Les anciens eurent comme gymnas-
tique de l'esprit la rhétorique, le Moyen Age la scolastique.
La Renaissance nous rendit les langues anciennes. Mais
le XVIIIe siècle, ne voyant dans le latin qu'une langue de
plus à savoir et non un instrument d'éducation intellec-
tuelle, voulut en précipiter l'étude et le faire apprendre
comme une langue vivante. - Dès lors plus de grammaire.
Despautère et même Lancelot pris en dégoût. - Nicole,
Lamy, Fleury, Rollin défendent la grammaire sans laquelle
il faudrait « apprendre cent fois ce qu'il suffirait d'ap-

prendre une seule. » Mais le courant est contre. Locke,
Dumarsais, l'abbé de Radonvilliers, l'abbé Pluche, Guyton
de Morveau, Sabbathier n'en veulent pas pour les com-
mençants.

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vision rapide de mots.
Les Racines grecques de Port-

Royal. Le Radices de Pierre Danet. Le Janua linguarum

de Coménius. Le tort de ces essais qui supprimaient toute

règle, toute grammaire, était d'enlever à l'étude des langues

mortes ce qui peut former l'esprit par la comparaison et

l'analyse. D'où le titre si généralement adopté de: Méca-

nique des langues, pour indiquer l'absence de toute marche

rationnelle. Tout pour la mémoire et la routine..........

V. Plus de composition latine. Après la grammaire, la

composition latine est sacrifiée, sous prétexte qu'il s'agit

de comprendre le latin et non de le parler ou de l'écrire.

Cinquante ans d'anathèmes contre les vieux errements.

Autorités invoquées. Thèse de Pluche, Sabbathier, Ma-
thias pour établir la supériorité de la version sur le thème.

La cause du thème est perdue. Tout au plus des thèmes
oraux (Pluche). Dans une séance de l'Académie des
sciences explosion de colère contre l'ancienne éducation.
Vaucanson. Une page de Gil-Blas. Anecdote des
princes de Lorraine.

VI. Traductions interlinéaires. Après avoir supprimé les

thèmes, on veut faciliter l'explication elle-même avec des

traductions interlinéaires. Port-Royal. Locke. La mé-

thode latine de Dumarsais qui plaçait le mot français sous

chaque mot latin, évitant les inversions et les ellipses

pour épargner tout travail à l'élève, eut un immense succès.

Les essais en ce genre et les méthodes pullulent. - Sys-

tème de Radonvilliers.

Grand débat pour savoir s'il

fallait faire la construction. Radonvilliers, Chompré se pro-

noncent avec énergie contre la construction qu'ils ap-

pellent << une destruction. »....

VII. Plus de vers latins. Jusqu'alors grande part faite aux

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