17 JUL 1971 OF C..-ORD LIBRARY (1712—1728.) Je forme une entreprise qui n'eut jamais Ne, et dont l'exécution n'aura point teur (*). Je veux montrer à mes sembla homme dans toute la vérité de la natur homme, ce sera moi. Moi seul. Je sens mon cœur, hommes. Je ne suis fait comme aucun et je co que j'ai vus; j'ose croire n'être fait com de ceux qui existent. Si je ne vaux pas moins je suis autre. Si la nature a bien fait de briser le moule dans lequel elle C'est ce dont on ne peut juger qu'après n Que la trompette du jugement derr (VARIANTE..... d'exemple, et qui n'aura poin quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement Voilà ce que j'ai fait, ce que jai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifferent, ce n'a jamais éte que pour remplir un vide occasioné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus; mé prisable et vil quand je l'ai été ; bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intéieur tel que tu l'as vu toi-même, Etre éternel. Rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères (*). Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un scul te dise, sil l'ose, Je fus meilleur que cet homme-là. Je suis né à Genève en 1712(**), d'Isaac Rous ··(*) Vàn. Qu'ils rougissent de mes indignités, qu'ils gémissent de mes misères. **) Rousseau croyait être né le 4 juillet 1712. Il désigne cette date dans une lettre à madame Latour, du 27 janvier 1563. Ais il était dans l'erreur. Il vint au monde le 28 juin 1712, dans une visite que faisait sa mère, qui mourut en couches. Extrait du registre qui atteste ce fait et les circonstances de la naissance de Jean-Jacques ont été insérés dans l'Histoire de sa ti et de ses ouvrages, tom. II, p. 287. Helle voudra, je viendrai, ce livre à la main. ésenter devant le souverain juge. Je di ment: Voilà ce que j'ai fait, ce que jai , ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec me franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, jouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer me ornement indifferent, ce n'a jamais éte our remplir un vide occasioné par o de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que ais avoir pu l'être, jamais ce que je savais ux. Je me suis montré tel que je fus; mé le et vil quand je l'ai été ; bon, généreux, e, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intéque tu l'as vu toi-même, Etre éternel ble autour de moi l'innombrable foule de mblables; qu ils écoutent mes confessions, émissent de mes indignités, qu'ils rongis mes misères (*). Que chacun d'eux déà son tour son cœur au pied de ton tròne aème sincérité, et puis qu'un seul te dise, Je fus meilleur que cet homme-là. is ué à Genève en 1712 (**), d'Isaac Rous tel R. Qu'ils rougissent de mes es miséres. indignités, qu'ils gémis ousseau croyait être né le 4 juillet 1712. Il désigne dans une lettre à madame Latour, du 27 janvier 1563. it dans l'erreur. Il vint au monde le 28 juin 1712, visite que faisait sa mère, qui mourut en couches. u registre qui atteste ce fait et les circonstances de la Je Jean-Jacques ont été insérés dans l'Histoire d'a ouvrages, tom. 11, p. 287. sean, citoyen, et de Susanne Bernard, citoy ter obtenue. Leurs amours avaient commenc que avec leur vie; dès l'âge de huit à neuf se promenaient ensemble tous les soirs Treale; à dix ans ils ne pouvaient plus se La sympathie, l'accord des âmes affermit le sentiment qu'avait produit l'habitude deux, nes tendres et sensibles, n'attendai le moment de trouver dans un autre 1 disposition; ou plutôt ce moment les a eux-mêmes, et chacun d'eux jeta son co le premier qui s'ouvrit pour le recevoir. qui semblait contrarier leur passion, n Tanimer. Le jeune amant, ne pouvant o maitresse, se consumait de douleur : elle seilla de voyager pour l'oublier. Il voy fruit, et revint plus amoureux que jam trouva celle qu'il aimait tendre et fidè cette épreuve, il ne restait qu'à s'aime vie; ils le jurèrent, et le ciel bénit leur: Gabriel Bernard, frère de ma mèr amoureux d'une des sœurs de mon père we consentit à épouser le frère qu'à con son frère épouserait la soeur. L'amour arrangea tout, et les deux mariages se firent le même jour. Ainsi mon oncle était le mari de ma tante, et leurs enfans furent doublement mes cousins-germains. Il en naquit un de part et d'autre au bout d'une année; ensuite il fallut encore se séparer. Mon oncle Bernard était ingénieur : il alla servir dans l'Empire et en Hongrie sous le prince Eugène. Il se distingua au siége et à la bataille de Belgrade. Mon père, après la naissance de mon frère unique, partit pour Constantinople, où il était appelé, et devint horloger du sérail. Durant son absence, la beauté de ma mère, son esprit, ses talens (1), lui attirèrent des hommages. M. de La Closure, résident de France, fut des plus empressés à lui en offrir. Il fallait que sa passion fût vive, puisqu'au bout de trente ans je l'ai vu s'attendrir en me parlant d'elle. Ma mère avait plus que de la vertu pour s'en défendre; elle aimait (1) Elle en avait de trop brillans pour son état, le ministre - son père, qui l'adorait, ayant pris grand soin de son éducation. Elle dessinait, elle chantait, elle s'accompagnait du téorbe; elle avait de la lecture, et faisait des vers passables. En voici qu'elle fit impromptu dans l'absence de son frère et de son mari, se promenant avec sa belle-sœur et leurs deux enfans, sur un prøpos que quelqu'un lui tint à leur sujet : Ces deux messieurs qui sont absens. Nous sont chers de hien des manières : Ce sont nos amis, nos amans: Ce sont nos maris et nos frères, Et les pères de ces enfans. |