PARCE QU'IL FAUDRAIT TOUJOURS PENSER À LA MORT, ON PREND LE PARTI DE N'Y PENSER JAMAIS.-De Sénancourt. son logement dans un des quartiers de la capitale le plus préférait d'ordinaire. Tout ce qui inspirait le calme et le Né à Paris, 1759. Mort en 1803. Dieu veut seulement que vous retranchiez de vos biens une légère portion pour les infortunés.-MASSILLON. Pr. 70.-AU DÉGOÛTÉ LE MIEL EST AMER. L'HOMME QUI PEUT FAIRE TOUT CE QU'IL VEUT, FAIT BIENTÔT TOUT CE QU'IL NE DOIT PAS.-Guévéra. LA VOLUPTÉ N'EST PAS LE BONHEUR; IL PEUT SE PASSER D'ELLE.-Pythagore. 36 Pr. 71.-TROIS DÉMÉNAGEMENTS VALENT UN INCENDIE. CAUSES DE L'INÉGALITÉ DANS LES ESPRITS. L'UNIQUE cause de l'inégalité dans les esprits se trouve dans le moral. Alors, pour rendre compte de la disette ou de l'abondance des grands hommes dans certains siècles ou certains pays, on n'a plus recours aux influences de l'air, aux différents éloignements où les climats sont du soleil, ni à tous les raisonnements pareils, qui, toujours répétés, ont toujours été démentis par l'expérience et l'histoire. Si la différente température des climats avoit tant d'influence sur les âmes et sur les esprits, pourquoi ces Romains si magnanimes, si audacieux sous un gouvernement républicain, seroient-ils aujourd'hui si mous et si efféminés ? Pourquoi ces Grecs et ces Egyptiens, qui, jadis recommandables par leur esprit et leur vertu, étoient l'admiration de la terre, en sont-ils aujourd'hui le mépris? Pourquoi ces Asiatiques, si braves sous le nom d'Eléamites, si lâches et si vils du temps d'Alexandre sous celui de Perses, seroient-ils, sous celui de Parthes, devenus la terreur de Rome, dans un siècle où les Romains n'avoient encore rien perdu de leur courage et de leur discipline? Pourquoi les Lacédémoniens, les plus braves et les plus vertueux des Grecs, tant qu'ils furent religieux observateurs des lois de Lycurgue, perdirent-ils l'une et l'autre de ces réputations, lorsqu'après la guerre du Péloponèse ils eurent laissé introduire l'or et le luxe? Pourquoi ces anciens Cattes, si redoutables aux Gaulois, n'auroient-ils plus le même courage? Pourquoi ces Juifs, si souvent défaits par leurs ennemis, montrèrentils, sous la conduite des Machabées, un courage digne des nations les plus belliqueuses? Pourquoi les sciences et les arts, tour-à-tour cultivés et négligés chez différents peuples, ont-ils successivement parcouru presque tous les climats? Dans un dialogue de Lucien : "Ce n'est point en Grèce,” dit la Philosophie, "que je fis ma première demeure. Je portai d'abord mes pas vers l'Indus; et l'Indien, pour m'écouter, descendit humblement de son éléphant. Des Indes, je tournai vers l'Ethiopie; je me transportai en Egypte d'Egypte, je passai à Babylone, je m'arrêtai en Pr. 72.-UN DÉMENTI VAUT UN SOUFflet. LE MOYEN LE PLUS SÛR DE SE DÉFAIRE D'UN ENNEMI EST DE S'EN FAIRE UN AMI.-Henri IV. QUICONQUE EST NÉ ARTISTE A LE SENTIMENT DU BEAU ET DU BIEN, L'ANTIPATHIE DU GROSSIER ET DU LAID.-G. Sand. Pr. 73.-A D'AUTRES, DÉNICHEUR DE MERLES. RÉSULTATS ET PREUVES. 37 Scythie, je revins par la Thrace. Je conversai avec Or- Pourquoi la philosophie a-t-elle passé de la Grèce dans l'Hespérie, de l'Hespérie à Constantinople et dans l'Arabie? Et pourquoi, repassant d'Arabie en Italie, a-t-elle trouvé des asiles dans la France, l'Angleterre, et jusques dans le nord de l'Europe? Pourquoi ne trouve-t-on plus de Phocion à Athènes, de Pélopidas à Thèbes, de Décius à Rome ? La température de ces climats n'a point changé à quoi donc attribuer la transmigration des arts, des sciences, du courage, et de la vertu, si ce n'est à des causes morales? CLAUDE-ADRIEN HELVÉTIUS. Né à Paris, 1713. Mort en 1771. Les oiseaux de proie, étant moins puissants, moins forts, et beaucoup moins nom- L'AVOCAT. L'AVOCAT est, dans la société, un citoyen chargé d'une mission honorable; le poste éminent qu'il occupe par ses talents et sa probité appelle sur lui les regards de la multitude. Il est le défenseur de tous ceux qui ont besoin de sa protection dans les malheurs ; il n'est jamais chargé d'accuser ni de poursuivre; ses fonctions sont un patronage. La société lui permet de nous défendre contre elle-même et contre ses plus augustes agents; noyés dans un déluge de lois, nous ignorons souvent nos devoirs ; et, quand la société veut punir notre ignorance, c'est pour nous sauver de ses rigueurs que l'avocat s'applique à débrouiller un chaos où nous ne pourrions que nous égarer. C'est pour apprendre à excuser nos fautes, à justifier nos intentions, qu'il veille et qu'il se livre à une étude laborieuse. C'est le seul intercesseur qui nous reste dans les moments où la société irritée s'arme tout entière contre un seul homme; il est le consolateur et le conseil de l'accusé. Le malheureux, séparé du reste des hommes, ne trouve plus d'appui que dans l'avocat qui représente lui seul toute sa famille éplorée, qui recueille ses craintes, ses espérances. A qui se confier dans une po Pr. 74.-ON N'EST JAMAIS SI RICHE QUE QUAND ON DÉMÉNAGE. LA MESURE EST TAXÉE DE FROIDEUR PAR LES HOMMES ARDENTS, ILS SONT ATTEINTS DE LA FIÈVRE CHAUDE.-Goëthe. JES PEUPLES NE PEUVENT QUE GAGNER AUX RELATIONS AMICALES DE SOUVERAIN À SOUVERAIN.-V. Bohain. 38 Pr. 75.-AVOIR UNE DENT DE LAIT CONTRE QUELQU'UN. RÉSULTATS ET PREUVES. sition où tout vous abandonne? Le pauvre, dont la pauvreté aggrave encore le malheur, n'a pas même quelquefois la ressource de choisir son défenseur: la société lui en dé signe un et quoiqu'elle le choisisse au hasard dans une corporation nombreuse, cet ordre est toujours composé d'hommes honnêtes, et le hasard même n'y peut trouver que zèle, honneur, dévouement, et discrétion. C'est peutêtre le seul corps dans la société où la trahison soit sans exemple. Aucune considération ne détourne l'avocat du sentier de l'honneur; dans les moments les plus difficiles, quand la société paraît décidée à condamner d'avance, et qu'elle fait un crime à l'avocat de l'accomplissement d'un devoir sacré, on en a rarement vu refuser le poste d'honneur; jamais un seul ne s'est lâchement rendu le ministre ni le complice des fureurs de la société, prête à se renverser de ses propres mains, en violant les promesses les plus sacrées. L'honneur des avocats est peut-être le seul honneur pur et sans tache sur toute la terre. Partout on trouve de Tel la sincérité et du mensonge, de la fidélité et de la perfidie ; mais voilà tout un ordre, dispersé en tous lieux, en corporations, où la trahison est inconnue. C'est sa nature. homme aurait une faiblesse et se laisserait aller à une mauvaise action, qui en devient incapable dans l'exercice de ses fonctions comme avocat. Lorsque la vie d'un citoyen n'est point attaquée, et qu'il faut le protéger dans la possession de ses biens, la tâche de l'avocat n'est point dangereuse; mais ses fonctions ne sont pas moins respectables. Une réunion d'hommes choisis représente la société, et juge alors sans passion et sans crainte entre deux contendants incapables de toute influence. Ce tribunal auguste, outre le respect qu'il inspire, tire encore son principal lustre du combat que livrent en sa présence, et sous les yeux du public, les défenseurs des citoyens qui viennent demander justice. Le talent de l'avocat est comme la décoration de cette scène imposante. Les discours prononcés devant les juges, l'attention des magistrats, le silence du public qui attend l'arrêt, tout donne à cette cérémonie un appareil qui annonce à la fois la force de la Justice qui va prononcer par tous ses organes, la faiblesse des citoyens qui écoutent dans un respectueux silence, et la suprématie d'une classe d'hommes Pr. 76-IL FAUT DÉPOUILLER LE VIEIL HOMME. LES MEILLEURES CONSTITUTIONS NE SONT RIEN, TANT QU'ELLES NE SONT QU'ÉCRITES.-Fiévée. Pr. 77.-MALGRÉ VOUS ET VOS DENTS. RÉSULTATS ET PREUVES. 39 à qui seul appartient le droit de porter la parole dans d'aussi graves circonstances. J. JACOTOT. Né à Dijon, 1770. L'ambitieux ne jouit de rien; ni de sa gloire, il la trouve obscure; ni de ses places, il veut monter plus haut; ni de sa prospérité, il sèche et dépérit au milieu de son abondance.-MASSILLON. LES CONSÉQUENCES SONT LES PIERRES DE TOUCHE DES PRINCIPES. De Lévis.LA DOULEUR CONTRAINTE REFOULE SUR L'ÂME. Garat. CEUX QUI SE FLATTENT DE FAIRE ENVIE, FONT SOUVENT PITIÉ. D'Arconville. -IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR APPRENDRE.-Domergue. LE CIMETIÈRE DE CAMPAGNE. Il est placé au bas d'une colline et sur le bord de la grande route; une haie vive, qui s'élève autour de son enceinte, ne l'empêche pas d'être aperçu des voyageurs; un gazon toujours vert recouvre la plupart des cercueils; la terre, fraîchement remuée, marque la place des tombes nouvelles. Sur chacune de ces tombes on aperçoit une croix de bois, monument simple et champêtre, auquel l'amitié en deuil suspend quelques guirlandes de fleurs des champs, dans la belle saison. Vous n'y trouveriez pas d'épitaphes comme dans les cimetières des villes (car les épitaphes annoncent déjà la civilisation), encore moins ces figures de marbre qui parent le deuil des tombeaux, et que les hommes des grandes cités semblent avoir chargées de pleurer pour eux. On ne voit dans tout le cimetière qu'une seule inscription; ce sont les paroles de Dieu lui-même qui console un père qui laissait, en mourant, son épouse et ses fils dans l'indigence. "Laisse-moi tes enfants, je prendrai soin de leurs jours; la veuve place en moi sa confiance." et que Ces paroles, tirées de Jérémie, et prononcées par le défunt à sa dernière heure, ont été écrites en gros caractères sur une planche de bois de hêtre; elles seront bientôt effacées; mais tout le village en gardera long-temps le VICTOR-JOSEPH-ÉTIENNE DE JOUY. Né à Jouy, 1769. souvenir. Un cimetière doit être une école de morale. C'est là qu'à la vue des puissants, des riches, et des méchants réduits en poudre, disparaissent toutes les passions humaines.-B. DE ST. PIERRE. Pr. 78.-QUI DÉSIRE EST EN PEINE. |