Revue d'histoire littéraire de la France, Volume 31

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Maurice Tourneux
A. Colin, 1924
 

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Page 305 - Vincennes j'étais dans une agitation qui tenait du délire. Diderot l'aperçut : je lui en dis la cause, et je lui lus la prosopopée de Fabricius, écrite au crayon sous un chêne. Il m'exhorta de donner l'essor à mes idées, et de concourir au prix. Je le fis, et dès cet instant je fus perdu. Tout le reste de ma vie et de mes malheurs fut l'effet inévitable de cet instant d'égarement.
Page 208 - ... m'être offertes en un vrai théâtre ; car la perspective des monts étant verticale frappe les yeux tout à la fois et bien plus puissamment que celle des plaines, qui ne se voit qu'obliquement, en fuyant, et dont chaque objet vous en cache un autre.
Page 307 - J'étais ( c'est Diderot qui parle), j'étais prisonnier à Vincennes ; Rousseau venait m'y voir. Il avait fait de moi son Aristarque , comme il l'a dit lui-même. Un jour , nous promenant ensemble , il me dit que l'Académie de Dijon venait de proposer une question intéressante, et qu'il avait envie de la traiter. Cette question était : Le rétablissement des sciences et des arts at-il contribué à épurer les mœurs?
Page 434 - On dirait vraiment qu'il y eut deux poètes en Ronsard : l'un asservi à une méthode, préoccupé de combinaisons et d'efforts, qui se guinda jusqu'à l'ode pindarique , et trébucha fréquemment; l'autre encore naïf et déjà brillant, qui continua , perfectionna Marot , devança et surpassa de bien loin Malherbe dans l'ode légère...
Page 578 - Antres et vous, fontaines, De ces roches hautaines, Qui tombez contre-bas D'un glissant pas, Et vous, forêts et ondes Par ces prés vagabondes, Et vous, rives et bois, Oyez ma voix ! Quand le ciel et mon heure Jugeront que je meure, Ravi...
Page 208 - Tout cela fait aux yeux un mélange inexprimable, dont le charme augmente encore par la subtilité de l'air qui rend les couleurs plus...
Page 241 - On s'enferme pendant une quinzaine de jours avec les écrits d'un mort célèbre, poète ou philosophe; on l'étudié, on le retourne, on l'interroge à loisir; on le fait poser devant soi; c'est presque comme si l'on passait quinze jours à la campagne à faire le...
Page 635 - En un mot, il expliquera comment l'âme et les passions humaines, s'altérant insensiblement, changent pour ainsi dire de nature; pourquoi nos besoins et nos plaisirs changent d'objets à la longue; pourquoi, l'homme originel s'évanouissant par degrés, la société n'offre plus aux yeux du sage qu'un assemblage d'hommes artificiels et de passions factices qui sont l'ouvrage de toutes ces nouvelles relations, et n'ont aucun vrai fondement dans la nature.
Page 621 - L'honneur de contredire a pour lui tant de charmes Qu'il prend contre lui-même assez souvent les armes, Et ses vrais sentiments sont combattus par lui Aussitôt qu'il les voit dans la bouche d'autrui.
Page 622 - Dans ses façons d'agir il est fort singulier, Mais j'en fais, je l'avoue, un cas particulier, Et la sincérité dont son âme se pique A quelque chose en soi de noble et d'héroïque : C'est une vertu rare au siècle d'aujourd'hui, Et je la voudrois voir partout comme chez lui.

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