SECONDE STROPHE, 10. 15. Le Galant y fut habile, A la porte de fa belle Trois fois frapa, CATIN, CATOS, BELLE BERGE La promeffe que m'avez faite, REMARQUES. XX. termes tellement originaux & E Galant] Galant est un de ces propres à la Langue Françoife, qu'aucun terme dans les autres Langues n'y répond bien. Il est même fi expreffif, que 'je ne voi pas qu'il y ait quelque périphrafe qui puifle parfaitement le faire entendre. Le feul moyen d'y parvenir, c'eft de faire une grande attention à tous les différens ufages où il fe trouve employé. En effet Galant ne fignifie pas D 5 feule feulement honnête, civil, fociable, de bonne compagnie, de commerce agréable; mais encore un homme qui entend bien les choJes dont il le mêle, qui a du jugement, de la conduite, de Pagrément, &c. pris fubstantivement, comme il l'eft ici, il marque encore un homme amoureux. Ainfi le Poëte pouvoit-il choifir un mot plus heu reux pour défigner COLIN? XXI. Y fut babile.] Je n'ai jamais ouï d'expreffions qui préfentent plus de chofes à l'efprit que celles-ci: Le Galant y fut habile. Nous venons de voir combien de chofes emporte le mot de Galant: Cet y quel beau fens ne renferme-t-il pas! Il nous fait connoître qu'on n'est point habile pour bien penfer, pour fonger creux. Mais que l'habileté confifte à prendre par réflexion un parti convenable aux fentimens où l'on eft, & à fui vre ce parti. Un homme qui eft habile dans fes penfées, pour dire un homme qui pense &qui fe détermine à faire ce qui lui convient, qu'on médite bien cette expreffion. Sa beauté & fa force échaperont aux efprits fuperficiels, mais pour moi, plus j'y pense, plus je l'admire. Si SCALIGER a dit de la 3. Ode du 4. Livre d'HoRACE, qu'il aimeroit mieux l'avoir faite que d'être Roi d'Arragon, fi N1 COLAS COLAS BOUR BON auroit préféré d'être l'Auteur de la Paraphrafe des Pleaumes par BUCHANAN à l'honneur d'être Archevêque de Paris. Si PASSERAT eftimoit l'Ode que RONSARD a faite pour le Chancellier de L'HôPITAL, plus que le Duché de Milan, & fi MENAGE auroit voulu donner le meilleur de fes Benefices pour être l'Auteur de ce beau Vers de M. REMI contre les Hibernois Logiciens, Gens ratione furens & mentem pafia chimaris; j'avoue que j'aimerois mieux avoir fait ce Vers Le Galant y fut habile; que d'avoir fait I. L'Anti-Rouffeau. II. Examen de deux Traitez nouvellement mis au jour par M. DE LA PLACETTE, dont le premier a pour titre, Réponse à une Objection qu'on applique à divers fujets, &c. Et le fecond, Éclairciffement fur quelques difficultez, &c par PH NAUDE. III. Voyage du Tour de la France, par feu M. DE ROUVIERE, Confeiller du Roi,&c. & Apoticaire de Sa, Majefté IV. Dialogues des grands Hommes aux Champs Elifees, appliquez aux mœurs de ce Siècle, &c. V. Réflexions fur les grands Hommes qui font morts en plaifantant, &c. VI. La jufte Balance de la crainte & de Paffurance Chrétienne, &c. VII. Idée générale des Etudes, choix qu'on en doit faire, &c. VIII. L'Etat de l'Homme dans le péché originel. IX. Difcours fur l'origine de la Poëfie, fur fon ufage, & fur le bon goût, par le Sieur FRAIN DU TREMBLAY. X. Traité fur Phomme, en quatre Propofitions importantes, avec leurs dépendan ces. XI. Les tours de Mattre GONIN. XII. Hiftoire mythologique des Dieux & des Heros de l'Antiquité, où l'on a ajoûté diverfes Liftoires anciennes & véritables, enrichie de figures. XIII. Pfeaumes paraphrafez en Vers, ptr M D*** XIV. Le Critique, ou l'Apologifte fans fard. XV. Le Gazetier menteur. XVI. Le Nouveau Secretaire de la Cour, ou Lettres familiéres Jur toutes for tes de fujets, &c. XVII. De Caufes de la Corruption du Goût, &c. XVIII. Les Pfeaumes de penitence paraphrafez en Sonnets. XIX. Les Tablettes de l'Homme du monde. XX. L'Homere vangé. Peut-être même les Remarques fur le Chef-d'Oeuvre d'un Inconnu, fans parler de quelques Livres tels que l'Hiftoire amoureufe & badine du Congrès d'Utrecht, de l'Heroine incomparable, ou de la Belle Hollandoife, ni d'une certaine Feuille nommée le Cenfeur, ou d'un in folio appellé l'Atlas Hiftorique. XXII. Il fe leva, à la porte de fa belle, trois fois frappe.] Difficile eft propriè communia dicere, dit HORACE, dans l'Art Poëtique; Il eft difficile de dire des chofes communes d'une manière qui n'ait rien de bas. Notre Poëte nous en va dire; mais remarquez le choix de fes expreffions. Il fe leva. Par ce feul mot il nous donne l'idée d'un homme qui fort du lit, & qui fe met en état d'aller en quelque part. Cette action eft une fuite des réflexions que COLIN avoit faites, & le commencement de ce qu'il va faire, pour foulager le mal que fon amour lui caufe. Il favoit fans doute ces Vers d'ALCE'E, |