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PLUS LE PROBLÊME EST DIFFICILE, PLUS LE TRAVAIL DE SA SOLUTION EST AGRÉABLE.-Hogarth.

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Pr. 43.-A CHACUN EST ASSIGNÉ SA PART DE MISÈRE.-Latin.

LE PETIT FACTEUR.

Racine à son fils.

Fontainebleau, le 5 Octobre, 1692. La relation que vous m'avez envoyée m'a beaucoup diverti, et je vous sais bon gré d'avoir songé à la copier pour m'en faire part. Elle n'est pourtant pas exacte en beaucoup de choses, mais il ne laisse pas d'y en avoir beaucoup de vraies, et qui sont écrites avec une forte ingénuité. Je l'ai montrée à M. de Montmorenci et à M. de Chevreuse. Ce dernier, qui est capitaine de chevau-légers, voudrait bien savoir le nom du chevau-léger qui l'a écrite, et vous me ferez plaisir de le demander à M. Willart, à qui vous ferez aussi mille compliments de ma part. Je suis toujours étonné qu'on vous montre en rhétorique les fables de Phèdre, qui semblent une lecture plus proportionnée à des gens moins avancés. Il faut pourtant s'en fier à M. Rollin, qui a beaucoup de jugement et de capacité. On ne trouve les fables de M. de Lafontaine que chez M. Thierry ou chez M. Barbin. Cela m'embrasse un peu, parce que j'ai peur qu'ils ne veuillent pas prendre de mon argent. Je voudrais que vous en pussiez emprunter à quelqu'un jusqu'à mon retour. Je crois que M. Despréaux les a, et il vous les prêterait volontiers, ou bien votre mère pourrait aller avec vous sans façon chez M. Thierry, et les lui demander en les payant. Adieu, mon cher fils. Dites à vos sœurs que je suis fort aise qu'elles se souviennent de moi, et qu'elles souhaitent de me revoir. Je les exhorte à bien servir Dieu, et vous surtout, afin que, pendant cette année de rhétorique que vous commencez, il vous soutienne et vous fasse la grâce de vous avancer de plus en plus dans sa connaissance et dans son amour. Croyez-moi, c'est là ce qu'il y a de plus solide au monde: tout le reste est bien frivole.

Monsieur d'Alembert au Roi de Prusse.

Sire,

Pénétré, comme je le suis, des sentiments aussi tendres que respectueux que V. M. me connaît depuis long-temps pour sa personne, je la prie de me permettre de commencer la lettre que j'ai l'honneur de lui écrire à peu près comme Démosthène commence sa harangue pour la couronne : "Je

Pr. 44.-QU'Y A-T-IL DE NOUVEAU EN AFRIQUE?

Pr. 45.-LE TONNEAU DES DANAÏDES. [TRAVAIL INUTILE, MAUVAISE MÉMOIRE.]

IL N'Y A DE MÉRITE À DONNER QUE LORSQU'ON SE PRIVE.--De Lévis

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prie d'abord tous les dieux et toutes les déesses de con-
server," dans l'année où nous entrons, comme ils ont fait
dans les précédentes, un prince si précieux aux lettres, à la
philosophie, et à moi chétif personnage, en particulier. Je
prie encore ces mêmes dieux, s'il est vrai que le cœur des
rois soit entre leurs mains, de vouloir bien conserver ce
grand et digne prince dans les sentiments de bonté dont il
m'a honoré jusqu'ici, et dont je me flatte de n'être pas tout-
à-fait indigne, par la vivacité de ma reconnaissance, de mon
dévoûment, et de mon admiration
pour lui.

Réponse de Monsieur Fléchier à Madame la Présidente de
Marbœuf, 1704.

Il n'y a personne, Madame, de qui je reçoive les souhaits avec plus de plaisir, et pour qui j'en fasse plus volontiers que pour vous, soit dans le commencement, soit dans le cours des années. Il me semble que le ciel vous doit écouter, et que ceux dont vous désirez le bonheur ne peuvent manquer d'être heureux. Je sens bien aussi que personne ne s'intéresse plus que moi à tout ce que vous pouvez souhaiter.

Réponse de Madame de Grignan à Monsieur le Président de
Moulceau, sur la mort de Madame de Sévigné, morte à
Grignan, le 14 Janvier, 1696.

Votre politesse ne doit point craindre, Monsieur, de renouveler ma douleur, en me parlant de la douloureuse perte que j'ai faite; c'est un objet que mon esprit ne perd pas de vue, et qu'il trouve si vivement gravé dans mon cœur, que rien ne peut ni l'augmenter ni le diminuer. Je suis trèspersuadée, Monsieur, que vous ne sauriez avoir appris le malheur épouvantable qui m'est arrivé, sans répandre des larmes ; la bonté de votre cœur m'en répond. Vous perdez une amie d'un mérite et d'une fidélité incomparable: rien n'est plus digne de vos regrets. Et moi, monsieur, que ne perds-je point! quelles perfections ne réunissait-elle point pour être à mon égard, par différents caractères, plus chère et plus précieuse! Une perte si complète et si irréparable ne porte pas à chercher de consolation ailleurs que dans

LA PRUDERIE EST LA CARICATURE DE LA SAGESSE.-De Lingré.

Pr. 46.-ÊTRE COMME UN COQ EN PATE. [DANS SON LIT BIEN CHAUDEMENT.]

SI LA MORT ÉTAIT LA FIN DE TOUT, CE SERAIT UN GRAND PROFIT POUR LES MÉCHANTS.-Platon.

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Pr. 47.-ON REVIENT TOUJOURS À SES PREMIÈRES AMOURS.

LE PETIT FACTEUR.

l'amertume des larmes et des gémissements. Je n'ai point la force de lever les yeux assez haut pour trouver le lieu d'où doit venir le secours; je ne puis encore tourner mes regards qu'autour de moi, je n'y vois plus cette personne qui m'a comblée de biens, qui n'a eu d'attention qu'à me donner tous les jours de nouvelles marques de son tendre attachement. Il est bien vrai, Monsieur, il faut une force plus qu'humaine pour soutenir une si cruelle séparation et tant de privations. J'étais bien loin d'y être préparée! je me flattais de ne jamais souffrir un si grand mal. Je le souffre, et je le sens dans toute sa rigueur. Je mérite votre pitié, Monsieur, et quelque part dans l'honneur de votre amitié, si on la mérite par une sincère estime et beaucoup de vénération pour votre vertu.

Madame de Maintenon à M. le Cardinal de Noailles, 1701.
C'est toujours dans les mauvaises affaires qu'on a recours
à vous, Monseigneur, et en voici une qui m'embarrasse.
Vous savez l'amitié que j'ai pour le duc de Richelieu. Il
a exigé de moi plusieurs sollicitations contre madame
d'Acigné; je meurs de peur qu'il n'ait tort: j'aiderais donc
à soutenir une injustice? On me dit de tous côtés que
c'en est une d'empêcher qu'elle ne soit tutrice de ses petits-
enfants. Donnez-moi votre avis. Je ne voudrais pas
manquer à ce que je dois à un ancien ami; je voudrais en-
core moins manquer à ce que je dois à ma conscience.
Votre conseil réglera ma conduite sans vous compromettre,
dût madame d'Acigné m'accuser d'être injuste, ou M. de
Richelieu m'accuser d'être ingrate.

Monsieur le Marquis de Tallard à Madame de Maintenon.
Madame,

Recevez, s'il vous plaît, ici mes très-humbles remercî-
ments du mot que vous me fîtes l'honneur de me dire hier.
Rien n'égale vos bontés, rien n'égale ma reconnaissance.
Vous m'avez accordé votre protection pour me faire che-
valier de l'Ordre : j'en ai ressenti les effets quand j'ai été
duc. Vous achèverez, Madame, quand il vous plaira, de
me mettre au rang de mes camarades. Pour moi, je ne son-

Pr. 48.-LES AGIOS D'UNE MARIée de village. [TOILETTE RIDIcule.]

LE SOUVENIR D'UNE PROSPERITE REND PLUS VIP LE SENTIMENT D'UNE DISGRACE.-Bouhours.

LE CRIME SE PROPORTIONNE À LA GRANDEUR DU COUPABLE.-Juvenal.

Pr. 49.-SUER D'AHAN. [SE DONNER UNE GRANDE PEINE.]

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gerai toute ma vie qu'à marquer au roi et à vous la reconnaissance de ce que je dois à l'un et à l'autre ; trop heureux, Madame, si vous êtes aussi persuadée de mes sentiments que je le mérite par la sincérité de la reconnaissance et du respect avec lesquels, etc.

Madame de Sévigné à Monsieur de Bussy-Rabutin, 1673.

Je pense que je suis folle de ne vous avoir pas encore écrit sur le mariage de ma nièce; mais je suis en vérité comme folle. Mon fils s'en va dans trois jours à l'armée; ma fille, dans peu d'autres, en Provence; il ne faut pas croire qu'avec de telles séparations je puisse conserver ce que j'ai de bon sens.

J'approuve extrêmement l'alliance de M. de Coligny; c'est un établissement pour ma nièce qui me paraît solide; et pour la peinture du cavalier, j'en suis contente sur votre parole. Je vous fais donc mes compliments à tous deux, et quasi à tous trois, car je m'imagine qu'à présent vous n'êtes pas loin les uns des autres. Adieu, mon cher cousin ; adieu, ma chère nièce.

Le Comte de Bussy à M..., sur sa nomination à l'évêché de Lombez, 1671.

Enfin, Monsieur, le Roi vous a fait justice, et cela lui est aussi glorieux qu'à vous, car il y a long-temps que nous attendions des marques de l'estime qu'il vous devait. Outre la joie que j'en ai, commune à tous ceux qui sont bien aises de voir récompenser le mérite, j'en ai encore une particulière et très-grande de voir celui de mon ami récompensé ; car il ne me reste plus sur ce sujet qu'à souhaiter que Vous jouissiez de longues années, et que vous croyiez bien toujours qu'on ne peut être plus à vous que je ne le suis, etc.

Monsieur Fléchier à Monsieur Salvador.

Je regrette bien, Monsieur, la perte que vous avez faite de monsieur votre père, et je compâtis à votre douleur. Il vous laisse les véritables biens, qui sont ses vertus et ses bons exemples: et les plus solides consolations, qui sont

Pr. 50.-PLUSIEURS MAINS AVANCENT LA BESOGNE.—Anglais.

LES QUERELLES S'ÉVITENT PLUS AISÉMENT QU'ELLES NE S'ÉTOUFFENT.-Morrice.

LA MORT N'A RIEN D'AFFREUX POUR QUI N'A RIEN À CRAINDRE.-P. Corneille.

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Pr. 51.-MORT D'AMOUR ET D'UNE FLUXION DE POITRINE.

LE PETIT FACTEUR.

une longue continuation de sagesse et de piété, une vie de
chrétien, et une mort de patriarche. Je vous souhaite une
aussi longue pratique de bonnes œuvres; et, persuadé qu'il
ne manque à la perfection de votre mérite que ce qu'un âge
comme le sien y peut ajouter, je félicite messieurs vos en-
fants de retrouver en vous ce que vous perdez en monsieur
votre père.
Je suis, etc.

Madame la Comtesse de Genlis à Madame la Comtesse

de B....

9 Octobre, 1814.

Chère amie, j'ai été bien heureuse depuis que je vous ai écrit. J'ai revu la plus chérie, la plus parfaite des élèves, mademoiselle d'Orléans. Elle est bonne, sensible, charmante, remplie de talents ravissants, enfin, rien ne manque à mon bonheur, aussi ma santé est rayonnante et parfaite.

Quand l'inspiration vous viendra, mon amie, vous m'enverrez des fleurs, elles seront en bonne compagnie; j'en ai déjà beaucoup et de charmantes. J'en aurai incessamment deux de Mademoiselle.1 Les vôtres, si j'en ai, auront toujours un rang distingué dans mon cœur. Mandez-moi si toute la famille est en parfaite santé; ce sera me donner des nouvelles de la vôtre. Je vous chéris et vous embrasse du fond de l'âme.

Monsieur le duc d'Orléans, avec toutes les grâces possibles, me donne la retraite que l'on donne aux gouverneurs2 des enfants de sa maison, qui est une pension de douze mille francs.

Chaulieu à Madame la Duchesse de Bouillon, sur la mort de Monsieur l'évéque de Langres.

Vous avez perdu, Madame, un ami fidèle et cher: c'est un bien si rare et si précieux, que j'ai cru devoir vous témoigner la part sensible que j'ai prise à votre chagrin. Mon compliment fait le panégyrique de la bonté de votre cœur. Il n'est guère de chose au monde que je loue aussi souvent que vous; il n'est rien dont je me souvienne avec tant de plaisir que de tous les agréments de votre personne. La perte que vous avez faite se réparera très difficilement: on trouve plus aisément vingt amants qu'un ami. Vous aurez

Pr. 52.-MAÎTRE ALIBORON. [IGNORANT QUI FAIT L'ENTENDU.]

RIEN DE BEAU NE PEUT NAÎTRE EN DES ESPRITS ESCLAVES.-La Harpe.

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