Pr. 5.-DORMIR LA GRASSE MATINÉE.-Pr. 6. TOMBER SUR LE DOS ET SE CASSER LE NEZ. TOUTE INSTRUCTION DOIT TENDRE AUX BONNES MEURS.-Fon- Vizine. 5 grand spectacle d'une vertu ferme sans effort, magnanime sans faste, sublime par sa simplicité même, et vraiment héroïque par la religion. H. FRANÇOIS D'AGUESSEAU. Né à Limoges, 1668. Mort en 1751. Quoique Dieu et la nature aient fait tous les hommes égaux, la vanité humaine ne peut souffrir cette égalité.-BOSSUET. Il n'y a pas de mensonges qui nous soient plus nuisibles que ceux que nous nous faisons à nous-mêmes.-MARMONTEL. DESTOUCHES ET DUFRESNY. LES succès si multipliés de Destouches étaient d'autant plus flatteurs pour lui, qu'ils ne furent ni arrêtés ni affaiblis par ceux d'un rival redoutable, du célèbre Dufresny, qui brillait à peu près dans le même temps sur la scène. Tous deux s'y distinguaient par des qualités différentes et presque opposées: Destouches, naturel et vrai, sans être jamais ignoble ou négligé; Dufresny, original et neuf, sans cesser d'être vrai et naturel; l'un, s'attachant à des ridicules plus apparents, l'autre saisissant des ridicules plus détournés ; le pinceau de Destouches plus égal et plus sévère, la touche de Dufresny plus spirituelle et plus libre; le premier dessinant avec plus de régularité la figure entière, le second donnant plus de traits et de jeu à la physionomie; Destouches, plus réfléchi dans ses plans, plus intelligent dans l'ensemble; Dufresny, animant par des scènes piquantes sa marche irrégulière et décousue; l'auteur du "Glorieux" sachant plaire également à la multitude et aux connaisseurs; son rival ne faisant rire la multitude qu'après que les connaisseurs l'ont avertie; tous deux enfin occupant au théâtre une place qui leur est propre et personnelle; Dufresny, par un mélange heureux de verve et de finesse, par un genre gaieté qui n'est qu'à lui, et qu'il trouve néanmoins sans la chercher, par un style qui réveille toujours, sans qu'on ose le prendre pour modèle, et qu'on ne doit ni blâmer ni imiDestouches, par une sagesse de composition et de pinceau qui n'ôte rien à la vie et à l'action de ses personnages, par un sentiment d'honnêteté et de vertu qu'il sait répandre au milieu du comique même, par le talent de lier et d'oppo ter; LES RIDES SONT LE TOMBEAU DE L'AMOUR.-Sarrasin. de Pr. 7.-PLUS FAIT DOUCEUR QUE VIOLENCE.Pr. 8. QUI DOUTE NE SE TROMPE POINT. QUE TOUT CE QUI RAMPE SE CONSOLE, CAR TOUT CE QUI S'ÉLÈVE TOMBE.-Dupaty. 6 Pr. 9.-ENFlé du vent DE LA HUCHE. RÉSULTATS ET PREUVES. ser les scènes entre elles; enfin, par l'art plus grand encore d'exciter à la fois le rire et les larmes, sans qu'on se repente d'avoir ri, ni qu'on s'étonne d'avoir pleuré. Il ne manquait à ces deux rivaux, pour mettre le comble à leur gloire, que le genre de mérite, le plus rare a la vérité dans des rivaux, celui d'être amis, et de se rendre l'un à l'autre la même justice que leur rendait la voix publique. J. LE-ROND D'ALEMBERT. Né à Paris, 1717. Mort en 1783. Qu'elle est belle cette nature cultivée! Que par les soins de l'homme, elle est bril- Une des choses les plus capables d'intéresser l'homme et de l'instruire, c'est bien BATAILLE DE BOUVINES. La bataille se donna le 27 juillet, un des jours les plus chauds de l'année, sous un soleil ardent, et dura depuis midi jusqu'à la nuit. Le Roi, qui avait marché toute la matinée, ne comptait pas combattre dans ce jour. Il avait pris la résolution de faire reposer ses troupes harassées, et lui-même jouissait d'un peu de fraîcheur au pied d'un frêne, lorsqu'on vint l'avertir que les ennemis paraissaient. Il entendait déjà, dans les postes avancés, le cliquetis des armes. Aussitôt il reprend les siennes, fait une courte prière dans une chapelle qui se trouvait près de lui; et, comme il soupçonnait des traîtres dans son camp, il imagine de les lier par une espèce de serment qu'ils auraient honte de rompre. Ce monarque fait poser son sceptre et sa couronne sur un autel portatif, à la vue de son armée; puis élevant la voix: " Seigneurs français," dit-il, "et vous, valeureux soldats, qui êtes prêts à exposer votre vie pour défense de cette couronne, si vous jugez qu'il y ait quelqu'un parmi vous qui en soit plus digne que moi, je la lui cède volontiers, pourvu que vous vous disposiez à la conserver entière, et à ne la pas laisser démembrer par ces excommuniés." 66 Vive Philippe! vive le roi Auguste!" s'écrie toute l'armée: "qu'il règne, et que la couronne lui reste à jamais! nous la lui conserverons aux dépens de nos Pr. 10.-PRENDRE SES JAMBES À SON COU. la IL EST PLUS SÛR D'AGIR EN MAÎTRE, QUE D'EN PRENDRE LE TON.-Keyserling. LES MEILLEURES RAISONS NE SONT PAS BONNES POUR TOUCHER L'ESPRIT DE CEUX QUI ONT PEUR.--De Retz. Pr. 11.-CHARITÉ BIEN ORDONNÉE COMMENCE CHEZ SOI. RÉSULTATS ET PREUVES. vies." Ils se jettent ensuite à genoux, et le roi attendri leur donne sa bénédiction qu'ils demandent. Il prend alors son casque, monte à cheval et vole à la tête de l'armée. Les prêtres entonnent les psaumes, les trompettes sonnent, et la charge commence. L'ordre de bataille des confédérés était de porter tous leurs efforts contre la personne du roi, persuadés que, lui tué ou fait prisonnier, leurs projets n'éprouveraient ni obstacles ni retardement. Ainsi trois escadrons d'élite devaient l'attaquer directement, pendant que, de chaque côté, un autre de même force tiendrait en échec ceux qui voudraient venir à son secours. L'empereur commandait ces trois escadrons; il marchait précédé d'un chariot qui portait l'aigle d'or sur un pal de même métal. Othon fond impétueusement sur la troupe royale. Le choc est soutenu avec fermeté; mais le nombre l'emporte. Philippe est renversé, et foulé aux pieds des chevaux. En vain le chevalier qui portait l'étendard auprès de lui, le haussait et le baissait pour avertir du danger où se trouvait le roi, et appeler du secours; serrés de trop près eux-mêmes par les escadrons qu'on leur avait opposés, les plus voisins du roi se soutenaient à peine, loin de pouvoir courir à son aide. Cependant ils font un effort commun, repoussent les assaillants, et attaquent à leur tour: Philippe est remonté, il tombe comme la foudre sur ses ennemis; le chariot impérial est renversé, l'aigle enlevée. Othon, trois fois démonté, saisi au corps par un chevalier français, et délivré par les siens, prend un des premiers la fuite. Les comtes de Flandre et de Boulogne, qui avaient le plus grand intérêt à ne pas tomber entre les mains du roi, entretinrent long-temps le combat, mais furent enfin faits prisonniers et présentés au roi. Après de durs reproches, il les fit charger de fers. Renaud fut enfermé dans un noir cachot, attaché à une grosse chaîne, qui lui permettait à peine d'en parcourir l'espace; et Ferrand fut traîné à la suite du roi pour servir à son triomphe. LOUIS P. ANQUETIL. Né à Paris, 1723. Mort en 1808. On appèle poétiquement demi-dieu un homme qui semble participer en quelque sorte de la divinité par la grandeur de ses actions.-ACADÉMIE. Pr. 12.-TOMBER DE CHARYBDE EN SCYLLA. [DE MAL EN PIS.] LES RESSENTIMENTS ET LES VICES SE TRANSMETTENT BIEN PLUS SOUVENT QUE LES VERTUS.-Hildebert. Pr. 13.-DONNE DU PAIN À UN CHIEN, DÛT-IL TE MORDRE. Oriental-Pr. 14. CHAT ÉCHAUDÉ CRAINT L'EAU FROIDE. 8 TOUT EST UTILE AU SAGE; TOUT EST NUISIBLE AU FOU.-Cohorn. RÉSULTATS ET PREUVES. LES ÉTRENNES. C'EST moins avec des paroles que par des démonstrations muettes, qu'au jour de l'an, l'inférieur met le supérieur à contribution. Allez-vous chez l'homme en place, voyez comme toutes les figures y sont riantes, à commencer par celle de ce portier ou de ce suisse, qui est si maussade tout le reste de l'année. Voyez avec quelle promptitude il tire le cordon, avec quelle précipitation les valets vous ouvrent la porte, avec quel empressement les huissiers vous annoncent, avec quelle politesse les secrétaires vous reçoivent. Rien de plus poli que toute la valetaille, pour vingt-quatre heures. Ce jour-là, en dépit des ordres de Monseigneur, elle vous introduirait jusque dans son cabinet. Mais Monseigneur, que vous ne voudriez pas trouver, n'y est pas; et, pour la première et la dernière fois de l'année, ce mot est vrai dans toute son acception. Monseigneur, à qui vous venez faire votre cour, est allé faire sa cour aussi, et répand ailleurs les étrennes que vous prodiguez chez lui. C'est avec de l'argent qu'on répond à toutes ces civilités. Après tout, que peut-on trouver d'injuste dans cet usage? Il ne pèse, au fait, que sur les gens auxquels il est utile. Ce solliciteur, qui vide sa bourse dans les antichambres, paye ou les services qu'il a reçus, ou les services qu'on lui rendra. C'est une espèce de droit de passe qu'il solde une fois l'année par abonnement. ANTOINE-VINCENT ARNAULT; Le spectacle de l'univers n'est fait que pour l'homme; lui seul le contemple et l'admire, lui seul jouit de sa beauté, et livre doucement son cœur à l'émotion qu'elle inspire: la biche légère, errante sur la colline, ne prête point l'oreille au murmure du zéphyr; la génisse folâtre ne s'arrête point pour respirer le parfum des fleurs; couché sur les rives des fleuves, le troupeau est insensible au bruit des ondes,et au tableau riant de la campagne; le cheval hennit au milieu des pâturages, l'oiseau chante sous la feuillée, les taureaux bondissent de joie, mais c'est l'amour qui les jète en extase, car le spectacle enchanteur de la nature n'est connu que de l'homme; lui seul est grand par la pensée et sublime par ses méditations; lui seul annonce qu'il est roi de la nature, lorsque le front ceint de la bandelette sacrée, il s'avance dans les forêts, et que tout-à-coup sa voix éclatante invoque le Dieu saint, le Dieu inconnu qui sème la verdure et allume les soleils.-AIMÉ-MARTIN. L'HOMME LE PLUS HEUREUX NE SAURAIT SE PASSER D'UN AMI. Pr. 15.-CHAT ÉCHAUDÉ NE REVIENT PAS EN CUISINE.-Pr. 16. QUI NAQUIT CHAT COURT APRÈS LES SOURIS. IL N'Y A RIEN DE MEILLEUR QUE DE GOÛTER EN REPOS LE FRUIT DE SON TRAVAIL. L'Ecclésiaste. Pr. 17.-PROPRE COMME UNE ÉCUELLE À CHAT. RÉSULTATS ET PREUVES. 9 LA PUISSANCE DE LA BEAUTÉ. PAROLE de l'homme, comment dirais-tu le charme et la puissance de la beauté ? Comment dirais-tu ce qu'il y a en elle de si vague et de si positif, de si faible et en même temps de si fort? Saurais-tu définir cet attrait victorieux qui subjugue les sens, qui captive le cœur, qui entraîne l'imagination, qui ôte toute la liberté de la pensée ? Si tu ne peux peindre ni le regard, ni le son de la voix, ni l'expression de la figure, ni ces reflets de l'âme qui brillent dans tous les traits, qui donnent la vie à tous les contours, à tous les mouvements, parole de l'homme, pourrais-tu dire le charme et la puissance de la beauté? Timide, pleine de délicatesse et de douceur, elle paraît faite pour recevoir des lois, et c'est elle qui en donne. Elle maîtrise à l'égal de la nécessité, souvent elle fait la destinée des hommes et même des empires; devant elle, toute force cesse et devient faiblesse. Mais si toutes les choses merveilleuses qui font la joie et l'orgueil des mortels n'ont que la durée d'un instant, combien cet instant est fugitif pour la plus merveilleuse de toutes ! Sa présence nous plonge dans une rêverie ravissante; et, lorsque nous sortons de cette rêverie, la beauté n'est plus; elle a passé comme une ombre: elle s'est évanouie comme le souvenir confus d'un songe plein d'enchantement. Ce qui reste en nous ressemble, hélas! à la trop faible trace que laisse dans notre oreille le son inspirateur détaché d'une lyre d'or. On éprouve donc un sentiment à la fois amer et doux, aimable et triste, dans la contemplation de la beauté, ce fragile chef-d'œuvre des dieux immortels, sur lequel ils ont laissé tomber un rayon, mais un seul rayon de leur gloire. Parole de l'homme, comment dirais-tu le charme et la puissance de la beauté ? PIERRE-SIMON BALLANCHE. Né à Lyon, 1776. Les années d'un homme d'étude sont plus longues que celles du commun des hommes, parce qu'il en met à profit tous les moments.-PRÉVÔT. Il ne faut pas prendre pour des vertus, des actions et des intérêts arrangés avec industrie.-MASSIAS. Pr. 18.-C'EST UN NID DE SOURIS DANS L'OREILLE D'UN CHAT. LE MÉCHANT QUI FAIT TREMBLER EST BIEN PRÈS DE TREMBLER LUI-MÊME.-Beaumarchais. |