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velles entraves plus efficaces pour étouffer | à nos efforts, quand ils devoient avoir

la liberté spirituelle de sa hiérarchie. Mieux vandroit déclarer ouvertement ces sentimens d'hostilité pour l'Irlande, que de les déguiser sous un semblant d'amitié dans lequel nous ne saurions avoir plas long-temps confiance..

Après avoir montré que les catholiques d'Irlande se sont toujours distingués par leur fidélité à la reine, comune puissance temporelle, et au Pape, en qualité de chef de l'Eglise et de successeur de saint Pierre, Mgr Mac-Hale continue

ainsi:

• Et vos seigneuries osent venir nous parler de pouvoir irresponsable, de clergé agitateur, et de la nécessité de recourir à quelque moyen énergique pour tenir à leurs places les divers ordres de la société. Mais je crois vraiment, milords, que vous trouveriez ample matière à appliquer en Angleterre vos bienveillans sermons, sans venir jeter vos paroles au vent dans un pays qui n'a pas besoin des avantages que vous lui offrez.

» Le clergé d'Irlande n'a jamais livré au trône ses droits spirituels; il n'a jamais donné à César les choses de Dieu, et il n'a pas été, en punition de cette servilité, égaré dans les sombres sentiers de l'erreur et de la corruption..... Sied-il bien aux habitans d'un pays qui a vu se réaliser la révolution religieuse et politique, à laquelle je fais allusion, de venir nous sermonner sur un clergé politique el sur une puissance irresponsable?

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pour effet de vous rendre les honneurs parlementaires. Mais je m'étonne que vos seigneuries aient si tôt oublié les nobles efforts de ces hommes qui, sous le patronage de celui qui guida ce glorieux inonvement, ont relevé certains pairs de leur condition déchue, ont rendu à leur ame abattue une vitalité politique, ont brisé les chaînes qui pesoient sur eux.....

» Durant cette terrible et héroïque lutte, pas un murmure ne s'échappa de vos lèvres sur la nécessité de ce contrôle que vous demandez aujourd'hui. Mais, à peine avez-vous pris place sur les siéges que nous vous avons rendus, à peine avez-vous recouvré vos honneurs, que vous faites des ouvertures à nos ennemis pour former avec eux une alliance offensive contre le clergé catholique de l'Irlande. »

Dans la suite de sa lettre, Mgr Mac-Hale justifie le clergé des reproches que lord Clifford et lord Shrewsbury lui adressent, et il énumère les griefs qui lui font réclamer avec tant d'énergie une justice tardive pour son pays, griefs que lord Shrewsbury a entièrement niés quand il a dit, dans sa lettre, qu'ils n'existeroient pas si M. O'Connell n'avoit pas soin d'exciter les imaginations par ses harangues brûlantes.

ITALIE. - Mgr Louis, des comtes Zuppani, éveque de Bellune et de Feltre, est mort le per décembre, dans sa que année. Né le rer octobre 1750, d'une illustre famille de Bellune, ce pieux et éminent prélat étoit entré à l'age de quinze ans dans la compagnie de Jésus. Nommé vicaire capitulaire en 1804, il avoit gouverné le diocèse de Bellune dans des temps malheureux et difficiles. L'empereur d'Autriche, François Ier, répondit au vœu universel en le désignant pour l'évèché de Bellune et de Feltre, et en le créant chevalier de l'ordre de la Couronne de Fer.

Sa vie, pleine d'œuvres de misericorde et de charité, a été couronnée par une sainte mort.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC.

Quand on songe que c'est un point d'étiquette de cour qui est notre grande préoccupation du moment et la grosse épine du pied de l'ordre de choses de juillet, il semble qu'il n'y ait plus qu'à monter au Capitole, et à s'écrier dans la joie du cœur : Deus nobis hæc otia fecit. N'est-ce pas en effet une bien petite cause de malaise pour notre heureuse France, que la question de savoir si c'est auprès de l'innocente Isabelle II on auprès du général Espartero que l'ambassadeur de la révolution de juillet doit être accré

dité ?

Oui, nous osons l'assurer, il ne faut qu'un souci comme celui-là dans l'esprit d'un gouvernement, pour empêcher de deviner qu'il est menacé d'une révolution sociale, et que non-seulement il lui faut pour un demi-nilliard de fortifications, mais une garnison de soixante mille hommes pour le garder contre les communistes et les égalitaires des sociétés secrètes. Cette attention qu'il apporte au salut de l'étiquette; ce menu soin qu'il prend pour bien régler le pas de son am. bassadeur à Madrid est la preuve la plus convaincante qu'il puisse donner de sa surabondance de désœuvrement el de loisirs. C'est une manière extrêmement

heureuse de dissimuler ses autres soucis, s'il en a de plus sérieux et de plus graves. Grâce au temps qu'il a de reste pour débattre le mode des salutations de M. Salvandy, jamais personne ne devinera que c'est le gouvernement du monde le plus tourmenté dans son intérieur par les agitations et les mecontentemens publics, le plus écrasé de dépenses et de dettes, et le plus embarrassé pour faire face aux mille conséquences de l'état révolutionnaire où la France est tombée.

PARIS, 31 DÉCEMBRE. La chambre des députés a tenu aujourd'hui une courte séance pour l'installation de son bureau définitif.

La grande députation qui doit aller complimenter Louis-Philippe à l'occasion de la nouvelle année, est composée ainsi qu'il suit :

MM. Nozercau, Espéronnier, Berryer, Debelleyme, Rivière de Larque, Armand (Aube), marquis de LarochefoucauldLiancourt, Gravier, Jollivet, Jouvel, Boudousquié, Bouet, Liadières, Delacroix, Carnot, Rivet, Garnon, Tourrangin Silas, Raguet-Lépine, Lanjuinais.

Voici le texte de la proposition déposée par M. Ducos sur le bureau du président de la chambre des députés, et dont nous avons parlé dans notre dernier

numéro :

Sont électeurs tous les citoyens inscrits sur la liste départementale du jury.

Sont également électeurs tous les citoyens qui n'auroient pas été portés sur cette liste à cause de l'incompatibilité résultant de l'art. 383 du code d'instruction criminelle. »

Cet article est conçu en ces termes :

,

• Les fonctions de juré sont incompatibles avec celles de ministre, de préfet de sous-préfet, de juge, de procureurgénéral, de procureur du roi et de leurs substituts. Elles sont également incompatibles avec celles de ministre d'un culte quelconque. Les conseillers d'Etat chargés d'une partie d'administration, les commissaires du roi près les administrations ou régies; les septuagénaires seront dispensés, s'ils le requièrent. >>

- Le 2 collége du département du Gers, le 4o collége de Seine-et-Marne, et le 4o collége de la Corrèze sont convoqués pour le 22 janvier prochain, à l'effet d'élire chacun un député, par suite du décès de M. Persil, de la démission de M. Gervais, et de la nomination de M. de Sahune aux fonctions de maître des re. quêtes en service ordinaire.

- Le Moniteur d'hier et d'aujourd'hui

contient les nominations de plusieurs de Louis-Philippe, savoir: le National, juges d'instruction et simples juges. en publiant dans le numéro du 20 sep

Par décision du 21 décembre, MM. les maréchaux-de-camp Bougenel et Guingret ont été nommés commandans, le premier de la brigade de cavalerie à Versailles, et le second d'une brigade d'infanterie à Paris, en remplacement de MM. de Saint-Simon et Durocheret, récemment nommés lieutenansgénéraux.

--- Par décision rendue sur un rapport de M. le maréchal ministre de la guerre, tous les sous-officiers qui auront accompli un réengagement obtiendront des places dans le corps des gardes-forestiers et dans celui des préposés des douanes.

« Au moyen de ces dispositions, dit le rapport, une fois parvenu au grade de sous-officier, le militaire n'a plus d'inquiétude sur son sort; une double carrière s'ouvre devant lui, et, soit que par l'avancement il prenne rang parmi les officiers, soit que, profitant de la candidature nouvelle qui lui est offerte, il entre dans l'administration civile, il a un état et un avenir assurés. »

Deux ou trois arrestations ont en

core été faites par suite de la nouvelle instruction dirigée contre les auteurs de l'attentat du 13 septembre. Les membres de la commission d'instruction continuent à se réunir au Petit Luxembourg. Il paroît certain que la peine dos condamnés à mort sera commuée.

Plusieurs journaux ont annoncé que le neveu de Colombier s'étoit noyé de désespoir, en apprenant qu'il alloit être arrêté comme complice de l'attentat du 13 septembre. Cette nouvelle est complétement dénuée de fondement. Il n'a même jamais été question de l'arrestation de ce jeune homme.

-M. Aubry-Foucault, gérant de la Gazette de France, et M. Delaroche, gérant du National, sont cités, par suite d'un arrêt de la chambre des mises en accusation, à comparoître le mardi 11 janvier prochain, devant la cour d'assises, sous la prévention du délit d'attaque aux droits

tembre dernier un article commençant par ces mots : On lit dans la Presse ; et la Gazette de France, eninsérant le même jour un article commençant ainsi: La déclaration du National.

La Gazette est en outre prévenue d'avoir commis le délit d'excitation à la haine et au mépris du gouvernement, dans un autre article publié le même jour et intitulé: Situation.

Ces jours derniers, M. le duc de Rauzan, président du comité des récompenses de la société générale internationale des naufrages, a remis cinq médailles d'honneur en argent à cinq braves sauveteurs de la Seine, les sieurs Courtellemont, Duchene, Ponsot, Henri et Boulanger, auxquels seize personnes doivent la vie.

- M. James de Rothschild vient d'être nominé grand-officier de la Légiond'Honneur.

- Les cours et les tribunaux, la cour des comptes, la Bourse et le conseil d'Etat resteront fermés samedi à cause du

premier jour de l'an.

-- La femine de Boucheron, condamné

par arrêt de la cour des pairs à dix ans de détention, a été arrêtée, le 27 de ce mois, sous prévention de vol et écrouée le même jour à la prison de Saint-Lazare.

- La correspondance du Sud de Marseille lui annonce que ce qui empêche le général Bugeaud de prendre son congé, c'est l'état complet d'anarchie des tribus de la province d'Oran, qui jusqu'ici étoient soumises à Abd el-Kader. Le général Changarnier a été envoyé dans cette province, et l'on a les plus grandes espérances d'une pacification complète et prochaine.

- Plusieurs razzias entreprises sur divers points ont complétement réussi.

Un événement malheureux s'est passé dans la plaine d'Alger. Il paroît que plus de trente ouvriers, occupés aux travaux du fossé de ceinture, ont été

enlevés par les Arabes. Des troupes sont parties immédiatement pour aller à la recherche de nos malheureux compatriotes.

Le conseil colonial de la Guadeloupe a discuté la proposition faite par l'un de ses membres, qui tendoit à faire prononcer la mise en accusation du ministre de la marine pour avoir porté atteinte aux droits des colonies en contresignant la loi du 25 juin dernier, relative à leur régime financier.

NOUVELLES DES PROVINCES,

Le sieur Bodin maire de Pouillé, qui avoit été suspendu de ses fonctions par arrêté de M. Gauja, préfet de la Vendée, pour avoir affiché les publications du mariage de sa fille avec le sieur Guicheteau, vient d'être définitivement révo

qué par ordonnance du 18 décembre.

La cour royale de Limoges s'est déclarée compétente dans le procès in

tenté par M. Bourdeau à la Gazette du

Centre et au Progressif de Limoges.

La cour a ensuite évoqué l'affaire, quant au fond, et a condamné la Gazette du Centre à 6,000 fr. et le Progressif à 1,500 fr. de dommages-intérêts, et tous deux aux dépens.

Les neuf dixièmes de la somme que la Gazette du Centre devra payer seront payés par M. Arthur Laguéronnière, gérant de ce journal, et un dixième par l'imprimeur.

Les neuf dixièmes de la somme que devra payer le Progressif seront payés par M. Gaudy, gérant de ce journal, et un dixième par l'imprimeur.

La contrainte par corps est fixée à

un an.

La cour a, en outre, ordonné l'insertion de l'arrêt dans la Gazette du Centre, le Progressif et l'Ordre, dans cinq journaux du département et dans quatre journaux de Paris.

- Les prévenus du Crest ont été condamnés à différentes peines par le tribunal

de Clermont, jugeant correctionnellement. Trois seulement ont été acquittés.

Onze à douze maisons de la commune de Gordes (Vaucluse), construites sur un banc de rocher, se sont écroulées dans la nuit du 19 au 20, par la chute d'une partie de rocher qui s'est détachée de la masse. Personne n'a péri, grâce à l'éveil donné à temps.

EXTERIEUR.

Dans la séance de la chambre des représentans belges, du 28 novembre, M. Desmanet de Biesne a interpellé le ministère au sujet des négociations commerciales avec la France, et a demandé si ces négociations amèneroient une modification dans les tarifs. M. le ministre des affaires étrangères a répondu qu'aucun fait nouveau n'étoit survenu dans la poursuite des négociations; que nécessairement, si elles arrivoient à une conclusion, leur premier effet seroit un

changement dans les tarifs, et qu'il entre

tenoit toujours l'espoir qu'il avoit exprimé

récemment.

- La seconde chambre du conseil du tribunal de première instance de l'arron dissement de Bruxelles a statué relativement aux prévenus dans l'affaire du complot contre la sureté de l'Etat.

Elle a ordonné que les nommés Vandermeeren, J. D. Vandersmissen, Parys, H. J. Vandersmissen, Graves, Crehen, Roczynski, Parent, Van den Plas, E. L. A, Vandersmissen, Verpraet, Van den Elsken, Van Laethem, Chaumont, seroient pris au corps et conduits dans la maison de justice qui seroit désignée par la cour d'appel séant à Bruxelles.

Elle a déclaré qu'il n'y avoit pas lieu à poursuivre contre Feigneux, Metdepenningen, Daine, Castillon, du Portal, Duguasco, Vanswae, Vandewalle et Kessels. Le gouvernement autrichien a déclaré qu'il prendroit à sa charge l'exécution de toutes les grandes lignes de chemin de fer dans le royaume.

1

- Le mariage du prince royal de Sarqu'une magnificence toute royale préside aux grandes fêtes qui se préparent: il vient d'ordonner que le palais et toutes ses dépendances soient immédiatement disposés pour être éclairés à l'intérieur et à l'extérieur an moyen du gaz, quoique la ville ne soit pas encore dotée de ce mode d'éclairage.

daigne, qui doit avoir lieu prochaine- | aucun cas, le gouvernement ne peut perment, donne déjà un air de fête à la ville de Turio. S. M. Charles - Albert veut

Les nouvelles de Véra Cruz, en date du 7 novembre, et de Mexico, du er, annoncent que le pays avoit repris quelque tranquillité sous le gouvernement de

Santa-Auna.

CONGRÈS DES ÉTATS-UNIS.

Message du président.

1.1

La vingt-septième session du congrès américain a été ouverte à Washington le 6 décembre. Le paquebot Emerald, parti de New-York leg du même mois, nous apporte le inessage du président, M. John Tyler.

La longue étendue de ce document ne nous permet pas de le donner en entier, Nous devous donc nous borner à indiquer sommairement ses principales divisions, en exposant avec plus de détails celles de ses parties auxquelles les circonstances du moment donnent une importance particulière.

Après avoir remercié la providence des bienfaits dont elle comble pays, le mes sage arrive à l'affaire Mac-Leod, annonce l'acquittement de cet officier, et fait observer que cette solution est la meilleure réponse à la note du gouvernement anglais, qui réclamoit la liberté de Mac Leod, en prenant sur sa responsabilité l'action dont il étoit accusé.

Au sujet du colonel Grogan, arrêté sur le territoire de l'Union par un parti de Hauts-Canadiens, et relâché par les autorités anglaises, il déclare que les explications ont été satisfaisantes.

It regrette d'annoncer que l'affaire du steamer la Caroline n'est pas aussi près de sa conclusion. Que ce navire ait été employé hostilement contre le Canada ou qu'il ait seulement servi aux transports, cela ne change rien à la question. Dans

mettre à une autorité étrangère de violer son territoire. soit pour arrêter un individu, soit pour détruire une propriété. Un pareit principe conduiroit inévitablement à la guerre, et c'est pour l'éviter que l'Union refuse de le reconnoître. Les négociations seront mises sous les yeux du congrès, et il espère que l'Angleterre recon oîtra la nécessité de renoncer à user de ce précédent comme règle de conduite.

« Je soumettrai aussi an congrès américain, la correspondance qui a eu lieu entre le ministre américain'à la cour de Saint-James, M. Stevenson, et le ministre des affaires étrangères de la Grande-Bretagne, au sujet du droit réclamé par ce gouvernement de visiter et d'arrêter les bâtimens naviguant sous pavillon américain et faisant un commerce légitime dans les mers d'Afrique. Nos intérêts commerciaux dans ces parages ont pris une grande extension, et le devoir du gouvernement est de les protéger contre toute interruption vexatoire et inutile.

• Quelque désireux que soient les EtatsUnis de voir aboli le trafic des esclaves, ils ne peuvent souffrir des altérations dans le code maritime pour le bon plaisir ou la volonté d'autres gouvernemens. Nous dénions le droit d'en connoître, à chacune comme à toutes les nations de la terre, sans notre consentement. Nous réclamons celui d'avoir notre voix dans les amendemens ou altérations qui pourroient être proposés à ce code. Et quand un gouvernement étranger nous donne à entendre, comme c'est ici le cas, que ses traités avec les autres peuples ne peuvent être exécutés sans l'établissement et la consolidation des nouveaux principes de police maritime, nous devons employer un langage qui ne soit susceptible ni d'équivoque ni de méprise.

» Les citoyens américains faisant un commerce légal dans les mers d'Afrique, sous le pavillon national, ne sont pas responsables de l'abus ou de l'usage illégitime que d'autres peuvent en faire, et ne peuvent justement, sous prétexte de pareils abus, être interrompus, molestés ou arrêtés tant qu'ils sont sur l'Océan; et s'ils le sont dans le cours d'un voyage honnête, accompli selon les usages et sans violer les lois, ils ont irréfragablement droit à

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