ces portes avec des leviers, fi on ne les ouvroit pas. Ainfi je ne dirai rien pour prouver qu'il eft très-probable que CoLIN voulant entrer chez fa Maîtreffe, fut frapper à fa porte. XXIV. De fa Belle.] Sa. DE SA BELLE, & non d'une autre. Quand l'Amour conduit on ne fe trompe point de porte. XXV. Belle. Quel terme heureux! pour nous donner une idée avantageufe de la Maîtreffe de COLIN. C'eft dire en un feul mot ce que plufieurs Poëtes n'ont pas eu l'adreffe de bien dire en cent Vers. XXVI. Trois fois frappa.] Un fameux Prédicateur de Louis XIII. a foûtenu en Chaire, que le nombre de dix étoit le plus parfait. Le nombre de DIX eft le plus parfait, difoit-il, & repréfente la perfection. où tout nombre aboutit, car étant parvenu au nombre de DIX on recommence à compter de forte que ce nombre de DIX eft le nombre de perfection. Quelques-uns donnent cet avantage au nombre de fept, que les Grecs appellent Cdou. Ils croyent que ce nombre a plus de force dans la nature qu'aucun autre, comme M. VARRO l'a fait voir in Hebdomadibus, MACROBE dans le Songe de E 2 SCI SCIPION, Liv. 1. Chap. 5. & fuiv. Et nous apprenons d'APULE'E, lib. 11. Mile. que c'eft PYTHAGORE qui le premier a fait joindre l'idée de Sainteté a celle du nombre Sept. Septiesque immerfo fluctibus capite: quod eum numerum pracipue Religionibus aptiffimum divinus ille PxTHAGORAS prodidit. Et il le plon,, gea fept fois dans l'eau, parce que PyTHAGORE, cet Homme divin, avoit découvert que ce nombre convenoit extrêmement aux Cérémonies religieufes". Sur quoi je remarquerai que HORNIUS dans le 3. Liv. de fon Hift. Philof p. 166. croit que le Diable avoit infpiré ceci à PYTHAGORE, & qu'il l'avoit tiré du 2. Livre des Rois, Chap. V. verf. 10. & 14. Pour moi, je croi, s'il y a quelque nombre parfait, que c'eft ou celui de TROIS, ou celui qui comprend tous les autres nombres; or il n'y en a point qui comprenne tous les autres nombres, puis qu'il n'y a point de nombre qu'on ne puiffe doubler; il refte donc à dire (felon mon fentiment) que celui de TROIS eft le plus parfait, ce que je crois par les raifons fuivantes. I. Parce que le nombre impair a toûjours été agréable aux Dieux. II. Parce II. Parce que les plus grands Hommes ent toûjours affecté de s'en fervir, & qu'il fsmble en effet qu'il y a quelque chofe de naturel & de furnaturel qui nous y porte. Que le nombre impair foit le plus agréable aux Dieux; on le fait affez par cette Maxime, qu'on peut regarder comme un Axiome touchant la nature des nombres. Numero Deus IMPARE gaudet. Et cela eft fondé fans doute fur la remarque que MACROBE a faite au Chi 6. du 1. Liv. du Songe de SCIPION; Que le nombre impair eft le nombre mâle, & le pair le nombre femelle, d'où vient, continue-t-il, que les Arithméticiens appellent ce nombre impair, te Pere, & qu'ils appellent l'autre la Mere, Impar numerus mas eft, par fæmina vocatur. Item Arithmetici imparem Patris, & parem Matris appellatione venerantur. En effet, quiconque oferoit douter de cette vérité, que le nombre impair eft agréa ble aux Dieux, prétendroit avoir non feulement plus de raifon que tous les Anciens qui l'ont univerfellement admife, mais encore que les Modernes qui la confirment en une infinité de choE 3 fes. Nouv. du 30. Avril 1715. Suite des fes. Nous en avons un bel exemple dans ce qui fe paffa en Angleterre, au fujet du d'Amft. Committé fecret, qu'on nomma pour tirer des Extraits des Papiers touchant les Négociations de la derniére Paix M. le Général STANHOPE étoit d'avis que ce Commité fut compofé de zo. Membres, perfonne ne s'y oppofoit, mais M. HUNGERFORD, Membre Tori, remarqua judicieufement, que le nombre de vingt étoit malheureux, & proposa qu'on y en ajoûtât un; ce qui fut approuvé. Je n'apporterai pas ici d'exemples fur le nombre impair en général. Je vais particuliérement m'attacher à celui de 3. qui eft principalement mon but. A l'égard de la Religion l'on voit; Que les Anciens établiffoient TROIS DIEUX pour le gouvernement du Monde, JUPITER, NEPTUNE & PLU TON. Que DIANE avoit TROIS NOMS & TROIS EMPLOIS différens, étant PHOEBE au Ciel, DIANE fur la Terre, PROSERPINE, dans les En fers. D'où vient P'HE CATE TRIFORMIS. Que MINERVE étoit auffi confidérée comme TRIPLE, fur tout chez les Egyptiens. D'où vient qu'elle s'ap pelloit pelloit TRIGEMINA, GLAUCOPIS, SAIS. Que TROIS Juges, EACUS, MiNOS, & RHADAMANTE Occupoient le Tribunal où l'on devoit être jugé après la mort. Qu'il y avoit TROIS MUSES, Comme on l'a vû par les anciennes Peintures qu'on découvrit à Rome le Siécle paffé, dans le Sepulchre de la Famille NasoNIA. Elles étoient représentées tenant chacune un Pot à la main autour du Cheval Pegafe, qui faifoit fortir de la Terre la Fontaine d'Hippocrene. Les Anciens avoient de même TROIS Graces, TROIS Sibylles, TROIs Sirenes, TROIS Hefperides, TROIs Defti nées, TROIS Parques, TROIS Furies, TROIS Gorgones, TROIS Harpyes. Les Divinitez appellées Matres ou Matra, & celles qu'on appelloit Suleva & Campeftres, dont M. FABRETTI nous a donné un Bas-relief, dans fon Livre de Aqueductibus, font repréfentées trois de compagnie. On ne voit auffi que TROIS Nymphes à côté de DIANE, dans un Marbrer de la Vigne MATTHEI, & dans un autre Bas-relief que M SPON nous a expliqué, l'on voit que les Nourriffes de E 4 BAC |