M. Lange-Lévy, imprimeur de cette feuille, ont comparu, samedi, devant la cour d'assises, pour répondre à une accusation de diffamation envers M. le procureur-général Hébert. Déclarés coupables par le jury, ils ont été condamnés, M. Massy à deux années d'emprisonnement et 4,000 fr. d'amende, et M. Lange-Lévy à six mois d'emprisonnement et 2,000 fr. d'amende. Le bateau à vapeur le Sphynx, arrivé d'Oran à Alger le 5, a apporté la nouvelle que toutes les tribus du cercle de Tlemecen ont fait leur soumission et obéissent au chef que l'autorité française leur a donné. Il paroît que les scheicks se sont réunis et ont décidé à l'unanimité de se placer sous la protection de la France, ce qui a été provoqué par M. le général Lamoricière, qui est arrivé aux environs de Tlemecen avec sa colonne mobile. Abd-el-Kader, d'après ces nouvelles, se serojt réfugié chez son voisin l'empereur de Maroc. Ces nouvelles donnent lieu d'espérer que la guerre touche à sa fin. NOUVELLES DES PROVINCES. Le Journal de l'Eure, traduit le 14 devant le tribunal de police correctionnelle, pour une prétendue contravention aux lois relatives au dépôt de la feuille, a été renvoyé de la plainte. La cour royale de Grenoble, sur l'appel du ministère public, a élevé les peines prononcées par le tribunal de Gap contre les auteurs des troubles de SaintBonnet. Par l'arrêt de la cour, quatre individus qui avoient été condamnés à vingt jours de prison, sont condamnés à trois mois de la même peine; trois, condamnés à dix jours de prison, le sont à deux mois; quatre, condamnés à cinq jours, le sont à un mois. La cour a également changé en quinze jours et huit jours de prison la simple peine d'amende prononcée contre quelques autresindividus dans la même affaire. EXTER'EUR. Dans les deux chambres des cortès de Madrid, il n'y a eu qu'une voix pour approuver la conduite du régent dans l'affaire de l'étiquette. La tentative de M. de Salvandy a échoué aux acclamations publiques; et il se seroit retiré confondu, s'il n'avoit pas l'esprit aussi bien fait qu'il paroît l'avoir. Mais fort heureusement il a su attribuer à sa considération personnelle d'écrivain et de député tout ce qu'il a pu recevoir d'égards et de politesses dans quelques maisons de la haute société. On dit même qu'il n'a pas trompé son gouvernement là-dessus, et qu'il a eu soin de lui apprendre que c'est à la personne de M. de Salvandy, et non à son caractère d'ambassadeur, qu'il a été redevable des attentions dont il a pu être l'objet. Du reste, personne n'est ému à Madrid des suites que cette guerre d'étiquette peut avoir. Personne ne craint que cela puisse aller plus loin que le ridicule qui en restera. On avoit dit que le pavillon tricolore seroit retiré de l'hôtel de l'ambassade de France. Il reste avec le jeune M. Louis Decazes, pour représenter on ne sait quoi. --- Le cabinet anglais s'est occupé la semaine dernière des mesures qui devront être soumises au parlement au début de la session. Parini ces mesures, il en est, dit-on, de fort importantes. Le nombre des grands personnages invités à la cérémonie du baptême du prince de Galles est, dit-on, limité à quatre-vingt-cinq. Une société de Londres, instituée dans un but de charité, a fait élargir, pendant l'année 1841, 2,080 prisonniers pour dettes, en payant la somme totale de 5,000 livres sterling. Ce sont surtout des petits débiteurs qui ont été rendus à la liberté, à leurs travaux et à leurs familles. - Les événemens politiques survenus dans la république de Genève ont donné à la presse, en Suisse, un tel degré d'activité, que les ouvriers compositeurs y manquent en ce moment. Le départ du roi de Prusse pour Londres est fixé au 18 de ce mois. Des désordres ont eu lieu dernièrement à Coïmbre (Portugal). Les étudians en sont venus aux mains avec les troupes de la garnison. Il y a eu effusion de sang: Et tout cela n'a abouti qu'à semer en Syrie l'insurrection et l'anarchie, saus que l'empire ottoman ait trouvé un remède au mal intérieur qui le dévore. L'orateur rattache à la rentrée de la France dans le concert européen le désarmement de notre marine et l'extension du droit de visite. Il pense que le moment que nous prenons pour réduire nos puisque c'est celui où l'Angleterre ne se préoccupe que de l'accroissement de ses forces navales. Qu'on opère des réductio on comploit un mort et plusieurs blessés.armemens maritimes est bien mal choisi. La chambre de la Caroline du Sud a adopté à une immense majorité deux résolutions contre la prétention du droit de visite que veut s'arroger l'Angleterre, et sur les refus qu'elle fait d'indemniser les citoyens de l'Union pour l'émancipation des esclaves qui seroient pris. - Rifaat - Pacha, ministre des affaires étrangères à Constantinople, a été destitué et remplacé par Sarim-Effendi, ci-devant ministre du commerce. Aali - Effendi, conseiller au ministère des affaires étrangères, a été nommé anıbassadeur à Londres. Une lettre de Buenos-Ayres, du 2 novembre, annonce la mort de Lavalle, l'ennemi le plus acharné de Rosas. CHAMBRE DES DÉPUTÉS. Séance du 17 janvier. La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal est lu et adopté. L'ordre du jour appelle la discussion du projet d'adresse. M. Béchard a la parole contre le projet. L'orateur, en commençant son discours, félicite l'opposition d'abandonner les questions de personnes pour s'occuper des questions de principes; quant an ministère, il ne suffit pas qu'il prenne des mesures énergiques contre les factions, il est d'autres intérêts qui appellent toute sa sollicitude. dans les cadres de l'armée de terre. cela se conçoit: ce qui est perdu pour l'activité augmente la réserve; mais il n'en est pas ainsi pour la marine. « On parle de motifs d'économie, dit M. Béchared. L'économie! j'y tiens autant que vous, surtout en présence d'un déficit; mais je sais aussi que dans certaines circonstances il ne faut point reculer devant les sacrifices. Cela fut toujours le systèmede conduite de la France. J'espère donc que le gouvernement voudra bien nous faire part des motifs qu'il a eus d'y deroger.. L'orateur se livre ensuite à des considérations étendues sur le droit de visite que l'Angleterre veul imposer à tous les pavillons, et montre que Henri IV et Louis XIV ne voulurent jamais reconnoître ce droit à aucune puissance. et que de nos jours encore les Etats-Unis défendent énergiquement que le pavillon couvre la marchandise. Le traité pour le droit de visite est contraire aux intérêts de la France; il n'y a que l'Angleterre qui en retirera un avantage immense. Les diplomates de la restauration l'avoient parfaitesment compris. Aprè s'être prononcé sur les traités que le ministère vient de conclure M. Béchard arrive à l'examen de quelques-unes de nos relations diplomatiques toutes récentes. L'isolement systématique continue et semble s'étendre. La Russie trahit ses M. Béchard examine ensuite rapideinent | mauvais vouloirs. Ses traités de com les questions extérieures. Et d'abord quel rôle avons-nous joué dans la question d'Orient? Nous avons abandonné nos alliés; nous avons perdu, au profit de l'Angleterre, l'influence que nous possédions en Syrie; les intérêts même de notre commerce et l'honneur de notre pavillon ont éprouvé de rudes atteintes. merce à l'extérieur restreignent de plus en plus nos relations commerciales; en Espagne, nous ne reconnoissons ni le prétendant légitime, ni le représentant du pouvoir révolutionnaire, et notre ambassadeur a déjà passé la Bidassoa. (Rire et bruit.) Une voix: Il est à Paris. (Agitation.) M. BÉCHARD. Je borne là l'examen que j'avois à faire de l'adresse. J'avois annoncé en effet, que je ne m'occuperois que de la politique extérieure. Les questions d'intérieur viendront dans la discussion des paragraphes, et je me réserve d'en dire quelques mots à la chambre. M. de Carné défend le projet d'adresse et examine à son tour les questions de la politique extérieure. Selon lui, la politique d'isolement étoit un système imposé par la nécessité des temps. Après une révolution comme celle de juillet, il falloit se borne à examiner, à observer, à atten dre, et c'est ce qu'on a fait. L'orateur reconnoît qu'on est rentré dans le concert européen à des conditions seules possibles; mais qu'il falloit encore attendre, et qu'on auroit obtenu des conditions plus favorables. M. de Carné déclare, en terminant, qu'il votera pour le projet d'adresse, mais en se réservant d'appuyer un amendement qui auroit pour objet de dire que la France, en rentrant dans le concert européen, entend conserver son indépendance politique. M. Berville trouve que dans la question d'Orient le cabinet a fait des concessions contraires aux intérêts et à la dignité de la France. Comme il ne sautoit s'associer à cette politique, il volera contre le projet. M. de Lagrange, qui parle en favcor du projet, déclare en débutant qu'il y a en lui autant de patriotisme qu'en M. Berville; il pense cependant que le cabinet a eu raison de faire cesser l'isolement ou la paix armée. et que la France, en rentrant dans les conseils de l'Europe, n'a pas cessé d'être une grande nation. M. Lestiboudois occupe la tribune après M. de Lagrange. S'il faut en croire le discours du trône, on n'a plus qu'à se livrer à la joie. Mais l'orateur ne partage pas cette politique, dont il examine et censure les actes, et il vote contre le projet d'adresse. M. Fould dit quelques mots en faveur du projet, et annonce qu'il présentera encore demain à la chambre plusieurs observations, La séance est levée à cinq heures et demie. Il ajoute que, comme M. Béchard, il ne comprendroit pas qu'après avoir fait LE CHANT DU CYGNE DE M. LE COMTE un traité, en 1833, sur le droit de visite, la France pût donner une extension à ce droit et que le sceau que mettroit le cabinet à ce nouveau traité ne soulevât pas une énergique réprobation. M. Berville pense qu'une bonne politique extérieure est le moyen d'avoir une bonne politique intérieure. Si donc des mesures tout ordinaires ont rencontré récemment des résistances aveugles et universelles; si l'on a vu le cabinet actuel, qui s'étoit annoncé comme devant maintenir l'ordre intérieur, ameuter contre lui la France presque entière, devenue entre ses mains plus rebelle que jamais; c'est que le pouvoir a blessé le sentiment national. L'orateur s'occupe ensuite de l'Espagne, et déclare qu'il ne comprend rien à la conduite du gouvernement envers cette puissance. Il suppose que la cause de no. tre mésintelligence est réelle, sérieuse; car, dit-il, il seroit absurde, de notre temps, de jouer les alliances des peuples et les intérêts des gouvernemens, coutre le vain prétexte d'être fidèle aux traditions de l'étiquette. DE MARCELLUS. Dieu: (Trinus et Unus), ode en trois strophes qui n'en font qu'une, en trois fois dix vers, qui ne font qu'un vers, savoir: Unité, triple essence (1). Le Père (toute-puissance.) A tes pieds, monarque du monde, Toute grandeur s'évanouit. Tu calmes l'orage qui gronde: L'océan te voit et s'enfuit. Quand sur nous tou ire étincelle, Les rois, les peuples devant elle Tombent, foudroyés par la peur. Mais, si tu daignes faire entendre La donce voix d'un père tendre, Ton amour sait fondre le cœur. Le Fils (toute-sagesse): Omnia per ipsum facta sunt. Qu'il est grand, ce Dieu dont la terre (1) L'auteur a emprunté en quelque chose le langage des anciens poètes, qui lui a paru plus majestueux et plus naif que le style actuel envahi par le roman En haut, ici-bas il étale Le Saint-Esprit (tout amour.) Aimons sa douce Providence Le comte de Marcellus. tisme. Cette petite ode pourroit ainsi êire présentée comme l'ouvrage (jusqu'ici inédit) de Sarrazin, de Racan, de Malher- | be, etc. (Note de M. de Marcellus.) (1) Les merveilles des Trois Regnes. (Note de M. de Marcellus.) ERRATUM. Page 104, col, 1, ligne 5, au lieu de: Mission, lisez : Misère. Cette faute typographique rendoit la phrase inintelligible. Le Gérant, Adrien Le Clere. LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET COMP., RUE CASSETTE, 29. NOTICE SUR LA VIE DE M. PICOT, RÉDACTEUR EN CHEF DE L'AMI DE LA RELIGION. In-8°. - Prix: 50 centimes, et franc de port, 60 centimes. VIE DE LA BIENHEUREUSE MARIE DE L'INCARNATION, FONDATRICE DES CARMÉLITES EN FRANCE; PAR M. L'ABBÉ TROU. Un joli volume in-12, orné de deux gravures avec, les Messes propres pour les deux Fètes, les Litanies et le Cantique. Le même, sans Office ni gravures. On vend séparément. Les Messes propres, les Litanies et le Cantique. BOURSE DE PARIS DU 17 JANVIER. CINQ p. 0/0. 117 fr. 80.c. PARIS. - IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET C", rue Cassette, 29. .... 2 fr. 1 fr. 6o c. 25 с. 20 с. Nous n'avons pas besoin d'énumérer les services rendus par M. l'évéque du Mans aux études théologiques et philosophiques : le clergé connoît ses Institutiones theologice, ses Institutiones philosophicæ, etc. Comme supplément de son cours élémentaire de philosophie, il publie aujourd'hui, en 2 vol. in-8°, Histoire abrégée de cette science, Précisons, d'abord, la relation qui existe entre les deux ouvrages. Dans le cours élémentaire, prelat, après avoir posé les règles qui dirigent les opérations de l'ame dans la recherche et la manifestation de la vérité, borne son point de vue à cette partie qui tend à rendre les hommes sages, et qui seule, à proprement parler, mérite le nom de philosophie. Dieu, ses attributs ou ses perfections; l'ame, ses facultés et su destination; la distinction du bien et du mal; la loi naturelle et ses caractères; la vie future avec ses récompenses et ses châtimens; les devoirs de l'homme envers Dieu, envers les autres hommes et envers lui-même, tels sont les objets principaux qui l'ont spécialement occupé: sur ces points repose essentiellement l'ordre moral tout entier. Une philosophie qui ne les comprendroit pas, ou qui ne les L'Ami de la Religion. Tome CXII. 3 mois. I mois. .... .... ..... 3 50 présenteroit que d'une manière vague, ou sous la forme du doute, seroit par là même fausse et dangereuse; elle ne pourroit contribuer à rendre les hommes sages : dès-lors, elle porteroit à tort le nom de philosophie. C'est sous le rapport de ces mêmes vérités que le prélat tr trace l'Histoire abrégée, qu'il destine aux élèves des séminaires et des collé ges. Son intention n'a point été de comparer les uns aux autres les divers systèmes de philosophie, tra loin. Il a seulement voulu énoncer vail qui l'eût, dit-il, entraîné trop les faits, et exposer en substance ce qu'a été la philosophie depuis l'origine des temps jusqu'à nos jours, afin que les jeunes gens pussent s'en forner une idée exacte. Son plan, conçu dès 1824, est enfin réalisé, en 1842, après dix-huit années de méditations et de recherches. M. l'évêque du Mans s'associe volontiers au bien qu'on a dit des Précis publiés, en Belgique, par M. de Ram, recteur de l'Université catholique de Louvain, et, en France, par MM. de Salinis et de Scorbiac: mais, ni l'un ni l'autre de ces ouvrages ne rentrant dans le plan qu'il s'étoit tracé, le prélat n'a point hésité à publier à son tour, sur l'histoire de la philosophie, un livre élémentaire qui devienne l'auxiliaire de l'enseignement oral des professeurs, et qui supplée à l'insuffisance des ré dactions faites par les élèves. Dans sa Préface, Mgr Bouvier montre combien la connoissance 9 1 |