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Français, qui ont marché à l'avant- | il se convaincroit qu'une telle de

garde de la civilisation. Nous le demandons: pourroit-on faire un plus noble usage du zèle de nos marins? Ces représailles seroient-elles moins justes que celles des marchands d'opiuin dans les inêmes parages? Et, lorsque l'Asie retentit du bruit du canon britannique, ne seroit-il pas digne de la France de faire savoir

mande de leur partest un témoignage irrécusable de la mauvaise éducation qu'ils reçoivent dans les établissemens universitaires, où l'influence de l'aumônier est presque toujours neutralisée, et où l'innocence est flétrie dans sa fleur. Quels conseils et quels exemples de piété y donnent les maîtres? ou plutôt

aux 400,000 chrétiens de ces nou-quels encouragemens à l'indiffé

velles missions qu'ils ont trouvé une protectrice?

Nous attendons la réponse que que M. Guizot fera à ces questions. Le ministre des affaires étrangères est protestant: mais il a y ici un intérêt de civilisation et d'humanité, qui doit dominer, dans son esprit, toute considération particulière.

rence et au mépris de la religion n'y donne pas leur conduite, autant que leur enseignement?

Plusieurs journaux assurent que les proviseurs des colléges de Paris sont, depuis dix ans, dans l'usage d'autoriser leurs élèves à fréquenter les spectacles. S'il en étoit ainsi, il n'y auroit pas de blâme assez sévère à déverser sur la conduite d'hommes qui fourniroient aux enfans confiés à leurs soins le moyen de se M. Villemain abolira un abus aussi criant.

Si nous attaquons M. Villemain à l'occasion d'un abus, il est juste qu'en revanche nous ne refusions pas nos éloges à ce qu'il fait dépraver. Nous voulons croire que ce professeur une lettre où il se dé- | tuel de coupables doctrines, et à ce fend d'avoir agité dans sa chaire les titre nous nous empressons de la questions du communisme. mentionner.

de bien.

Le 28 janvier, jour de saint Charlemagne, l'affiche du théâtre du Palais-Royal, l'un des plus immoraux de Paris, portoit ces mots : A la demande des colléges, en tête du spectacle de la soirée, composé de pièces obscènes, dans lesquelles devoit figurer une actrice trop connue. M. le ministre de l'Instruction publique a provoqué l'ordre de faire relâche, et, dans l'après-midi, une bande a notifié aux collégiens désappointés que la représentation n'auroit pas lieu pour cause d'indisposition.

Il est bien, assurément, d'interdire l'accès d'un pareil théatre à la coupable curiosité d'enfans, qui n'ont que trop d'autres chances de corruption dans Paris. Mais ne seroit-il pas mieux encore que M. Villemain s'inquiétât de savoir comment l'idée de demander un spectacle (et quel spectacle!) a pu venir à ces malheureux enfans? En approfondissant cette question,

- M. Villemain a suspendu le cours de M. Ferrari, adepte du conimunisme. Nous attendons les mesures qu'il ne manquera pas d'adopter à l'égard de M. Edgard Quinet, qui est panthéiste, et de MM. Fortoul de Toulouse et Joguet de Nancy, disciples avoués de Pierre Leroux., M. le maréchal Soult, de qui M. Comte dépend en qualité de professeur et d'examinateur de l'Ecole polytechnique, s'associera sans doute à M. Villemain pour faire justice de ce propagateur d'idées non moins irréligieuses et non moins immorales que celles de M. Ferrari. Enfin M. Duchâtel, sur les plaintes de M. le ministre de l'Instruction publique, imposer silence au blasphémateur de l'Athénée. Nous le désirons pour l'honneur du ministère.

saura

L'Alsace, journal auquel nous avons emprunté un exposé succinct du cours de M. Ferrari, a reçu de «Devant parler de Platon et d'Aris. tote, écrit-il, je disois qu'ils représentoient dans l'antiquité les deux tendances opposées des socialistes et des politiques; que l'un abolissoit la propriété et la famille, l'autre exagéroit la propriété jusqu'à sanctionner l'esclavage. Voilà la vérité: l'auteur de l'article a ajouté qu'entre les deux écoles tout homme qui veut la science doit nécessairement choisir; car aucun milieu ne peut exister entre ces deux grands points de vue. Rien n'est plus faux;

ces mots sont inventés, et l'invention est une grossière calomnie. S'il y a deux tendances, s'il y a deux exagérations, cela ne veut pas dire que l'une des deux soit inévitable; s'il y a deux extrêmes, il doit y voir un milieu; s'il y a Platon et Aristote, il doit y avoir Leibnitz, qui les concilie et les dépasse. Voyez les premiers mots de la leçon : Puisque l'homme est double, l'humanité est double aussi; c'est là la vérité: il y a l'esprit et la matière; la science doit donc embrasser les deux élémens; si le philosophe n'en considère qu'un seul, il mutile la nature humaine, et, avec des données incomplètes, il arrive à un système essentiellement faux. Cette observation suffit pour dissiper toutes les illusions de l'article. Oui, il y a des socialistes comme Platon, qui ne considèrent que l'esprit; ils peuvent abolir la famille, car les esprits n'ont pas de sexe : il y a des politiques qui ne considèrent que la matière; ils peuvent proscrire les idées, car la matière ne pense pas: mais, si l'homme est double, la véritable science doit réunir les deux élémens, l'esprit et la matière; elle doit faire comme l'humanité qui se développe par les idées et par les événemens, comme l'histoire, qui est une réalisation de la justice, à la condition de la propriété et de la famille. » On ne manquera pas de répondre à l'explication de M. Ferrari. Quoi qu'il en soit de son exactitudu, nous y voyons au moins un desaveu ac

- Depuis que le Commerce a annoncé le prochain abandon de l'église de Panthemont aux protestans, M. le maréchal Soult a été appelé à réfléchir sur l'inconvenance et l'injustice d'une telle mesure. Nous espérons de sa loyauté qu'il ne la sanctionnera pas définitivement. Un incendie s'est déclaré dimanche, à neuf heures du soir, rue Saint-Maur-Popincourt. Parmi les travailleurs, on a remarqué M. l'abbé Oudot, prêtre administrateur de la paroisse Saint-Ambroise, qui, à la nouvelle du feu, est accouru sur les lieux et a fait la chaîne, les pieds dans l'eau, malgré la rigueur du froid, depuis neuf heures du soir jusqu'à deux heures du matin. Il est bon que de tels actes acquièrent de la publicité.

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Diocèse de Carcassonne. - On nous écrit:

« Le bienfait d'une mission vient d'être accordé à la paroisse de Laurabuc, canton de Castelnaudary, et de véritables prodiges de conversion ont signalé ces jours de grâce. On a vu des hommes qui, depuis 40, 50 et 60 ans, ne s'étoient pas confessés, donner les plus beaux exemples d'édification. Les tribunaux de la pénitence étoient assiégés souvent jusqu'à minuit, et MM. les missionnaires Bruel, Déjou et Guithabaud, ouvriers infatigables, pouvoient à peine suffire à recueillir

tége. La croix s'élevoit majestueusement sur un brancard orné de verdure: elle a parcouru les rues et sait le tour du village aux cris mille fois répétés de vive la croix! Enfin elle a été plantée sur un piédestal magnifique orné d'inscriptions tirées de l'Ecriture sainte. Une pathétique allocution, prononcée par M. le supérieur des missionnaires, a électrisé le nombreux anditoire, et la procession est rentrée à l'église au chant du Te Deum.

une si abondante moisson. De nombreu- | pale assistoit en écharpe et fermoit le corses restitutions ont eu lien : ceux qui ne pouvoient payer comptant ont souscrit des obligations qu'ils ont remises d'euxmèmes entre les mains de M. le curé, pour être acquittées en leur temps. Les réconciliations n'ont pas été moins nom. breuses. Au sortir de la cérémonie de l'amende honorable, on a vu deux personnes qui s'étoient juré une haine implacable, s'embrasser publiquement, et se promettre la plus inviolable amitié... La joie, la paix et le bonheur règnent maintenant dans toutes les familles.

• La paroisse de Laurabuc n'a pas profité seule de cette grâce extraordinaire. La proximité de la plupart des villages environnans a donné à leurs habitans la faculté de se rendre aux saints exercices. On y a compté des personnes de quinze communes différentes, et plusieurs étoient venues de quatre et de six lieues de distance.

L'église ne se trouvant pas assez grande pour contenir les fidèles, ils étoient refoulés sur la place voisine: aussi s'est-on vu obligé de chanter, les dimanches, deux vêpres, les unes pour les hommes et les autres pour les femmes, avec instructions chaque fois. Malgré cette affluence, le plus bel ordre n'a cessé de régner pendant

toute la station.

• La plantation de la croix a couronné dignement les exercices. M. l'évêque de Carcassonne, n'ayant pu venir y présider en personne, a député son grand - vicaire, le vénérable M. Baby. Les curés des paroisses voisines étoient présens avec leurs paroissiens. Plus de quatre-vingts hommes s'étoient fait inscrire pour avoir l'honneur de porter le signe de notre salut; ils formoient plusieurs divisions qui se relevoient alternativement; les autres faisoient escorte à

la croix: tous étoient décorés d'une mé

daille indulgenciée, suspendue à leur poitrine par des rubans de diverses couleurs qui distinguoient les divisions. La garde nationale, sous les arnies, avoit reçu la même décoration. L'autorité munici

» Commencée sous les auspices de la Reine des cieux, le 21 novembre, fête de la Présentation, cette mission s'est terminée le 27 décembre par une touchante cérémonie en l'honneur de la congrégation des filles de la sainte Vierge.

• Le souvenir de cette mémorable mission ne s'effacera jamais des cœurs reconnoissans des habitans de Laurabuc. »

,

Diocèse de Nancy. - On sait que la belle Chartreuse de Bosserville près Nancy, est depuis quelques années rendue à son ancienne destination. Les religieux qui l'habitent, obligés de payer ayer de fortes sommes, tant pour l'acquisition de l'établissement que pour les réparations, n'ont pu songer à rétablir la bibliothèque, et cependant c'est un des premiers besoins pour une communauté de religieux. Ceux de Bosserville ont pensé qu'ils feroient peut-être avec succès un appel aux membres du clergé, en leur demandant, pour former leur bibliothèque, les ouvrages de science ecclésiastique qu'ils auroient en doubles exemplaires, ou dont ils voudroient disposer par tout autre motif. Les Chartreux de Bosserville vroient tous les dons de ce genre avec une vive reconnoissance, et ils la témoigneroient devant Dien par leurs prières.

rece

On pourroit faire déposer les ouvrages au bureau de ce journal, ou chez M. l'abbé Tresvaux, chanoine

n° 12.

Diocèse de Nantes.

En annonçant la mort du général Cambronne, l'Hermine publie sur ses derniers momens des détails très-consolans:

de Paris, rue Cloître-Notre-Dame, cié, à plusieurs reprises, madame Cam bronne, de lui avoir procuré, malgré différence de ses croyances religieuses tes secours du culte catholique. Et il fau le dire aussi, à la louange de cette esti mable dame: elle a su accomplir à cet égard tout ce que l'affection et le dévou ment le plus généreux pouvoient dicter à son cœur. En revanche, elle a pu en tendre ces consolantes paroles sortir des lèvres de son noble époux: Courage, • ma chère, nous nous reverrons au ciel.. En un mot, tous ceux qui ont eu le bonheur d'approcher te lit de l'illustre mourant, ont pu admirer la vivacité de sa foi, et la droiture de son ame.

Le général n'a point oublié ce qu'il devoit à son Dicu. Dès qu'il s'est senti dangereusement atteint par la maladie, il a fait prier M. le curé de Saint-Sébastien, avec lequel il étoit très-lié, de le venir visiter. M. le curé est accouru, et dans le cours des visites fréquentes qu'il lui a rendues, il a pu recevoir à loisir les communications confidentielles de la conscience et être témoin des pieux senti mens avec lesquels le général a reçu les consolations de la religion.

• C'est avec bonheur qu'il a également reçu la visite de M. l'évêque et d'un prêtre de Saint-Nicolas, paroisse du général, lequel avoit été appelé pour lui administrer les sacremens et réciter les prières de l'Eglise.

• Abattu par le mal et comme assoupi dans une longue léthargie, il se ranimoit et recouvroit sa présence d'esprit quand le prêtre lui adressoit quelques paroles de consolation. Ce n'étoit point sans attendrissement qu'on le voyoit joindre les mains et s'unir aux prières que l'on faisoit pour lui, saisir avec affection la croix qu'on lui présentoit et la coller sur ses lèvres. A l'exposé de quelques unes des souffrances du Sauveur, qu'on rappeloit à son souvenir, il se sentit ému, et crut devoir faire une profession publique de sa foi, en prononçant, de manière à être entendu de toute l'assistance, ces courtes mais énergiques paroles: Certum est.

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• Ce dernier trait ne devoit pas manquer au général Cambronne, pour achever en lui le portrait d'un héros français..

ALLEMAGNE. - M. le docteur Hefelé, professeur de théologie catholique à l'université de Tubingue, a été élu en qualité de membre de la chambre du Wurtemberg par le districtcatholique d'Ellwangen. M. Hefelé a étudié sous feu Adam Moehler, et il est très-favorablement connu dans le monde savant.

- On écrit de Limbourg (duché de Nassau), le 27 janvier:

• Le chapitre de notre ville a procédé hier à l'élection d'un évêque pour le diocèse de Limbourg. Le choix est tombé sur le révérend Pierre-Joseph Blum, né à Geisenheim, le 18 avril 1808, ordonné prêtre le 17 mai 1832, ex-professeur ordinaire au séminaire épiscopal, et actuellement curé à Niederbrecһен. »

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HONGRIE. - Un journal, écrit en latin, étoit publié, il y a quelque temps, dans la ville de Pesth, sous le titre de Sion. Cette feuille, après avoir suspendu ses publications, reparoît, promettant de soutenir avec zèle, science et dévoûment, la cause de l'Eglise. Le premier numéro de la Bouvelle Sion nous est parvenu dernièrement. Le Proemium ad lectores est une solennelle profession de foi catholique dans le docte langage que l'Eglise a consacré à porter en tous lieux la science du salut, et que les hommes éclairés de toutes les nations ont également adopté pour servir au commerce des plus hautes pensées et à la transmission des connoissances les plus utiles au genre

humain.

SUISSE. - La ville de Fribourg a le bonheur de posséder, depuis la fin de l'année 1839, une école de Frères de Marie pour l'enseignement des jeunes garçons. 250 enfans la fréquentent en ce moment; elle est dirigée par cinq Frères. La ville de Châtel-Saint-Denys a résolu de confier son école primaire à la même congrégation.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. On compte à Paris un grand nombre d'imprimeurs sur lesquels la révolution de juillet ne peut guère porter la main sans commettre une sorte de parricide. Tels sont ceux qui jetèrent tout à coup

leurs ouvriers dans la rue pour les rédnire. au désespoir, et lui procurer dix mille combattans de plus pendant les glorieuses journées. Assurément ils doivent trouver qu'elle ne les récompense pas bien d'un coup de collier si gracieux et si honorable de leur part. N'est-ce pas en effet mourir deux fois que de se voir condamner à la prison, à l'amende et peut-être à la ruine, par l'ingrate fille à laquelle on a donné le jour? Il faut avoir mis deux on trois cents héros sur le pavé pour comprendre tout ce qu'il y a d'amer dans un pareil salaire.

Quoi qu'il en soit, voilà les imprimeurs nommés d'office censeurs des journaux. S'il leur arrive des accidens, ils n'auront rien à dire; ce sera leur faute, puisqu'ils n'auront désormais que le sort qu'ils se seront fait à eux-mêmes. Seulement il devi oit paroître juste de retirer maintenant aux gérans de journaux, et aux éditeurs de livres, la responsabilité que la législation de la presse leur impose. Car enfin, du moment où ils sont en tutelle, c'est aux tuteurs à répondre pour eux; et on peut très-bien élever à leur égard la question que l'âne de La Fontaine adresse à

son vieux maître: Me fera-t-on porter double bât, double charge? Pourquoi pas, messieurs les imprimeurs, puisque vous avez le veto, el que personne ne peut plus pécher sans votre permission? Oui, certainement, c'est à vous à porter les deux bats.

PARIS, 2 FÉVRIER.

Lors de la discussion, dans les bureaux de la chambre des députés, de la proposition de M. Ganneron sur les in compatibilités, les ministres ont déclaré qu'ils ne s'opposoient pas à ce qu'elle fût lue en séance publique, mais qu'ils en combattroient de toutes leurs forces la prise en considération. Voici le texte de celte, proposition :

« Art. 1o. Les membres de la chambre, des députés qui ne sont pas fonctionnaires publics salariés au jour de leur élection ne peuvent le devenir pendant qu'ils font

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