Collection complete des œuvres de J.J. Rousseau, Volume 19 |
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... m'en formerent une d'une au- tre trempe , & me donnerent de la vie humaine des notions bizarres & romanef- ques , dont l'expérience & la réflexion n'ont jamais bien pu me guérir . Les Romans finirent avec l'été de 1719 . L'hiver fuivant ...
... m'en formerent une d'une au- tre trempe , & me donnerent de la vie humaine des notions bizarres & romanef- ques , dont l'expérience & la réflexion n'ont jamais bien pu me guérir . Les Romans finirent avec l'été de 1719 . L'hiver fuivant ...
Page 12
... m'en enflammois à fon exemple ; je me croyois Grec ou Romain ; je devenois le perfonnage dont je lifois la vie : le récit des traits de conf- tance & d'intrépidité qui m'avoient frappé me rendoit les yeux étincelans & la voix forte . Un ...
... m'en enflammois à fon exemple ; je me croyois Grec ou Romain ; je devenois le perfonnage dont je lifois la vie : le récit des traits de conf- tance & d'intrépidité qui m'avoient frappé me rendoit les yeux étincelans & la voix forte . Un ...
Page 16
... m'en revient même , aujour- d'hui que je l'ai perdue , qui , totalement oubliées depuis mon enfance , fe retracent à mesure que je vieillis , avec un charme que je ne puis exprimer . Diroit - on que moi , vieux radoteur , rongé de ...
... m'en revient même , aujour- d'hui que je l'ai perdue , qui , totalement oubliées depuis mon enfance , fe retracent à mesure que je vieillis , avec un charme que je ne puis exprimer . Diroit - on que moi , vieux radoteur , rongé de ...
Page 23
... m'en affligeois & ne m'en mutinois point . J'étois plus fâché de déplaire que d'être puni , & le figne du mécontentement m'é- toit plus cruel que la peine afflictive . Il est embarraffant de m'expliquer mieux , mais cependant il le faut ...
... m'en affligeois & ne m'en mutinois point . J'étois plus fâché de déplaire que d'être puni , & le figne du mécontentement m'é- toit plus cruel que la peine afflictive . Il est embarraffant de m'expliquer mieux , mais cependant il le faut ...
Page 29
... m'en confervoient Pidée . Etre aux genoux d'une maîtreffe impérieuse , obéir à fes ordres , avoir des pardons à lui demander , étoient pour moi de très douces jouiffances , & plus ma vive imagination m'enflammoit le fang , plus j'avois ...
... m'en confervoient Pidée . Etre aux genoux d'une maîtreffe impérieuse , obéir à fes ordres , avoir des pardons à lui demander , étoient pour moi de très douces jouiffances , & plus ma vive imagination m'enflammoit le fang , plus j'avois ...
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Expressions et termes fréquents
à-peu-près affez affurément aife aimoit ainfi Annecy auffi avoient avoit befoin c'eft c'eſt c'étoit careffes caufe ceffe charme chofe cœur connoiffance d'efprit defirs difoit dîné dire donnoit efprit enfans étoient étois étoit eût fage faifant faifoit falloit fans fant favoir Favria fecond fecret felon fembloit femme fens fentimens fentiment fentois féparer feroit fervice fervir feul fituation foin foit fonger fous fouvent fuffe fuis fuite fuivi fuivre fujet fûr fur moi fur-tout Gaime Geneve goût Gouvon homme j'ai j'allois j'aurois j'avois j'en j'étois j'euffe j'eus jamais jeune jouiffance jours jufqu'à laiffer Lambercier long-tems m'avoit m'en Madame Bafile Madame de Warens Mademoiſelle maifon maître Maman maniere ment Mlle mufique n'ai n'eft non-feulement paffer paffion parler paroiffoit penfer pere perfonne plaifir plaifirs plufieurs poffible pouvoit préfent prefque premiere prenois quelquefois réfolution refte rien talens tems trouve trouvois Turin venoit Venture vois vouloit voyage voyois
Fréquemment cités
Page 226 - De là. vient encore que je réussis mieux aux ouvrages qui demandent du travail qu'à ceux qui veulent être faits avec une certaine légèreté, comme les lettres; genre dont je n'ai jamais pu prendre le ton, et dont l'occupation me met au supplice. Je n'écris point de lettres sur les moindres sujets qui ne me coûtent des heures de fatigue; ou, si je veux écrire de suite ce qui me vient, je ne sais ni commencer ni finir ; ma lettre est un long et confus verbiage ; à peine m'entend-on quand...
Page 4 - Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus.
Page 326 - La chose que je regrette le plus, dans les détails de ma vie dont j'ai perdu la mémoire, est de n'avoir pas fait des journaux de mes voyages. Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans ceux que j'ai faits seul et à pied. La marche...
Page 171 - J'aurois voulu m'enfoncer, m'étouffer dans le centre de la terre; l'invincible honte l'emporta sur tout, la honte seule fit mon impudence; et plus je devenois criminel, plus l'effroi d'en convenir me rendoit intrépide.
Page 305 - Je dirais volontiers à ceux qui ont du goût et qui sont sensibles : « Allez à Vevay, visitez le pays, examinez les sites, promenez-vous sur le lac, et dites si la nature n'a pas fait ce beau pays pour une Julie, pour une Claire, et pour un Saint-Preux, mais ne les y cherchez pas.
Page 335 - Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m'apercevoir que j'étais las. Je m'en aperçus enfin. Je me couchai voluptueusement sur la tablette d'une espèce de niche ou de...
Page 326 - ... ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l'immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte. Je dispose en maître de la nature entière; mon cœur, errant d'objet en objet, s'unit, s'identifie à ceux qui le flattent, s'entoure d'images charmantes, s'enivre de sentiments délicieux.
Page 347 - Si je me chargeais du résultat et que je lui disse: tel est mon caractère, il pourrait croire, sinon que je le trompe, au moins que je me trompe. Mais en lui détaillant avec simplicité tout ce qui m'est arrivé, tout ce que j'ai fait, tout ce que j'ai pensé, tout ce que j'ai senti, je ne puis l'induire en erreur à moins que je ne le veuille, encore même en le voulant n'y parviendrais-je pas aisément de cette façon.
Page 4 - J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire.
Page 342 - Au reste, on sait déjà ce que j'entends par un beau pays. Jamais pays de plaine, quelque beau qu'il fût, ne parut tel à mes yeux. Il me faut des torrents, des rochers, des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux à monter et à descendre, des précipices à mes côtés qui me fassent bien peur.