Images de page
PDF
ePub

=

NOUVELLES LEÇONS

DE

LITTÉRATURE

FRANÇAISE.

L

DE

ERATURE

FRANÇAISE.

Traductions diverses, Morceaux et Extraits de nos meilleurs Ouvrages modernes.

CE VOLUME CONTIENT EN OUTRE

UNE BIOGRAPHIE DES HOMMES CÉLÈBRES MORTS EN 1832 ET 1833;

une Gistoire de l'Industrie, des Sciences, des Arts et des Lettres;

Précédé d'un Discours de M. DE CHATEAUBRIAND;

Et un Abrégé de Statistique universelle, comprenant tous les Progrès et Découvertes de la

Civilisation.

[merged small][graphic][merged small][merged small][merged small][merged small]

HARVARD
UNIVERSITY
LIBRARY
AUG 1 1945

Please fiend

NARRATIONS.

ENFANCE DE SAINT AUGUSTIN,

Souffrez, Seigneur, que je parle à votre miséricorde, moi qui ne suis que cendre et poussière. >> Permettez-moi de lui parler, parce que c'est la miséricorde de mon Dieu, et non pas un homme, qui ferait de votre serviteur un objet de dérision; peut-être vous-même vous moquerez vous, Seigneur; mais, par un tendre retour, vous me prendrez bientôt en pitié; ce que j'ai donc à vous dire, c'est que je ne sais d'où je suis venu dans ce monde que j'habite maintenant; c'est-à-dire dans cette vie mortelle, ou dans cette mort vivante : duquel de ces deux noms l'appellerai-je? je ne sais.

Au moment même où j'y suis entré, c'est dans le sein de votre providence miséricordieuse que j'ai été reçu, ainsi que me l'ont appris les parens selon la chair, dont vous avez voulu vous servir pour me donner la naissance; car, pour moi, je n'en ai aucun souvenir.

Je goûtai d'abord les douceurs du lait,

premières délices des enfans. Si le sein de ma mère ou celui de ma nourrice se remplissait pour moi de ce lait si doux, ce n'étaient pas elles, c'était vous, Seigneur, qui me donniez par elles l'aliment que vous avez destiné à l'enfance, que vous lui avez destiné par cette prévoyance qui règle tout, et qui sait dispenser à propos les richesses infinies, sclon les besoins de toutes ses créatures. C'est vous qui me donniez l'instinct de ne pas prendre de cette nourriture plus qu'il ne vous plaisait de m'en donner, et qui inspiriez à celles qui me nourrissaient de vouloir bien me laisser prendre ce qu'elles avaient reçu de vous, ce que vous leur donniez avec abondance.

Une affection bien ordonnée les portait à se soulager en me le prodiguant: ainsi c'était un bien pour elles le bien que je recevais, non pas d'elles, mais par elles; car de vous seul viennent tous les biens, Ô mon Dieu; et je ne dois qu'à vous ma vie et ma conservation. C'est ce que j'ai facilement reconnu depuis; les biens, tant extérieurs qu'intérieurs, dont vous nous

« PrécédentContinuer »